28 juin 2013

Du classique chez les BetB, mais pas que !

Bien que la période "normale" de congés ne soit encore qu'un lointain objectif, cette soirée était consacrée entièrement à la fête des vacances, la faute à des informaticiens / retraités complètement déconnectés de la vie réelle. Pas toujours facile d'avoir des amis de cette trempe !!!
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Bref, la date tombait particulièrement bien puisque j'en ai profité pour annoncer mon embauche définitive dans mon nouveau travail. Une épine dans le pied en moins !
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Passons maintenant aux choses sérieuses.
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Pour l'apéritif
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Champagne Grand Cru, Grand Blanc 2004, Philipponnat : magnifique nez de grand chardonnay peu dosé. C'est frais et tendu, une pointe légère (mais vivifiante) sur l'oxydatif ménagé. Grande délicatesse florale alliée à un brioché évanescent. Bouche construite sur une minéralité crayeuse relativement vive, tendue et très longue. Belle vinosité pour un vin équilibré entre sa corpulence et son aromatique de fruits (agrumes). Très beau toucher de bouche en finale. Excellent
Wehlener Sonnenuhr, Riesling Auslese** 1992, Jos. Christoffel Jr. : je n'ai pas dégusté ce vin mais un rapide "coup de nez" laisse apparaître une sensation très aromatique, sur l'ananas confit et le miel. Il semblerait - d'après mes condisciples qui ont bu le vin - que la bouche était également sur un équilibre assez démonstratif et fruité ... Excellent
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Avec une salade périgourdine (foie gras au sel et magrets fumés)

Puligny Montrachet, Premier Cru Folatières 2006, Etienne Sauzet : un premier nez totalement fermé, et qui mettra pas mal de temps à s'ouvrir sur des notes assez discrètes. Impression toutefois d'une minéralité intense et profonde, mais plus typée 'silex'. La bouche m'a paru un peu en retrait, peut-être un peu "raide". Bien ++
Chablis, Premier Cru Fourchaumes L'Homme Mort 2005, la Chablisienne : c'est très typique au nez, sur des notes de poudre de craie et de coquilles d’huîtres  complétées par des fragrances grillées et vanillées. Notes d'amers salivants. En bouche, c'est rectiligne et tendu, mais avec un soupçon d'enrobage qui 'muscle' agréablement le vin. J'adore cette acidité / amertume vibrante. Excellent ++
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Avec un rôti de bœuf de noble origine accompagné d'un flanc de courgettes
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Nuits Saint Georges, Premier Cru les Saint Georges 1990, domaine Chicotot (ouvert une heure avant le service, légèrement épaulé) : autant le dire tout de suite, ce vin est entré directement dans mon panthéon des grands pinot. Une robe encore bien soutenue, sans traces d'évolution. Le nez est magnifiquement développé sur des notes de fruits, complexe, légèrement réglissé, une pointe de fumé et déjà une impression de suavité. La bouche est construite sur un équilibre magistral, entre l'élégance veloutée d'un Grand Cru de Vosne et le côté rustique (qui a du caractère) de Nuits. C'est proprement du grand art. Magnifique
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Cornas, la Geynale 2004, Robert Michel (carafé une heure) : changement de registre avec ce vin plus sudiste et plus charpenté. J'ai lu ça ou là que ce vin était en période de fermeture. Allo ? " Pas plus de fermeture que de beurre au c. " comme disait Coluche. Evidemment, il faut reconnaître une certaine jeunesse au vin, qui se traduit par une rugosité encore bien présente des tannins, mais que de promesses pour les bouteilles restant (d'ici 5 ans). C'est propre et bien fait. Bien +++
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Avec un plateau de fromages assez composite, allant du chèvre au bleu
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Vouvray Moelleux, le Mont 1973, domaine Huet (carafé au moment du service) : un vin sur un équilibre "quart-de-sec". Le nez est très typé chenin, tendu, minéral et profond, mais avec un léger soyeux floral ("sweet" ?). Encore une belle acidité résiduelle, ce qui confère au vin sa fraîcheur. La bouche est également "sweet", mais relativement nerveuse et tendue par l'acidité. Presque une impression tellurique / tannique, complétée par une aromatique très florale et élégante. De la grande ouvrage. Excellentissime
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Avec un macaron à la framboise et aux fraises
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Porto vintage, Croft 1977 (carafé deux heures) : un premier nez complexe, très intense sur les fruits rouges et noirs bien murs, et des fragrances de grand alcool (on m'a soufflé de grand rhum). C'est riche, charpenté et tannique, mais sans concession à la finesse, la souplesse et l'élégance (avec en prime une sensation crémeuse qui enrobe et magnifie la bouche). Magnifique persistance sur les fruits acidulés et murs. Magnifique
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Pour finir, une lampée de Calvados, réserve ancestrale de Roger Groult. Au même niveau que les autres vins. Magnifique
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Une fois encore, les absents / l'absent ont / a eu tort.
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Quelle magnifique soirée mes amis !
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Bruno



