Chablis Grand Cru, la Moutonne 2007, domaine Long-Depaquit :
certes ce vin évoque clairement un grand cru de chablis avec son triptyque
tension - minéralité - corpulence, mais je reste assez circonspect. Un nez
plutôt réservé, pas très complexe, une bouche droite et riche, mais manquant
cruellement de l'effet « homme mort » (private
joke). Des notes de réglisse et de caoutchouc brulé viennent gâcher un peu
le plaisir. Problème de bouteille ?
Sans doute à revoir.
Puligny-Montrachet premier cru, les Combettes 1985, domaine
Jacques Prieur : un premier nez très droit et floral, qui
pourrait presque évoquer le chenin. A l'aération, des notes d'amandes
apparaissent, associées à une touche de mentholé et une sensation de puissance.
En bouche, le vin est totalement fondu, droit, tendu et porté par une
minéralité élégante. Aromatique juste et amers nobles. Un grand vin qui conjugue
parfaitement la corpulence et l'élégance. Excellent
+
Accord
somptueux avec un velouté de coco de Paimpol à l'huile de truffe.
Volnay premier cru 1979 , domaine de Montille :
un « simple » premier cru issu d'assemblage de plusieurs parcelles, mais quel
vin. La robe est encore jeune, rubis intense et sans signe d'évolution. Un nez
qui annonce un vin terrien, tellurique, sur un fruit bien présent. En bouche,
la granulosité du tannin est imposante mais élégante. On reste sur un fruit
rouge presque acidulé (framboise), la consistance en supplément, et un grain de
tannin presque nuiton ! Extrême persistance et accord parfait avec le magret de
canard. Excellent +
Un
vin qui a du répondant et se marie parfaitement avec le côté puissant du
canard.
Corton Grand Cru, 1969, domaine Rapet père et fils :
nous touchons ici à la quintessence du grand et vieux bourgogne de noble
origine. Une robe rouge encore profonde, à peine évoluée. Grand nez de vieux
pinot, encore sur les fruits rouges et noirs, des touches épicées, un soupçon
de pruneau qui se confirmera en bouche et une ossature tertiaire d'une élégance
superlative: roses fanées et feuilles mortes. En bouche, le vin est magnifique
de toucher, un grain tannique soyeux, un fruité toujours élégant, associé à des
notes de végétal noble. Enrobe et tapisse le palais avec une sensation de
douceur et de droiture. Persistance superlative, sans donner l'impression de
fatigue. Une éternelle jeunesse pour ce vin de 45 ans ! Anthologique !!!
Juste pour le
plaisir !
Porto vintage, 1963, Quinta no Noval :
puisqu'il fallait bien finir, voilà la quintessence du vin de porto, encore une
! Que dire après cette longue et agréable soirée bien arrosée. Certes nos
papilles commencent à fatiguer, mais ce vin est construit sur un équilibre
bourguignon, malgré une charge tannique, une puissance et un degré alcoolique
sans rapport. Un nez intense, sur les fraises et les cerises noires, avec une
pointe d'épices douces. La bouche est construite sur cette base fruitée, sans
sensation alcooleuse, plutôt élégante et tendu par une acidité terrienne bien
présente. Notes de prunes, de figues et de tabac blond. Finale … excellente de
fraîcheur et de douceur. Exceptionnel
!!!
Parfait digestif
avant de retourner dans nos pénates !
Bruno