30 septembre 2010

Hommage à Georges Charpak

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Georges Charpak, Prix Nobel de physique en 1992, est mort mercredi 29 septembre à Paris, dans sa 87e année, selon un avis publié dans la rubrique Carnet du Figaro. L'œuvre de Georges Charpak a été consacrée à la physique nucléaire puis à la physique des particules de haute énergie, pour lesquelles les détecteurs qu'il a conçus se sont substitués universellement à ceux qui les avaient précédés.
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Né à Dabrovica, en Ukraine, alors polonaise, le 1er août 1924, ancien élève de l'Ecole des mines de Paris, Georges Charpak s'était engagé durant la seconde guerre mondiale dans la Résistance. En 1943, il avait connu la captivité au camp de concentration de Dachau. Il travaille de 1948 à 1955 au laboratoire de chimie nucléaire du Collège de France dirigé alors par Frédéric Joliot. Il obtient son doctorat ès sciences en 1955.
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LE MONDE MYSTÉRIEUX DES PARTICULES ÉLÉMENTAIRES
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Détaché en 1959 au laboratoire synchrocyclotron du CERN (laboratoire européen pour la physique des particules), il y devient physicien permanent en 1963 et y reste jusqu'en 1989. C'est à cette époque qu'il conçoit le détecteur de particules qui lui vaudra son prix Nobel, la "chambre proportionnelle multifils".
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"On touchait à un monde qui était absolument mystérieux, le monde des particules élémentaires", explique le physicien peu après l'annonce du lauréat du Nobel 1992. "J'avais une envie folle de faire un détecteur aussi bien que [la chambre à bulles, l'appareil utilisé à l'époque]. Celui-là, il était mille fois trop lent...".
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Dans son laboratoire, il bricole un appareil que, très vite, il sent beaucoup plus performant que les dispositifs existants. Le physicien ne s'arrêtera pas là et inventera plusieurs détecteurs de particules dans les années suivantes. "J'en ai fait d'autres beaucoup plus amusants, mais je n'aurais pas eu le prix Nobel : ils avaient des applications beaucoup moins importantes", explique-t-il.
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M. Charpak était titulaire, depuis 1984, de la chaire Joliot-Curie à l'Ecole supérieure de physique et de chimie de Paris. Il s'est investi en 1996 dans La Main à la pâte, un programme destiné à enseigner la science de manière ludique.
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Simplement, un Grand Hommage à ce Monsieur, dont le parcours fût exemplaire et n'eut d'égal que sa modestie et son désir de transmettre la connaissance.
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Bruno

