26 mai 2017

L'Auberge de la Pomme aux Damps (27)

Ce 26 mai est un jour particulier, à plusieurs titre. Cela fait exactement aujourd’hui que l’album mythique, la référence absolue de la pop, le fameux « Sergent Pepper’s » des Beatles paraissait. Pour un fan ultime des Beatles, je ne pouvais manquer l’occasion. Mais c’est également un 26 mai que mon père est parti vers d’autres horizons, il y a maintenant 3 ans. Triste anniversaire !

Sentiment donc très mitigé que nous avons choisi conjurer en fêtant la vie, l’espoir et une très prochaine fête des mères, au restaurant étoilé « L'auberge de la Pomme » située au bord de l’Eure, sur la commune de Les Damps.

Amuse-bouche (dont un superbe oeuf-mimosa revisité)
Menu midi baptisé « Menu version ».

Tomate…tomate et ratatouille

Foie gras de la ferme du village meringué, compotée de griottes acidulées

Cabillaud de ligne mi- fumé, duxelle de champignons et choux cabu, crème mousseuse


Petit choux croustillants aux fruits frais, crème légère à la vanille, sorbet framboise des ronces

Déjeuner sur l’herbe, en terrasse et à l’abri du soleil pour une journée quasi-estivale. Accueil chaleureux et rassurant par William Boquelet le chef (malgré notre retard très conséquent lié à des embouteillages entre Elbeuf et Pont de l’Arche - merci à l’incompétence de la SAPN et des élus locaux), service décontracté, assiette de très grande qualité et très gouteuses, et une belle carte des vins à prix raisonnable. Une adresse sûre qui rejoint mon panthéon personnel.
En apéritif, un Lagavulin 16 ans d’âge, sur des notes tourbées et fumées, de grande élégance, légèrement et idéalement rafraîchi par un glaçon. Pointe fine boisée, sur une aromatique iodée présente et juste. Excellent et sans lourdeur ni sensation alcooleuse.
Chaleur oblige, nous n’avons pris qu’une seule bouteille, un Saumur blanc, l’Insolite 2013, domaine des Roches Neuves (Thierry Germain) (carafé une heure) : un nez très floral, assez aromatique, de belle complexité, sur un équilibre plutôt rond. La bouche allie rondeur (douceur ?) et belle tension salivante, des notes cristallines complétées par des arômes fruités (fruits blancs), l’ensemble se terminant par une finale tonique, saline et avec une pointe d’acidité vivifiante. Belle empreinte en rétro-olfaction. Excellent

Avec le dessert, j’ai pris un verre de Porto Colheita 1994, maison Poças : un vin sur un équilibre clairement oxydatif, une robe évoluée, brun-rouge fauve. Notes de noix mûres et de pruneaux, équilibre en bouche fruité, mêlant fruits noirs et fruits confits, grain tannique superlatif, corpulence mesurée (soyeux) et force tellurique intense. Persistance intemporelle malgré sa jeunesse. Excellent +
J’avais lu des horreurs sur internet. Certainement des jaloux ou des malfaisants. Il n’y a rien à redire, tant pour l’accueil que pour le service plus que parfaits.
Découverte de cette table, de grande qualité, située dans un cadre bucolique, avec des plats signatures qui valent largement le détour. Mention spéciale pour les tomates, le cabillaud fumé et le dessert sur une base fruits rouges de saison. Nous y reviendrons sans hésitation.

Bruno

20 mai 2017

L'exposition "Jardins" au Grand Palais

Jusqu’au 24 juillet prochain, se tient l’exposition « Jardins » au Grand Palais, sous l’égide de la Réunion des Musées Nationaux.

Avant de pénétrer dans la bâtiment, quelques photos de l’architecture.

Puis quelques clichés pris dans l’exposition : le jeu étant de retrouver les auteurs (sauf pour le dernier qui constitue une sylvathèque pour choisir le manche de mon prochain couteau ...
A visiter de toute urgence.

Bruno

15 mai 2017

Loire en Scène


5° édition du salon « Loire en Scène » ce lundi au studio Le Cyclone, situé dans le XIII° arrondissement de Paris à quelques pas de mon lieu de travail. La tentation était trop forte, et je tiens à remercier ici « Vindiou » pour cette invitation ainsi que pour l’organisation sans faille de cette manifestation.
Studio le Cyclone toujours aussi aéré, tables espacées, plateau certes assez court mais de choix et de (grande) qualité, tout était réuni pour un bon moment de dégustation. Et ce fût le cas ! Seul petit regret, ne pas disposer d’un carnet de dégustation à l’entrée
Passons maintenant aux choses sérieuses.

Domaine Daniel Crochet
Une très belle découverte en Sancerre, et une confirmation de l’excellence du terroir de Chêne Marchand.
Sancerre blanc 2016 : un vin floral, frais, sur une belle aromatique fruitée. Joli gras en bouche. Immédiateté pour ce vin de (bons) copains. Très Bien
Sancerre blanc, cuvée Prestige 2016 : plus de vin et de sérieux. Très bel équilibre en bouche, sur un triptyque acidité / salinité fine / léger gras. Très Bien +
Sancerre blanc, Chêne Marchand 2014 : finesse au nez, équilibre entre un gras bien développé et une acidité présente en bouche. Finale traçante et claquante. Excellent (+)
Sancerre blanc, Plante des Prés 2015 : nez (encore) plus construit et plus abouti, une pointe vanillée se mêlant aux notes florales (fleurs blanches). Gras et corpulence de belle facture, qui se retrouve sur une finale grasse mais élégante, de très longue persistance. Un vin de grande garde. Excellent +

Domaine François Crochet
Confirmation de la qualité de ce domaine, déjà rencontré, tant pour les rouges qui pinotent vraiment que pour les blancs, d’une qualité superlative.
Sancerre rouge 2015 : un nez sur les fruits murs, intense et explosif. Bouche de belle rondeur, immédiate, séduisante mais sans caricature. Belle amertume épicée sur la finale. Entrée de gamme ? Oui, mais quelle entrée ! Excellent
Sancerre rouge, les Marnes 2014 : un nez qui paraît rond et droit, plus sur la réserve. Belle allonge en bouche, sur la fraîcheur, avec un supplément de finesse aromatique et de définition de tannins. Excellent (+)
Sancerre rouge, réserve de Marcigoué 2014 : la synthèse presque parfaite des deux vins précédents ! Alliance subtile de la finesse, du fruité, des tannins et d’une acidité parfaitement dosée. Grande garde à prévoir. Excellent +
Sancerre blanc 2016 : le fruit typique du cépage, explosif, mur, de demi-corps et sans les travers du sauvignon. Vin de copains ! Très Bien +
Sancerre blanc, cuvée les Amoureuses 2015 : un vin plus sérieux, avec du gras en bouche qui vient équilibrer l’acidité, une belle marque saline et une finale tonique. Excellent
Sancerre blanc, Exils 2015 : impression plus marquée au nez, à la fois traçante et minérale. La bouche conjugue avec justesse le gras du millésime, une tension charnue (oui oui), jusque dans une finale tendue comme un string Excellent +(+)
Sancerre blanc, le Chêne Marchand 2015 : bel exercice que d’essayer de distinguer les différentes lectures de ce climat (produit également par le domaine du Carrou). Un équilibre proche des Amoureuses, mais avec un supplément de finesse. Un gras très aromatique et digeste en bouche, une corpulence maîtrisée, une complexité basée sur la maturité juste du raisin. Exceptionnel jusque dans la finale d’une longueur superlative.

