20 janvier 2020

Salon "Papilles et Pupilles" - 16° édition


RDV traditionnel de janvier, la Rencontre autour du vin et des spiritueux d’auteurs organisée par « Papilles et Pupilles » se tenait ce lundi au studio Cyclone rue Vulpian. Cela fait maintenant quelques années que nous participons avec plaisir à ce salon dont l’organisation et la convivialité sont à souligner. Nous tenons une nouvelle fois à remercier très chaleureusement Florence Coiffard et Delphine Laurent de leur invitation.
Très beau salon, organisation parfaite, des locaux spacieux et aérés et verres à dégustation optimisés pour notre plus grand confort.
Notre sélection, courte et toute personnelle d’un plateau resserré, nous a donné entière satisfaction.

Domaine Lucien Crochet
Redécouverte du domaine et de ses vins, avec une qualité de belle facture, tant en blanc sur la floralité qu’en rouge sur des équilibres presque bourguignons.
Sancerre, 2018 : un nez floral, vif et arrondi qui se retrouve sur une bouche assez complexe, qui laisse une impression grasse et très enjoleuse. Un beau vin de soif et de copains. Bien +
Sancerre, Les Calcaires 2017 : une empreinte minérale bien définie, un tendu légèrement granuleux sur la poudre de calcaire, une aromatique sur les agrumes et le citron. Belle énergie dans son ensemble. Très Bien
Sancerre, Le Chêne Marchand 2016 : malgré le nez plutôt fermé, un vin de belle définition, équilibré sur le triplet gras / tension / aromatique. Potentiel certain pour ce vin de garde assez charpenté. Très Bien +
Sancerre, Vendanges du 7 octobre 2015 : un demi-sec construit sur la douceur et l’équilibre. C’est de demi-corps et léger, mais bien équilibré. Grande finale salivante. Bien ++
Sancerre, domaine 2014 : un pinot vif et acidulé, une sorte de faux maigre, des tannins avec une pointe volumique salivante, jusque dans la finale réglissée. Bien +
Sancerre, La Croix du Roy 2015 : le sommet de la gamme pour moi en termes de rapport qualité / prix / plaisir. Fruité sur la maturité et le gras, bouquet de fruits noirs gorgés de soleil, tannins fins et déjà très civilisés, mais avec un volume de caractère. Finesse et pointe végétale jusque dans la finale. Excellent (+)
Sancerre, Prestige 2018 : Pointe végétale noble au nez, vivacité et aromatique pinotière. Bouche construite sur une structure acide de bel effet, conjuguant velours et suavité. Grands amers sur la finale qui laisse une immense empreinte. Digne d’un grand bourgogne. Longue garde obligatoire. Excellent +

Domaine Robert Denogent
Dommage que la dégustation ait été polluée par un braillard de chez Guy Savoy. J’espère que le style dans le restaurant est tout autre … Une gamme un peu hétérogène.
Un Mâcon village, les Sardines 2018 : un vin pris sur cuve sur un équilibre gras et acidulé. Impression semi-perlante de bel effet. Gouleyant. Vin de soif et de copains bien fait. Bien
Un Macon Fuissé, les Tâches 2017 : plus sérieux et plus vineux, tant au nez qu’en bouche. Opulence, fraicheur et empreinte finale de belle facture. Bien +
Un Viré-Cléssé, en Chatelaine 2017 : un vin fermé à triple tour avec un nez sur la pomme L Prémox ou problème de bouteille (notre « ami » sommelier n’a semble-t-il pas détecté le soucis … Le nez sans doute, ou le syndrôme de celui qui ne recrache pas). A revoir
Un St Véran, les Pommards 2017 : beau gras, belle bouche, belle énergie pour ce vin alliant tension, longueur et empreinte volumique. Très Bien +
Un Pouilly-Fuissé, la Croix 2017 : une grande minéralité, du potentiel de garde sur une énergie acide et minérale. Un peu moins mon style que le précédent, mais très bien fait. Très Bien (+)
Un Pouilly-Fuissé, les Reisses 2017 : le même que le précédent, ais avec un supplément de tout, et surtout de potentiel. Pointe d’élevage légèrement perceptible, mais le vin va évoluer magnifiquement. Excellent
Un Pouilly-Fuissé, les Cras 2017 : plus longiligne et avec un élevage à ce stade encore prégnant. A fondre avant de se prononcer. Déjà Très Bien
Un Pouilly-Fuissé, la Croix 2016 : nez aérien sur la réduction. Même constat en bouche, sur un équilibre plutôt acide qui doit évoluer. A revoir