25 septembre 2010

Ne pas perdre la main

Après cette soirée anniversaire un peu pantagruélique, il s'agissait ce soir de continuer l'entrainement sur un rythme soutenu, de façon à ne pas perdre la main.
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Une sélection assez éclectique pour accompagner notre repas amical.
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Condrieu, La Berne 2007, Philippe Faury (servi sur une salade de cœurs de palmier) : Très belle finesse au nez, mêlant floralité, fruité (pêche, abricot) et légère touche vanillée. Une première impression de finesse. En bouche, le vin est gras, enveloppant, mais tenu par une belle acidité. Le fruité est toujours présent, sur un équilibre presque demi-sec, mais sans mollesse. Le vin se révèle d'une excellente buvabilité. Très Bien.
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Crozes-Hermitage, cuvée Albéric Bouvet 2005, Gilles Robin (premier service sur un carpaccio de Wagyu Salate) : Un nez assez animal, sans doute sur une forte réduction, cependant riche et concentré. Une bouche concentrée et très gourmande, une pointe d'élevage est encore perceptible. Belle charge tannique, élégamment épicée et fraîche. Bel accord avec le boeuf. Très Bien.
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Corton Grand Cru 1985, domaine Rapet père et fils (servi sur une côte de veau en cocotte, poêlée de champignons et pommes de terre, son jus de viande) : Le nez est ultra-complexe, sur des notes animales (fourrure, lard fumé) et/ou évoluées (cuir noble, sous-bois, rose fanée) et une pointe de torréfaction. Le fruité se révèle après une courte aération, sur la cerise confite, légèrement alcoolisé. Le décor est planté. En bouche, ce vin montre une éclatante jeunesse et les superlatifs me manquent. La structure est imposante, mais souple et élégante. Les tannins sont d'une finesse extrême, mais toujours présents. Le fruité est onctueux, sur les noyaux de cerise. Cela confère à l'ensemble une impression de droiture, à la fois longue et large, et de vivacité domptée. La minéralité du terroir et l'acidité du vin sont magnifiquement intégrées. La finale, minérale, s'étire presque indéfiniment, en laissant une sorte de frétillement (presque glycériné) sur la langue. Tout simplement grandissime. Ce vin figurera à jamais dans mon Panthéon des Grands Rouges de Bourgogne.
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Crozes-Hermitage, cuvée Alberic Bouvet 2005, Gilles Robin (deuxième service sur un plateau de fromages) : Changement complet de registre, avec une aération qui lui a fait grand bien. Le vin développe au nez des arômes de fruits rouges et noirs, une fragrance de violette et d'épices douces. La bouche est pleine, onctueuse à souhait, équilibrée entre une matière abondante, mûre et élégante. Belle gourmandise fraîche. La jeunesse est soulignée par une pointe d'élevage et des tannins encore un peu saillants. Finale très longue, fraîche et légèrement vanillée. Excellent.
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Riesling Auslese ***, Wehlener Sonnenuhr 1994, Jos Christoffel Jr. (servi sur un gratin froid de pamplemousses et craquelins) : Au nez, perception de légèreté et de fraîcheur. Un nez exotique, sur l'ananas et le pamplemousse, avec quelques notes pétrolées. Un côté légèrement mentholé et semi-perlant également. La bouche est de demi-corps, fraîche, avec une sucrosité à peine perceptible. Des notes de menthe poivrée qui se termine sur une sensation presque saline, et qui vient titiller les papilles. Gourmand. TRES BIEN.
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Pour terminer en beauté, un fond de verre de Marc du Clos de Tart, toujours aussi agréable et buvable. J'adoore.
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Un immense merci à ces vignerons qui m'ont permis de passer une très agréable soirée en présence d'amis et de belles bouteilles.
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Bruno

