A l’occasion d’une semaine de vacances (écourtée
gustativement par le méchant virus du Covid), voici quelques impressions de
dégustation, dans l’ordre chronologique.
Saumur, Clos de la Rue 2010, Arnaud
Lambert : du velours au nez, avec en
filigrane des notes de coing. Finesse sur l’acidité en bouche. Fraîcheur et
belle aromatique florale. Grain épicé et salin sur une finale, persistante,
tendre, avec de fins amers. La légère sucrosité vient, pour moi, un peu
perturber mes sensations. Bien +
Saumur, Clos David 2014, Arnaud Lambert : un nez léger, charmeur, qui « brèze » déjà.
Tension florale, jolis amers. Bouche tendue, grasse, aromatique, avec une
grande énergie parfois poudrée. Un vin sphérique mais avec beaucoup de
caractère. Finale serrée, sur des amers nobles. Excellent
Saint Aubin, premier cru En Remilly 2014,
Marc Colin : un nez cristallin, tendu,
salivant, avec le charme du chardonnay. Superbe bouche dégageant une forte
énergie tellurique. Grand charme et un grain en bouche d’un velours superlatif.
Fine amertume sur l’herbe humide, une pointe réglissée en finale. Retour d’une
enjôleuse salinité en rétro-olfaction. Excellent
(+)
Moulis, château Poujeaux, 1971 : un nez assez évolué, sur
les feuilles mortes, mais qui cache des notes encore fruitées avec l’aération.
Pointe subtile de champignons. Bouche complètement fondue, avec une acidité
apportant de la fraîcheur. Peut-être un peu court en finale. Très Bien
Graves Grand Cru, château Laville
Haut-Brion 1985 : douceur, suavité et
volupté au nez. Sensation capiteuse « fraîche » et poudrée, sur le
muscat et des notes de fenouil. Bouche ronde, charmeuse, avec un enrobage fin.
Aromatique riche, qui sait rester élégante. Belle acidité muscatée, jusque dans
une longue finale. Exceptionnel
Vin de France, Sirocco 2017, domaine Vaccelli : un
assemblage des principaux cépages corses forcé par les conditions météo du
millésime, très réussi. Nez sur le fruit, légèrement compoté, des notes de
pruneaux, une touche animale, le tout sur un substrat léger et élégant. Bouche
fondue, avec de fins tannins frais. Impression de petits grains en bouche, avec
une touche épicée. Belle découverte. Très
Bien +
Montlouis, cuvée des Loups 2018, domaine
de la Taille aux Loups : un demi-sec avec
une floralité élégante au nez, sur des notes de fruits rouges. Bouche tendre,
avec une belle acidité. Toujours ces notes de fruits rouges. Un fumé / boisé
apparaît, donnant au vin un côté sucre candy salivant. Fine amertume sur la
finale. Confirmation de la qualité des vins de Jacky Blot, s’il fallait le
confirmer ! Très Bien ++
Côteaux Bourguignons Clairet, Blanc de
Noirs 2020, Armand Heitz : un gamay vinifié en
blanc (ou un rosé où il manque toujours des tannins et une structure pour
équilibrer l’acidité). No comment
Saumur, coulée de St Cyr 2014, domaine de
St Just : un nez de chenin
cristallin, tendu, ciselé, dégageant une fine floralité élégante. Pointe grasse
en complément. Bouche sur un équilibre acidité / amertume équilibré et intense.
Minéralité cristalline très jeune encore. Allonge et persistance, sur des notes
mentholées / fraîches. Energie folle en finale, sur le caillou chaud, avec un
petit grain salivant. Grande promesse de vieillissement. Excellent
Espagne, Riora Gran Riserva 904, 2009, domaine Rioja Alta : nez
sur la puissance et surtout la fraîcheur, les herbes aromatiques type aneth, un
peu à l’instar des grands Baroli. Pointe lactée au nez. A l’aération, des notes
d’oranges sanguines apparaissent. Bouche construite, sur une belle amertume,
une trame acide bien marquée, des tannins frais et lactés apportant un bel
équilibre. Ultra-frais en finale, sur des amers bien marqués et salivants. Excellent +
St Chinian, Maghani 1998, domaine Canet Valette : nez
extrêmement jeune, sur un fruit très profond, concentré et intense. A
l’aération, quelques notes champignonnées ( ?!). Petit grain cistercien en
bouche, assez fondue. Peut-être, pour mon gout, un peu trop corpulent, un peu
trop monolithique, un peu trop jeune ( ?). Bien +
Chassagne-Montrachet, premier cru Clos St Jean 2013, domaine
Morey-Coffinet : un fruité profond et assez charmeur au nez, une rondeur réglissée et
une pointe herbacée d’une belle fraîcheur. Bouche sur belle vivacité, tannins à
petits grains, un peu marqués par le millésime. Belle finale complexe, entre
acidité, amertume et fuit. Très Bien +
Palette, château Simone 2002 : aromatique évoluée, tout en rondeur. Bouche qui m’a
semblé un peu « raide », décharnée, sur une base muscatée. Un peu
court en finale. Bien +
Chablis, Grand Cru Bougros 2014, cave de
la Chablisienne : un nez énergique, minéral, tellurique. Impression
d’acidité presque ligérienne. Un « Homme mort » superlatif à
l’aération, avec un supplément de tout (finesse, élégance, complexité,
profondeur). Bouche sur un équilibre tout chablisien, avec des amers serrés,
presque tanniques. Finale à l’avenant, dans laquelle je perçois une légère
(impression de) rondeur sur un équilibre parfaitement sec. Excellent +
Corton-Charlemagne Grand Cru 2009, domaine
Rapet père et fils : un nez étonnement assez évolué et sur un équilibre très
« gras ». La bouche est conforme au nez, avec une allonge typique du
cru, une trame minérale ciselée, intense et profonde. Superbe amertume finale,
sur les peaux de pistache, un côte presque « curry ». Un peu atypique
(sont-ce là les prémisses de la CoVid ?). Excellent
Pernand-Verglesses, premier cru Ile de Vergelesses 2013, domaine
Rapet père et fils : certes c’est un 2013 mais l’excès d’amertume,
d’astringence et d’acidité me laissent penser qu’un problème est survenu. Le
soir, 40° de fièvre ; le lendemain matin, un test Covid positif …
Fin de partie « un peu précipitée »
car il nous restait encore 3 jours de vacances. Régime repos, Doliprane, eau
fraîche. Les prochaines vacances seront bien meilleures.
Bruno