31 octobre 2010

Je tiens ma revanche (Episode 1)

Faisant fi des quolibets et autres plaisanteries douteuses quant à mon âge, venant parfois même d'amis très chers, j'attendais patiemment et sans broncher depuis février dernier. Aujourd'hui, l'heure de la revanche a enfin sonné puisque ma Sainte femme vient de me rejoindre dans le club des "quinqua".
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En son honneur, et pour fêter dignement ce demi-siècle, nous avons concocté ce dimanche un petit repas familial sous le soleil de notre bonne Normandie natale.
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Au menu :
 * Amuse-bouches apéritives,
 * Foie gras au sel,
 * Jarret de porc confit au cidre, sa garniture de choux,
 * Fromages persillés,
 * Croquant au chocolat et tarte aux pommes façon tatin.
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Pour accompagner ce repas, voici les quelques vins dégustés lors de cette journée très festive :
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Crémant de Bourgogne, domaine des Grisons : un crémant frais, une bulle fine et vive, très légère sucrosité qui ne vient pas alourdir la bouche. Une bulle simple, mais gourmande et d'une belle buvabilité. Belle entrée en matière.
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Meursault Vieilles Vignes, 2005, domaine Buisson-Charles : le nez apparaît étrangement muet, certainement fermé. En bouche, le vin semble sur la réserve, presque étriqué. J'y ai perçu un déficit de charpente, un manque de fruit et un aspect 'sec' à la limite de l'austérité et, peut-être, une pointe d'oxydation (légère). Très court en finale. Sans doute à revoir.
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Saint Joseph, 2006, domaine Faury : Un nez explosif de fruits rouges acidulés (framboises, cassis rouge) et de violette. Un côté 'semi-perlant' qui vient titiller les papilles. En bouche, le vin se caractérise par un beau 'peps', une certaine corpulence habillée de fraîcheur, de tonus et de fruit. Belle acidité de structure qui tient le vin. Salinité gourmande et salivante. Très long en bouche, sur un registre salin. Excellent (et accord superbe avec le côté confit / légèrement sucré du plat).
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St Emilion Grand Cru, Clos Trimoulet 2004 : Changement complet de registre avec un vin plus rond, plus évolué, sans toutefois sacrifier à la fraîcheur et au fruité. Bel équilibre merlotté en bouche. Finale assez sphérique. Bien +
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Sauternes, Premier Cru Classé, château la Tour Blanche 1960 : une robe assez évoluée, presque "pelure d'oignon". Au nez, notes d'agrumes confits sur un substrat rôti très élégant. En bouche, le vin est impressionnant d'octuosité et d'amplitude. Malgré une charge de sucres imposante, il reste léger et d'une blle buvabilité. Je suis frappé par l'équilibre entre tous les constituants (sucres, acidité, charpente). Finale en queue de paon, associant un rôti élégant, des notes finement abricotées, une forte minéralité suave et une puissance maîtrisée. Excellent avec un potentiel de vieillissement encore important.
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Que de beaux souvenirs de cette journée !
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Bruno

17 octobre 2010

Miscellanées of Burgundy

La Romanée Conti, vue de la terre et du ciel

Feuilles rousses sur la Romanée Saint Vivant

Pernand-Vergelesses, depuis ...

la Vierge.

