25 février 2011

Soirée "Comme un 51 dans l'eau"

Ce soir, nouvelle opportunité de faire la fête entre amis pour mon anniversaire. Pour l'occasion, le Gunthard Club était réuni presque au complet, pour une soirée / dégustation haute en couleur dont le thème était : "Comme un 51 dans l'eau". Au programme, pas d'anisette mais ...
.

Bourgogne chardonnay 2004, domaine Leflaive :un nez grillé très réduit, sur le végétal et l'amertume noble, la bouche présente une acidité élevée, maigre et décharnée. Finale courte sur le citron.
Chablis, Premier Cru Montmains 2001, domaine Raveneau : nez frais très citronné, assez peu typique du Chablis. La bouche m'est apparue grasse et rêche à la fois. Alcooleux, avec une demi-sucrosité. Gras et grillé en finale.
Muscadet Sèvres et Maine sur Lie, Le Fief du Breuil, 1996, Jo Landron : Le nez est poussiéreux. En bouche, on ressent clairement la présence d'un composé de n° CAS [87-40-1], de formule brute C7H5Cl3O : 2,4,6-Trichloroanisole.
Vin de Pays de l'Hérault, Mas de Daumas Gassac blanc 2003 : Le joli nez aromatique tranche nettement avec une bouche dissociée, à la fois aigre, grasse et molle.
.
Bourgueil, "Mi-Pente" 2002, domaine de la Butte (J. Blot) : magnifique nez sur les fruits murs. La bouche est franche, droite, fraîche, sur les poivrons murs, les fruits noirs, légèrement acidulée et réglissée. Un vin gourmand que j'ai beaucoup aimé !
Anjou-Villages 1999, domaine aux Moines : nez de caramel au beurre salé. Même impression lactée et beurrée en bouche.
Moulin à Vent, château des Jacques, Clos des Rochegrès, 2002 : un nez cuit, sur les pruneaux et l'oxydation. Même impression de cuit en bouche.
Chambolle-Musigny, Premier Cru Les Charmes 2001, domaine Hervé Sigaut : nez qui pinote gentiment, sur les fruits noirs élégants et les fleurs fanées. La bouche est sans défaut apparent, mais sans qualité non plus. Sensation de ronce végétale en finale.
Saint Joseph rouge, Les Serves 2003, domaine Monier : (un vin 'expérimental' apporté par le Philou) la robe est noire encre. Le nez est intense, sur la violette et les épices, un peu sur-extrait peur-être. En bouche, ça pête le fruit et le cassis. Concentré mais frais en finale. Peut-être le seul défaut à la dégustation est cette sensation de sur-extraction qui, sur tout un repas, pourrait fatiguer le palais. Un vin atypique que j'ai bien aimé !
Côte Rôtie, Cuvée du Plessy 2001, domaine Gilles Barge : aigrelet et Bret !
Corbières, château Caraguilhes, cuvée Solus 2000 : le nez ressemble à une grange, sur le foin. En bouche, le vin apparaît aigre et court.
Coteaux du Languedoc, Mas Jullien 1999 (Olivier Jullien) : Joli sudiste équilibré, fruité et complexe. La bouche est aromatiquement élégante, soyeuse et concentrée. Belle minéralité malgré un boisé demandant (encore) à se fondre. J'ai bien aimé !
