25 janvier 2009

Paradoxes de la Bourgogne

La Bourgogne est une terre de paradoxes. En effet, je lui dois parmi mes plus grands souvenirs de dégustation ... mais également mes plus grandes déceptions.
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Hier ne dérogea pas à la règle puisque se tenait à Amiens la réunion mensuelle du cercle picard que nous fréquentons maintenant, quelques amis parisiens et moi-même, très régulièrement.
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Au menu du jour, Chablis et côtes de Beaune rouges.
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Là encore, de nombreuses déceptions, surtout en ce qui me concerne dans les "grandes" étiquettes de Chablis que je n'ai pas appréciées à leur juste valeur (Raveneau, Davenne, Dauvissat pour ne citer que quelques-uns). Problème de période, problème de palais (malheureusement, je ne peux pas changer mes papilles et je devrai m'en contenter jusqu'à la fin de ma vie) ou problème de bouteilles ?
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Contrairement à l'habitude, je ne citerai pas tous les vins dégustés, mais juste un top 3 dans chaque couleur.
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Parmi les blancs :
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Premier Cru Vaucoupin, Gilbert Picq 2006 : Assurément le coup de coeur en Chablis ce jour. Un nez ciselé par une belle minéralité et une aromaticité étonnante. La bouche est à l'avenant du nez : très charpentée, elle est soutenue par une belle acidité. Rondeur agréable, sans lourdeur. Minéral à souhait. La finale est longue, sur des amers agréables avec une légère pointe de boisé. TRES BIEN.
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Premier Cru Fourchaumes, Daniel Dampt 2004 : Nez frais et élégant quoique légèrement retenu. Légèrement citronné et vanillé. Attaque en bouche équilibrée, encore sur la finesse. Impression de maturité, alliée à des notes citronnées et minérales "douces". Finale assez complexe qui voit, dans un premier temps, le retour d'une légère astringence, mais qui fait rapidement place à une rondeur glycérinée tout en dentelle, sans lourdeur. BIEN PLUS.
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Premier Cru l'Homme Mort, domaine de Chantemerle (A. et F. Boudin) 2006 : Nez un peu fermé, difficile à décrire en l'état. Belle bouche minérale et saline, très agréable. Légère acidité qui tient le vin et le rend "vif", mais sans astingence. Finale très persistante, tenue par une acidité "noble". BIEN / BIEN PLUS.
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Parmi les rouges :
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Pommard Premier Cru Fremiets, Lucien Boillot 2003 : un beau nez alliant le fruité du pinot noir et le côté 'terrien' de l'appellation. Bouche gourmande et aromatique, sur les fruits rouges légèrement réglissés. Pas de compotage au vu du millésime (bien sur, c'est toujours plus facile à la découverte de l'étiquette !). Charpenté avec de la mâche. Finale sur de beaux amers. Coup de coeur parmi les rouges (et Dieu sait si mon palais a tendance à préférer les vins 'de dentelle').
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Vollenay Premier Cru les Champans, domaine du Marquis d'Angerville 2004 : beau nez fruité, sur les fruits rouges mais sans acidité excessive. Bouche à l'avenant, fruitée, élégante. Une pointe d'astringence semble traduire (et trahir) la jeunesse du vin et le millésime. Légèrement réglissé. Belle structure acide qui se retrouve en finale, toujours accompagnant le fruité. BIEN PLUS.
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Auxey-Duresses Premier Cru Val, domaine Vaudoisey-Creusefond 2005 : nez typiquement pinot (corbeille de fruits rouges : fraises, cerises, ...). Bouche élégante tenue par une acidité présente mais pas trop envahissante. Assez gourmand avec une pointe de minéralité. La finale est peut-être un peu courte mais toujours sur l'élégance. Un vin simple et jeune, mais bien fait et qui procure (déjà) du plaisir. BIEN.
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Retour dans la soirée sur Paris pour de nouvelles aventures.
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Bruno

10 janvier 2009

Reichsgraf von Kesselstatt

Quesako ?
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Derrière ce nom qui peut paraître barbare, se cache un Kaseler Riesling Trocken, c'est à dire l'équivalent de l'un de nos Riesling sec. J'avoue très sincèrement mon inculture dans les vins étrangers : à peine plus de 10 bouteilles de vins allemands, espagnols ou italiens dans ma cave.
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Ce soir, menu de circonstance du fait du froid presque polaire : une choucroute. Pour accompagner ce plat, j'ai donc choisi un Kaseler Riesling Trocken 2006, du domaine Reichsgraff von Kesselstatt : une robe jaune presque fluo, brillante. Au nez, une première impression de fraîcheur. A l'aération et au réchauffement, développement des notes citronnées et pétrolées. Attaque en bouche peu acide, mais pas molle. Impression de rondeur, d'aromaticité et de légère sucrosité (présence de quelques sucres résiduels ?). Des notes citronnées et pétrolées tiennent le vin et viennent sans doute compenser une acidité relativement basse. Le vin paraît légèrement perlant, ce qui lui apporte une touche supplémentaire de "peps". Finale sur les agrumes (citron et pamplemousse) et le pétrole, assez ronde et glycérinée, très enveloppante. Un vin aromatique qui peut, sous certains aspects, évoquer le pinot gris alsacien. Belle persistance et belle rétro-olfaction, avec quelques amers agréables. UN TRES BEAU VIN pour un prix modique (8 €).
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Un grand merci à la petite Camille pour cette belle découverte.
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Bruno

