14 juillet 2018

Fet'Nat' chez les Gunthard

On a connu, du temps des grandes heures, l'épisode maintenant fameux de la SORTIE 32 dont une adaptation cinématographique est prévue dès cet automne. Et voici qu'à peine remis, Oliv nous gratifie d'un bonus avec LE SYNDROME DES QUAIS BOUCHES (sans contre-pétrie SVP).
C'est donc avec plus d'une heure de retard que nous l'accueillons le palais complètement desséché, les yeux hagards et la bouche pâteuse, particulièrement pour le Président Galinsky. Comme je ne suis pas rancunier, nous l'avions attendu pour débuter les hostilités.

Sans prise de notes, je me risque à quelques commentaires.

En apéritif
Champagne Philipponnat, Clos des Goisses, 2000 : robe dorée, assez évoluée. Nez vineux déjà, notes briochées fines et impression de plénitude. Bouche très puissante, d'une grande vinosité, bien équilibrée par l'acidité. Densité en bouche mais vivacité. Pointe d'amers nobles qui me plaisent beaucoup. Excellent

Foie gras, magret fûmé, betterave confite au cassis
Avec un Pouilly Fuissé, les Perrières 2010, Domaine Daniel Pollier : Robe assez évoluée ... Nez plutôt mutique, pas très caractéristique. A l'aération, notes de pneumatiques chaud et d'amers peu agréables. Bouche linéaire mais sans éclat, longiligne. Manque évident d'aromatique. Moyen

Carré d'agneau, flan de courgettes
Chinon, les Boulais 2009, Domaine Pierre Sourdais : Robe dense et très soutenue, presque noire. Quand la température a été stabilisé (pas facile avec la canicule), le nez dégage un fruité plutôt intense, puissant, sur les fruits noirs, une touche d'épices presque typée Syrah. Belle bouche structurée, avec un équilibre entre tannins abondants mais élégants, structure acide et charge alcoolique. C'est rond mais sans molesse. Finale sans doute (je confirme les dires d'Oliv) manquant d'une pointe de peps, sous la forme d'une aromatique plus engageante. Très Bien +
Volnay, premier cru Clos des Ducs 2006, Domaine du Marquis d’Angerville : robe assez pâle sur un rubis / vermillon clair et déjà évolué. Au premier nez, ça pinote clairement, une véritable explosion de fruits rouges, une fine acidité apportant déjà un grain, une touche d'herbes sèches. Belle bouche avec un toucher velouté, du fruit, une belle acidité et une charge tannique mesurée. Je n'ai pas trouvé la raideur d'Oliv ! Finale à l'avenant, qui dessine un grand Bourgogne. Excellent

Fromages
Chassagne Montrachet, premier cru Clos St jean 2010, Domaine Paul Pillot : robe jaune paille éclatante de jeunesse. Nez clairement beurré, lacté, dégageant des notes vanillées et (trop) prégnantes. Bouche à l'identique, fatigante et sans charme. J'ai peur que le fruit disparaisse avant que l'élevage ne s'intègre. Bof

Soupe de pêches
Kaseler Nies'chen, Riesling Auslese, Alte Reben 2005, Erben von Beulwitz : Belle robe dorée légèrement, quelques reflets verdâtres encore présent. Un grand auslese au nez, sur les composés aromatiques et terpéniques, mais avec un supplément de fraîcheur type menthol, une touche poivrée et quelques retours aromatiques sur l'exotique. Bouche sphérique construite sur un équilibre parfait. Coefficient de torchabilité proche de 100 %. Point d'équilibre entre l'acidité, la sucrosité ressentie assez légère, la charge alcoolique très mesurée (8°) et la tendresse. Une valeur sûre. Excellent +

Merci à nos congénères d'un soir pour cette soirée de partage et de rires.
J'allais oublier quelques lampées de Marc du Clos de Tart, dont le succès n'est jamais démenti. En complément, un très beau Bas-Armagnac, Folle Blanche 1986, domaine Boingnères (ERAL Lafitte) issu d’une distillation de vins de cépages nobles, mise en bouteille en septembre 2016 : puissance, élégance, aromatique sur un boisé totalement intégré, notes de tabac blond. Excellent


Bruno

8 juillet 2018

Anniversaire à l'auberge de la Pomme aux Damps (27)


Retour à « L'auberge de la Pomme » en ce dimanche midi très ensoleillé (et chaud). Pour l’occasion, nous avons pu, grâce à Monsieur et Madame Boquelet, privatiser le restaurant pour un événement particulier, les 80 ans de ma maman.
Organisation impeccable depuis le timing jusqu’à l’assiette, en passant par le service des mets et des vins et la possibilité de se sentir « à la maison ».