Cotes du Roussillon, Clos des Fées 2000 (Hervé Bizeul) : un nez qui apparaît corpulent et légèrement sucré. La bouche est bien faite, sans sur-extraction ni caricature. Belle persistance épicée douce. Pas forcément mon style préféré de vin mais bien fait et agréable.
Pomerol, château l'Eglise Clinet 1991 : TCA épisode 2.
Corton Grand Cru, 1985, domaine Rapet : l'archétype du vin que j'apprécie. un nez qui pinote sur des fragrances tertiaires, entre fruits à l'alcool, ronce et rose fanée. Une bouche sur un confit élégant et frais, de beaux fruits à l'alcool. Une finale kirchée et légèrement réglissée. J'ai vraiment beaucoup aimé !
.
Intermezzo 1 : parfois, on croit avoir des amis, et ces derniers se révèlent en fait les pires félons. Ce soir a été une fois de plus l'occasion de vérifier cet adage. Prétextant un embourgeoisement de notre président Galinsky (Eric de son prénom) et moi-même, une dégustation à l'aveugle d'un pétillant nous était proposé, devant les quolibets acides de l'ensemble de l'assistance. Faisant fi de ces insultes et autres balivernes, nous découvrons un nez sur la pomme et la frangipane, intéressant. Par contre, la bouche est complètement dissociée, plutôt sphérique en attaque, mais qui devient rapidement sèche en finale. Aucune complexité dans ce "vin". Après quelques secondes de réflexion, la sentence tombe : bof bof bof ...
Résultat :
No comment Oliv, no comment !
.
Intermezzo 2 apporté par le Philou : un nez typiquement riesling mosellan, fraîcheur, fruits exotiques et très légères notes pétrolées. Une bouche sur les agrumes, de demi-corps, très fraîche, sur le pamplemousse et la menthe poivrée. Belle sensation minérale en finale. J'apprécie toujours énormément ce Riesling Auslese ***, Wehlener Sonnenuhr 1994, Jos Christoffel Jr.
.
Piesporter Goldtröpfchen Riesling Spätlese Reinhold Haart 2001 : un vin globalement plus riche, présentant des sucres résiduels plus abondants, mais sans doute moins élégant et moins complexe.
Jurançon, Clos Uroulat 2007 : un nez sur les agrumes et le sucre candy très élégant, des notes toastées précises et une belle aromaticité. En bouche, équilibre entre le grillé et des notes de gentiane. Tension acide sapide. Très belle finale acidulée, fraîche, digeste et persistante. J'ai beaucoup aimé : sans doute le vin de la soirée pour moi !
Savennières moelleux, Clos du Papillon 1989, château de Chamboureau : un nez sur la poudre de riz, qui plus est oxydé. La bouche est aigre et soufrée.
.
Porto, Taylor's 1994 : pas de prise de note pour ce Porto mais j'ai noté sa puissance fruitée, sa charge tannique et sa jeunesse fougueuse. Je l'ai certainement servi un peu trop chaud pour l'apprécier à sa juste valeur, mais le vin est d'ores et déjà grand quoique bébé.
.
Un grand merci à tous les contributeurs / contributrices d'un soir pour ce merveilleux moment.
.
Je voudrais associer à ces remerciements le matou helvète qui a commis l'ordre de service, ainsi que Camille et Bastien pour leur geste amical.
.
Private joke : ne compter pas sur moi pour me mettre au saut à l'élastique !
.
.
Bruno

Un nouveau 'Thiers'

Cet après-midi, je me suis fait un petit plaisir en acquérant à la coutellerie Kindal un nouveau couteau 'Thiers'.
.
Il s'agit d'une pièce unique, d'une longueur de 120 mm fermé, réalisée par Louis Cau :
 - un manche en os de girafe teinté, ocre et vert,
 - une mitre arrière ajourée,
 - un dos guilloché,
 - une lame Damas inox, d'une épaisseur de 3 mm, modèle Hakkapella (HK),
.
Quelques photos de la merveille.
.
le couteau ouvert
.
le couteau fermé
.
le guillochage
.
la lame damassée
.
le manche en os de girafe teinté
.
.
Bruno

20 février 2011

Un Laguiole de table

En marge de notre superbe repas au restaurant "Sa.Qua.Na" à Honfleur, un simple coup de projecteur sur les couteaux de table 'Laguiole' de la forge de Laguiole, signé par le créateur Jean-Marc Wilmotte, et reposant sur leur socle en ébène.
.
 
.
.
Bruno

19 février 2011

Restaurant "Sa.Qua.Na" à Honfleur

Pour cause de grippe récalcitrante et d'épisode neigeux sur l'ensemble du Nord de la France début décembre, notre première rencontre avait été reportée. En ce samedi 19 février, tout était prêt pour transformer l'essai.
.
"Beau temps" au rendez-vous sur Honfleur
.
Nous voilà donc au Sa.Qua.Na, restaurant double étoilé situé non loin du port. Accueil stylé et chaleureux, décoration épurée, zen et précise, avec une magnifique desserte en teck et ébène qui trône au milieu de la salle, alliant l'utile (rangement) et l'agréable (esthétique du meuble).
.
Nous choisissons le menu "Rouge Cerise"
.
 
à se partager ;
souvenir de la Calmette,
Une pascade Aveyronnaise à l'huile de truffe
.
 Une daurade étuvée & pimentée,
chou-fleur râpé & semoule, vinaigrette dite "Chermoula"
.
 Un lieu laqué - Beurre, Ail & Soja,
crème de pomme de terre & laitue, palourdes, chips & bouillon moussé
.
 Un blanc de poulet fermier rôti,
galette de choux façon "Okonomiyaki", daikon, crème d'huitre & Yuzu
.
Le fromage
notre sélection de Fromages d'ici et d'ailleurs
.
Un blini nappé de Chocolat, Caramel & Meringue,
crème mousseuse à la noisette & glace vanille
.
 quelques sucreries de fin de repas ;
Une simple gaufre au sucre glace
Un "Cappuccino" 99 de café glacé, ganache,
croquants noisettes & chantilly à l'eau
Une tarte dite Bourdaloue aux pommes
.
Pour accompagner les poissons, nous avons choisi un Pouilly Fumé, Pur Sang 2005, Didier Dagueneau : robe jaune claire très pâle. Un nez vif, minéral, sur des notes d'agrumes, de citron et surtout de citronnelle et de pamplemousse. Avec l'aération, il s'ouvre sur des notes plus végétales et plus exotiques. La bouche est magnifique de puissance, malgré son extrême jeunesse : citron, calcaire, fruits exotiques (ananas, mangue). Une tension très persistante tout en étant racé, mur et intense. Très beau aujourd'hui. Certainement sublime dans quelques années.
Avec le lieu laqué, le vin reprend un peu de gras et d'ampleur, permettant une dualité minérale / citronnée et un accord des plus réussis.
.
 
Avec le blanc de poulet, devant la jeunesse et le millésime un peu "marqué"  (2004) des crus de la DRC, il fallait être raisonnable et ne pas succomber à la tentation. Donc, ce sera en toute simplicité un Châteauneuf du Pape, château Rayas 1998 (là, je commence sérieusement à m'embourgeoiser) : une robe très peu soutenue, montrant déjà des traces d'évolution assez nette. Un nez magnifique, mêlant la fraise écrasée, la rose, les épices douces, des notes de garrigue et un mélange de réglisse et de pruneaux, l'ensemble étant sur un registre frais (mentholé / végétal). Un toucher de bouche intense, profond et droit. Une explosion de fruits rouges, de rose et de notes d'agrumes. Les tannins sont délicatement fondus quoique abondants. Le vin dégage une impression de gourmandise soyeuse, presque sensuelle. Finale extrêmement longue, tenue par une belle acidité complètement intégrée. Ultra-complexe. Magnifique.
.
Enfin, avec le dessert, un verre de Maydie (vin de liqueur du château d'Aydie, Madiran) : puissance fruitée sur des arômes de fruits noirs, une pointe semi-oxydative bien dosée, très agréable (légèrement sur la noix et le pruneau). Frais quoique corpulent. Bel accord avec le chocolat.
.
Une très belle journée qui restera longtemps gravée dans notre mémoire. Aujourd'hui, j'espère secrètement que la maladie nous laisse un peu de répit, pour renouveler (une dernière fois ?) ce voyage au pays de la gastronomie et des bons vins.
.
.
Bruno

16 février 2011

Avant l'heure, c'est pas l'heure !

Parfois, pour des raisons professionnelles, on est obligé d'avancer un repas d'anniversaire prévu de longue date. Dont acte ce midi en compagnie de l'ami Oliv, RDV était fixé dans mon QG du 9-3 pour un déjeuner un peu amélioré et accompagné de deux bouteilles.
.
Avec un saumon fumé et ses toasts, un Chignin (cépage Jacquère) 2009, domaine Gilles Berlioz : une robe jaune paille très claire. Un joli nez très fleurs et fruits blancs, qui dégage des fragrances "salines", vives, d'amandes grillées et de citron (pourrait faire penser à un assemblage Aligoté-Chardonnay dans sa construction). En bouche, le vin est bâti sur une trame acide imposante, fraîche et vive. Joli gras évanescent. Finale qui montre une légère sous-maturité et un peu courte. Contrairement à mon condisciple qui avait eu l'avantage de déjà gouter ce vin, et de mieux l'apprécier, je l'ai trouvé très plaisant (même si l'accord avec le saumon ne fût pas une grande réussite). Plutôt un vin d'apéritif ou de soif cependant.
.
Sur un pavé de bœuf sauce au poivre, un Ladoix Premier Cru la Corvée 2005, domaine Edmond Cornu : belle robe rubis intense, profonde et éclatante. Un nez magnifiquement fruité, sur les fruits rouges à point (framboise / cerise). La bouche est très plaisante, sur un bel équilibre entre tannins (peut-être très légèrement sur-extraits ?), maturité du fruit et acidité. Un vin tendre, légèrement lacté mais sans mollesse et surtout respectant le fruit. Très frais en finale avec une légère pointe d'élevage (boisé ou astringence ?). Aucune raideur dans ce Ladoix. Pas un monstre de structure ni de complexité, mais un très joli bourgogne facile et plaisant à boire. La bourgogne sans fard.
.
En attendant le passage (dans la nuit) à une nouvelle année, me voilà donc avec une nouvelle bouteille (Pialade 2005), mais surtout enrichi par deux heures d'amitié réciproque.
.
Merci Oliv.
.
.
Bruno



Pour l'occasion, j'ai étrenné mon Yssingeaux. Un seul mot :
magnifique, maniabilité, élégance et précision de coupe

12 février 2011

Je me mets au Languedoc

Ce soir, incartade à mes habitudes typiquement bourguignonnes puisque, pour accompagner une pierrade, j'avais choisi un Pic Saint Loup, cuvée Sainte Agnès 2005 de l'Ermitage du Pic Saint Loup : Nez magnifiquement aromatique, légèrement réglissé, sur des notes de fraîcheur. En bouche, belle corpulence 'mesurée', tannins abondants mais civilisés, un joli grain en bouche. Equilibre entre une acidité mesurée et une structure imposante, ce qui donne au vin une tension parfaite, une fraicheur mentholée, sans surextraction ni sur-maturité. Finale minérale, tendue, très fraîche (légèrement marquée par son élevage, mais sans caricature). Belle densité. Certainement jeune (la finale est un peu "serrée") mais déjà très agréable.
.
Un belle découverte du Languedoc. Décidément, il va falloir que je m'intéresse plus à cette région !!!
.
.
Bruno