Le Clos Saint Jean à Chassagne-Montrachet

Vignes folles à Saint Romain

Couleurs d'automne sur Saint Romain

Curiosité dans le cimetière du Petit Auxey

Corton et son bois
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Bruno

16 octobre 2010

L'Hostellerie de Levernois

Point d'orgue de notre week-end bourguignon, j'avais retenu une table au restaurant "gastronomique" de Levernois pour ce samedi soir, afin de nous remettre de deux jours d'intenses dégustations chez les vignerons.
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Arrivée depuis l'Hôtel du Parc, le porche d'entrée apparaît dans sa majestueuse simplicité. Nous pénétrons ensuite dans le restaurant où nous sommes accueilli avec style, précision et classe. Après un apéritif pétillant au salon, nous sommes conduits vers notre table, d'où nous pouvons parfaitement nous imprégner de l'ambiance plutôt zen et dépouillée des lieux, ce qui n'est pas pour me déplaire.
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Puis, on nous apporte quelques amuse-bouche ...
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... dans l'attente de notre repas pris à la carte, sur les conseils et suggestions du Maître d'Hôtel, à savoir : 
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Saint Jacques juste poêlées, mousseline de potimarrons aux épices, cèpes de Provence, émulsion de céleri truffé et lamelles de truffes
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Perdreau rôti en cocotte, désossé, légumes forestiers et sauce poivrade
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Plateaux de fromages frais et affinés, pain aux noix et au raisins
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Dôme en Marmelade d’Orange, Suprême d’Agrumes et Mousse de Lait
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Pour accompagner - en toute simplicité - ce repas, nous avons choisi, un Batard Montrachet Grand Cru 2005, domaine Blain Gagnard : un joli nez sur les amandes grillées, très profond, avec des touches de céleri "presque confit" et de fenouil amer. La bouche est grandiose, entre puissance "terrienne" du cru et finesse du grand cru. Le millésime conjuge avec bonheur structure intense et belle acidité de structure, ce qui empêche au vin d'être mou et sans ressort. Très bel accord avec la chair délicate des saint Jacques et le côté velouté / sucré du potimarron. J'en redemande !!!
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Ensuite, passons à un Volnay Premier Cru En Fremiets 1992 du domaine Joseph Voillot : une robe assez claire, montrant quelques touches tuilées. Un nez assez évolué, typiquement sur la rose et les feuilles mortes. Une pointe de minéralité "terrienne" est perceptible. En bouche, le vin apparaît d'un soyeux intense. Il possède un grain en bouche très agréable, le fruité est encore bien présent, plus fruits à l'alcool que fruits rouges. Très longue persistance, toujours sur un registre fin, velouté et frais. Très belle buvabilité pour ce tout juste majeur !
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Avec le dessert aux agrumes, nous avons décidé de nous expatrier avec ce Moscato di Noto 2009, du domaine Rudini. Sans repère par rapport à ma courte expérience, j'ai beaucoup apprécié ce vin, un nez explosif de muscat et de fruits exotiques frais (un peu type "soupe de fruits"). Un petit côté perlant / pétillant renforce cette impression aérienne. En bouche, l'équilibre est magistral et le sucre vient en contre-point parfait de l'acidité. La sensation muscatée est plus tenue en bouche, mais avantageusement complétée par des notes d'agrumes. Un accord sublime avec le dessert. Une très grande découverte pour moi. Excellent malgré sa jeunesse. Un grand merci au somelier qui m'a guidé dans ce labyrinthe que constituent les blancs doux.
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Retour tranquile à pied, pour franchir le rubicon en sens inverse et retrouver le calme de notre chambre, sans négliger toutefois de jeter un oeil admiratif sur la magnifique table qui trône dans l'entrée du restaurant.
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Une table, un service, une décoration et un accueil qui méritent figurer au Panthéon de mes bonnes adresses.
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Bruno

