31 août 2022

Mid-week normand

Quelques bouteilles bues à l’occasion d’un mid-week normand amical où nous recevions à domicile.


Allemagne, Mosel-Saar-Ruwer, Riesling Auslese Kesaler Nies’chen 2005, Erben von Beulwitz : robe dorée très intense, tirant sur le vieil alcool. Un superbe nez gras, salivant, défini par une belle finesse associée à une aromatique sur les fruits jaunes, de belle maturité. Bouche suave, à l’avenant du nez, enveloppante et sans mollesse. Une pointe mentholée perlante apport un surplus de fraîcheur. Finale éminemment salivante, avec une empreinte de type « liqueur douce ». Excellent +

Bourgueil, le Haut de la Butte 2014, domaine de la Butte (Jacky Blot) : un nez de cabernet franc bien mur, sur les fruits denses, une pointe d’amertume en complément. Belle définition tannique en bouche, avec du caractère et une sorte de fougue liée à la jeunesse (astringence encore présente). Finale enjôleuse et délicate. C’est encore très jeune Très Bien +

Chiroubles, cuvée Fût de Chêne 2015, Jean-Louis Chappuy : un superbe gamay sur les fruits murs, typé groseilles. Fragrances vineuses de type violette fraîche, que l’on retrouve en bouche. Belle vinosité, un joli corps dont l’acidité est intégrée. Tannins soyeux qui glissent sur les papilles. Très sérieux. Excellent

Sauternes Grand Cru Classé, château la Tour Blanche 1997 : une robe profonde, sur des notes de vieux cognac. Nez grillé / rôti complexe, avec des fragrances de pâte de coing / pomme grillée. Impression de belle acidité. Bouche grasse, opulente, dessinant une grande liqueur. Rondeur et fraîcheur. Du peps. Finale finement fumée, offrant un magnifique contre-point « amers / sucres » avec une tarte au Bleu. Excellent ++

Saumur, Clos David 2010, château de Brézé : une grande minéralité pour ce vin sans doute aujourd’hui encore fermé. Belle aromatique minérale, bouche structurée, de beaux amers frais et vibrants. Finale suave. Peut-être un manque de complexité et un côté trop linéaire en l’état. Très Bien +

DOCG Barbaresco, Vanotu 2012, Agr. Pelissero : un nez sur un fruit profond, un peu sur la retenue dans un premier temps. Fine amertume qui se développe à l’aération. Aromatique latine, sans excès. Belle bouche structurée, entre tension, tannicité et acidité. Tannins frais et vibrants, sur une belle amertume. Superbe finale suave. Un vin encore jeune et qui a tout l’avenir devant lui. Excellent +

Nuits Saint Georges, premier cru les Vaucrains 2002, domaine Georges Chicotot : un vin exceptionnel. Nez frais, sur une essence de fruits, une impression de liqueur douce (sans sucre). Décoction de fruits à l’alcool. Une pointe fumée / moka, typée « Rue de Chaux ». Bouche sur la douceur, élégante, plus Chambolle que Nuits. Légère évolution équilibrée par une trame acide encore bien vivante. Allonge superlative en finale. Excellent ++

Saumur, Clos David 2011, château de Brézé : un air de famille avec le précédent, toutefois beaucoup plus ouvert et plus charnu. De la chair, une aromatique intense, une amertume noble sur un réglissée sec, un couple acidité / gras bien maîtrisé. Finale de velours, claquante, longue. On retrouve ici le « vrai » Clos David. Excellent ++


Fin du mid-week. Il va falloir retourner à nos occupations de retraité !


Bruno


18 août 2022

Quelques vins pêle-mêle

Quelques bouteilles bues pêle-mêle, pour fêter notre installation en Normandie (et sans prise de notes)


Pet’Nat’, Orgasmic, domaine Frédéric Mabileau : un nez sec « tendre » presque muscaté, complété par une fine aromatique florale. Fine bulle en bouche, tendre, perlante, avec une belle acidité abricotée. Un sucre à peine perceptible, qui vient accompagner l’ensemble. Finale claquante et vibrante, laissant une belle empreinte. Très Bien +

Moulin à Vent, Vieilles Vignes des Greneriers 2010, domaine Paul Janin : un gamay fruité mais pas que. Belle construction sérieuse, des tannins civilisés, une acidité qui allonge le vin. Tous les constituants sont présents et déjà bien intégrés. Très Bien ++

Jurançon, Prestige d’Automne 2011, cave des producteurs : confirmation de mes précédentes notes de début juillet. Un Jurançon qui truffe au nez, sur des notes grillées et une amertume vibrante. Bouche sur la finesse mais sérieuse et tenant la longueur. Finale équilibrée et complexe, entre acidité, rondeur et aromatique. Joli grain. Excellent