7 février 2011

Tasting au Carré des Feuillants : édition 2

Ce lundi, se tenait « Notre Cinquième Rencontre » organisée par la Sarl DOMAINE dans les salons du restaurant double-étoilé « Le Carré des Feuillants » à Paris (site internet ICI). Au programme, 24 vignerons et 120 appellations
.
.
Dans l'ordre de dégustation, voici mes quelques impressions sur les millésimes 2008 et 2009 presque exclusivement présentés.
.
A l'occasion, je remercie Thierry Faravel (ainsi que mon ami Laurent) pour cette invitation.
.
Domaine de la Martinelle (Korina Kruse) : le Côtes du Ventoux 2009 est très gourmand, sur les fruits noirs croquants, une belle épice saline. Déjà bien agréable et frais. Le Beaumes de Venise 2009 offre un supplément de vinosité, une assise minérale imposante mais élégante, une structure équilibrée, entre tannins, astringence noble, sucrosité mesurée et longue finale. BIEN ++.
Domaine de la Bouïssière (Thierry Faravel) : Attention, les 2009 présentés sont encore en cours d'élevage et les échantillons tastés ne représentent pas forcément le produit final. Nous avons débuté par un Gigondas 2008 frais, léger, de demi-corps, avec une acidité assez importante, liée à la faiblesse du millésime. Malgré, cela se boit déjà bien. Vient ensuite un Gigondas 2009 plus sudiste dans sa construction, plus complexe, une belle épice, des senteurs de garrigue et une fraîcheur minérale toujours présente. BIEN ++. Le Vacqueyras 2009 est sur un équilibre plus tendu, plus floral (Mourvèdre ?), une belle structure tannique qui demande encore un peu de temps pour se fondre et toujours cette impression de fraîcheur (j'allais dire de légèreté). TRES BIEN. Enfin, nous terminons par le Gigondas Font de Tonin 2009 magnifique, réglissé, structuré, tannique sans excès, avec des tannins déjà bien ronds. Super retro-olfaction. TRES BIEN +.
Les deux gammes sont vraiment très homogènes et "logiques".
.
Domaine Arnoux-Lachaux : j'ai été un peu déçu par les 2008 présentés, que j'ai trouvé manquant de maturité et de matière. Un Bourgogne Pinot Noir 2009 fin et léger, de demi-corps, presque dilué. Le Chambolle-Musigny 2008 montre un nez magnifique, sur les fruits rouges croquant et un agréable réglisse. La bouche est également légère, toujours sur le fruit. Le Latricières-Chambertin Grand Cru 2008 présente un supplément de structure, très séveux tout en restant élégant, élancé et persistant. BIEN ++. Passons ensuite sur deux 2007 : un Nuits Saint Georges Les Poisets 2007 plus sur un caractère rustique / terrien et un Vosne-Romanée Premier Cru les Chaumes 2007 de velours et de soie. BIEN +.
.
Domaine du Tunnel (Stéphane Robert) : magnifique Syrah sur ce Saint Joseph 2009, fruits rouges, violette, épices au nez, élégance, tannins frais et soyeux en bouche, belle droiture et extrêmement long. TRES BIEN ++. Le Cornas 2009 montre un nez plus discret, presque fermé. Toutefois, la bouche montre une construction fidèle au Cornas que j'aime : fraîcheur, fruité, corpulence mesurée, tannins élégants (bourguignons ?). TRES BIEN. Enfin, nous avons terminé par le Cornas vin noir 2009 : un nez clairement plus résiné, presque sur le goudron et le pin. Bouche énorme, peut-être un peu trop à mon gout. Les tannins astringents demandent impérativement une assez longue garde pour se fondre. BIEN.
Une très belle découverte pour moi.
.
Retour ensuite rapide chez Sylvie Esmonin pour gouter le Gevrey-Chambertin, Premier Cru Clos Saint Jacques 2007 : un nez assez grillé, clairement sur le moka et, après aération, les fruits rouges. Une belle acidité en bouche, fruits rouges, fruits noirs et pruneaux. Légère sucrosité qui demande un peu de temps. Semble-t-il plus rond que le 2008 (que j'ai d'ailleurs préféré mais les conditions de dégustation n'étaient pas les mêmes). BIEN +.
.
Domaine Virgile Lignier-Michelot : une gamme élégante, qui respecte l'esprit du pinot noir. Un Morey Saint Denis "en la Rue de Vergy" 2008 très moka au nez, de beaux fruits noirs, fumés. Une bouche présentant une belle acidité et une belle fraîcheur. BIEN. Un Morey Saint Denis "Vieilles Vignes" 2008 plus vineux au nez, mais qui m'a semblé plus dilué en bouche. Sans doute à revoir. Très joli Morey Saint Denis, Premier Cru aux Charmes 2008, frais, fruité, salivant en finale. BIEN ++. Le Morey Saint Denis Premier Cru les Faconnières 2008 est plus épicé et plus fumé, une très belle tension et, malgré un creux en fin de bouche, une très longue persistance (d'après V. Lignier, c'est un gage de bon vieillissement sur ses vins). TRES BIEN. Dans la même veine, mais plus minéral et plus tendu, le Morey Saint Denis Premier Cru Les Chenevery 2008 qui ira très loin. TRES BIEN. Enfin, nous avons terminé par un magnifique Clos de la Roche Grand Cru 2008 : magnifique terroir sur le zan, le velours, très gourmand et d'une persistance exceptionnelle. TRES BIEN +.
.
Dernier producteur, le domaine Tollot-Beaut. Un Chorey les Beaune 2008 frais, croquant mais un peu acide. Le Savigny les Beaune Premier Cru les Lavières 2008 qui offre une structure plus affirmée et plus équilibrée, toujours sur des acidités importantes, quoique plus mesurée ici. Le Beaune Premier Cru Clos du Roi 2008 est agréablement fumé et réglissé, plus poli et montrant une acidité plus réduite. BIEN +. L'Aloxe-Corton Premier Cru Vercots 2008 est clairement un vin terrien et tannique qu'il faudra laisser tranquille quelques années. Enfin, je suis passé à côté du Corton-Bressandes Grand Cru 2008 qui m'a paru très (trop ?) astringent. A revoir.
.
.
Bruno

6 février 2011

Quand ça veut pas sourire,

ça veut pas sourire !
.
Inquiet par une expérience somme toute mitigée ICI par des amis à qui j'avais confié une bouteille de Vosne-Romanée, premier Cru les Chaumes 2000, j'avais décidé en quelque sorte d'exorciser cette relative déception ce week-end en sortant ce samedi soir un Vosne-Romanée, Premier Cru Les Chaumes 2001 du domaine Armelle et Bernard Rion : une robe rouille très claire, un nez assez peu précis, sur les fruits confits, le foin et des fragrances animales. En bouche, le vin ne présente pas de défaut, mais ne présente pas non plus de qualité. Les fruits compotés sont rapidement remplacés par une sensation relativement raide et stricte. Finale fuyante et courte. Aucune émotion dans ce vin.
.
Ce midi, ne voulant pas évoquer une malédiction, me voilà avec un Chambolle-Musigny, Premier Cru Les Gruenchers 2001 du même domaine : ouverture dans les règles de l'art avec mon puigpull à crémaillère favori. Je sens le bouchon. Hum, hum, hum, comme une mauvaise intuition. Je verse un quart de verre et, dès le premier nez, le verdict tombe, sans appel : bouchonné. Smiley cri hurle 895.gif 
.
Que cela ne tienne, si la bourgogne ne veut pas de nous en ce début février, nous allons migrer dans une autre région ! Pour la peine, nous nous sommes  consolés avec un magnifique Crozes-Hermitage 2005 du domaine Alain Graillot : une robe rouge-violine soutenue. Un nez magnifique, qui balance entre les fruits noirs et la violette, avec cette sensation épicée et saline qui met en appétit. La bouche est conforme au nez, fruité gourmand, fraîcheur, richesse et complexité. Belle finale veloutée. Très beau aujourd'hui.
.
.
Bruno

