Reprise timide des activités pour un repas
pascal amical, en tout petit comité.
Au menu :
Amuse-bouche divers : saumon
gravlax et caviar (une association qui tue), burrata et caviar (un terre-mer
finement iodé et salé), une tapenade « olives et figues » (belle
puissance sur l’amertume)
Noix de Saint Jacques snackées,
corail et huile de truffe
Gigot de chevreau, frites de
patates douces et de pommes de terre
Fromages divers
Eclairs et chocolats MOF
Pour accompagner ce repas :
Champagne, Grand Cru blanc de blanc,
Expérience 2009, André Jacquart :
Pour lui-même, seul, une bulle construite sur la minéralité et une belle
amertume, avec des accents presque jurassiens. En accompagnement des
amuse-bouche, le vin prend un côté « S de Salon », sec, tendu,
minéral, sur la poudre de craie. Léger enrobé gras. Belle persistance qui
claque en finale. Très Bien +
Savennières-Roche-au-Moine, cuvée les
Moines 2011, domaine Tessa Laroche :
une robe jaune clair … qui prend trèèèèès rapidement une profondeur orangée et
presque marron … Au nez, c’est clairement un chenin de schiste, très puissant,
profond et minéral, avec une sensation granuleuse bien présente. Bouche un peu
mitigée, laissant entrevoir un stade évolué un peu (trop) prononcé. Dommage car
le potentiel est bien là. Puissance, corpulence et masculinité dans un écrin
élégant, que le côté « oxydé » gâche un peu. Je crains qu’il ne
puisse pas vieillir beaucoup plus. Bien
++
Saumur-Champigny, Montée des Roches 2014, domaine de Saint Just :
un cabernet franc d’une folle jeunesse. Robe sombre et profonde. Nez sur les
fruits noirs, très intense. Bouche marquée par une acidité pas encore
totalement intégrée. Mon condisciple du jour me souffle « poivron
noir ». C’est droit effectivement, c’est intense … mais le vocable de
poivron me dérange toujours avec le CF. Variétal me sied mieux. Finale
finalement enjôleuse, sur un fruité bien mûr, un bouquet poivré salivant. Très
jeune mais très prometteur. Très Bien +
Gevrey-Chambertin, premier cru Petite Chapelle, 2002, domaine
Rossignol-Trapet : y’a pas à dire, le
pinot noir est un cépage magique ! Robe légère, diaphane, sur des teintes
tirant vers le rouge clair. Un nez de pinot fin évolué, sur la cerise noire,
des notes de sous-bois légères, de feuilles mortes. Bouche sur une belle
corpulence côtedorienne, très cistercienne, sans esbroufe mais d’une efficacité
redoutable. La tension acide est encore bien présente, et nous laisse espérer
un vieillissement encore long et harmonieux. Le grand écart avec le vin
précédent mais, finalement, ce contre-point est très salvateur, et magnifie les
deux bouteilles. Finesse et allonge sur une finale toute en douceur. Excellent (+)
Mittle Rhein, VDP Grosse Lage, Riesling
trocken, Im Hahn Nacharach 2017, Toni Jost :
un reisling allemand, un trocken léger, aérien, floral et fruité. Grande
acidité noble, habillée par une aromaticité très citronnée. Léger perlant qui
vient apporter un supplément de peps. Simple sans doute, sans la profondeur et
l’empreinte des Auslese mosellans, mais un très beau vin, frais, buvable et
digeste. Très agréable façon de terminer un repas sur une note légère. Très Bien +
Le lendemain, sur le reste des bouteilles, changement de registre avec un Samur Champigny assagi, qui a pris du gras et du volume ... alors que le Gevrey s'est un peu étiolé.
De belles retrouvailles en attendant un
prochain week-end en terres icaunaises !
Bruno