26 février 2012

Un week-end d'anniversaires

Retour en Normandie ce WE pour fêter en famille un ensemble d'anniversaires - et le baptême de mon dernier couteau, le Vellave : le "petit" a 20 ans, sa nièce 24, sa grand-mère un peu plus et votre serviteur n'est plus qu'à 10 ans d'une retraite bien méritée (enfin, si nos futurs dirigeants ne nous en remettent pas encore une couche !).
.
Ambiance ...
.
Ce week-end fût également l'occasion d'une courte visite sur la tombe de mon pépé et de ma mémé, et sur la stelle de mon parrain, pour me rendre compte que le temps passe toujours trop vite et qu'il ne faut pas prêter attention aux pollueurs de vie qui encombrent le web. A tous, profitez de la vie tant qu'elle est présente et les souvenirs, si agréables puissent-ils être, ne remplaceront jamais une présence réelle.
.
Donc, à l'occasion de ces repas familiaux, sur deux jours, de bons petits plats, une bonne ambiance et quelques bouteilles.
.
Riesling Grand Cru Pfersigberg 2005, domaine Paul Ginglinger : un premier nez qui pétrole, puis, après aération, des notes plus riches (agrumes confits et miel), plus minérales et plus profondes. La bouche est magnifique de puissance et d'équilibre. Très minérale, sur des notes veloutées, et se terminant par des amers salins très agréables. L'étoffe d'un très grand vin en devenir. Excellent.
Saint Joseph, la Gloriette 2008, domaine Philippe Faury : beau nez de syrah, sur les fruits rouges acidulés, la violette, une pointe d'épices douces. La bouche est jeune, tonique, toujours fruitée. Belle sensation de salinité et d'épices. Finale vibrante. Très Bien.
Gevrey-Chambertin, Premier Cru Clos Prieur 2004, domaine Rossignol-Trapet : une robe rubis sombre et profonde. Un nez très gibriaçois, sur les fruits rouges et noirs sur un fond de cassis / cerises et une touche fumée. La bouche est dense et élégamment charpentée, avec des notes de fruits noirs, de ronce et de réglisse, sur un registre légèrement fumé. Les tannins sont présents, mais élégants et fins. Peut-être une très légère astringence (mais pas prégnante) en finale. Beaux amers sapides. Finale très tellurique. Très loin de l'image d'Epinal du 2004 végétal. Excellent.
Saint Emilion Grand Cru, château Carteau, Côte Daugay 2005 (servi en magnum) : changement complet de catégorie avec ce vin très tannique, marqué par des notes de résineux et de cèdre. La bouche est bien construite, mais encore peu causante. Finale qui révèle l'élevage, avec un boisé encore bien présent. A conserver d'urgence.
.
Voilà, un très beau dimanche en famille, le temps d'oublier les soucis quotidiens. Dire que certains voudraient nous supprimer le repos dominical pour le pretexte (fallacieux s'il en est) de gagner plus. Quelle escroquerie intellectuelle.
.
.
Bruno

18 février 2012

Le jeune qui a fêté son anniversaire

Un titre en forme de boutade pour paraphraser et - surtout - contredire le roman  qu'un couple d'amis m'a offert à l'occasion de cette (première) soirée anniversaire ...
.
.
Au menu de ce soir :
     - amuse-bouches variés
     - chaud-froid de la mer (joues de cabillaud snackées et noix de St Jacques en carpaccio d'huile de truffe blanche)
     - lapin à la moutarde, et ses tagliatelles fraîches
     - plateau de fromages
     - fruits exotiques frais, tarte aux pommes et au gingembre, cannelés
.
Les vins servis :
.
.
En apéritif,
Crémant du Jura, domaine Baud : un nez sur la framboise, la mirabelle et les petits fruits rouge. Bouche assez vive, fraîche, de demi-corps, sur la framboise et la groseille, avec une complexité intéressante alliant velouté et amertume. Finale légèrement douce. Bien++
La surprise de François / le joker d'apéritif, un Touraine ? 2006, domaine Vincent Ricard : un nez riche, très typé sauvignon, sur le buis, la groseille, les zestes d'agrumes (albedo). La bouche offre un joli velouté associé à une belle acidité de structure, sur des notes citronnées. Finale très salivante, laissant transparaitre quelques sucres résiduels. Bien+++
.
Avec l'entrée,
Saint Peray, Fleur de Crussol 2008 : magnifique nez typé chardonnay, sur une réduction et une amertume nobles. En bouche, c'est grillé et réglissé. Beau volume global pour ce vin qui présente une finale interminable, vibrante, tellurique. Excellent.
Corton Charlemagne Grand Cru 2003, domaine Rapet : un nez d'abord très réduit, presque muet. Avec l'aération, des notes de chardonnay (amandes amères) apparaissent, en même temps qu'une impression lactée peu avenante. La bouche est malheureusement au niveau du nez, à savoir assez dissociée, lactée, présentant une forte amertume mais également une finale un peu chaude. Effet millésime ou problème de bouteille. Assez Bien.
.
.

