Il y a cinq ans, je
découvrais l'internet du vin, tout d'abord par une simple lecture de quelques
fora, puis rapidement en donnant mon point de vue - parfois hésitant ou
approximatif - sous le pseudo que tout le monde me connaît aujourd'hui.
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J’ai ensuite
franchi le Rubicon début 2007. Bénéficiant certainement d’une défection de
dernière minute, me voilà inscrit en janvier à une (première) soirée ayant pour
thème l'Alsace. Coïncidence, le
« GO » du soir connaît le producteur de « mon » vin, ce qui a sans doute
facilité mon intégration dans ce monde d'amateurs éclairés. Une sorte
d'intuition masculine me pousse également dès mon arrivée vers deux
participants aussi barbus que joviaux, et qui restent aujourd'hui des amis ...
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Rapidement, je
deviens un « régulier » de ces soirées thématiques, dont le but est
de se divertir tout en apprenant le vin. Au fil du temps, de nouvelles têtes
arrivent, d'autres s'éloignent. Après une mémorable série de beaujolais, des liens que je
croyais un peu plus privilégiés - sentiment renforcé par quelques
avant-premières de foires aux vins ou sur la base de connaissances communes,
d'affinités ressenties ou de convergences professionnelles - se distendent et
prennent fin sans raison, de façon incompréhensive, j'allais presque dire
brutale ! Méandres insondables de l'âme humaine. Quelques soubresauts perdurent
quelques temps, mais la dynamique est grippée, si j'en juge de la rareté des
compte-rendus de nos deux dernières soirées, sortes de « gamelles ». Une
première rupture s'opère alors.
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2008 est donc par
force une année charnière où beaucoup d'évènements se produisent tels que des
soirées « off », la création de LPV2 Paris et l'avènement de soirées « caves
ouvertes » initiées par quelques fous furieux, préfigurant un esprit
Gunthard déjà en gestation.
Soirées « off » tout d'abord avec
une première pleine de « fines bulles », aussitôt
contrée par un anthologique « repas fromage ». La liste
sera très longue, et reste encore à compléter ... car nous avons toujours une
bonne mauvaise raison pour ouvrir quelques flacons en petit comité
(comme ICI). A suivre et
poursuivre impérativement ...
LPV2 Paris, initié par deux
petits jeunes prometteurs, Flo et Thomas, a, pour ma part, duré l'espace d'une
année. Je ne ferais pas son historique, d'autres l'ont fait beaucoup mieux (ICI). Un seul regret,
quelques têtes aperçues lors de la première, et qui se font beaucoup trop rares
aujourd'hui. La page est tournée.
Précédé par deux
soirées « caves ouvertes » (ICI et LA), le Gunthard Club est né un samedi
après-midi de décembre 2008, lors d'un voyage mouvementé vers Amiens. Après un
aller dantesque qui vît naître la crampe du félin et du créneau du
philosophe, puis une dégustation interlope sous les yeux ébahis de nos amis
picards, le retour fût l'occasion de laisser place à nos délires, entre deux ronflements
de celui qui allait devenir le Président. Point d'orgue, le fameux sketch fondateur ré-inventé et ré-écrit
« on the fly » par le désormais fraîchement papa (tient, ça s'arrose ça !!!) émigré au pays à
l'accent traîîîînant. Le Gunthard Club était né ...
et perdure encore aujourd'hui, toujours sous le signe de la bonne humeur, de
l'amitié, de la convivialité et de l'ouverture vers les autres.
A ce propos, je
garderais toujours une pensée particulière pour les hommes des plaines du Nord
qui ont su nous accueillir avec convivialité et bienveillance (ils ont le soleil
dans le coeur comme dirait Enrico). Repas-dégustation orchestrés de main de
maître par le prince du Chenin et du Cabernet Franc, une sorte d'ayatollah des
liquoreux non chaptalisés (si si). Là encore, de belles pages écrites et qui
vont jusqu'à se prolonger hors de nos régions de résidence.
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Il faut bien avouer
que le bilan de ma participation aux fora du vin est quelque peu contrasté.
J'en garde en effet de beaux souvenirs, mais également deux ruptures
majeures dans ce parcours.