5 février 2011

Sylvie Esmonin et Vincent Rapet aux caves de Marly

Ce matin, une dégustation de deux domaines bourguignons réputés était organisée aux Caves de Marly. L'occasion était belle de découvrir ce domaine gibriaçois et de regouter une n-ième fois, mais avec toujours autant de plaisir, les vins de Vincent Rapet.
.
Chez Vincent Rapet, trois vins étaient proposés
Pour commencer, un Pernand-Vergelesses blanc, Premier Cru Clos du Village 2006 : un nez floral, frais, complexe, alliant une belle touche de gras et une minéralité dosée. En bouche, le vin offre une structure agréable, citronnée, légèrement grillée. Des notes crayeuses / marneuses sont présentes. Un joli vin qui se termine par des amers salivants. Bel équilibre entre le gras du millésime et l'acidité / fraîcheur du terroir. Très beau (et presque bon à boire, à condition toutefois de le carafer une petite heure).
Continuons ensuite par un Corton-Charlemagne Grand Cru 2008 relativement conforme à mes premières impressions (ICI) : un vin qui se présente (déjà) sous ses meilleurs jours, un nez sur les fruits exotiques  et l'ananas délicatement citronnés et beurrés. L'élevage encore légèrement perceptible n'altère pas l'impression de corpulence et de tension. En bouche, c'est presque tannique et follement complexe : corpulence, richesse, minéralité, droiture et tension, pureté cristalline. L'acidité maîtrisée vient attiser les papilles jusqu'à une finale très longue, tendue et cristalline.. Un vin très racé. MAGNIFIQUE (un mauvais alibi pour récupérer un magnum, à attendre impérativement encore au moins 15 ans - juste pour ma retraite !).
Enfin, pour clôturer ce voyage en Côte de Beaune, un Pernand Vergelesses, Premier Cru les Iles des Vergelesses 2006 : Un classique tout en croquant de fruits au nez, avec cette touche incomparable de "terre fumée" appétissante. La bouche montre des tannins caressants cassissés, sur une structure fraîche et sans mollesse. Une acidité / fraîcheur légèrement fumée, qui se termine par une finale sur les fruits rouges (cerise / cassis) et une touche de zan. Joli toucher de bouche / granulosité. Seule une très légère astringence trahit la jeunesse. Très beau (et pour quelques années encore).
.
 La carte du vignoble du domaine Rapet
.
Chez Sylvie Esmonin, trois Gevrey Chambertin du millésime 2008 étaient présentés
Le Gevrey village est un vin assez tannique, qui présente un léger creux (sucreux) en milieu de bouche. La structure est toutefois fraîche, sur une belle astringence agréable en finale. Bien +.
Le Gevrey Vieilles Vignes montre une structure et un équilibre assez proche du précédent. Toutefois, le vin est plus vineux, porté par une belle acidité et une sève plus profonde. L'élevage (?) est encore perceptible avec toujours ce même creux (que je trouve sucré) en milieu de bouche. Bien ++.
Enfin, nous terminons la dégustation par un Gevrey Chambertin, Premier Cru Clos Saint Jacques : une robe assez soutenue. Un nez sur la retenu, encore largement fruité, toujours cette touche presque "rustique" mais élégante. En bouche, le vin est puissant mais soyeux. Il possède un toucher de bouche agréable, ferme et bien équilibré. Un vin qui a de la mâche. Follement persistant. Très jeune aujourd'hui mais déjà Très beau.
.
.
Bruno

3 février 2011

Mon premier Yssingeaux

Yssingeaux est une commune sise dans le département de la Haute-Loire, pas très loin de Saint Bonnet le Froid (ICI). Elle est, entre autres, connue par son couteau appelé familièrement l'Yssingeaux. Il s'agit d'un couteau "rustique" fabriqué depuis le XVIII° siècle et distribué essentiellement dans le sud de la France. Il dispose d'un ressort forgé avec belière et guilloché à la main, d'une mitre en inox et d'une lame en forme de feuille de sauge, en acier 12C27 d'une dureté de 56 Hrc.
.
Le modèle que j'ai choisi est réalisé en corne de buffle polie, d'un noir magnifique, présentant une irisation du plus bel effet, très beau travail de guillochage à la main, belle préhension grâce à son aspect "ventru", la lame est fine et agréablement dépolie. Cerise sur le gâteau, une mouche nacrée.
.
Le voilà qui va rejoindre ma collection. Il sera étrenné prochainement.
.
 Le guillochage fait main
Le manche en corne de buffle polie
La lame mate
 La mouche en nacre
et enfin, une perspective, du talon vers la pointe
.
.
Bruno