Avec le plat,
Volnay-Santenots 2002, domaine Nicolas Rossignol : nez sur les fruits rouges, une impression fumée assez intense et une sensation de concentration. En bouche, malgré cette extraction semble-t-il un peu forcée, la structure est en retrait, bien faite, mais manquant un peu de profondeur et de puissance. Finale agréable et tendue. Bien+
Saint Joseph, Clos des Cuminailles 2007, domaine Pierre Gaillard : une première sensation de richesse et de maturité. Beau fruité (cassis) intense au nez, complété par des notes de violettes, sur une épice douce. La bouche est gourmande, élégante, fraîche et tendue. Léger gras. Seuls les tannins encore un peu saillants trahissent la jeunesse du vin. Excellent.
.
Avec les fromages,
Retour sur les blancs avec un Lirac 2010, domaine du Joncier : très grosse aromaticité au nez, quoique sachant rester fraic. Fragrances de végétal noble. La bouche est équilibrée, entre rondeur et vivacité (présence de Bourboulenc). Finale très persistante. Très Bien.
.
.

Avec les pâtes persillées (Stilton et Roquefort Baragnaudes), un magnifique Coteaux du Layon, SGN 1996, Philippe Delesvaux : le paragon du SGN, bâti sur un substil équilibre entre acidité et sucres, entre corpulence et élégance. Bref, c'est rôti, miellé, tendrement tourbé, des notes exotiques et une pointe truffée au nez. En bouche, c'est complexe, à la fois sphérique et tendu, avec une minéralité schisteuse terrienne vibrante. Finale complexe et interminable sur des notes de malt, de tourbe et des amers nobles. Magnifique.
.
Avec les fruits exotiques,
Sur les conseils de David R, j'ai servi un Muscat Ottonel, TBA n° 5, Zwischen den Seen, Weinlaubenhof Kracher : un nez qui explose sur les agrumes amères et le pamplemousse, le sucre candy, le tout étant complété harmonieusement par une impression de salinité. La bouche est en accord parfait avec le nez (et avec les fruits exotiques), très complexe, sur les zestes d'agrumes, des notes florales et un léger fumé. Magnifiquement droit. Longueur superlative. Excellent+++.
.
Avec les tartelettes aux pommes et les cannelés,
Pacherenc du Vic Bihl, château Bouscassé, cuvée Brumaire 2007 : Sans doute un peu desservi par l'ordre de service mais ce dernier vin s'est révélé avec l'aération. C'est rôti, élégamment gras, construit sur une ossature très minérale / tourbeuse. On y décèle des notes d'abricots, de fruits exotiques et même de truffe. Malgré sa charge en sucres, cela reste buvable et digeste. Très Bien.
.
Voilà, un grand merci à l'ensemble de nos convives pour cette soirée placée sous le signe de l'amitié et à très bientôt.
.
.
Bruno

17 février 2012

Un nouveau couteau (épisode x)