24 septembre 2010

L'anniversaire du Père Françouais

Ce vendredi, deuxième round de célébration pour l'anniversaire du Père Françouais (le premier ICI). Le lieu de rendez-vous, tenu secret pour l'intéressé, est le restaurant de Stéphane Martin, une adresse du XV° bien connue de la plupart d'entre nous.
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Après le casse-tête du plan de table, distribution de quelques cadeaux pour notre récipiendaire d'un soir : une bouteille de Cognac Rémy Martin, édition rare 1965 ainsi que deux Condrieu du domaine de Monteillet (cuvée "la mobylette 2001" et cuvée "les grandes chaillées 2004"). Un grand merci à Camille et Gautier pour nous avoir trouvé ces merveilles.
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Nous passons ensuite à table. Au menu :
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Pour accompagner ces agapes, voici les vins dégustés :
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Champagne Moutard : la soirée débute sur un rythme d'enfer "ça sent le gaz" ... Sans commentaire ! Un beau champagne de début de repas, gourmand, brioché, une forte minéralité qui sait rester fine et une finale présentant de beaux amers sapides. Belle mise en bouche.
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Condrieu 2007, domaine Oger : Au nez, impression complexe, entre fraîcheur et légère évolution miellée, toujours fin. La bouche apparaît grasse, sphérique, tout en présentant une belle tension. L'acidité finale vient tenir un très beau vin. Très Bien.
Pessac-Léognan blanc, château Smith haut-Lafitte 1995 : Là encore, le nez apparaît assez évolué. Par contre, la bouche est ultra-grasse, à la limite de la mollesse. Un vin qui ne présente pas de défaut mais qui ne procure pas d'émotion. Est-ce moi ? Moyen.
Saumur blanc, 1965, domaine Sylvain Mainfray : Un vin qui m'a semblé déséquilibré. Si le nez est élégant et très floral, typique du chenin, la bouche est raide avec une (trop) forte acidité en finale. Bof.
Anjou, Les Noëls de Montbenault 2005, Rochard Leroy : Un vin mur, tendu comme un string, une belle minéralité crayeuse sur une structure assez imposante, jamais envahissante. Belle floralité et énorme longueur. Excellent.
Meursault Premier Cru Charmes 1992, domaine Pierre Morey : Nez d'amandes grillées, une évolution douce est perceptible. La bouche est tendue, minérale, presque typée "Pernand-Vergelesses". Légèrement glycériné, folle élégance et extrêmement rémanent. Sans doute le blanc sec de la soirée. Excellent.
Criots-Bâtard Montrachet Grand Cru 1986, domaine Fontaine-Gagnard : Un nez qui apparaît très (trop ?) évolué, mais putassier. La bouche n'est pas nette (bouchon ou liégeux ?).
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Givry Premier Cru Clos Salomon 2004, domaine du Gardin-Perrotto : Cette bouteille, je la dédie à mon grand ami Laurent et à sa très charmante épouse Fiona. J'ai pensé très fort à vous deux ce soir en dégustant ce vin. Puissent nos pensées (Brigitte se joint à moi) et notre amitié vous accompagner. Un nez un peu sur la retenue, mêlant fruité explosif et notes de céleri. La bouche est très gourmande, mure, fruitée et réglissée. Belle sensation épicée. Bien +++.
Echezeaux Grand Cru 1955, Flavien Jeunet Henry : Bouchon ?
Saumur rouge, Ripailles 2001, domaine du Collier : Un vin raide en bouche, peu de structure et pas de fruit. Bof.
Saumur-Champigny, château de Villeneuve, le Grand Clos 1997 : Un vin qui a sans doute dépassé son apogée. Plutôt sucré et musqué. Pas trop de fruit. Pas du tout mon style.
Haut-Médoc cru Bourgeois, château Sociando-Malet 1989 : Un très beau vin, mais encore relativement jeune. Résiné, sur le poivron mur, une bouche tannique sans excès, légèrement fumée et présentant une belle épice. Très long en bouche avec cette sensation sapide et fraîche qui titille les papilles. Très bien.
Pessac-Léognan rouge, château Mission Haut-Brion 1967 : Un vin que j'ai trouvé trop évolué (une fin de bouteille ?). A revoir peut-être ...
Hermitage rouge, 2002, domaine du Colombier : Un nez sur un équilibre bourguignon, plus sur l'élégance et le fruité que sur la structure. Cette impression se retrouve en bouche, avec un réglissé élégant, des tannins fins et fondus, malgré un léger manque de matière. La minéralité granitique apporte un grain, un toucher de bouche au vin. Belle finale. Bien +.
Côte Rôtie 1999, domaine Jasmin : Très beau nez sur la violette, tendue à souhait. La bouche, légèrement épicée, est équilibrée et tendue par une belle acidité de structure. Très élégant malgré sa jeunesse. Très Bien ++.
Pic Saint Loup, Clos Marie, cuvée Simon 2000 : Très aromatique au nez comme en bouche. J'y ai décelé une sucrosité mesurée, légèrement glycérinée. La finale m'apparaît un peu alcooleuse et chaude. Pas trop mon style de vin mais Bien ++.
Bandol, cuvée Cabassaou 1997, domaine Tempier : Nez poussiéreux, limite bouchon ? En bouche, c'est typique des cerises à l'alcool et du kirsch. Malheureusement, le vin reste sec en final, alcooleux avec une sensation de chaleur. Comment va-t-il pouvoir évoluer maintenant ?
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Riesling Auslese ***, Urziger Würzgarten 1990, Jos. Christoffel Jr. : Le nez est une tuerie, sur l'ananas frais et la menthe poivrée. Un vin qui apparaît de demi-corps, mais toujours fin, frais, élégant, explosif et d'une longueur phénoménale. Excellente buvabilité. C'est toujours avec le même plaisir que nous dégustons ce style de bouteilles. Excellent.
Vouvray moelleux, Mont 1996, domaine Huet : Un vin qui a totalement intégré ses sucres. Belle minéralité tendue, énorme fraîcheur, une pointe miellée. Très Bien.
Sauternes, château Guiraud 1988 : Ce vin débute timidement, avec un nez retenu. Après aération et légère remontée de température, il se métamorphose complètement. La bouche de zan et de rôti est pleine. Les "sucres mentholés" sont d'une élégance folle. Malgré un soupçon d'alcool, la finale est très fraîche, un peu sur les raisins de corynthe. Longueur exceptionnelle. Très Bien +++.
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Arbois, tradition 1993, domaine Rolet : Je passe mon tour. Dès le nez, je perçois un vin sur la noix, qui m'apparaît raide et court ... mais les vins du Jura ne sont pas mes amis ...
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Pour finir dignement une soirée placée sous le signe de l'amitié (et parfois des décibels), François nous fait partager un Cognac, Fine Petite Champagne, cuvée 10 de L. Heraud. Bel alcool, fort et élégant.