Visite au domaine Chicotot à Nuits Saint Georges

Troisième et dernière visite de notre périple bourguignon avec un rendez-vous toujours attendu avec impatience chez la famille Chicotot, en ce samedi après-midi.
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Nous débutons la dégustation par les 2009 sur fût, certains n'ayant d'ailleurs pas terminé leur malo.
Bourgogne, cuvée du Dragon 2009 : un fruité intense, puissant et déjà prêt à boire. L'archétype du vin de copains ou d'apéritif.
Nuits Saint Georges, Plante au Baron 2009 : un nez de café torréfié, de beaux tannins déjà fondus et pratiquement prêt à boire également. +
Nuits Saint Georges, Premier Cru Rue de Chaux 2009 (malo en cours) : Un super équilibre, tant au nez qu'en bouche. L'acidité, les tannins et la structure ne montrent aucune faiblesse. Un vin aérien. +++
Nuits Saint Georges, Premier Cru Pruliers 2009 (malo terminée) : Un vin plus tendu, avec une bouche fruitée et relativement ronde. Très beau. ++
Nuits Saint Georges, Premier Cru les Saint Georges 2009 : un nez de rafles mûres, sur le cassis et la réglisse. La bouche est pleine, équilibrée et longue. Les tannins sont fins et ne cachent pas le côté torréfié élégant du vin. Excellent. ++++
Nuits Saint Georges, Premier Cru Vaucrains 2009 : Malgré un peu de réduction au nez, mais qui s'efface rapidement, le vin apparaît plus plein, plus charpenté e plus tannique que le précédent, toujours sur un bel équilibre acidité / tannins / structure. Magnifique. +++++
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Passons ensuite aux 2008 en bouteilles.
Ladoix 2008 : un nez aérien, clairement sur la menthe poivrée. Ces parfums se retrouvent intégralement en bouche. Un vin de demi-corps, frais et léger.
Nuits Saint Georges, Charmotte 2008. Gourmand, féminin, aérien et mur. ++
Nuits Saint Georges, Plante au Baron 2008 : nez réglissé, tannins relativement anguleux et plus fermé. Sans doute dans une phase un peu ingrate.
Nuits Saint Georges, Premier Cru Rue de Chaux 2008 : Un jus fantastique tant au nez qu'en bouche. Bel équilibre, belle structure acide sur des notes de réglisse poivrée. ++++
Nuits Saint Georges, Premier Cru Pruliers 2008 : un vin plus fruité, plus immédiatement fruité, sur le cassis. Très délicat, très élégant et frais. Un très grand vin en devenir, moins explosif que le précédent toutefois. ++++
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Pour terminer, Pascale Chicotot nous a réservée une très agréable surprise, avec un Nuits Saint Georges, Premier Cru Vaucrains 1971 : nez magnifique, sur la rose fanée et les feuilles mortes. Des notes de fruits rouges sont encore perceptibles. Soyeux, de la peau de pêche et du miel en bouche. Un vin hors classe. Un énorme merci à Pascale pour ce cadeau à nos papilles.
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Bruno

15 octobre 2010

Le Bistrot du Bord de l'Eau à Levernois (Côte d'Or)

Le Parc de l'Hostellerie de Levernois, que nous avons découvert en juin dernier (voir ICI) constitue une alternative champêtre à l'hostellerie parfois un peu surfaite, et à la restauration "touristique" que l'on peut parfois rencontrer dans la ville voisine de Beaune.
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Nous avons donc décidé, pour cette n-ième visite de la Côte d'Or, d'y établir pour deux nuits notre QG, idéalement situé à la croisée de la Côte de Beaune et de la Côte de Nuit.
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Première soirée passée dans le Bistrot du Bord de l'eau, une sorte "d'annexe" au Restaurant gastronomique qui sera testé demain soir. J'y aime particulièrement le décor un peu "cabotin" et le jeu des couleurs vives sur les tables.
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Au menu de ce soir,
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Nous optons pour :
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 une gaufre aux herbes, légumes croquants et saumon fumé
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un filet de truite de mer à la plancha, pommes de terre au lard paysan
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un plateau de fromages affinés
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une crème brûlée à la fêve tonka
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ou
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une tarte au chocolat Caraïbe
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Pour accompagner ce repas, nous avons opté pour un Chablis, Premier Cru La Forest 2006, domaine Vincent Dauvissat : une puissance minérale intense, plus crayeuse que coquille d'huitre, une bouche complexe, tendue mais présentant des accents gras, un boisé très léger et une buvabilité exquise. On y revient volontiers, et sans lourdeur ni fatigue. Un vin bien mur, déjà bien ouvert, qui se marie à la perfection avec la chair un peu fumée des deux poissons. Excellent aujourd'hui (encore plus demain ?).
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Avec le dessert, changement de registre avec un Pacherenc du Vic Bihl, cuvée Brumaire du domaine Bouscassé : un vin qui se caractérise par un équilibre acidite / sucrosité proche de certains rieslings mosellans. Nez légèrement rôti, mêlant fruits exotiques et fraîcheur en bouche, concentration et élégance et finale d'une belle tension. Très bon, et excellent accord avec les accents cacaotés de la crème brûlée.
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Une véritable excellente adresse à des prix très très doux.
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Bruno


