28 août 2009

Les affaires reprennent

A l'occasion de l'anniversaire d'une amie, un repas simple, convivial, dans la bonne humeur ... et avec quelques belles bouteilles.
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En apéritif :
L'Etoile chardonnay 2004, domaine Baud : une robe jaune dorée intense, semblant (déjà) évoluée. A l'ouverture, nez clairement sur l'oxydatif ménagé, mais gardant une fraîcheur et une vivacité presque "bourguignonne". Après aération, le côté "jurassien" s'efface pour laisser place à une belle fraîcheur. Attaque en bouche charnue, ronde et glycérinée, sur les amandes mentholées. Un vin très complexe, puisque finissant sur des notes minérales très prononcées. Belle persistance en bouche, avec un retour des notes de noix et d'alcool à brûler. BIEN +
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Avec l'entrée - salade d'endives, noix et cubes de roquefort :
Gewurztraminer Grand Cru Pfersigberg 2001, domaine Paul Ginglinger : une robe jaune plus claire que le vin précédent. Un nez magnifique, sur la rose et les fruits confits (ananas). Bouche très charpentée, presque tannique, et épicée. Un beau fruit mur et confit en bouche, qui se termine en queue de paon, avec une alternance de la charpente et de la fraîcheur, un peu comme si le substrat acido-minéral du vin venait tenir le côté fruité et velouté (presque sur un équilibre demi-sec), jamais lourd. TRES BIEN.
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Avec le plat - poulet vallée d'auge (crème et calvados), pommes grenailles et courgettes farcies :
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Gevrey Chambertin Premier Cru Clos Prieur 2004, domaine Rossignol-Trapet : une robe rouge assez légère, sans traces d'évolution. Au nez, ça pinote clairement (fruits rouges) mais avec un supplément de puissance et de "granulosité". En bouche, attaque révèlant le côté fruité du Pinot puis, étonnamment, un caractère fortement épicé. Ensuite, la structure commence à parler, avec une minéralité terrienne très marquée (un velouté granuleux) et une touche de réglisse. Un vin puissant mais en même temps élégant. Tannique mais civilisé. Finale réglissée, épicée et veloutée, très longue. EXCELLENT.
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passons sur le Saint Joseph rouge 2005, domaine Philippe Faury bouchonné ! De rage, une halte rapide à la cave afin de combler ce manque :
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Côte Rôtie 2003, domaine Burgaud : une robe rouge sombre très intense. Nez de graphite puis, après aération, sur les fleurs (violette). En bouche, l'effet millésime est à peinte perceptible car le vin est tendu par une belle acidité. Un beau vin tannique et viril, mais semble-t-il un peu monolithique et n'ayant pas le charme du précédent (manque de fruit). BIEN.
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Avec le dessert - glace aux fruits rouges et boudoirs :
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Porto Vintage 2000, Quinta de Castelinho : robe rouge presque noire-bleutée. Un nez typiquement sur la prune et le cassis. Un vin robuste et charpenté en bouche, développant malgré tout un fruité élégant (fruits murs) et une belle floralité (violette, ciste). Finale douce-amère très agréable et très longue. Un Porto un peu sur le modèle du Taylor's dégusté précédemment (voir ICI et ICI). TRES BIEN +
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C'est promis, je commence mon régime demain.
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Bruno

24 août 2009

Contre mauvaise fortune bon coeur ...

... ou puisqu'il faut bien y retourner !!!
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Cette dernière soirée de vacances était donc placée sous le signe du vin, entre découverte et confirmation :
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En apéritif
Jurançon sec, cuvée Marie 2005, domaine Charles Hours : un nez légèrement miellé, mais encore sur la réserve. La bouche est vive et tendue, bien tenue par une belle acidité. Fraîcheur et peps. Finale veloutée, presque grasse et "demi-sec". BIEN.
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Ensuite
Chambolle-Musigny, V.V. 2004, Dominique Laurent : Robe rouge orangée peu intense. Au nez, impression fruitée (fraises écrasées) et florale (pivoine). Ca pinote doucement. Petite note boisée. En bouche, l'élevage n'est pas encore totalement digéré. Cependant, le vin est bien construit, très velouté, élégant et en dentelle. Le fruit domine malgré le boisé. Belle finale assez persistante. Une pointe d'astringence permet d'avancer une garde d'encore 2 à 3 années sans problème. C'est bien fait. Il n'y a pas de défaut. L'impression générale est bonne mais il manque ce petit quelque'chose qui en ferait un grand vin (trop de technologie ?). BIEN +.
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et enfin
Coteaux du Layon Saint Aubin, Clos du Pavillon 1998, domaine Philippe Delesvaux : nez typiquement de chenin, un peu marqué par le charbon et un côté "single malt". La minéralité, presque mentholée, est toujours présente. La bouche a quelque peu évolué depuis la dernière dégustation puisqu'on perçoit maintenant très nettement que le vin a "mangé" ses sucres. Le côté carbonifère est toujours présent, mais est complété par des notes plus tourbeuses et maltées (Islay / Knockando). Finale aigre-douce sur de beaux amers agréables. BIEN ++ (sans doute à boire assez rapidement maintenant).
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Au travail !
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Bruno

