Esquisse géologique du département de l'Hérault
Le paléozoïque (ou ère primaire). Les roches les plus anciennes (gneiss, schistes, micaschistes) se
rencontrent au nord-ouest et sont issues de dépôts marins accumulés pendant 250
millions d’années, puis métamorphisés lors de la surrection hercynienne. Ce
métamorphisme qui touche l’extrémité sud du Massif Central, provenant du
plissement hercynien, a transformé les argiles en schistes et les calcaires en
marbres. Les roches paléozoïques sont :
- des schistes
fractionnés (favorables au développement de la vigne),
- des marbres,
- des gneiss
issus d'un métamorphisme plus important que celui des schistes),
- des granites
érodés, issus d'une recristallisations à haute température (environ - 330 Ma).
Ces formations anciennes génère des sols acides favorisant le développement
d'essences comme le châtaignier et, en altitude, le hêtre, les résineux et le
développement d'une lande à callunes (Calluna).
A
la fin de l’ère primaire, l’érosion a généré deux dépôts particuliers :
- le bassin charbonnier de Graissessac issu des débris de la forêt tropicale
accumulés dans les bas-fonds marécageux date de la fin du Carbonifère
(vers - 300 Ma),
- les ruffes du Salagou constituent des dépôts de grès ferrugineux oxydés en
zone marécageuse. Ils sont toujours actifs du fait d'une érosion toujours
intense.
Le mésozoïque (ou ère secondaire). Entre - 250 et – 65 Ma, période sans surrection de
montagnes, il se produit une très forte accumulation de calcaires issus de mers
chaudes et peu profondes :
- des calcaires jurassiques durs (causses du Larzac, de la
Selle, de Viols-le-Fort et du Pic Saint Loup, massif de la Séranne, gorges de
l’Hérault, garrigues d’Aumelas et de la Moure, montagnes de la Gardiole, du
Mont Saint-Clair et des environs de Bédarieux),
- des calcaires crétacés (environs de Ganges, de
Saint-Chinian, du Causse d’Hortus, des garrigues de Saint-Mathieu-de-Tréviers
et de Villeveyrac).
Cette
accumulation est particulièrement développée sur le rebord du causse du Larzac
ou sur les flancs des gorges de la Vis. Les propriétés de cette roche-mère
favorisent la formation de paysages karstiques caractéristiques : paysages
secs, dépressions de type doline, existence d'avens et de grottes, présence de
la garrigue dans les zones méditerranéennes, ...
D'autres
dépôts se visibles :
- marnes noires du Lias en rebord ouest et sud du causse du
Larzac (accélération de l’érosion) et au sud du Pic Saint-Loup,
- dolomies (cirque de Mourèze, environs du Caylar), roches formées au voisinage
des récifs coralliens (carbonate double de calcium et de magnésium) sous
des conditions spécifiques. Ce contexte explique l'imbrication des roches
calcaires et dolomitiques que l’érosion met aujourd’hui en valeur : les
dolomies se fractionnent en rochers gris, formant des champs chaotiques de
cheminées et de colonnes, un sable (grésou) issu de cette érosion s’accumulant
à leur pied,
- les bauxites, souvent rouges, sont des anciennes latérites issues de dépôts
altérés de sols formés sous climat tropical humide ou chaud et sec, à la fin de
l’ère secondaire.
Le cénozoïque (ou ère tertiaire). Entre - 65 et - 1, 8 Ma, période riche en événements tectoniques, la chaîne
pyrénéo-provençale se forme et provoque la déformation des dépôts calcaires,
comme la surrection du Pic Saint-Loup, dont on peut observer le redressement à
la verticale. Elles se retrouvent également sur les causses de Viols-le-Fort et
d’Aumelas, même si l’érosion les a fortement rabotés ultérieurement. A l'ouest,
le chaînon de Saint-Chinian et la montagne de la Gardiole apparaissent. Vers -
30 Ma, la Méditerranée commence à se former. Cet effondrement provoque une
érosion intense de la chaîne pyrénéo-provençale, jusqu'à sa disparition. La mer
envahit au Miocène la plaine littorale jusqu’aux
premiers contreforts des garrigues, avec accumulation de calcaires coquilliers.
Vers - 5,3 Ma, la mer se retirera du fait de la fermeture du détroit de
Gibraltar. Au Pliocène, une réouverture partielle explique
la présence de sables dans les environs.
Le quaternaire. Depuis - 1,8 Ma, les
alternances froid / chaud provoquent l’érosion par le gel et la variation du
niveau marin : creusement des vallées, déblaiement des cailloutis de
gélifraction, mise en place de dépôts sableux et caillouteux.
Des
basaltes noirs issus d'un volcanisme quaternaire éteint depuis 700 000 ans
sont visibles autour d’une faille nord-sud passant au centre du département,
coiffant les calcaires au nord du département (crêtes étroites de
l’Escandorgue).
.
La région du Salagou.
Le
lac du Salagou se situe dans le bassin d'effondrement permien de Lodève, au sud
du Massif Central. A la fin de l'ère primaire (Permien entre - 300 et - 250
Ma), la mer se retire de ce bassin, remplacée par une chaîne de montagne de type
hercynien. Sous un climat chaud et très oxydants (expliquant la
coloration rougeâtre des sédiments), il se produit une forte érosion qui vient
combler - par des grès et des argiles d'origine continentale - les parties les
plus basses. Cette sédimentation a évolué au cours du Permien, d'abord
grossière avec des galets et des graviers, puis plus fine avec des sables et
des boues argileuses. Les dernières roches formées sont des argiles rouges
connues sous le nom de "ruffes". Postérieurement, un volcanisme
quaternaire avec des éruptions de type strombolien s'est développé entre
- 1,9 et - 1,4 Ma, alternant émissions de laves basaltiques très fluides et
périodes explosives. La plus grande partie des basaltes en résultant a été
érodé, quelques rares effleurements subsistant en sommet de plateau ou au
niveau d'anciennes cheminées volcaniques appelées neck, comme à la Roque. Les
derniers volcans du Salagou se sont éteints vers - 650 000 ans.
On
le remarque clairement sur la carte ci-dessus, le lac du Salagou est à la
croisée de trois types de dépôts : en bleu les basaltes issus du volcanisme
quaternaire, en gris les grès ferrugineux oxydés des ruffes datés du Permien
et en rose/orange les dolomies du cirque de Mourèze.
Quelques images.
Les ruffes (argilite), et
lits de grès marneux gris-vert
.
Les dolomies du cirque de Mourèze
.
Orgues basaltiques quaternaires
.
Quelques vues du lac et de ses environs
.
Le village abandonné (englouti) de Celles
.
Le château de Malavieille
.
.
.
Bruno
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire