30 mai 2021

Une trilogie très inégale ... largement battue par un Pet'Nat' BSA !

Repas familial pour la fête des mères, avec une belle côte de bœuf en point d’orgue.

Pour accompagner dignement ce repas, j’avais préparé plusieurs vins et, un peu par hasard, une sorte de trilogie suivie d’une bulle « BSA ». Réussite très diverse …

A l’apéritif, Chablis premier cru Mont de Milieu, 2012, cave de la Chablisienne : un nez très typique, entre chablis cristallin et « homme mort », les notes de coquilles d’huitres étant accompagnées de senteurs citronnées et une légère pointe vanillée. Bouche à l’avenant, plutôt corpulente et ample, avec des notes de fruits jaunes en complément de la structure minérale. Belle longueur sur la finale, avec une assise acide bien intégrée. Très Bien ++

Ensuite, un Sancerre, Chêne Marchand 2011, domaine du Carrou (Dominique Roger) : TCA !

 

Avec la côte de boeuf, un Côte Rôtie, Blonde du Seigneur 2010, domaine Georges Vernay : on retrouve les classiques de l’appellation et surtout du cépage, à savoir la corpulence élégante, les fruits noirs, les notes florales plutôt capiteuses et une épice douce mais le vin manque cruellement de magie et de peps. Pas digne de son appellation « Grand Cru ». Bien + (mais on en attend bien plus J.


Enfin, pour accompagner quelques fraises et sa compoté de rhubarbe, un Vin de France, Pet’Nat’ « Orgasmic », Frédéric Mabileau : nez sec « tendre », belle et fine aromatique florale et quelque peu exotique. Fine bulle qui dessine une bouche tendre, plus perlante que pétillante, structurée sur une base chenin et abricot ! Equilibre entre le sucre (très mesuré) et la tension du cépage. Finale sur les fruits noirs (myrtilles), avec une belle vivacité, une tendre amertume et une empreinte du plus bel effet. Excellent

Hommage à Frédéric qui nous manque.


Bruno


28 mai 2021

Restaurant Ochre à Rueil-Malmaison (92)

Pour fêter un retour attendu à une vie normale, et tester une adresse recommandée par des amis, rien de mieux qu’un dîner en terrasse en ce vendredi soir printanier, ensoleillé et d’une douce chaleur. Pour cause de couvre-feu (avec l’accent évidemment), repas à 18h30 pour un retour prévu à 21h00, avec un petit débordement horaire.

Nous voilà donc au restaurant Ochre, situé en centre-ville de Rueil Malmaison, et tenu de main de maître par Baptiste Renouard, jeune chef étoilé et ancien « top chef ». Accueil et service très professionnel mais décontracté, précis et totalement à l’écoute. Sommelier d’excellent(s) conseil(s) autour d’une véritable carte des vins d’amateurs, avec des producteurs certes parfois peu connus mais véritablement de très belle qualité, quelques pépites en supplément, …


En route pour le menu « Création » en 5 services :


Amuse-bouche


« Les Tortellinis » au chèvre frais et olives noires de Kalamata, petit-pois et bouillon des cosses à l’huile de menthe.


« Le Bar de ligne » confit à l’huile de feuilles de Citrus, asperges vertes au beurre de caviar et condiment d’herbes relevées.


« Le Filet de bœuf de Bavière » condiment févettes, câpres et lard de colonata, pommes soufflées et jus corsé. Risotto aux champignons et artichaud.


« Fromage travaillé » Comté, Noix, Vanille.


« Souvenir d’un Chocolat Chaud ».


Tous les plats sont d’un niveau exceptionnel. De belles associations de saveurs, à l’accent marino-exotique (ou exotico-marin), une cuisine saucière légère et parfaitement dosée. Même les desserts, pour lesquels je n’ai pas une appétence particulière, m’a clairement scotché, par sa douceur, la légèreté et sa composition. Bravo, l’étoile est largement méritée.


Débutons le repas par un verre de Champagne Grand Cru, les Marquises, Vignon père et fils : un nez très vineux, une pointe évoluée / d’élevage sur l’oxydatif ménagé de bel effet. Notes d’amers nobles et salivants. Impression en bouche de minéralité tannique, très serrée, laissant une grande empreinte énergique. Composante tellurique calcaire … qui se termine par une finale en « fausse rondeur », sur les fruits rouges, croquante et sur de beaux amers. Très Bien +


Ensuite, un Sancerre, A mi-chemin 2019, Vincent Gaudry : nez cristallin très exotique, bien loin de la caricature des sauvignons mal nés. Quelques notes variétales à l’aération, mais une impression de sérénité se dégage, sur un équilibre tendu. Bouche plutôt grasse, avec une belle acidité, une aromatique complexe, entre exotisme et notes de sauvignon. Une pointe d’élevage est perceptible. Belle mâche en bouche pour ce vin élégant et masculin. Avec le bar, il s’assagit, prend de la stature et de la sérénité. Excellent


Puis, un Echezeaux Grand Cru 2012, Gérard Julien : une découverte, et quelle découverte ! Le parangon du pinot noir fin, le parangon du Grand Cru. Un nez de pinot sur une légère évolution, entre corbeille de fruits rouges et noirs et notes de sous-bois. Une véritable essence de parfums, avec un supplément de fraîcheur apporté par quelques notes « nebbiolisantes », sur le menthol et l’aneth. Douceur suave en bouche, belle acidité, petit grain tannique qui donne une sorte de velouté, sachant rester presque croquant. Rétro-olfaction sur la fraîcheur, très longue, développant sans esbrouffe sa puissance de velours. L’évidence d’un grand vin, l’évidence d’un Grand Cru. Avec la viande, il renforce sa puissance, sa corpulence et son côté masculin, les fruits noirs et la réglisse apparaissant plus marqués. Exceptionnel

Il fallait oser, comme nous l’a proposé avec justesse le sommelier de servir ce vin sur les tortellinis (avec des petits pois), mais force est de constater que l’accord a parfaitement fonctionné !


Enfin, pour accompagner le dessert, un « Cidre » de blé noir torréfié, Sarrasin Kistin : au-delà du caractère grillé et torréfié, de belles notes de pommes et de calva, un boisé fin, une impression de légèreté (4°) et de demi-sucre (un tendre sec en fait). Belle manière de terminer le repas. Bien +


Une très belle adresse à découvrir, un jeune chef sympathique, un service de qualité, un sommelier de très bon conseil et une assiette de très haute qualité. Belle carte des vins, pour tous les goûts et toutes les bourses.


Il est des soirs où les planètes s’alignent.


Bruno