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Je passerai par dignité sur le quizz spécial François François, où l'on apprend qu'il est champion d'optimist, chanteur et qu'il adore les bwaaaaaa lapins crétins, car cela relève de la vie privée ...
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Encore une très bon anniversaire mon Françouais !
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Bruno

17 septembre 2010

Foire aux vins

Mon gout pour les Bordeaux de marque, pardon, de Foires aux vins, devenant de plus en plus tenu, et, dans le même temps, l'offre pour les autres régions étant en général plus que limitée, mon intérêt pour ces manifestations s'estompe peu à peu avec le temps. Cette année, mon unique choix s'est porté sur l'offre de la Grande Epicerie. Quite à être taxé de « bobo », autant faire les choses jusqu'au bout ! Après avoir consciencieusement épluché le catalogue fourni, me voilà en ce début de vendredi après-midi à la porte de ce magasin si réputé de la rue de Sèvres dans le 7° (excusez du peu !).
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Un coup de coeur pour les blancs de Marc Colin et de Vincent Dauvissat (voir ICI), et me voilà avec 4 bouteilles de ces divins breuvages qui, l'un comme l'autre, demandent un peu de temps pour sa faire.
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Sur le catalogue, j'avais remarqué un Porto, Quita do Noval, Coleihta 1964 à un prix me semble-t-il raisonnable. Par malheur, le magasin a reçu son petit frère « Tawny », mais dans un millésime nettement moins qualitatif : 1968 (qui n'est pas, contrairement à 1964, une année à Vintage). Une déception est vite effacée. Je erre donc dans les allées, tel un pauvre hère en manque de vin. Le salut viendra d'une figure bien familière, l'un des petits chevaux chinois de Lascaux. Mon oeil est indiciblement attiré vers cette étiquette ... et je découvre, dans un mélange de surprise et d'étonnement, que ce flacon contient l'un des fameux Pouilly Fumé de Didier Dagueneau. Hop, malgré le prix, je me venge sur deux bouteilles.
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Passage rapide en caisse pour un retour à la maison, l'esprit tranquille du devoir accompli. Prochains achats en Bourgogne ...
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Bruno