Crémant de Loire, Triple Zéro, domaine de la Taille aux Loups : une bulle minérale cristalline, avec une belle aromatique au nez, sur un équilibre clairement sec (pas de sucre, pas de sucre, pas de sucre). Bouche typique du chenin, avec une belle tension, une assise minérale et une construction gourmande. Belle finale dans le même esprit, avec des notes d’amers fins qui vibrent sur les papilles. Toujours aussi bon ! Excellent

Saumur-Champigny, Montée des Roches 2014, domaine de St Just : premier nez sur un fruit éclatant et bien mur. Puis apparaissent des notes plus construites, sur la cerise noire, le côté droit (et sans poivron) du cabernet franc bien mûr. En bouche, trame allongée, belle acidité … qui traduit toutefois encore la jeunesse de la bouteille. C’est croquant et gourmand, bien construit. Finale enveloppante, sur un velouté salivant. Très Bien ++

Coteaux de Saumur, Valboisière 2005, domaine de St Just : un très grand liquoreux digne des SGN (de Philippe Delesvaux par exemple). Robe dorée intense, colorée, profonde et brillante, qui procure déjà l’envie d’aller plus loin. Nez de grand botrytis, sur la pomme grillée, la poire. Bouche en rondeur, de beaux amers salivant, une acidité drainante … pour dessiner une grande liqueur ! Superbe finale, fraîche, tendue, allongée et sapide … malgré une charge de sucre certainement très importante (les lèvres qui pèguent !). Superbe

DOC Moscato d’Asti, 2021, Pelissero : une bulle très classique chez nous. Une gourmandise légère, une aromatique aérienne (pêches, fleurs blanches), une sorte de muscat sucré. Bouche douce, ronde et vive, portée par une acidité totalement intégrée, un sucre élégant et une teneur en alcool de 5,5°. Vin de soif, de plaisir et/ou de copains. Le compte y est (pour un prix plus que modique) ! Très Bien +

DOC Rioja, Gran Reserva 904 2009, La Rioja Alta S.A. : première bouteille d’une série de 6. Joli nez profond, corpulent et gorgé de soleil. Notes de fruits noirs, d’amers réglissés et d’une pointe résinée. Bouche très jeune encore, avec un couple acidité / amertume pas encore équilibré. Une garde de 5 ans minimum lui fera du bien. Charge tannique présente mais élégante, belle allonge … qui se marie très bien avec une côte de bœuf parfaitement cuité (45 minutes par face bien sur !!!). A attendre avec urgence. Potentiellement Excellent et plus


Reprise en douceur, pour cause de canicule omniprésente, mais de courtes fenêtres de tir nous permettent de survivre.


Bruno


7 août 2022

Deux vins

Deux vins comme ça, parce que j’avais juste envie !


En apéritif, un Anjou, Franc de Pied (ex-Authentique) 2015, Catherine et Philippe Delesvaux : nez de chenin cristallin, sur une minéralité profonde, des notes florales intenses dessinant une belle aromatique. C’est déjà très salivant. Bouche construite sur une tension acide cristalline, assez grasse et corpulente. Notes florales encore présentes, un peu grasses, un peu capiteuse, mais parfaitement intégrées dans la trame minérale. Pointe fumée accompagnée d’une sorte de salinité poudrée du plus bel effet. Superbe grain en bouche, presque tannique. Acidité redoutable mais intégrée et équilibrée. Sensualité enveloppante se terminant sur une finale ciselée, poudrée, aromatique. Ultra-vibration allongée. Longue rétro sur un même registre, une pointe poivrée en sus après aération. Excellent ++ (on frise l’Exceptionnel)

Avec de superbes côtelettes d’agneau, un Châteauneuf du Pape, domaine Saint Prefert 2010 : un nez typiquement méridional mais sans les excès que cela peut parfois indiquer. Fruits noirs bien murs, herbes aromatiques de la garrigue et notes d’olives écrasées. Bouche bien entendue corpulente (pour mon PDF), sur un fruit profond, mature. Charge tannique de bel effet, avec des tannins civilisés et déjà bien arrondis. Trame acide rafraîchissante et venant équilibrer l’ensemble, évitant une sensation « alcooleuse » / chaude. Notes fumées, un peu comme les C9P à l’ancienne, complétées par une pointe d’épices douces. Finale ronde et droite à la fois. Un vin à point déjà, et pour quelques années encore. Excellent


Bruno