Voilà, le week-end tire à sa fin … mais il ne faut pas
partir le ventre vide. Comme une sorte de pèlerinage annuel obligatoire, nous
avons réservé une table pour 6 personnes au restaurant gastronomique de l’hostellerie
de Levernois.
Saluons une nouvelle fois l’accueil, l’écoute et le
service de l’ensemble de l’équipe de salle. Remercions tout particulièrement Mr
Bernard Bruyer pour les adaptations qu’il nous a consenties, tant pour l’allergique
que je suis que pour un « sur-mesure » lié à des contraintes
médicales, toujours avec précision, justesse et classe.
Remercions également Philippe qui, à son habitude, a utilisé
avec malice la carte blanche qu’on lui avait donné pour les vins. Ce fût encore
un grand moment.
Amuse-bouche
Menu Dégustation :
Aumônière de jaune d’œuf bio parfait, caviar
d’Aquitaine et condiments, velouté fumé
Ormeaux de la ferme Haliotis au jus de
jambon, boutons de pleurote, raisins de mer, sauce aux algues
Bar de Ligne, petits pois, sucrines au lard
paysan, sauce au Vin Jaune
Homard bleu, chou kale, artichauts poivrade, tortellini
et shiitaké, jus de carapace
Foie Gras poêlé, sauce aigre-douce
Agneau de chez Michel Lemoine façon tajine,
légumes primeurs, semoule aux baies de goji
Pomme de Ris de veau et ses garnitures
Plateau de fromages
En attendant le dessert
Tartelette aux fraises Garriguette, sorbet bergamote,
jus au poivre de Sandro du jardin
Tous les vins ont été dégustés à l’aveugle, et bien
entendu, pas reconnus !
A l’apéritif, nous avons commencé par un Champagne
BSA Delamotte : au nez, il
s’agit d’une bulle assez vive, enrobée par un fin gras et une pointe briochée.
Bouche énergique, tendu, sur une minéralité crayeuse veloutée, dessinant un
grain salivant. Finale élégante et complexe, à la fois sur une acidité liée au
cépage (Chardonnay), que sur des amers nobles complétés par une jolie rondeur
élégante. Très Bien +
Vin n°1 : un
nez très frais, élégant, élancé, presque ligérien. Bouche plus structurée,
assez ronde, de belles notes grillées / fumées. Un petit grain presque tannique
apparaît. Finale sur une grande allonge, elle aussi un peu ligérienne. Très
Bien
Je reste toutefois sur un Chardonnay de Bourgogne, sans
plus de précision. Il s’agit d’un Petit Chablis 2015, Vincent
Dauvissat
Vin n°2 : un
nez d’abord très opulent, puis finement grillé, évoquant les bourgognes nobles.
C’est élégant et presque floral. Bouche énergique, grillée et presque tannique.
Fins amers sur le zan, d’une empreinte superlative. Granulosité salivante en
bouche, avec du gras. Finale claquante qui dégage une fraîcheur sur la
rétro-olfaction. Extrêmement élégant et structuré. Excellent +
Je pars sur un Chassagne Montrachet un peu élevé. Il s’agit
d’un Saint
Aubin, premier cru en Remilly 2018, Bernard Moreau.
Vin n°3 : un
choc au nez avec ces fragrances fines, aromatiques et aériennes. La bouche est
par contre très puissante, terrienne, avec une granulosité saline, le tout sur
un registre toujours bourguignon « classique ». En bouche, on
retrouve cette structure, avec un grain salin, une fine sucrosité salivante et une
longue empreinte. Finale magnifique, grillée, fumée, sur le zan, une pointe d’amers
nobles. Un grand vin. Excellent ++
Dans le doute, je pars sur un Grand cru ( ?), plutôt
Charlemagne compte-tenu de notre budget. Il s’agit d’un Nuits
Saint Georges, premier cru Clos de la Maréchale 2020, J.F. Mugnier.
Vin n°4 : une robe rouge rubis éclatante, peu dense, sans
être diaphane. Nez qui pinote clairement, sur un registre de granulosité
tonique. Bouche avec une impression à la fois jeune et à la fois fondue !
C’est « doux », velouté, infusé. Finale suave, superbe, avec une
vivacité relevée par des notes d’alcool juste dosées. Belle allonge sur la
finesse. Excellent +(+)
C’est simple, je ne vois pas. Cela m’évoque un Nuits côté
Vosne bu précédemment mais sans garantie. Il s’agit d’un Volnay,
premier cru les Santenots du Milieu 2017, domaine des Comtes Lafon.
Vin n°5 : avec
le fromage, ce blanc se caractérise par une vivacité enjouée (je pense à Mr
Kite des Beatles). C’est frais, faussement léger car bien construit. La bouche
est ronde, élégante et vive. Mariage réussi avec les fromages, pour un – me semble-t-il
– village tout à fait à sa place. Très Bien +
Il s’agit d’un Hautes-Côtes de Nuits, Clos
Philibert Monopole 2018, domaine Méo-Camuset.
Vous l’aurez compris, le thème était : les blancs
des grands faiseurs de rouges et les rouges des grands faiseurs de blancs. Nous
sommes bien évidemment tombés dans le panneau et même si notre prestige s’en
trouve écorné, nous avons pris énormément de plaisir à ce jeu.
Au risque de me répéter, cet établissement constitue, pour
moi, l’un des plus beaux complexes de France. Si nous préférons le « petit »
hôtel du Parc pour des raisons financières (autant boire mieux), la table est
digne des plus grandes, avec des assiettes toujours renouvelées, des
associations toujours justes … et une carte des vins qui prend de l’épaisseur
année après année.
Mention spéciale au service millimétré et à l’écoute.
Nous reviendrons avec très grand plaisir.
Bruno