12 septembre 2010

Reprise

L'été touchant à sa fin, et avec lui les longues soirées passées sur la terrasse, nous avons décidé de profiter une dernière fois de la douce quiétude estivale parisienne en cette soirée du 11 septembre.
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Au programme, de bons amis, des petits plats dans les grands et quelques bouteilles que nous espérons toutes plus inoubliables les unes que les autres.
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Pour cette reprise, j'ai tenté le grand écart entre des vins encore sur le fruit de leur mise en bouteille et d'autres en pleine force de l'âge. En point d'orgue, je m'apprêtais à commettre un doux sacrifice sur l'autel des plaisirs, sacrifice de l'unique bouteille d'un « non-vin », en fait un vin de table offert par notre matou helvète à l'époque où, telle une « racaille de banlieue », il hantait encore le pavé de notre bonne capitale et, la nuit, quand tous les chats sont gris, la dalle d'Argenteuil.
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Innovation enfin lors de ce repas puisque nous avons étrenné nos porte-couteaux du Montrachet, souvenir d'un week-end en Côte de Beaune (ICI).
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Au menu :
 Salade de saumon fumé et dés de pamplemousse
 Jambon de wagyu, façon carpaccio
 Quasi de veau en cocotte, ses légumes légèrement confits
 Plateau de fromages
 Gratin de pêches
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Pour accompagner ce menu :
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Champagne, BSA, Deutz : Nez tout en finesse, élégamment brioché. Quelques effluves de pêche de vigne et de miel. La bouche est droite et tendue, mais sans être vive ou raide. La finale est sapide, sur l'écume de mer, et très enveloppante. Un beau BSA d'apéritif.
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Muscadet Sèvre et Maine, cuvée Haute-Tradition 2007, domaine de la Louvetrie - Jo landron (carafé 3 heures) : Nez très élégant, vanillé, miellé, sur l'encaustique noble, avec une pointe citron / citronnelle. La bouche est grasse, sans mollesse car tenue par une acidité fine. Finale complexe, grasse et tendue à la fois. Un très beau vin, certes encore jeune, qui se marie bien avec l'entrée.
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Saumur-Champigny, Les Terres Rouges 2009, domaine de Saint Just (servi à 14°C, après 3 heures de carafe) : Changement complet de registre avec un nez qui explose de fruits murs. On retrouve ce côté immédiat et très croquant en bouche. Belle fraicheur et belle vivacité. Les tannins sont élégants et très plaisants. La finale est magnifique, toujours sur un registre de fruits murs. Très beau vin.
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Clos de la Roche Grand Cru 1993, domaine Louis Rémy : Le vin de la soirée à mon gout. Un nez typique des « vieux » côtes de Nuits, sur la rose fanée, les feuilles mortes, la pivoine et l'humus. Fragrances tertiaires très envoutantes. La bouche est complètement fondue, soyeuse, des tannins patinés par le temps. Très belle droiture. Un vin qui s'ouvre progressivement en bouche, pour laisser place à une finale ultra-longue, légèrement réglissée et d'une élégance folle. Excellentissime.
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Barbera d'Alba, Conca Tre Pile 2005, Poderi Aldo Conterno (carafé 2 heures) : Un nez très aromatique et très minéral (galets résinés). La bouche est très minérale, très mure, complexe et équilibrée. Les accents sudistes sont remarquablement équilibrés par une élégance presque « bourguignonne » . Charge tannique soyeuse. Longueur exceptionnelle.  Excellent dans un registre plus puissant que le Clos de la Roche.
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« Partition de la Sainte Cécile », le 22 novembre 2004 : ce « vin de table » a une histoire que je m'en vais vous conter.
En appellation Côte Rôtie, les cépages autorisés sont la Syrah et le Viognier, ce dernier à hauteur de 20 % maximum. En 2004, le domaine de Bonserine, constatant l'état satisfaisant de ces Syrah, abandonna les baies de Viognier à la chaleur automnale. Dame nature étant parfois généreuse, elle concentra les raisins et permit au Botrytis de s'installer tranquillement, sans pourriture grise. Un peu plus tard dans la saison, il constata cette « curiosité » et décida - finalement - de vendanger à très haut degré de maturité puis d'élever ce jus (vraisemblablement à la Sainte Cécile compte-tenu de l'étiquette). Par bonheur, cette bouteille est parvenue jusqu'à nous et je remercie, comme il se doit, notre généreux donateur.
Un nez assez évolué, sur la poire et la pomme, avec une touche lactée / crémée. En bouche, on retrouve un joli rôti, enveloppant des notes d'agrumes. Le vin, qui a déjà mangé ses sucres, se termine sur des notes de menthol et de zan. Bien en l'état.
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Bruno

7 septembre 2010

C'est la reprise !