Domaine Jean-Marc Burgaud
Jean-Marc égal à lui-même de gentillesse et de sympathie. Les vins égaux à eux-mêmes, entre velours et typicité qui morgonne. Le cocktail est toujours là, pour notre plus grand plaisir.
Beaujolais-Village blanc 2018 : un chardonnay sur un registre très floral, une belle rondeur en bouche et un grain presque tannique qui réveille les papilles. Bien +
Beaujolais-Village rouge 2018 : quel fruité explosif au nez, quelle douceur gouleyante et quelle mâche. J’ai soif ! Très Bien
Morgon, les Grands Cras 2018 : un vin doucement rocailleux, de petits tannins salivants en finale pour un vin sérieux, vineux et équilibré. Très Bien ++
Morgon, Côte du Py 2018 : de la profondeur et une empreinte superlatives. Bouche apaisée sur un registre de gamay mur, charpenté et élégant. Un summun ! Excellent +
Morgon, Côte du Py Javernières 2017 : l’effet millésime pour ce gamay qui pinote ! Douceur, tendresse et aromatique presque de demi-corps. Tannins élégants. Beau vin qui sera plus rapidement prêt. Excellent
Morgon, Côte du Py James 2017 : l’archétype du grand morgon, tannique, rocailleux mais élégant, qui dégage une impression de profondeur et de charpente, tout en laissant échapper quelques notes fraîches, sur le menthol. RDV dans 10 / 15 ans. Exceptionnel

Voilà, courte mais très intéressante visite. Un salon organisé de mains de maitre(sses) par Florence Coiffard et Delphine Laurent, et toute l’équipe de « Papilles et Pupilles » que nous remercions.

RDV l’année prochaine.

Bruno

16 janvier 2020

Quelques vins de Janvier

Quelques vins de ce début de mois de janvier, histoire de ne pas perdre la main avant les événements qui s’annoncent (Salon Papilles et Pupilles et Week-end des vins de Loire à Husseau et Angers …).

Sans prise de notes, ces quelques commentaires.
Sancerre, la Jouline VV 2010, domaine du Carrou (Dominique Roger) : un nez de sauvignon très floral et élégant, sur une base citronnée salivante. Malheureusement, la bouche apparaît décharnée et déséquilibrée. Forte acidité, amertume prononcée sur des notes peu amènes de caoutchouc brulé, aromatique en retrait. Court et strident sur la finale. Moyen
Chambolle-Musigny, premier cru les Sentiers 2010, Anne et Hervé Sigaut : un nez qui pinote sur un équilibre très profond, fruits noirs, croquant, fumé assez prononcé mais de belle facture et fraîcheur. Bouche typée Chambolle, une acidité charpentée, une fine amertume et des tannins soyeux du plus bel effet. Seul une finale un peu courte (et un léger manque d’empreinte) empêche au vin d’atteindre les sommets. Très Bien +
Saumur, Clos du Tue-Loup 2011, château de Brézé (Arnaud Lambert) : un cabernet franc bien né. Nez droit, franc, fruité (fruits noirs), une pointe acidulée salivante. Belle bouche équilibrée, des tannins élégants et crémeux, un coefficient de torchabilité très élevé. Finale gourmande, qui ne demande qu’à y revenir. Excellent (et à moins de 15 € la bouteille, la vin est trop courte pour ne pas en profiter)
Morgon, Côte du Py 2009, Jean-Marc Burgaud : un gamay rocailleux comme Jean Lassalle, un fruité acidulé en contre-point de la structure tannique déjà bien fondue. Belle épice vive, complexifiée par une pointe minérale saline. L’ensemble dégage une suavité sur l’acidité, le tout avec une charpente sérieuse et juste dosée. Grande finale vibrante. « De la belle ouvrage ». Excellent

Bruno

1 janvier 2020




Un changement d'année en fanfare

Match retour du dernier réveillon (2018) pour le passage à l’année 2020 qui, contrairement à ce qu’on lit ou entend trop fréquemment, ne marque pas la fin d’une décennie. Pour cela, il faudra pour attendre 2021. Nous voilà donc invités pour un repas qui restera dans les annales tant la conjonction des planètes fut au rendez-vous. Un grand merci à nos amis Jean-Paul et Elisabeth pour cette soirée mémorable à tous les points de vue.