Fidèle à une certaine réputation d'excessivité que certains me reprochent parfois (je préfère quant à moi le terme de "fidélité à mes convictions"), voilà que j'ai de nouveau craqué pour un couteau pliant. Après la Corse, me voilà de retour en métropole avec ce Vellave, issu de l'atelier "L'âme Forgée" tenu par Philippe Jourget et  Benoit Maguin, et situé au Puy en Velay (Haute-Loire).
.
Il s'agit d'un (petit) couteau artisanal des montagnes du Velay, lame en acier inox 12C27, manche en cocobolo, un bois de couleur brun-rougeâtre (fréquemment veiné) originaire d'Amérique centrale, qui a la particularité de posséder une densité supérieure à 1 (donc il coule !) - utilisé fréquemment pour la réalisation de guitares et autres instruments de musique, des pièces d'échec - un ressort 'lisse' sans guillochage, magnifique dans sa simplicité, et une finition du logement de la lame de la même qualité.
.
Place maintenant à quelques photos.
.
vue d'ensemble
.
la lame en acier inox 12C27
.
le manche recto / verso
.
le couteau fermé
.
enfin, le ressort et le logement de la lame
.
C'est promis, je vais maintenant être sage, car il faut aussi savoir choisir entre boire ou couper.
.
.
Bruno

5 février 2012

Il faut bien se réchauffer l'esprit !

A l'heure où les médias découvrent qu'il fait froid en hiver, et que parfois même il neige ailleurs que sur les pistes de ski de Courchevel qu'ils fréquentent assidûment, ce fût pour nous l'occasion d'un week-end cocooning.
.
Un vendredi après-midi consacré à la lecture d'un magnifique ouvrage, plein de sensibilité, de justesse et de subtilité : « Staccato » de Michel Gros Dumaine, publié aux éditions « les Penchants du Roseau ». Se glisser dans le cerveau d'un homme atteint par la maladie d'Alzheimer, voilà le challenge qu'a su relevé l'auteur, et d'une manière pudique admirable. Une première lecture rapide m'a laisse sans voix : écriture efficace, style court et rythmé, quelques passages magnifiques / nostalgiques qui m'ont rappelé mes vacances chez mes grands-parents, et de beaux moments d'émotion. Je pense que je reprendrai une seconde lecture, plus attentive et plus lente, pour mieux m'imprégner de cette écriture sobre et intense, mais ô combien efficace. J'ai - sur les conseils de mon ami Laurent / Enzo qui m'a très justement recommandé ce livre - été proprement conquis.
.
Passée la nourriture spirituelle, il fallait bien équilibrer les forces avec quelques bouteilles, en attendant les prochains anniversaires qui débuteront dès la semaine prochaine. Donc, pêle-mêle, quelques impressions de dégustation :
.
Saint Joseph blanc 2009, domaine Philippe Faury : une robe jaune pâle très brillante. Un nez qui m'évoque un bouquet de fleurs capiteuses (type jasmin, lys), la violette, une pointe abricotée et une sensation de salinité (très léger perlant ?). En bouche, c'est gras, opulent mais droit. On retrouve ces notes orientales, mais bien équilibrées par une acidité large et une salinité vivifiante, qui s'intensifie en finale. Relativement persistant. Un vin typé "sud" mais qui ne fatigue pas les papilles. Très Bien.
.
Saumur Champigny, Montée des Roches 2006, domaine de Saint Just : une robe dense, profonde et sombre. Un premier nez qui révèle une grande droiture. Puis arrivent des notes kirschées et une sensation d'épices douces, le tout enveloppé par un élevage encore présent mais élégant. En bouche, c'est riche et long, avec des tannins civilisés, presque chocolatés. La sensation générale est onctueuse, avec une puissance maîtrisée et équilibrée. Beau fruité sur les cerises et, en arrière-plan, le poivron bien mûr. Finale sur une amertume salivante et croquante. Léger boisé encore perceptible. Très Bien.
.
Vacqueyras, cuvée Floureto 2004, domaine du Sang des Cailloux : une robe dense également, plus profonde encore, plus violine. Quelques traces d'évolution sont perceptibles. Un nez très sudiste, mûr (fruits rouges et noirs), une pointe de réglisse, d'épices et de plantes aromatiques. La bouche est particulièrement corpulente, gourmande, très solaire. Les tannins possèdent un toucher de bouche soyeux. Belle finale qui "chauffe" malgré tout un peu. Bien+++.
.
Nous voilà donc prêt pour une nouvelle semaine dans le froid polaire, au propre comme au figuré puisque la température du laboratoire va, cette semaine encore et en toute impunité (apparemment, l'inspection du travail est aux abonnés absents depuis maintenant quelques temps), osciller entre 10 et 15°C (et pas de ministre ni de Président pour venir ... recueillir quelques voix !).
.
Vivement la fin !
.
.
Bruno