Séance de rentrée plénière au Restaurant « Chez Victor » ce lundi, puisque nous étions 8 personnes autour de la table. Cela s’est immédiatement entendu sur le niveau sonore (c’est bien connu, notre papy JP a une grande « bouche ») et ressenti sur le nombre de bouteilles sifflées dégustées et la note un peu plus salée que d'habitude, mais l'amitié et la convivialité n'ont pas de prix.
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Pour accompagner une cuisine toujours aussi goûtue et originale, nous avons choisi (les trois premiers vins avaient fait l’unanimité avant dégustation).
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Chablis, Premier Cru La Forest 2007, Vincent Dauvissat : un nez assez typique du chardonnay, malgré un caractère encore bien fermé. Quelques touches grasses et salines sont perceptibles. La bouche est par contre très tendue (peut-être trop à ce stade d’évolution du vin), d’une forte minéralité et un citronné assez prenant. Finale conforme à la bouche. Je pense que le vin n’est actuellement pas en place et qu’il lui faudra encore quelques années avant de pouvoir livrer toutes ses qualités (voir ICI). A laisser vieillir impérativement.
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Morey Saint Denis, 1995, domaine des Lambrays : il s’agit là du « tout petit frère » du clos des Lambrays. Un nez très fruité, qui nous a fait immédiatement penser aux « paille d’or à la framboise », avec une touche de cerise et de kirsch à l’aération. Légère évolution sur la fourrire. La bouche est immense, droite et corpulente, tout en laissant apparaître le fruité du nez. Beau réglissé qui allonge le vin et tapisse les papilles. Un très grand bourgogne à point aujourd’hui.
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Côte Rôtie, La Sereine 1998, Y. et M. Gangloff : changement complet de registre avec un vin noir d’encre. Un nez ultra-puissant mais pas très élégant, sur le cuir mouillé et la violette sucrée. La bouche énorme, qui peut séduire à premier abord, apparaît rapidement manquant de distinction : sucreuse, boisée et vanillée, au détriment du fruit. Une pointe de girofle est perceptible. Un vin « too much » à mon goût.
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Pomerol, château L’Eglise Clinet 1999 : nez typiquement de poivron mur et de résine, très gourmand. la charge tannique en bouche est encore présente, parfois anguleuse, mais se fondant déjà avec bonheur dans une bouche droite, fraîche et élégante malgré sa grosse structure. Le côté résiné se retrouve, jusque dans une finale distinguée. Comme quoi, il est possible de conjuguer la puissance et la finesse. J’ai beaucoup aimé.
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Coteaux de Saumur, cuvée des Dames, 2003, domaine des Guyons : un nez très botrytis, sur l’abricot cuit. La bouche montre un bel équilibre entre une sucrosité maîtrisée, une minéralité crayeuse et un rôti noble évoquant la tourbe et la morille. Puissance et élégance. Belle liqueur qui se termine par une finale fine.
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Sauternes, château d’Arche 2003 : un nez frais, mentholé et élégant. La bouche semble plus tendue que le précédent vin (avait-il mangé ses sucres ?), légèrement compotée et se terminant sur des amers très agréables et sapides.
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Grâce à notre chauffeur, qui a su rester sobre, retour sans encombre tard dans la nuit.
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RDV le mois prochain.
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Bruno

