Octobre, c'est la saison de mon traditionnel week-end en Bourgogne en compagnie de mes parents. Au programme, un pélerinage annuel vers les lieux mytiques de la côte de Beaune et de la côte de Nuits, de bons repas à Beaune et ailleurs, et surtout quelques visites et dégustations pour renouveler les stocks.
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Premier épisode : Quand Madame Rémy (Morey Saint Denis) nous concocte une mini-verticale du Clos de la Roche
Malgré un emploi du temps assez serré, entre fin de vendanges et contrôle des vinifications, Chantal Rémy a eu la très grande gentilesse de nous préparer une mini-verticale de mon vin chouchou chez elle, le Clos de la Roche.
Bien que la cave soit actuellement l'hôte du gaz carbonique, nous débutons par un Clos de la Roche 2001 : belle charge tannique, bouche légèrement réglissée, enveloppante pratiquement sans aspérité, sur les fruits rouges. Seule une finale légèrement astringente traduit la jeunesse du cru. Sera très beau dans quelques années.
Nous continuons ensuite par un Clos de la Roche 1997 : robe déjà légèrement évoluée, relativement claire mais c'est la marque de la maison. Bouche suave et déjà fondue, qui présente la même constitution que le vin précédent, mais plus fin. Finale sur de beaux amers agréables. Très beau vin.
Pour finir, après avoir accédé à la seconde cave sous la maison, après quelques efforts (la trappe n'ayant pas été enlevée), dégustation sur fût du Clos de la Roche 2007 encore en cours d'élevage : c'est un bébé déjà bien constitué. Une explosion de fruits tant au nez qu'à la bouche. Tannins fins et nombreux. La structure est encore dissociée mais la belle acidité finale laisse augurer un futur beau vin.
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Voilà. Nous prenons notre commande (quelques Clos de la Roche entre 1990 et 2005) et nous repartons heureux d'une belle rencontre.
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Le Week-end bourguignon commença bien !!!
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Deuxième épisode : walking on the côte de Beaune
Premier jour de balades en côte de Beaune. Malgré un temps couvert et très brumeux, quelques belles photos entre Monthelie et Chassagne-Montrachet.
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La Combe Danay au-dessus de Monthelie
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Les Perrières à Meursault
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Le Clos St Jean à Chassagne
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Les Montrachet depuis Chassagne
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Couleurs d'Automne sur Saint Romain le Haut
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Auxey le Haut depuis St Romain
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En Caradeux à Pernand
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Troisième épisode : un soir au Charlemagne
Petite folie passagère que ce diner dans une ambiance ultra-zen au Restaurant "Le Charlemagne" à Pernand-Vergelesses.
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Au menu :
* Cœur de saumon, fondant, thym citron, origan, chutney de pastèque, okura et tomates confites
* Cabillaud 34°, poivre de sichuan rose, croquant crumble, léger bouillon d'agrumes et gingembre, tofu neige neige
* Filet de bœuf, 1, 2, 3 tranches en millefeuille, Aligot …. É d'ici, édamamé, tomates confites
* Fromages frais et affinés de vache et de chèvre
* Pyramide chocolat et noix de coco, feuillantine aux éclats de fèves de cacao, caramel ananas vanille.
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Pour accompagner ce repas, j'ai choisi (avec un certain parti-pris je le concède) les deux vins suivants : Corton Charlemagne 1996, domaine Rapet Père et fils : un vin d'une élégance folle, malgré son age, qui ne présente aucune trace d'évolution. Belle acidité (liée au millésime) qui s'est estompée progressivement après carafage et lors du repas : il était tout simplement sublime sur les fromages. Pernand Vergelesses, Premier Cru les Iles des Vergelesses 1990, domaine Rapet Père et fils (merci Chris pour l'info) : j'aime ce côté fruité au nez, mélant myrtilles, cassis et fruits rouges et une espèce de "fumé" élégant. Un vin qui a de la classe, une belle structure tannique bien fondue, un super toucher de bouche et une finale qui reste minérale, droite et fraiche. En conclusion, un restaurant, une ambiance, un service et une originalité de cuisine qui me font ostensiblement penser à Michel Bras. Un moment magique qu'on aimerait renouveler plus souvent.
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Quatrième épisode : domaine Vincent Rapet
Encore un domaine maintenant incontournable lors de mes différents périples en Côte de Beaune. RDV fût pris pour le samedi 11 octobre au matin, vers 10h30. Pour cause de brouillard sur la colline des Cortons et les alentours Nous voilà arrivés avec près de 30 minutes d'avance. Accueil de Vincent, l'homme de confiance de Vincent Rapet qui, à notre demande, nous présente la gamme de Pernand blancs et rouges.