Domaine Frédéric Mabileau
Révision (et quelle agréable révision) des classiques de la gamme de Frédéric Mabileau, qui allie haute exigence de qualité et sens de l’accueil, à la fois discret et chaleureux. Chapeau !
Sans les mains 2015, Pineau d’Aunis : tannins soyeux, légèrement épicés, bouche de demi-corps faite pour la soif. Un vin de (grande) soif. Très Bien +
St Nicolas de Bourgueil, les Rouillères 2015 : du fruit au nez, une pointe de poivron bien mûr, une belle bouche étirée, dessinant un joli grain de tannins et se finissant par une lassociation dune pointe d’amertume noble et dune belle acidité. Très Bien +
Anjou, Cabernet Sauvignon 2015 : un nez plus marqué, plus rond et semblant plus lisse. Bouche possédant tous les éléments, mais clairement à attendre aujourd’hui. En l’état, c’est déjà Très Bien.
Bourgueil, les Racines 2014 : un nez avec du caractère, une belle bouche présentant déjà une petite évolution (modérée), finissant sur une finale très soyeuse. Très Bien + (+)
St Nicolas de Bourgueil, les Coutures 2014 : Impression de fraîcheur au nez, sur une corbeille de fruits murs. Bouche qui présente des tannins gras, presque crémeux, une pointe saline et une finale fraîche. Excellent
St Nicolas de Bourgueil, Eclipse n°11 2014 : quelle maturité au nez, quelle pinotage presque bourguignon. Bouche corpulente, charge tannique intense mais d’un crémeux exceptionnel. Fraîcheur et enrobé. Jeune certes. De grande garde pour ce vin qui sera exceptionnel
Saumur, chenin du Puy 2014 : belle allonge au nez, un gras élégant en bouche, une finesse superlative, jusque dans sa persistance ! Excellent +

Arnaud Lambert (domaine de St Just et château de Brézé)
Sérieux et décontraction, accueil superlatif, encore un palier de franchi (dans la qualité des vins) par Arnaud. Mais jusqu’où s’arrêtera-t-il (pour notre plus grand plaisir) ?
Saumur, clos David 2014, château de Brézé : impression de minéralité saline exacerbée, de la tension et du muscle, une allonge sur un poil « semi-oxydatif ». Ca brèze encore, et cette fine réduction apporte un supplément d’âme au vin. Excellent (+)
Saumur, coulée de St Cyr 2014, domaine de St Just : belle structure bâtie sur une plus grande finesse, finesse que l’on retrouve en bouche. Opulence et tension viennent en synergie définir un vin de grande gastronomie. Excellent
Saumur, clos de la Rue 2015, château de Brézé : floralité très complexe au nez, une pointe d’élevage modéré, des notes vives et aromatiques de citrons verts et d’agrumes. Bouche superlative, sur la fraîcheur, avec une corpulence presque « tannique ». Du peps en finale, sur des amers salins. Excellent + (+)
Saumur-Champigny, Terres Rouges 2016, domaine de St Just : grande maturité du raisin au nez, joli fruit. Précision millimétrée en bouche. Grand vin quoique situé en entrée de gamme. Excellent (+)
Saumur, clos du Tue-Loup 2014, château de Brézé : impression minérale sur le fruit au nez. Belle mâche en bouche, avec à la fois une aromatique précise et fruitée et une sensation légère, mais juste bien dosée, de sucrosité. Excellent +
Saumur-Champigny, la Montée des Roches 2014, domaine de St Just : plus fermé à ce stade, on décèle toutefois un nez sérieux sur les fruits noirs. La bouche est bien construite malgré la jeunesse du vin, mêlant fraîcheur et des tannins possédant de la mâche (du caractère), l’ensemble dessinant une texture superlative. Potentiel énorme. Excellent + (+)
Saumur-Champigny, clos Moleton 2014, domaine de St Just : l’archétype du grand vin. Le fruit, l’acidité juste, la structure tannique élégante et compacte, les amers végétaux nobles et le minéral fin presque salin caractérisent ce vin sensuel, de texture ultra-soyeuse. Exceptionnel

Voilà, en conclusion, un très agréable salon auquel j’ai eu la chance de participer, de belles découvertes, des confirmations (en avais-je besoin ?) et au final, un excellent moyen de lutter contre la morosité. Vivement la prochaine édition !

Bruno

13 mai 2017

Repas de printemps

Comme s’il fallait une (mauvaise) excuse pour faire un bon repas arrosé de bons vins, nos amis François et Gweno lancent une invitation sur le thème d’un repas de printemps ! Toujours avides de sensations nouvelles et de découvertes parfois à la limite de la légalité, nous voilà donc en ce samedi soir doux et ensoleillé sur les pentes du mont Valérien pour une soirée des plus amicales et qui se prolongera tard (ou tôt !) dans la nuit.