Pour commencer, un apéritif « light » avec quelques amuse-bouche de belle facture (brochette tomate-olive noire-jaune d’œuf cuit au congélateur ; toast de foie gras sur pain d’épices, tomates, boudins blancs), accompagnés par un Montlouis, Triple Zéro, domaine de la Taille aux Loups (Jacky Blot) : une fine bulle très fraîche, alliant tension acide du cépage, floralité, minéralité du terroir et un côté brioché toujours très avenant. Vivacité enrobée pour cette très belle entrée en matière. Excellent

Le menu sous forme de devinette, et les vins associés sur le même thème :
 
Quand l’Ecosse se promène dans les Maures
Fils illégitime de 2007

Les belles de Compostelle se parent de perles roses et de parfums acidulés
Le domaine a beaucoup travaillé pour le père Noël afin de recevoir ce premier cru en 2009

« Trump » teinté d’érotisme se drape d’épices et s’encanaille avec un trio coloré
AirBnB perdu sur sa péninsule en 2005

Contrairement à la Galilée, ils ne sont pas réels sur ce plateau
Les crus n’ont pas terni son faste en 2012

L’entremet du jour de l’an
Souteneur jurassien

Après maintes et parfois vaines recherche, voici les vins dégustés et bus :
Batard-Montrachet Grand Cru, 2002, Bouchard Père et fils : un grand chardonnay déjà à point, puissant, une trame terrienne profonde, presque argileuse, une floralité avenante, un grillé / des amers nobles et une vibration du plus bel effet. Excellent +
Chassagne-Montrachet, premier cru les Morgeots, 2009, domaine Ramonet : passer après ce fils illégitime aurait pu paraître difficile, mais rien n’en fût tant ce Chassagne dégagea une impression de force tranquille. Un (très) grand chardonnay riche mais d’une élégance superlative, une minéralité plus florale et plus aérienne, une amertume noble sur la peau de noix et d’amandes, un fin grillé vibrant entrant en résonance avec nos papilles. Superbe et subtile longueur, une pointe réglissée / glycérinée sur la finale. GRAND CHARDONNAY. Exceptionnel
D.O. Bierzo (Castille et Léon, Espagne), Villa de Corullon 2005 : un vin rouge sudiste qui a su garder toute sa fraîcheur et son élégance. Grand nez sur les fruits intenses, une pointe d’amertume assez marquée mais de belle précision. Notes herbacées fines - anisées - qui complexifient l’ensemble. Bouche en plein accord avec le nez. C’est puissant, frais, fruité et élégant. Notes complémentaires, sur le fumé et les épices et des touches d’évolution légère. Encore très jeune. Bel accord avec le canard. Excellent +
Vouvray, Clos de Venise 2012, domaine de la Taille aux Loups (Jacky Blot) : minéralité cristalline au nez, sur des notes florales et une pointe menthol / verveine. Déjà très salivant. Bouche tendue, puissante et très impressionnante. Une aromatique vibratoire, un léger gras qui enrobe et entoure l’acidité du terroir et du cépage, une acidité ciselée, une minéralité en second plan, qui apporte un complément de poudre crayeuse. Finale jouant à la perfection l’exercice du contre-point avec le gras et le lacté des fromages. Un instant magique comme le vin le permet parfois. Exceptionnel
Macvin, domaine de la Pinte : pas de souvenir précis de ce vin plutôt bien fait, sur une douceur mesurée, mais qui m’a un peu déçu, sans doute par manque de référence (n’ayant gouté que le Macvin de chez Macle). La fatigue peut-être.

Un grand merci à nos hôtes d’un soir pour leur accueil, leur générosité et … le couvert et le gîte.

Meilleurs vœux à toutes et à tous : santé, bonheur, prospérité et large soif !

Bruno