Visite au domaine Rapet à Pernand Vergelesses

Suite de notre périple bourguignon à Pernand Vergelesses en ce début d'après-midi de vendredi où nous sommes accueilli par Vincent, "homme de confiance" de Vincent Rapet.
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Nous commençons la dégustation par une série de blancs du millésime 2009.
Aligoté : un vanillé très gourmand et une belle fraîcheur en bouche. Déjà prêt à boire, en Kir ou pour lui-même.
Pernand "village" : un vin qui possède un beau grillé, relativement gras sans sacrifier à la minéralité de l'appellation.
Pernand Premier Cru Sous Frétille : une belle impression de minéralité sur un substrat assez charpenté. Amers agréables et salivants en finale. Très beau déjà (sans doute un gros potentiel sur les quelques années qui vont venir).
Corton-Charlemagne Grand Cru : belle structure minérale plus marneuse. Elégance folle en bouche, avec une touche d'amandes grillées. Floral, aérien, riche et très persistant. Garde obligatoire.
Parmi les rouges du millésime 2008, un premier accessit au Pernand, Premier Cru les Vergelesses, qui possède un fruité croquant, sur la framboise et le cassis. Une impression gouleyante et d'une extrême buvabilité. Ce sera très difficile de ne pas le boire, dans l'état auquel il se situe aujourd'hui.
Pernand, Premier Cru Ile des Vergelesses : un nez typiquement plus fumé, plus profond et plus complexe. La trame est serrée en bouche, des tannins élégants mais encore présents et une finale sur des amers nobles. A attendre impérativement.
Corton Grand Cru : un vin plus gras et plus terrien, qui aura également besoin de temps pour se révéler.
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Bruno

Visite au domaine Rossignol-Trapet à Gevrey-Chambertin

Traditionnellement, la mi-octobre est la période où je programme un week-end prolongé en Bourgogne, dans le double but de profiter de la vie et de refaire les stocks, loin d'être épuisés !
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2010 ne dérogera pas à la règle, avec toutefois une nouveauté cette année, je ne serais pas accompagné de mes parents, pour cause d'une sale maladie qui attaque, avec une sorte de minutie diabolique, les neurones de mon pauvre père.
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Premier rendez-vous en ce vendredi matin assez maussade, qui hésite entre pluie et éclaircies, le tout couronné d'un froid presque hivernal. Arrivée au domaine Rossignol-Trapet où nous sommes aussitôt accueillis très chaleureusement par Florence Rossignol.
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La dégustation va débuter par les 2009, sur fûts.
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Gevrey Chambertin 2009 : un fruité terrien au nez. En bouche, de la mâche, une belle acidité réglissée. Simple mais bien fait.
Gevrey Chambertin, les Etelois 2009 : un "village" parcellaire. Sur une même impression d'ensemble, le vin paraît plus charpenté, plus vineux et plus tannique. +
Gevrey Chambertin, Premier Cru Les Combottes 2009 : uns belle structure en bouche, riche, déjà fondue. très beau soyeux, avec une sucrosité élégante. Finale très fraîche et salivante. ++
Gevrey Chambertin, Premier Cru Cherbaudes 2009 : un vin qui m'a paru plus "végétal" et plus tendu. Fruité explosif qui allie une structure de demi-corps et une pointe minérale plus développée.
Gevrey Chambertin, Premier Cru Corbeaux 2009 : un nez sur la cerise rouge. Le substrat est clairement minéral, sur une belle acidité de structure. Un vin assez capiteux avec des tannins anguleux.
Gevrey Chambertin, Premier Cru Clos Prieur 2009 : on retrouve un vin polissé, réglissé, très gourmand. Malgré une belle charge tannique, la finale laisse entrevoir une belle tension alliée à une salinité très agréable. ++
Gevrey Chambertin, Premier Cru Petite Chapelle 2009 : un vin qui possède un très gros potentiel. Bel équilibre général entre la structure, l'acidité et une charge tannique imposante mais élégante. +++
Typiquement, trois types de 1° cru, Corbeaux et Cherbaudes plus sur la minéralité et le végétal noble, Combottes stylistiquement proche du Latricières, et enfin Clos Prieur et Petite Chapelle plus sur des notes terriennes.