Nous sommes accueillis par un apéritif accompagné d’un Champagne brut, Diebolt-Vallois : un champagne d’apéritif, finement bullé, des notes briochées équilibrées et intégrées, une pointe miellée sur une finale sapide. Très Bien

Avec une entrée composée de maquereau mariné et ses accompagnements méditerranéens (lentilles jaunes, boule de melon, ananas et oignons confits), deux vins servis en battle.
Le premier vin est un Palette 2008, château Cremade : nez très élégant, sur une aromatique florale, un soupçon de notes capiteuses, une bouche fraîche, fruitée, sur les fruits jaunes, une belle acidité de structure et une fine amertume salivante. Belle comparaison avec la référence que constitue château Simone. Très belle découverte. Excellent.
Le second vin est servi à l’aveugle. Un premier nez qui sauvignonne, avec un complément sur une impression sucrée. La bouche confirme la présence de résiduels, étirée par une acidité assez imposante, surtout sur la finale. Je pars sur un Sancerre avec SR. La réponse est : Vouvray demi-sec 2005, domaine Foreau. Pas tout à fait mon style.

Vient ensuite un quasi de veau à la cuisson parfaite et sa sauce au savagnin d'une redoutable finesse (désolé, j’ai zappé la photo !). Là encore, deux vins servis.

Le premier vin (à l'aveugle) présente un classique nez de chardonnay, d’abord sur une réduction noble, puis s’ouvrant sur une fraîcheur mentholée, des notes d’amandes et une amertume élégante. Première impression de puissance maîtrisée, qui se retrouve en bouche. Opulence (un peu de botrytis ?) et élégance, finesse et corpulence, complexité ultime pour une finale allongée au possible. Excellent +. Après de nouveaux conciliabules, je pars sur un Puligny-Montrachet de belle origine. La réponse de nos hôtes : « Non, ce n’est pas l'appellation Puligny ! ». Un peu de confusion dans les explications pour enfin découvrir que c’est un Bienvenues-Bâtard Montrachet 2006, domaine Etienne Sauzet. Le François est taquin de soir.
Le second vin servi étiquette découverte est un Château Chalon 2000, Jean-Luc Mouillard : un jaune construit sur la finesse et l’élégance. Bien sur, on retrouve les basiques du jaune, avec des notes de noix vertes, de curry et un oxydatif claquant, mais la bouche est d’une finesse superlative, un velouté sur la langue et une empreinte d’une longueur exceptionnelle. Une autre lecture de l’excellence. Excellent +
Et que dire de l’association avec un vieux comté à faire pâlir un Oliv en pleine forme. C’est magique.

Donc, passons aux fromages : tomme de brebis, vieux comté, brillat savarin aux truffes et stilton.
Les deux premiers s’accommodent parfaitement avec le Chalon, particulièrement le Comté qui fait ressortir sa salinité et ses notes de noisettes presques torréfiées.
Les deux derniers sont servis avec un Rivesaltes vintage 1990, domaine Cazes : étonnant de jeunesse, un bouquet de fruits au nez, une touche minérale et un grain tannique reflétant toute la minéralité et le terroir du Roussillon, une acidité encore bien présente, constituant une formidable colonne vertébrale. Soyeusité (!) ultime en finale. On en redemande ! Excellent +

Et pour finir (le repas comme le Rivesaltes), un sublime dessert ... de printemps.

Merci les amis de cette très belle soirée, malgré la présence de deux clowns en fin de nuit (l’alcool nuit gravement à la santé ... mentale) !

Bruno

7 mai 2017

Une semaine en Alsace

A l’occasion d’une semaine de vacances en Alsace, quelques vins dégustés et bus.