Pernand Blanc 2007 : nez très floral mais un peu gâché par une très forte acidité en bouche. Finale sur la fraicheur. Assez Bien
Pernand Premier Cru Blanc Sous Frétille 2007 : Nez plus fermé quoique restant floral et légèrement vanillé. Belle matière en bouche. Finale traduisant la forte acidité du millésime. Assez Bien Plus
Pernand Premier Cru Blanc Le Clos du Village 2007 : Nez très floral. Belle matière en bouche toutefois plus grasse que les précédents vins. Belle minéralité en finale qui reprend le dessus sur l'acidité du millésime. Bien Plus
Corton Charlemagne 2007 : N'ayant pas pris de notes, je dois simplement confesser que ce vin m'a un peu déçu par rapport aux années précédentes. Sans doute à revoir lors d'une meilleure phase de dégustation.
Pernand Rouge 2006 : Un nez très fruits rouges acidulés. Bouche assez fluide très fruitée. Un vin simple, de soif, de courte garde. Assez Bien
Pernand Premier Cru Rouge les Vergelesses 2006 : Nez plus fermé et plus complexe. Structure tannique assez imposante en bouche. Léfère astringence en finale. Bien
Pernand Premier Cru Les Iles des Vergelesses 2006 : nez typique de ce climat, sur la cerise fumée, légèrement myrtille et cassis. Bel équilibre en bouche. Demi-corps mais sans fluidité marquée. Finale complexe, à la fois terrienne et fruitée, non rapeuse. Belle astringence noble. A garder impérativement Très Bien
Corton Pougets 2006 : un vin relativement similaire au précédent, quoique présentant une structure tannique plus imposante et, à ce jour, un peu moins fruitée. Bien Plus
Voilà. Nous chargeons tranquilement la voiture déjà bien lourde. Un dernier regard vers les Cortons et En Caradeux sous le brouillard avant de retrouver la côte de Nuits.
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Cinquième épisode : walking on the côte de Nuits
Dernière partie de notre périple bourguignon avec quelques vues inoubliables de la côte de Nuits.
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Honneur à la Romanée Conti
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et à la Grande Rue, avec un tapis de fleurs multicolores
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Les Musigny
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La Combe de Lavaux
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et les Lavaux St Jacques à Gevrey
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et pour finir, au-dessus des Lambrays
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Dernier épisode : Nuits-St Georges 2006 chez Pascale et Georges Chicotot
Client depuis maintenant quelques années, je suis régulièrement ce domaine discret mais chez lequel on est toujours admirablement accueilli, avec parfois de belles surprises. Cette année, compulsant le maintenant fameux Guide "Bettane et Desseauve", quelle ne fût pas ma surprise de voir des notations tout à fait exceptionnelles. Etait-ce un "coup de pub" ou un "coup de bluff" de notre critique tant décrié ??? Sans aucun a-priori, me voilà accompagné de mes parents pour une visite "à la scout" ce dernier samedi. Première surprise, la cave est maintenant débarrassée de ce satané CO2 et nous voilà dans l'antre. Seconde surprise, l'ensemble de la gamme nous est présentée :
Nuits PC Charmottes 2006 : beau fruité un peu terrien, mais sans lourdeur. Astringence élégante. Un beau vin simple, presque bon à boire.
Nuits PC la Plante au Baron 2006 : moins causant au nez car fermé. Bouche un peu plus raide mais présentant une matière plus riche. Certainement d'une garde plus importante.
Nuits PC En la Rue de Chaux 2006 : On change clairement de catégorie. Nez sur la griotte et le cassis. En bouche, un très bel équilibre et des tanins soyeux. Finale fraiche quoique terrienne. Excellent.
Nuits PC Les St Georges 2006 : Une saveur presque trop immédiate. Un vin déjà bien en place, un super toucher de bouche une longueur d'anthologie. Déjà excellent. Encore quelques années, et l'on touchera le sublime.
Nuits PC Vaucrains 2006 : Magnifique vin. Tout y est déjà même si les constituants doivent se mettre en place : superbe saveur, des tannins fins soyeux, un nez sur les fruits rouges et noirs et une finale presque mentholée, alliant le côté terrien et aérien : un vin large et long.
A l'issue de ce périple, je me dis : "Bon Dieu, mais c'est bien sur ! ..." (non MB n'est pas l'assassin). Nos sensations se rejoignent totalement !
Et pour finir, Pascale Chicotot nous présente un vin qui, selon elle, sera une bonne synthèse de ce que le millésime 2008 pourra donner après élevage et vieillissement : un Nuits Village 1972 (à l'époque, toutes les parcelles étaient assemblées sans discernement) : finesse, légère évolution, fruité léger et fin, finale presque astringente et fraiche en même temps. On en redemande.
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Bruno