P.S. : un grand merci à Georges Chicotot qui m'a conseillé quant au service du Nuits.

22 juin 2013

Anniversaire (suite sans fin ...)

Hasard de la vie ou heureux présage, l'invitation que nous avions lancée pour cette soirée coïncidait avec l'anniversaire de notre invitée ! Sans prise de notes, voici mes quelques impressions après une nuit assez courte ... 
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En apéritif, un excellent Champagne RD 1985, Bollinger : une robe ocre jaune intense et profonde, sur un pétillant encore bien intact à l'ouverture. Le vin se caractérise par un équilibre au nez sur le semi-oxydatif très élégant. La bouche est totalement en accord, complexe, profonde et vineuse. Très beau volume équilibré entre l'oxydatif ménagé et une sorte de gras qui vient enrober l'ensemble. Trame minérale traçante. Au fur et à mesure de l'aération, le pétillant s'estompe, sans dommage pour un vin qui prend (encore plus) de présence. Excellent
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Avec un magnifique risotto aux asperges crues, filet d'huile de truffes (digne du TGJP), un Weisburgunder trocken 2012, Qualitätswein mit Prädikat, Nahe, Hermann Dönnhoff : accord d'anthologie avec le risotto. Une robe jaune pâle, presque incolore. Un vin qui pourrait sembler "simple" dans sa première expression, mais qui finalement s'avère très sérieux. Floralité au nez, avec une pointe de peps (perlant ?), très vivifiant sur le citron / la citronnelle, avec un supplément de profondeur. Une sensation (déjà) de corpulence. En bouche, c'est tendu sur une belle acidité. Amers agréables, avec une touche de gras de bon aloi. Minéralité complexe et vibrante, presque saline. Un vin de type sec-tendre qui sait se découvrir. Excellent
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Avec des cailles farcies au foie gras, morilles et pommes de terre sautées, un Volnay, Premier Cru Clos des Ducs 2004, domaine du Marquis d'Angerville : un vin finalement assez marqué par son millésime. Plutôt sur un registre assez rustique, très fumé (étonnamment). Le fruit est présent mais il y a malgré tout un léger manque de maturité et de profondeur. Un demi-corps qui se marie bien avec le côté doux du farci au foie gras. Bien ++
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Avec un plateau de fromages des Alpes, un Vin de Savoie, Jacquère 2011, domaine Dupasquier : une légère déception avec ce vin qui est apparu plutôt plat et manquant d'allant, mais je l'ai particulièrement mal placé. Manque clairement d'aromatique à ce stade et à ce niveau de service. A revoir
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Avec une mousse au chocolat, fraises au chocolat et cerises, un Maury, Mas Amiel 1990 : une robe rouge tuilée et cuivrée du plus bel effet, avec des reflets presque nacrés. Nez très sudiste, sur la figue, des notes de chocolat et de pruneau. Le fruit rouge est également présent. En bouche, mêmes impressions, complétées par les pruneaux, un rancio léger et une sensation d'alcool mesurée. La charge en sucres apparaît réduite. Aucune impression de lourdeur ou d'alcool, tant le vin est équilibré par son acidité. Belles notes Très bel accord avec le dessert. Très Bien ++
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Pour finir (et oui !), un maintenant classique Marc de Bourgogne du Clos de Tart : que dire ? La soirée s'est bien finie (mais tard) !!!
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Une soirée placée sous le signe de l'amitié, avec des vins qui se sont particulièrement bien goutés. Un très bel anniversaire à l'amie Marie.
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La suite au prochain numéro.
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Bruno

9 juin 2013

Eclectisme !

