16 mai 2021

Dégustation en terres beaujolaises

Les vacances, c’est le repos, le tourisme, les vieilles pierres … mais également le partage de belles bouteilles. Cette période de transition « post-Covid » n’a pas dérogé à la règle, la preuve !


Roussette de Savoie, Marestel 2010, domaine Dupasquier : robe jaune dorée intense et très colorée. Joli nez presque « semi-oxydatif », très aromatique, et dégageant une impression tendre et ronde. Bouche droite, sans sucres, tendue, sur un équilibre végétal noble, typé fenouil. Pointe glycérinée en finale, très aimable, laissant une grande empreinte. Très Bien +

Beaujolais, Terra Iconia 2017 : robe violine assez dense. Nez sur une fine acidité, accompagné d’une pointe perlante et de notes de fruits acidulés. Bouche vive, gouleyante, très fruitée (banane / groseille / framboise). Petits tannins salivants. Fraîcheur finale. Entrée de gamme de très belle tenue. Un gamay croquant et frais. Bien +

Saint Joseph, Mairlant 2014, François Villard : robe dorée aux reflets sombres et profonds. Nez très floral, assez gras et élégant. Note de fleurs capiteuses en supplément. Attaque en bouche serrée, avec une grande vivacité sur l’acidité, un côté glycérine sec et un joli fruit aromatique. Elégance capiteuse qui finit sur une finale vibrante. Très joli roussanne. Très Bien

Tokaji, Aszu 3 Puttonyos, 2003, château Ladiva : robe ambrée très brillante. Nez très fin, sur les raisins secs, des notes de botrytis, un léger grillé salivant. Bouche douce, toujours sur une impression salivante typée « zan ». Fraîcheur avec un retour presque tannique sur la finale. Réglissé sec / pruneaux / Pistaches viennent compléter la palette aromatique. Pointe perlante finale. Excellent

Beaujolais, Cornes d’Ammon 2017 : robe rubis sombre, profonde. Nez de beaujolais sérieux et vineux. Pointe acidulée en supplément. Bouche construit sur un équilibre tannique enjoleur quoique anguleux. Du caractère, de la mâche et une aromatique qui pinote. Potentiel de vieillissement certain. Très Bien ++


Chablis, Grand Cru Bougros 2014, cave de la Chablisienne : robe jaune pâle, quelques reflets verdâtres encore présents. Nez typique, très minéral, sur les coquilles d’huitres … complété par une touche vanillée fine. Impression salivante de puissance. Bouche serrée, construite sur une minéralité intense et une longue amertume détonante. Pointe grasse en complément. Finale toute en élégance, serrée, avec une amertume finement tannique. Longueur et salivation. Excellent +(+)

Pommard, Tavannes 2014, domaine Chicotot : robe rouge rubis, quelques reflets violets. Nez d’apparence cistercienne, mais révélant une pointe fruitée, terrienne et élégante … sur un équilibre m’évoquant les grands nebbioli. Attaque en bouche franche et fraîche, un grain tannique du plus bel effet. Acidité encore bien marquée et petits tannins croquants et craquants sur la finale. Finale étonnamment fruitée, suave et sur une « fausse rondeur » très avenante. Un vin au début de sa vie. Excellent (+)

Vouvray, Bretonnière 2014, domaine de la Taille aux Loups (Jacky Blot) : robe jaune peu intense, légèrement dorée. Nez sur la finesse, minéral et cristallin, des notes mentholées. Bouche sur une puissance tellurique cristalline, avec une finesse superlative. A l’aération, l’aromatique et un gras élégant se développent. Rondeur qui équilibre l’ensemble. Vin suave, avec en finale une pointe de réduction encore décelable, typée « botrytis sec ». Retour / rétro-olfaction superlative. Excellent +

En battle sur une côte de bœuf

Saumur, clos de l’Etoile 2011, château de Brézé : une robe rouge profonde, sombre et dense. Nez « demi-acidulé », sur les fruits noirs (cerise). Pointe fumée. Bouche structurée, ronde et tendue, très charmeuse. Un joli grain tannique salivant. Finale sur les épices douces, avec de la mâche et de la fraîcheur. Un vin de 10 ans encore jeune. Quel avenir ! Excellent ++