Menu négocié sur la base de 3 plats, un plateau de fromages et un dessert, comme suit.

Tomate … tomate et sorbet tomate / ratatouille

Cabillaud de ligne au beurre blanc, jeunes poireaux étuvés sur un zeste de citron vert

Volaille fermière en deux cuissons, farcie au foie gras et légumes du moment, jus réduit

Plateau de fromages affinés par Madame Quatrehomme (MOF 2000)

Millefeuille croustillants aux fruits rouges, crème légère à la vanille, coulis de cassis

Apéritif en extérieur, en terrasse et à l’abri du soleil pour bien démarrer la journée. Amuse-bouches légers pour accompagner avantageusement un Champagne très original mais excellent. Tout au long du repas, service décontracté mais présent et précis, à l’écoute de nos desideratas. Tout était réuni pour que la fête soit belle, et elle le fût !
En route maintenant pour un mini tour de France des vins.

En apéritif, un Champagne Grande réserve brut, maison Dehours et fils : très joli champagne sur une base de Pinot Meunier, dont un tiers de vin de réserve élevé en solera. Cela donne un vin au nez tonique (agrumes et citron), gourmand, avec des notes minérales fines complétées par une touche fruitée (poire blanche). En bouche, l’équilibre est similaire, avec en complément une impression de rondeur très avenante et salivante. Pointe d’épices douces et de notes aromatiques élégantes. Fraîcheur sur une finale de belle longueur. Superbe entrée en matière. Très Bien ++

Ensuite, un Pouilly-Vinzelles 2015, domaine de la Soufrandière, (Bret Brothers) : chardonnay très floral et minéral au nez, avec un coté sudiste bien développé (notes de pierres chaudes). Bouche sur une grande maturité, avec toutefois une tension et une amertume permettant d’équilibrer l’extrait sec. Il y a de la matière et de la corpulence dans ce vin, qui sait rester tout au long de la dégustation droit et fringant. Très Bien +

Enfin (presque), un Terrasses du Larzac, Autour de Jonquières 2013, Mas Jullien : très grande révélation avec ce vin certes sudiste mais d’une construction sur l’élégance. Premier nez sur un fruité intense et profond, fruits noirs soyeux (cassis / mûre) essentiellement. A l’aération, notes épicées fines et salivantes, touches réglissées et de garrigue aromatique. Bouche corpulente, tannique, sphérique, mais pourtant jamais lourde ni alcooleuse. Elevage sur un boisé élégant, qui viennent ajuster le grain tannique en bouche. Une acidité ciselée vient (é)tirer le vin et décupler les signaux de fraîcheur. Charge tannique déjà assagie, fond cacaoté. Superbe persistance en finale, toujours sur un registre frais. Grande découverte pour moi. Excellent +

Pour finir, un Maury, « 20 ans en l’an 2000 » (millésime 1980), domaine du Mas Amiel : un OVNI offert par une amie bourguignonne, rencontrée il y a déjà quelques années dans les vignes du côté de Volnay. Un énorme cadeau (merci Karen) pour ce vin de type solera, sur une base grenache noir. Un véritable tawny avec une oxydation ménagée (et maîtrisée), une aromatique sur la figue et la prune, des notes confites / compotées, agrémentée de touches de cacao, de bois précieux, de tabac blond et une sensation de douceur et de rondeur fraîches. Un sucre maîtrisé, presque sur les zestes d’agrumes confits. Bouche extrêmement complexe, tannins d’un soyeux superlatif. Finale interminable, avec des arômes de noix, de caramel et d’épices. Panthéonique-2018

Tous mes remerciements vont à Monsieur et Madame Boquelet, tant pour leur disponibilité avant le repas (quelques séances de préparation des menus et de choix des vins) et pendant toute cette journée bercée par le soleil et la chaleur.
Confirmation de la grande qualité de l’assiette, qui vaux largement le détour (mention pour les tomates, le cabillaud, la volaille et les fromages - je ne suis pas un bec sucré). Nous y reviendrons sans hésitation.

Bruno