23 août 2009

Un pique-nique réussi

Courte infidélité à l'Aveyron pour retrouver quelques amis du côté de Figeac. Avant de passer aux choses sérieuses, escale sur la Place des Ecritures pour voir, au sol, une copie (agrandie) de la pierre de Rosette.
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Puis visite du Musée Champollion, maintenant consacré, depuis sa réhabilitation en 1997, aux "Ecritures du Monde" (l'écriture cunéïforme restera, pour moi, la plus belle et la plus émouvante).
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Pique-nique au bord du Lot, où le soleil joue magnifiquement et magiquement avec les arbres et l'eau.
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Au menu, crudités, oeufs durs, charcuteries diverses et fromages de Laguiole et de Salers. Afin d'accompagner dignement ce repas, et surtout de nous réhydrater pendant ces fortes chaleurs, nous avons bu :
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Kaseler Riesling Trocken 2006, Reichsgraf von Kesselstatt : un nez sur le citron, une légère touche pétrolée et surtout une très belle vivacité / fraîcheur. En bouche, l'équilibre est marqué par une association entre tension, acidité et gras velouté. Belle finale enveloppante, presque sur un équilibre demi-sec (en tout cas, velouté). Un vin simple mais très agréable et rafraîchissant. BIEN.
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Côtes de Provence, domaine de la Bastide Blanche 2006, Vieilles vignes du Cap Lardier : changement complet de registre. Une robe relativement sombre. Au nez, légère réduction, à moins que ce ne soit un boisé pas encore intégré. Après aération, fruits noirs avec une légère sucrosité. En bouche, le vin est relativement massif, sur une charge tannique imposante. Le fruit est toujours présent et permet de contrebalancer les tannins. Finale longue, tannique et légèrement boisée. BIEN EN L'ETAT. Très beau potentiel de vieillissement (merci Eric).
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Une dernière vue sur Capdenac le Haut avant le retour.
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Bruno

22 août 2009

L'Aveyron, terres d'infinis

Infinis de l’Aubrac d’abord. Socle ancien composé de micaschistes, de gneiss et de granite (« de la Margeride »), soulevé et fracturé lors de la formation des Alpes, on ne se lasse jamais de ce plateau volcanique aux contours adoucis et variés : grands pâturages séparés par des murets de pierres sèches, à l’instar du bocage de ma Normandie natale, boraldes qui entaillent le versant sud du plateau, comme un appel vers le pays d'Olt (St Côme d'Olt et son clocher tort), lacs glaciaires, d'improbables cascades dans un paysage minéral fort, forêts et tourbières. C’est un pays de silence, emprunt de mystères et de croyances.
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Infinis spirituels à Conques ensuite. Fondé à la fin du VIII° siècle par l’ermite Didon afin de se retirer dans la solitude.
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Ce petit monastère bénédictin est devenu, grâce aux reliques de Sainte Foy, un centre de pèlerinage majeur sur le chemin de St Jacques de Compostelle. L’abbatiale de Conques (XI-XII° siècles) révèle aux visiteurs un tympan du Jugement Dernier véritable chef-d’œuvre de la sculpture romane.
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La visite des tribunes, vaste couloir de circulation établi à l’époque romane au-dessus des collatéraux et du déambulatoire, une triple émotion : émotion liée à la vision globale de l’édifice, mettant en valeur ses perspectives - émotion soulevée par approche directe avec les vitraux de Pierre Soulages, dont l’effet d’opalescence rend la lumière presque irréelle, j’allais dire « divine » ; en enfin émotion par la contemplation de la magnificience des chapiteaux romans de l’église.
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Infinis de variété des paysages où, au détour d’une petite route, apparaît le site de Bes-Bédène. Fondé au XI° siècle par St Gausbert, l’église Notre Dame, de style ogival, se situe sur un promontoir granitique dessiné dans un méandre de la Selves. Ce cirque remarquable, façonné au cours des siècles par la rivière, permet une randonnée pédestre courte (6 km) et difficile, mais réservant de magnifiques points de vue sur le prieuré.
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Les infinis des Causses, du Causse Comtal plus précisément. Cette vaste lande calcaire, installée entre les massifs primaires du Rouergue au Sud et de la Viadène au Nord, fait partie d’un ensemble de plateaux calcaires recouvrant le Quercy à l’Ouest (Causse de Martel et Causse de Gramat) et les grands Causses à l’Est (Causse de Séverac, Causse de Sauveterre et Causse Méjean). Située à une altitude moyenne de 550 mètres, elle est couverte de genévriers et de petits chênes verts tortueux. Au milieu, trône le « Trou de Bozouls », canyon en forme de fer à cheval, de près de 400 mètres de diamètre et de plus de 100 mètres de profondeur, creusé dans les calcaires secondaires par le Dourdou.
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Infinis des saveurs enfin, avec un déjeuner toujours aussi enchanteur chez Michel Bras, bercé par une vue sublime du plateau de l'Aubrac, sorte de camaïeu de verts et de bleus, seulement entrecoupé par la ronde des plats, la valse des saveurs et des odeurs. Le temps s'est surpendu un (trop court) instant. Mais j'anticipe. La suite au prochain épisode.