5 septembre 2010

Une soirée entre voisins

Ce samedi soir, nous avions prévu un apéritif dinatoire avec nos voisins, qui avaient eu la gentillesse de nous rapporter de leur périple estival une "bonne" bouteille ainsi que des rillettes de maquereau.
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Nous avons donc secrètement programmé un apéritif "amélioré" - rillettes de maquereau, radis au vinaigre celtique, buchette de fromage de chèvre et trilogie tricolore (feuille de mâche, tomate confite et mozzarella) - suivi d'un rôti de bœuf de noble origine, accompagné de petits flancs de courgettes.
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Premier vin, Quincy 2009, domaine Pierre Duret : une robe jaune pâle très brillante. Un nez floral, sur les fleurs blanches (tilleul), très légèrement citronné. En bouche, le vin est sphérique et nerveux, sans aspérité ni astringence. Belle définition de bouche, fraîche, vanillée et légère épicée. Pas d'une folle complexité mais un vin immédiat, idéal pour une soirée entre amis. BIEN ++
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Second vin, Givry, Premier Cru Clos Salomon 2004, domaine du Clos Salomon : robe assez dense, commençant à présenter des traces d'évolution. Au nez, le vin est réglissé et épicé, tout en laissant apparaître des notes fruitées. Une bouche assez gourmande, sur les fruits noirs assez murs, sans mollesse ni creux, une structure tannique bien intégrée et une belle longueur fraîche. TRES BIEN.
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Pour finir, car la route n'est pas bien longue, nous nous sommes laissés séduire par un petit verre de Marc du Clos de Tart : j'adore ce nez complexe, entre cire glycérinée, encaustique, vieux rhum et vapeurs d'alcool, cette bouche alliant à la fois une forte structure alcoolisée et une belle fraîcheur sur la langue, et enfin une persistance exceptionnellement longue. EXCELLENT.
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Bruno

4 septembre 2010

Une autre vision d'Amiens

QG de la section Picarde des LPViens, plus ou moins colonisée par quelques parisiens en mal de repère et/ou de dégustations (à moins que ce ne soit la convivialité et l'organisation sans faille de notre Laurent qui nous y attirent), Amiens est aussi une très belle ville. Un aller-retour éclair, dans la journée, fût l'occasion de flâner dans les rues et de ramener quelques souvenirs.
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Commençons par quelques maisons remarquables, dénichées aux coins de ruelles récemment rénovées,
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sur le bord d'un canal latéral à la Somme ensuite,
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puis, en remontant vers le centre ville, contemplons cet aménagement des voies urbaines, devenues piétonnières,
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pour aboutir à la Cathédrale, dans sa majesté,
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et dans son intimité.
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Nous continuons la journée par une ballade en barque, dans les fameux "hortillonnages". Juste pour le plaisir des yeux ...
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pour finir par apercevoir la Cathédrale.
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Enfin, n'oublions pas le repas, pris dans une ambiance estivale sur le quai St Leu.
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avant de rentrer sur la capitale.
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Une très belle journée.
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Bruno

2 septembre 2010

Bons souvenirs de vacances

Jetés ici pêle mêle quelques souvenirs de belles bouteilles dégustées pendant les vacances, sans prise de notes, vacances obligent !
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St Peray, Fleur de Crussol 2006, Alain Voge : nez aromatique un peu sur la retenue, attaque en bouche grasse et ronde, mais sans lourdeur, qui se développe ensuite sur des notes salines et sapides. Belle fraîcheur en finale. Un beau vin de soif et d’été !
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Moulin à Vent, Clos du Tremblay 2002, Paul et Eric Janin : un nez un peu fermé, déjà demi-évolué, une bouche sérieuse, fruits rouges et fleurs fanées, une pointe d’agrumes (orange ?) et une minéralité « granitique » assez marquée. Belle structure et belle allonge. Un gamay qui pinote !
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Beaune, Premier Cru Theurons 2004, domaine Rossignol-Trapet : nez fruits rouges et noirs, bouche légèrement fumée, kirsch et cassis. Demi-corps bien construit et persistant. Très beau sur un barbecue !
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Saumur-Champigny, les Terres Rouges 2009, domaine de Saint Just : nez frais sur les fruits rouges acidulés, bouche gouleyante, acidulée, sur un fruit léger, à peine tannique. C’est très bon et très buvable. Un vin qui pête le fruit !
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Saussignac, cuvée Prestige 2001, domaine du Cantonnet : nez typique du botrytis, un peu tourbé, bouche puissante mais maîtrisée, coing, pruneaux et truffes. Très persistant en bouche. Un vrai vin de gastronomie, qui se marie avec bonheur avec un foie gras demi-cuit (et qui n’encombre pas les papilles pour la suite du repas).
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Mais tout cela est déjà tellement loin ...
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Bruno