Historiquement,
c'est sur un forum bourguignon que j'ai réalisé mes premiers pas. Quel
contraste entre l'interface si attrayante et animée des années 2007-2008 et
l'impression de « no man's land » qui s'en dégage aujourd'hui,
conséquence et/ou (?) cause d'une sorte de raidissement éditorial ayant entraîné le départ de
quelques piliers. Certains ont cessé d'y intervenir, d'autres ont émigré, j'en fais partie. Je pense qu'il y avait matière (et compétence) à réaliser de belles choses. Dommage de ne
pas pouvoir / vouloir allier expertise quasi-encyclopédique des terroirs et
convivialité dans le discours ! Humour, 'private joke' et sérieux dans
l'analyse des vins ne sont pas forcément antinomiques ... Dont acte. Bye.
D’où mon transfert
vers un second forum. Changement de registre avec une présentation
moins immédiate, plus austère sans doute, mais surtout un climat de plus en plus délétère.
Un regret : de
(trop) nombreuses discussions aussi futiles que stériles - parfois même entretenues
et attisées par ceux même dont le rôle devrait être la tempérance - noient inutilement quelques compte-rendus remarquables. A moins
qu'il s'agisse d'un médiocre artifice digne de nos politiciens,
cultivant de fausses oppositions de façade qui cachent la complicité d'une caste auto-proclamée de vrai-faux
spécialistes. (et oui, la « lutte
des classes » existe bien dans les deux sens). J'ai la faiblesse de penser que l'argent n'achète pas tout, la quantité ne rimant pas toujours avec qualité ... J'en ai fait l'amère
expérience. Recentrons nous sur des choses moins
futiles que des « ego » mal proportionnés (il doit bien exister juste
milieu entre dirigisme forcené et ultra-laxisme ?). Nouvelle rupture. Clap de fin.
Pour être honnête,
je dois quand même leur concéder deux apports
majeurs : la formidable
"base de données" que ces fora constituent, pour peu que l'on sache trier
le bon grain de l'ivraie, et surtout la concrétisation d'amitiés réelles à
partir de prémices purement télématiques.
Le premier point n'étant qu'une
affaire d'étalonnage de gouts au grès de lectures de guide, de visites ou de
dégustations chez le vigneron, je ne développerai pas plus ici. De nombreux exemples illustrent ce blog.
Le second point mérite quant à lui
une explication. Très tôt dans mon parcours, j'ai tissé des liens particuliers,
mais toujours virtuels, avec quelques membres. Avec le « grand », où,
au hasard de mails privés, de ressentis similaires, une sorte de complicité virtuelle
s’est tissée (parfois au dépend de quelques internautes). Naturellement, nous nous sommes rencontrés, puis nous avons mutuellement
appris à mieux nous comprendre, et même à nous apprécier. Aujourd’hui, il
existe - je crois - entre nous une véritable amitié qui aplanit largement quelques rares
divergences. J’en veux pour preuve nos déjeuners réguliers dans la grisaille
parisienne, en prémices à quelques virées bourguignonnes toujours attendues
avec impatience. A quand la prochaine ?
Avec mon « camarade »
sudiste : là encore, nous nous connaissions pratiquement sur le bout des
doigts avant de nous rencontrer, sans doute grâce à une vision semblable de la
société. Une seule rencontre, en « terrain ennemi », au pays du Grenache roi, mais
quel souvenir. L’amitié pure et dure … accompagnée de quelques très belles
bouteilles, ce qui ne gâche rien (même si nos gouts diffèrent assez souvent). Je
garde un souvenir indélébile de cette parenthèse gardoise que personne, hormis les aléas de la vie, ne pourra m’enlever. Ne changez pas, vous êtes formidables.
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Dans ces deux cas, dans le cadre des soirées dégustations, lors de visite chez quelques-uns des vignerons que je fréquente depuis maintenant quelques années, et avec qui j'ai tissé des liens un peu plus serrés je crois, le vin est un prodigieux vecteur de bonheur, une ode à l’amitié, au partage et à la convivialité dans un monde de plus en plus individualiste, sans conditions d'origine ou de milieu. C'est sur cette note optimiste que je terminerais mon billet, sorte de modeste conclusion à un premier quinquennat. C'est décidé, je repars pour 5 ans.
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Bruno
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Bruno