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Bruno

14 août 2009

Déjeuner chez Michel Bras

Après le traditionnel "apéritif" pris au salon, d'où la vue sur le plateau de l'Aubrac est magnifique, passons avec une certaine excitation à table.
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Mise en bouche afin de nous faire patienter quelques instants.
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Au menu
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aujourd'hui "classique" : le gargouillou de jeunes légumes ; graines & herbes, lait de poule au serpolet d'ici.
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de Saint Jean de Luz, le maigre de ligne poché-poêlé au beurre & au jambon : purée de céleri-rave & amaranthe ; la cuisson, ail & touche de citron au sel.
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de Lézignan, la cèbe farcie au gras et vinaigrette au jus de viande ; huile d'oeillette en crème, fleurs de sauge.
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un assaisonnement estival pour le filet de Boeuf - pure race Aubrac - poêlé : aubergine, noisettes, quinoa, sésame ...
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Les fromages de l'Aveyron & d'à côté.
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dans l'esprit d'une tarte ; des pêches, miel & yaourt : un jus de vinaigre de citron.
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canailleries : billes chocolatées, billes glacées, canard ... crunch.
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Vue sur l'Aubrac depuis notre table.
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Impression sur les vins.
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Condrieu, Coteau de Vernon 2005, domaine Georges Vernay : robe jaune dorée assez intense, très brillante. Un beau nez encore un peu sur la retenue mais exhalant déjà une forte personnalité. Une pointe de vanillé nous rappelle le côté boisé de ce vin (très léger et en tout cas déjà bien digéré - quand la matière est noble, le boisé n'est qu'un soutient du vin). En bouche, le vin brille par sa complexité et son équilibre. Une stature relativement imposante, mais sans lourdeur, avec une belle minéralité, moins saline que chez le Condrieu Deponcins de François Villard, mais je dirai presque plus tannique. Le fruit est présent (pêche blanche), enrobé dans un gras (miellé) élégant et une rondeur proche de la suavité. Seule une pointe d'amertume en finale peut évoquer la jeunesse du vin. EXCELLENT.
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Châteauneuf du Pape, château de Beaucastel 2001 (en demi-bouteille) : une robe rouge sombre épaisse et dense, avec quelques reflets marron-orangés. Un nez très sudiste, qui me fait immédiatement songer à l'olive noire et la garrigue. Une légère évolution est perceptible (sous-bois, humus) mais sans plus. En bouche, le vin est là encore sur un équilibre tannique et puissant, qui n'estompe pas la finesse et l'élégance du cru : fruits confits (cassis, fruits cuits), épices douces (poivre blanc), olive et tapenade. Les tannins sont très nombreux mais déjà bien polissés par le temps (et le format de la bouteille - Sergio nous a confié que le même vin en bouteille n'était pas encore prêt à être bu). Belle finale très persistante. TRES BIEN PLUS.
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Avec le dessert, un Coteau du Languedoc, Mas Jullien, Cartagène 2008 : robe rouge rosée très claire. Un nez explosif de roses et de litchi (avec une pointe de violette et de patchouli). Bouche de demi-corps, avec une sucrosité très mesurée, et qui se marie à merveille avec le plat. Rondeur / richesse, douceur et belle fraicheur. Un vin très digeste qui termine le repas en apothéose. TRES BIEN PLUS.
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La magie de notre première visite s'est renouvelée. Le temps a suspendu sa course folle pendant ces 4 heures.
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Un rendez-vous secret est pris pour une prochaine fois ...
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Bruno