Pinot Gris, Terroirs d′alluvions, 2012, Jean Geiler : Belle surprise pour ce vin offert par les propriétaires du gîte. Un nez très aromatique qui s′ouvre sur un beau fruité. Belle définition de bouche, quelques sucres résiduels bien dosés, une amertume fine et une corpulence mesurée qui ne cessera de se développer avec l′aération. Retour sur un miellé de bon aloi avec les fromages autochtones. Très Bien
Patrimonio 2009, domaine E. Croce (Yves Leccia) : premier nez animal, plus fourrure que viandé, complété par une corbeille de fruits de belle maturité. Finesse et élégance sont les maîtres mots. A l′aération, notes de garrigue, de thym, plus une touche d′amertume élégante. En bouche, c′est à la fois charpenté, puissant, tannique et élégant. Cette dernière qualité apporte une fraîcheur presque surprenante. Finale en plein accord, la belle acidité étirante le vin. Très très belle surprise. Excellent
L′Etoile, Chardonnay 2008, domaine Baud : Un nez complexe, alliant les classiques du chardonnay et un côté à la fois frais (sur le menthol) et un herbacé élégant. En bouche, belle structure droite, sans évolution, sur une amertume fine. Finale à l′avenant, qui marque bien la bouche, avec une fine connotation « jurassienne ». Retour ensuite sur les fromages. Sur une tome des montagnes des Vosges, le vin reste sur un même équilibre. Sur un Comté de noble origine, le vin se révèle complètement, et surtout différemment. Il acquiert une dimension « jaune » que je découvre (et apprécie) depuis peu. Corpulence développée, bouche qui éclate, acidité et jaune en complète synergie. Excellent

Montlouis, Remus Plus 2012, domaine de la Taille aux Loups (Jacky Blot) : nez superlativement aérien et floral, avec un complément de fine minéralité. En bouche, le vin est plein, complexe, à la fois tendu et acide d′un côté, rond et avenant de l′autre. A l′aération et au réchauffement, toutes ces qualités se développent pour dessiner un grand vin : corpulent, élégant, fin, aérien sur une belle aromatique minérale. Finale qui enserre la langue, avec une expression ligérienne décuplée. Du travail d′artiste sans conteste. Excellent + (+)
Anjou blanc, Authentique 2013, Catherine et Philippe Delesvaux : profondeur et cristallinité caractérisent ce vin. Un nez sur une belle minéralité, fin, profond et floral. Ca « brèze » un peu (cette senteur semi-oxydative que l′on rencontre très souvent sur les Saumur Brézé, et par extension sur les grands chenins). En bouche, une complexité associe la tension du cépage, le substrat minéral du terroir, la réserve d′acidité de ce vin jeune et un gras parfaitement intégré. Tout est déjà en place, et pour de longues années encore. Finale en plein accord, vibrante sur la langue, avec une oscillation incessante entre l′amertume noble et l′acidité.  Excellent + (+)
Gevrey-Chambertin, premier cru Lavaux St Jacques 2001, Denis Mortet : un grand nez de pinot à l′ouverture de la bouteille, mais qui va peu à peu se gommer pour des notes telluriques assez intenses. On est clairement en Côte de Nuits, et clairement sur Gevrey (fruits noirs très murs, réglissé, grain tannique au nez). En bouche, le vin est bien construit, mais sans doute pour moi un peu « too much », une sorte de sur-extraction poussée. Je reconnais malgré tout le potentiel de vieillissement encore important, avec une acidité et une amertume bien présentes, jusqu′à une finale bien marquée. Très Bien

Banyuls Grand Cru, cuvée Henri Vidal 1974, Cellier des Templiers : Un vin de rancio noble sur lequel je manque de repères analytiques. Sucres intégrés dessinant un velouté qui a du relief, notes oxydatives sur la noix et les pruneaux, grande et belle acidité, touche d′amertume et grande persistance sur la finale. Excellent
Chablis Grand Cru les Preuses 2008, cave de la Chablisienne : Nez chablisien typique, tendu et minéral, des touches d′agrumes (oranges et citron caviar). Bouche déjà bien dessinée, une pointe de vanillé encore présente, vite remplacée par une force tellurique sur les amers, grande corpulence tout en restant fin (par rapport au Grand Cru Grenouilles de la maison, on ne rencontre pas la sensation de tannicité). Finale étirée. Un potentiel de vieillissement certain (au moins 5 ans). Excellent (+)
Mosel-Saar-Ruwer, Riesling Auslese, Bernkasteler Lay 1998, Weingut Jos. Jos. Prüm : un auslese bâti sur la finesse et l′élégance ultime. Nez plutôt réservé, sur les fruits exotiques, une pointe rôtie de botrytis. Bouche fine et ronde, avec un équilibre assez remarquable. L′acidité élevée (analytiquement) et les sucres abondants sont en complète synergie, pour une finale d′une allonge exceptionnelle, sur la finesse. Excellent