Saumur Champigny, le Bourg 2005, Clos Rougeard : une robe rouge plus claire, moins dense … mais qui ne cessera de prendre de la concentration pendant le repas. Nez qui pinote, un vrai « pinot de Loire » ! Sur la cerise, sans doute plus abouti, plus rond et plus complexe que son compagnon d’un soir. Bouche sur un équilibre secondaire, douceur et sensualité sont au rendez-vous. Belle acidité, finale avec des tannins presque crémeux. A l’aération, le sous-bois et les feuilles mortes apparaissent et se combinent avec le fruit, associé à un « résiné » bordelais des belles années. EXCEPTIONNEL


Saint Aubin, premier cru En Remilly 2013, Marc Colin : robe jaune pâle, presque intemporelle. Nez sur une assise minérale fine et cristalline, la fameuse pointe grillée du domaine arrivant en second. Impression d’amertume noble. Bouche puissante, saline, avec un joli gras qui tient tête à une acidité encore présente. Belle finale, peut-être un peu marquée encore ( ?) par l’élevage, avec quelques notes vanillées. Très Bien ++

Australie, Barossa Valley, Black Guts 2007 (Shiraz), Rusden Wines : robe rouge carmin, sombre et profonde. Nez sur une aromatique très développée, un fruité profond et bien mue, une impression végétale noble. Des notes florales sont perceptibles à l’aération. Bouche très puissante construite sur une grande acidité, dégageant une large fraîcheur. Loooongue rétro-olfaction un peu poudrée et très aromatique. Finale marquante, avec du crisp comme des cristaux de glaces sur les papilles. Sphéricité, fine acidité et tannins crémeux. Super vin à l’opposé complet de mes classiques en termes de goût. Excellent (+)

Coteaux de Saumur, Valboisière 2005, domaine de St Just : une robe dorée oscillant entre vieil or et bronze. Un nez de botrytis / vin de glace bien né, une impression de puissance mesurée. Fruité sur les raisins de Corinthe, accompagnés d’amers grillés nobles. Grande liqueur en bouche, presque typé « vieux Sauternes », avec une belle acidité, des notes de sucre candy et une finale qui développe un grain « tannique » avec du caractère. Excellent

Alsace Grand Cru, Fürstentum 2011, Gewürztraminer, Vendanges Tardives, domaine Paul Blanck : robe jaunâtre assez profonde. Nez très finement granuleux, sur des notes aromatiques sur les épices et la rose fraîche. Aromatique et gras cohabitent déjà. Douce liqueur fraîche en bouche, sur les épices et la rose. Complexité apportée par l’acidité, le grain qui se ressent jusque dans la finale très étirée. Longue rémanance. Excellent +

En battle sur du saumon fumé

Chablis, Grand Cru les Clos 2010, cave de la Chablisienne : robe jaune pâle assez dense. Nez minéral, sur des notes vanillées et miellées dans un premier temps. Puis la puissance minérale iodée s’exprime. Bouche jeune et puissante, toujours sur un équilibre miellé qui vient arrondir l’ensemble. La colonne vertébrale est très chablisienne, droite, allongée, marquante. Longue finale complexe, de beaux amers, un grain sur les papilles et un retour sur les noisettes grillées. Excellent +

Puligny-Montrachet, premier cru les Folatières 2008, Paul Pernot : robe jaune dorée presque fluo. Nez un profond, dense, une pointe grillée sur la noisette. Bouche avec une attaque ronde et très grillée, sans mollesse, avec une belle acidité. Peut-être un peu « court » et « simple » face au Chablis. Très Bien +


Sans prise de notes le dernier soir, un Vouvray, Clos de Venise 2007, domaine de la Taille aux Loups (Jacky Blot) : robe jaune peu intense et sans réelle trace d’évolution. Un vin tout en dentelle quoique révélant une vraie corpulence. Senteurs florales, joli gras, tension acide ? finesse superlative et longueur dantesque. Magnifique vin (merci à Jacky pour ce cadeau). EXCEPTIONNEL


Ah oui, j’oubliais un Single Malt Yoichi de la Maison Nikka : j’ai bu de bons whisky mais là, j’ai pris une vraie claque. Smocké, épicé, floral, fruité, avec une acidité et une approche végétale qui m’évoque les Rhums de chez Four Square. Finale en rondeur et en tension, très malt, superbement soyeuse. SUPERBE !


Il nous reste à peine trois mois pour préparer les prochaines vacances.


Bruno


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