Chapelle Chambertin Grand Cru 2009 : un nez très développé sur le cassis et la framboise. En bouche, l'élégance et la charpente dominent. Belle acidité de structure. Friand et frais en finale. ++++
Latricières Chambertin Grand Cru 2009 : Mon coup de coeur de cette série. Comme à son habitude, le vin démarre plutôt sur la pointe des pieds. Puis le fruité explose en bouche, avec un équilibre acidité / tannins optimale pour moi. Rémanence exceptionnellement longue et salivante. Excellent !!!
Chambertin Grand Cru 2009 : Derrière le Latricières, il m'a paru un peu en retrait, presque sucreux. Sans doute à revoir.
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Nous passons ensuite à la dégustation des 2007 en bouteilles.
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Beaune, Premier Cru Theurons 2007 : un vin très typé sur les fruits rouges, frais, de demi-corps. Belle acidité. Un vin (déjà) accompli. Presque gouleyant.
Gevrey Chambertin 2007 : le vin est fermé, sur une charge tannique assez importante. Un côté terrien, avec de la structure. +
Gevrey Chambertin, Premier Cru Clos Prieur 2007 : une première impression tannique. Puis, la fraîcheur et la réglisse prennent le relais. Une trame qui m'a fait ostensiblement penser à son cadet de 2 ans. ++
Latricières Chambertin Grand Cru 2007 : Le nez est dominé par des fragrances complexes, entre figue, cuir et fourrure. En bouche, la réglisse et le zan s'associent pour une impression de fraicheur. Très élégant. Finale imposante et étonnamment longue, sur des amers très agréables. Rétro-olfaction salivante. ++++
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Pour finir, après l'apparition de David Rossignol, toujours aussi passionné, un Latricières Chambertin Grand Cru 1998 très typé. Un nez sur le café torréfié et les fruits rouges. Une bouche à peine évoluée, très structurée et élégante. Perception du boisé très légère. Finale très longue. ++++
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Un grand merci à la famille Rossignol, qui nous a consacré une belle paire d'heures et permis de déguster quelques très belles pépites.
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A l'année prochaine (si tout va bien).
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Bruno

9 octobre 2010

Aujourd'hui ...

... John Lennon aurait eu 70 ans.
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Le rêve aura été à jamais brisé un matin brumeux de décembre 1980.
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Bruno

