24 décembre 2021

Réveillon du 24 Décembre

Noël familial cette année, en petit comité, autour de bons plats et de bons vins.


Au menu :

Amuse-bouche divers dont une association burrata-caviar d’anthologie

Assiette périgourdine (magret confit, foie gras de Meyrals)

Saumon fumé,

Filet mignon, morilles au vin jaune, gratin dauphinois

Plateau de fromages

Dessert de chez Borget (Rueil Malmaison)


Pour accompagner ce repas, quelques bouteilles dont le niveau, il faut le signaler, a tutoyé l’exceptionnel pour tous les vins dégustés.


En apéritif, un Champagne Grand Cru, Blanc de Blancs 2007, Dom Ruinart : un très joli nez, plutôt vif, vite complété par des notes florales, une pointe d’agrumes et de fruits jaunes, une sensation briochée très fine, salivante et gourmande. C’est déjà envoutant. Bouche ronde, laissant entrevoir une tension millimétrée, un léger gras en complément. C’est onctueux en attaque. L’aromatique sur les agrumes est salivante, et construite sur la longueur, avec une acidité parfaitement intégrée. Sapidité sur des notes de poudre calcaire. Finale avec des amers fins, presque tanniques ! Impression très vineuse, fraîche et vive, laissant une grande empreinte.


Chablis Grand Cru, château Grenouilles 2008, cave de la Chablisienne : superbe nez complexe, chablisien à souhait, sur une minéralité profonde. Coquilles d’huitres, notes citronnées et une sorte de « peps calcaire » sont au rendez-vous, accompagnés d’une pointe tendrement vanillée, et des notes d’amers salivants. Bouche puissante, avec une impression tannique forte, tellurique … mais soyeuse sur les papilles. Acidité bien présente, et claquante sur la finale, allonge le vin et offre un concerto élégant avec les amers fins et une pointe de gras. Retour ultime sur des notes grillées / fumées du plus bel effet. Accord majeur avec le foie gras, dans un contre-point mozartien.


Nuits Saint Georges, premier cru les Vaucrains 2011, domaine Georges Chicotot : une robe encore bien sombre et profonde, sans trace d’évolution. Nez sensuel, profond, sur les fruits noirs, des notes d’alcool noble, une pointe fumée en complément. C’est extrêmement complexe et délicat. Quelques touches secondaires sont perceptibles, comme des notes de sous-bois, d’herbe humide. Pointe réglissée. Bouche plus vosnienne que nuitonne, sur la fraîcheur. Des tannins fins, élégants et fondus. Une pointe acide / saline apporte un toucher velouté, pour ce « faux maigre ». Finale douce, glissante, sur un réglissé fin. Retour sur la fraîcheur et un grillé / torréfié salivant.


Saumur, Chenin du Puy 2014, domaine Frédéric Mabileau : un nez très gras mais sans lourdeur, sur une élégance florale et une aromatique bien développée. Quelques touches beurrées, justement dosées, et une pointe fumée / poivrée complète cette palette. Bouche fraîche, très tendue … mais d’une belle rondeur. Un vin qui possède de la mâche en bouche. Un duo gagnant sur la salinité et la granulosité. Un côté poivré sapide. Finale avec du charme, de l’élégance et une aromatique réglissée et saline.


Aucune fausse note, tant dans l’assiette que dans le verre. Encore une bien belle soirée !


Bruno


4 décembre 2021

Restaurant Ochre entre amis (3)

Troisième expérience au restaurant Ochre ce vendredi soir, entre amis, histoire de conjurer le sort à la pandémie qui pointe le bout de son nez. Comme les deux précédentes visites, la cuisine est toujours de haut niveau, même si l’option « tout truffe » que nous avons choisi n’apporte pas à tous les coups une vraie valeur ajoutée. Mention spéciale pour l’amuse-bouche « pot au feu truffé » digne des plus grands … et toujours ce chocolat en dessert.

Accueil et service professionnels, décontracté, discret et efficace. Donc, nous avons choisi le menu « Fable » en 5 services avec l’option « tout truffe » :


Amuse-bouche : pot au feu truffé


« Le navet confit »


« les St Jacques »


« Le filet de bœuf »


« Le camembert » revisité.


« Souvenir d’un Chocolat Chaud ».


Pour accompagner le repas, carte blanche au sommelier qui nous a fait découvrir de (très) belles choses.

Champagne, Blanc de blancs, Rochelles et Potences 2016, Vignon Père et fils : un domaine situé sur la montagne de Reims qui nous propose un champagne très minéral, avec une empreinte crayeuse bien marquée au nez, complétée par des notes de fruits blancs. Bouche ciselée, un petit grain presque tannique, une minéralité puissante. Belle amertume fine en finale, avec une allonge sur l’acidité, tendre, laissant presque une impression légèrement enrobée. Avec le pot-au-feu, le vin prend de l’ampleur, le grain tannique se développe, la puissance s’affirme, complétée et équilibrée par une sorte de rondeur salivante. Excellent (j’avais préféré le champagne Julien Prélat lors de notre précédente visite.

Anjou, L’ame de Fond 2018, domaine le Fief Noir : un chenin de l’Anjou noir, très atypique, mais diablement séducteur. Nez très élégant, sur la finesse, la tension et quelques notes florales. Bouche assez grasse, longue, sur une tension acide maîtrisée. C’est frais et élégant, avec une touche fumée presque maltée. Si l’élevage grillé est encore perceptible, la finale s’adoucit, devient suave et laisse une longue empreinte. C’est gras, avec la structure acide en arrière plan qui vient tenir et allonger l’ensemble. Excellent +

Nuits Saint Georges, Les Bonnes Nuits 2018, domaine Jeantet Laurent : un Bourgogne de garage « haute couture » qui propose un nez fruité sur l’élégance extrême, très envoutant et séducteur. Pointe d’élevage avec des touches fumées, notes de cerises noires bien mûres et petite pointe tannique. Bouche sur une rondeur suave mais sans mollesse. Un vin de belle longueur, avec une acidité discrète mais efficace et un côté vosnien voir camboléen. Très jolie finale, toujours sur un registre de finesse et de fruit murs. Excellent ++


Enfin, pour accompagner le dessert, deux alternatives nous ont été proposées : un « Coteaux de l’Aubance 2017, château Princé » qui, seul, présente un très bel équilibre sur les agrumes et le coing, une bouche de demi-corps assez douce, légère et élégante, l’ensemble étant souligné par une minéralité « perlante » légère (Très Bien ++). Avec le chocolat, je n’ai pas trouvé l’accord magique. Par contre, un Porto Tawny 10 ans de la maison Taylor’s s’est rélévé le parfait compagnon. Nez magnifique, profond, puissant et élégant, sur des notes de pruneaux, de peau d’amandes avec une fine amertume salivante. Bouche avec une acidité granuleuse de très bel effet, gourmande, un demi-sucre léger et frais, une impression saline. Superbe allonge, laissant une finale (et sa rétro-olfaction) sur un oxydatif noble, de longue, profonde et belle empreinte. Je crois que je commence à préférer les porto oxydatifs aux porto élevés sur la réduction. Excellent +

J'y ajouterais enfin un « petit »Rhum excellent, mais dont je n'ai malheureusement pas retenu le nom. On sera obligés de revenir ...


Encore une belle soirée entre amis. A très vite pour la prochaine.


Bruno