Barbera d'Alba, Conca Tre Pile 2005, Podera Aldo Conterno : un vin de bourgogne au pays de Verdi. Nez intense, profond et charpenté, sur les fruits noirs, riches et matures. Impression de finesse et léger fumé en complément. Bouche structurée, sur les fruits, le fumé, la maturité et une acidité d′abord mordante (surtout en finale), puis s′intégrant avec l′aération. Une amertume noble complète l′ensemble, pour dessiner une finale traçante, énergique et élégante. Excellent (+)
Meursault, premier cru les Genevrières 2005, Pierre Morey : Pour ceux qui me connaissent et qui connaissent un peu mon histoire : vous allez rire. Bouchon !
Vin de Pays de Corrèze, Vin paillé 2006, EARL de Farges : A l’ouverture, une sorte d’oxydation / de piqûre. Constat similaire en bouche. Pas de plaisir

 
Château-Chalon 2000, Jean Macle : Passé un premier nez sur la réduction !, alcool à brûler, le vin se révèle sur une structure puissante et très jeune. Notes de noix verte, de fruits secs, un léger soupçon de curry. En bouche, c’est très puissant - mais élégant - et énergique, avec un retour de l’acidité en milieu de bouche. Finale avec une magnifique empreinte sur la peau de noix, l’amertume saline vibrante et une réserve d’acidité qui étire le vin. La langue est tapissée de notes glycérinées et épicées. Superlatif.
Le lendemain, disparition complète des notes acides, au profit d’une complexité superlative. Noix, curry, pointe fumée, une touche d’épices, évoquant presque la syrah. Longueur et puissance superlatives (encore !). Anthologique
Condrieu, Coteau de Vernon 2006, domaine Georges Vernay : Curnonsky avait oublié le Coteau de Vernon dans sa liste des 5 grands blancs de France. Association entre une opulence fruitée et exotique, sur l’abricot et les fruits exotiques, une réserve d’acidité énorme, une minéralité intense, sur une belle granulosité, une amertume noble et une allonge superlative. Pointe fumée, du caractère et de l’allonge, une vivacité en finale. Anthologique (aussi)
Priorat, les Terrasses VV 2005, Alvaro Palacios : un mix réussi entre un fruité intense, léger fumé, pointe acide bien présente et vivifiante, et une charpente méridionale marquée, différente des vins italiens. Je manque un peu de repères, mais c’est très beau et d’une grande buvabilité.  Excellent

Languedoc Pic St Loup, Guilhem Gaulcem 2008, Ermitage du Pic St Loup : un vin résolument sudiste, sur des notes de fruits murs, une douce sucrosité, une acidité bien présente, des notes de garrigue et d’épices douces, et une amertume mesurée. Tannins abondants et déjà crémeux. Finale étirée et fraîche. Jeune et plein d’avenir. Très Bien + (+)
Saumur-Champigny, les Poyeux 2005, Clos Rougeard : Très joli nez, sur les fruits murs, une pointe fumée et cette impression de droiture du Cabernet Franc (poivrons murs). Bouche veloutée, de belle construction, élégante, du fruit, et se terminant par une acidité et une amertume de bon aloi. Excellent
Alsace Grand Cru Sonnenglanz, Gewürztraminer Vendanges Tardives 2005, domaine Bott-Geyl : un nez sur la rose, les litchis et les fruits exotiques, une pointe de curry et de fumé. Bouche corpulente mais élégante, saline, épicée à souhait, un taux de sucres élevé mais digeste. Finale claquante, amertume noble, épicée et vibrante. Excellent + (+)
Corton-Charlemagne Grand Cru 2008, domaine Vincent Rapet : un grand nez de chardonnay exceptionnel, sur la fraîcheur et la tension (menthe fraîche). Bouche à l’avenant, charpentée, construite sur une grande et noble minéralité, qui se retrouve jusque dans la finale. Acidité presque intégrée, amers nobles, un joli gras qui enrobe l’ensemble, une pointe réglissée apparaît à l’aération (plutôt sur le zan). La marque d’un grand vin, quoiqu’encore jeune. Exceptionnel
Place maintenant au régime !

Bruno