6 octobre 2010

Trois bouteilles "mystère" pour un (studieux ?) apéritif dinatoire

Tel fût le texte sobre mais précis reçu la semaine dernières sous la forme d'un mail laconique. La coïncidence des dates, et certainement mon caractère  trop égocentrique, me laissent immédiatement penser à une soirée spécialement concoctée par un couple d'amis à l'occasion de la Saint Bruno. Nous nous mettons donc en route en ce mercredi soir, pour une ascension semi-nocturne du Mont Valérien.
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A peine essouflés par cet effort bref mais intense, et après avoir franchi le Rubicon du paillasson volé, nous voilà sur les hauteurs de Rueil Malmaison, accueillis par le Maître, la Maîtresse de maison et une espèce de grosse brute épaisse qui tente de se déguiser en paire de chaussons.
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Le jeu était de découvrir une appellation, à partir de trois bouteilles sans étiquette, ne provenant pas forcément du même producteur ni du même millésime. En route pour la devinette.
Première bouteille n° 714 : un premier nez très cabernet franc nettement boisé. Après aération, le nez se transforme, devient épicé et surtout nettement poudré. La bouche est boisée mais maigre, malgré une certaine maturité. Les tannins sont assez durs et la finale est un peu sucreuse. A partir de cet indice, je n'ai aucune idée.
Deuxième bouteille n° 390 : changement complet de registre avec une robe d'encre, violine et très sombre. Le nez est maintenant sur le goudron et l'encre puis, étonnement, on retrouve le côté poudré / lacté. La bouche est très tannique, relativement acide et un peu piquante. Finale un peu chaude, toujours sur le goudron. Mes sens me dirigent maintenant sur un assemblage à base de grenache et de syrah (majoritairement), plutôt sudiste.
Troisième et dernière bouteille n° 079 : un vin dont le style est assez proche du précédent, mais avec un supplément de confiturage et de goudron. La bouche, quoiqu'ultra tannique, me semble mieux définie. Un peu too much quand même. Même impression que le précédent vin, c'est très sudiste.
Synthèse : sans doute un Rhône du sud pour moi, mais sans précision complémentaire. La réponse sera connue par nos amis bloggeurs à partir du 10 octobre.
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Hormis cette devinette où nous n'avons pas brillé par nos connaissances, cette soirée a été l'occasion de goûter ou de regoûter 3 merveilles (dont les deux premières étiquette cachée).
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Fleurie 2009, Y. Métrat : Un nez légèrement pétillant / fermentaire, puis un fruit rouge croquant et légèrement épicé après dissipation de cette légère réduction. La bouche semble de demi-corps, fraîche, sur les fruits rouges acidulés et la cerise mûre. Une très belle finale réglissée et vivace. Très longue persistante qui laisse apparaître un boisé mesuré et déjà bien intégré. Seul petit bémol, les tannins à laisser tranquille encore quelques années. Très beau vin de copains, gouleyant et buvable. j'ai trouvé la région, Madame l'appellation).
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(Servi en demi-bouteille) Morey Saint Denis 2008, Dujac : un nez d'abord sur le chamallow petillant et fruité. Après aération, magnifique fruit mur, un vin qui pinote. La bouche est structurée dans l'élégance, avec une belle touche cassissée. Finale sur un réglissé élégant. Très beau vin en devenir. Je m'améliore, j'ai trouvé l'appellation (ou je deviens monomaniaque Bourgogne).
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Enfin, un Cognac Rémy Martin 1965, une sorte d'hommage : Malgré une forte teneur en alcool, la sensation qui domine est l'élégance et le fruité. Belle touche de cacao en bouche. Interminable finale. Juste un petit gout de trop peu (comme le Marc du Clos de Tart) ...
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Comme le veut la tradition toujours tenace, nous avons ensuite échangé un présent, Chassagne Premier Cru Clos de la Maltroye blanc 2005 du château de la Maltroye contre  Chablis Grand Cru 1999 de Dauvissat (je crois que j'ai été plus que gâté dans l'affaire).
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L'amitié, cela ne se donne pas, cela ne se prend pas, cela ne s'impose pas, mais cela s'échange. Et j'observe avec bonheur qu'en cette soirée, ce fût encore le cas. Un grand merci à tous.
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Bruno



PS : J'espère que notre 'jeune padawan' a pu retrouvé sa route dans les dédales des sous-sols de la Défense, où nous l'avons lâchement abandonné ...