9 janvier 2009

Un apéritif dinatoire qui se prolonge

Hier soir, le livreur de la Gardine (nos amis de l'Union pour un Meilleur Pinard) nous a apporté notre commande de Rasteau et de Châteauneuf du Pape. Pour l'occasion, nous avions organisé un petit apéritif dinatoire qui s'est prolongé tard dans la soirée.
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Au menu, charcuteries diverses, saumon fumé, verrines diverses, guaccamole et, pour terminer, tarte aux pommes. Pour accompagner ces amuse-bouche, j'ai servi :
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Anjou blanc, cuvée l'Authentique 2007, domaine Philippe Delesvaux (carafé deux heures avant le service) : un vin issu de raisins francs-de-pied étincelant. Au nez, se dégage une impression de fraicheur, de floralité et de pureté. Notes de pierre à fusil à l'aération. En bouche, attaque cristalline, sur une belle charpente élégante. Très belle complexité alliant des notes d'agrumes, de minéralité carbonifère et de morilles. Quelle rectitude : un vin tendu comme une lame de rasoir, tenu par une belle acidité noble, sans astringence. Finale ultra longue, légèrement glycérinée, un peu épicée. Un vin sec mais légèrement moelleux (ce que je traduis peut-être maladroitement pas "velouté"). Remanance et rétro-olfaction enveloppante et fraîche, presque mentholée. MAGNIFIQUE.
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Condrieu moelleux 2005, domaine Philippe Faury : robe jaune très claire. Nez un peu réduit, très minéral, sur la craie. En bouche, le vin est encore très minéral, mais légèrement fluet et manquant un peu de gras. Finale agréable sur une sucrosité légère. BIEN. Régouté ce midi, le vin s'est très largement ouvert : nez plus expressif, sur la pêche et la poire, tout en conservant un aspect floral léger. En bouche, le vin s'est structuré et s'est développé : belle salinité sur un gras onctueux, presque crémeux. Finale alliant sucrosité légère, salinité et rondeur, légèrement miellé. TRES BIEN (il aurait été sans doute préférable de le carafer avant dégustation).
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Une soirée pleine d'amitié qui s'est prolongée tard dans la nuit, pour le plaisir de tout le monde.
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Bruno

2 janvier 2009

Quelques bouteilles choisies

Les fêtes, c'est toujours l'occasion d'ouvrir quelques bonnes bouteilles en famille ou entre amis. Voici une sélection de celles qui m'ont le plus marqué lors de ces fêtes de fin d'année :
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Saint Joseph blanc, cuvée Mayanne 2006, domaine de Champal : un nez subtil, alliant notes florales et miellées, très aromatique. En bouche, le vin apparaît moelleux quoique sec. Le caractère gras et rond domine, mais sans lourdeur. Malgré un degré alcoolique de 14°, la bouche paraît fraiche et très aromatique. Belle finale sur la fraicheur et une belle longueur. TRES BEAU.
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Beaune Premier Cru les Epenottes 1998, domaine Parent (à Pommard) : une robe très peu dense, avec quelques signes d'évolution. Un nez superbe, encore sur le fruit et légèrement "confituré", mais sans lourdeur. En bouche, un vin suave, sur l'élégance et la complexité. Minéralité et mâche dominent ce vin, sans toutefois écraser le fruit. Une touche réglissée en finale avec un retour de la minéralité et de la mâche. Quoique très typé "Pommard", ce vin évoque, par son élégance et sa disctinction, les Beaune. TRES BEAU.
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Clos de la Roche Grand Cru 1997, domaine Louis Rémy : Un vin ayant une construction sensiblement similaire au précédent. Toutefois, le nez paraît plus retenu et plus tannique. En bouche, les tannins apparaissent civilisés et déjà bien polissés. Belle charpente. Une note fumée légère et réglissée apporte à ce vin un toucher de bouche superbe. Du velours et de la mâche en bouche. Superbe rémanance en bouche. EXCELLENT.
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Château Villa Bel Air 2003, Graves : Un vin classique, sans prétention, mais toujours bien fait et apportant bien du plaisir. Couleur assez soutenue. Nez très typé, fruits noirs, violette et fumé. En bouche, un vin puissant, charpenté mais avec de la rondeur et des tannins polis. Finale enveloppante et sans lourdeur. BIEN.
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Coteaux du Layon 2004, château de Bois Brinçon : la cuvée d'entrée de gamme du domaine. Une robe très claire, à reflets verdâtres. Un nez vraiment très floral et sur les agrumes. Une pointe de minéralité. En bouche, la fraîcheur domine l'ensemble. Bel équilibre entre le sucre et l'acidité. Finale toujours fraîche, légèrement mentholée, avec une pointe d'amertume agréable. BIEN.
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Mes meilleurs voeux de santé, de bonheur et de prospérité à toutes et à tous. Que l'année 2009 soit riche de découvertes, d'amitiés et de partages.
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Bruno