C'est le maître mot de ce week-end puisqu'à l'occasion de trois repas, nous avons balayé une grande partie du vignoble français en évitant toute répétition régionale.
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Sur un plat froid composé de rôti de porc et sa salade composé, un Fleurie, les Moriers 2007, domaine Chignard : une robe sombre avec une teinte rouge-violine. Un nez très frais, gouleyant, avec un supplément de profondeur et de vinosité qu'on devine déjà. La bouche est complexe, à la fois immédiate comme les vins de Gamay et bien structurée comme certains bourgognes. Si la composante acidulée / framboisée est bien présente, elle est complétée efficacement par un enrobé, un gras lacté des tannins et un côté grillé / réglissé qui apportent un supplément de profondeur. Grande finale sur un équilibre presque bourguignon, et portée par une acidité parfaitement en place. Très Bien ++
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Sur une pierrade d'été, un vin qui m'avait valu toutes sortes de railleries imbéciles, (sauf de la part des véritables amateurs de vins, mais bon, il n'y a pas que les LaLaLa ou les Coche-Dury dans la vie !) un Lirac, cuvée classique 2007, domaine du Joncier (Marine Roussel) : changement complet de registre avec ce vin à la robe dense, noire et impénétrable. Le nez est profond, sur des notes cacaotées et résinées (balsamiques ?) enrobées de fruits noirs très murs, mais pas en sur-maturité. La bouche est ronde, très tannique et corpulente. Notes de garrigue et d'épices douces. Tannins civilisés (enrobés) quoique très opulents. Finale étirée, sur une belle fraîcheur mentholée (menthe poivrée). Un signe, la bouteille n'a pas survécu au repas (à deux). Excellent
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Dimanche midi oblige, un repas un peu plus conséquent, accompagné de trois (pardon) quatre bouteilles.
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En apéritif, un Champagne Deutz, Brut Classique non millésimé : toujours cette impression d'équilibre entre une tension minérale relativement maîtrisée et une rondeur, en fait un côté brioché "sweet" de bon aloi. Appétissant et belle longueur. Pas un grand cru mais une valeur sûre. Très Bien
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Avec une entrée "asperges au saumon fumé", un Condrieu, les Chaillées de l'Enfer 2010, domaine Georges Vernay Nez très élégant, légèrement abricoté, mais laissant apparaître des notes de violette et de fumé. Complexe, alliant finesse, floralité et vinosité. La bouche est construite sur un équilibre de droiture et de tension. Quelques notes grasses et amples viennent compléter l'ensemble, mais avec toujours ce côté de fraîcheur et d'élégance florale et fruitée (fruits blancs). Grande longueur en finale, malgré la jeunesse du vin. Un équilibre sur l'acidité et les amers nobles. Excellent ++. Un grand vin (encore une fois)
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Avec un carré d'agneau, un Chinon, cuvée Stanislas 2008, domaine Pierre SourdaisUn nez plutôt cabernet, sur le poivron MUR, complété par des notes de fruits rouges et noirs. La bouche est plutôt corpulente, mais bien équilibrée entre de beaux tannins soyeux et crémeux, une acidité maîtrisée et une impression de vinosité épicée. La finale, également épicée, laisse en bouche une impression de longueur et de volume. Beau vin d'amis toujours bien élevé. Vivement août que l'on retourne en Touraine ! Très Bien
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Pour finir avec une soupe de fraises à la poudre défendue, un Champagne Brut, Etienne Doué, cuvée rosée : une forte acidité qui est toutefois partiellement équilibrée par un côté "demi-sec" du vin. Légère tannicité qui vient donner un peu de corps. Intrinsèquement pas forcément un grand cru mais un accord avec les fraises (serait sans doute meilleur avec un plat d'agneau ou de mouton par exemple). Bien ++
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Oups, j'allais oublier un Calvados du pays Domfrontais, réserve ancestrale de Roger Groult : Que dire ? P... c'est magnifique, presque une liqueur de pommes, sans impression d'alcool, fruitée, fraîche, élégante et finissant (de façon interminable - quel pied) par des notes de tabac blond type "Amsterdamer". Excellentissime
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Beaujolais, Champagne, Languedoc, Loire, Normandie et Rhône : quel beau pays que la France. Pourquoi le laisser aux mains d'incapables et de Bruxellois nuisibles ...
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Bruno