29 novembre 2020

Retour (gagnant) aux fondamentaux

Pour accompagner un lapin à la moutarde et sa sauce au vin rouge, j’avais le choix « théorique » entre deux cépages plutôt opposé, d’un côté le Cabernet Franc pour sa structure, sa droiture et son acidité, de l’autre côté le Pinot Noir pour son fruité, son élégance et son charme.


Une descente en cave et me voilà devant un vin qui pourrait bien constituer un bon compromis, compte-tenu de son âge, de sa structure intrinsèque et de son millésime, un Pernand-Vergelesses, premier cru Ile des Vergelesses 2009, domaine Rapet père et fils.

A l’ouverture, le vin arbore une robe plutôt foncée, plus proche des teintes violines que rubis. Sa densité est toutefois assez « légère ».

Au nez, les premiers effluves traduisent parfaitement le terroir dont il est issu, enfin l’image que je m’en fais depuis les quelques 20 ans que je le déguste régulièrement. Premier nez sur un fruit dense, plutôt noir, la cerise plus précisément. Notes typiques fumées et une grande aromatique sur la fraîcheur presque mentholée. Avec l’aération, le fruité « primaire » laisse place à un fond dense, frais, révélant une belle acidité. Aucun signe dévolution à ce stade.

En bouche, l’attaque est construite et corpulente. La structure du vin est tenue par une grande acidité, déjà très avenante. Les fruits sont là, complexifiés par de très rares notes évoluées. Energie, sensualité et notes telluriques se combinent et se dégagent de ce vin jeune, mais déjà terriblement séducteur. Tannins présents mais sans « écarts », une impression veloutée et presque ronde qui équilibre l’acidité. Pointe d’amertume qui apporte un supplément de peps.

Longue finale tellurique et sapide, qui ne fera que s’améliorer et se complexifier avec l’âge. La première bouteille d’une caisse de 6 … qui nous rend confiant en l’avenir. Excellent +


Décidément, ce cru est, à mes yeux, un « petit Grand Cru » tant il est magnifié par le vigneron. Les fondamentaux, y’a que ça de vrai !


Bruno


22 novembre 2020

Exercice de style en Anjou

Hasard complet ce week-end, puisque nous avons eu l’occasion de boire le même vin dans deux millésimes différents. Exercice de style en Anjou.


Pour accompagner d’une part un roti de bœuf et d’autre part un carré de porc, mon choix s’est porté sur un Saumur-Champigny, Montée des Roches du domaine de St Just (Arnaud Lambert).

Les deux vins ont été carafés 3 heures.

Le millésime 2011 se caractérise par une robe rouge rubis très profonde, une impression de velours, un bordeaux intense. Joli nez de Cabernet Franc sur la maturé et la structure. L’aromatique est un peu en réserve. Bouche puissante, portée par une acidité « acidulée ». C’est clairement un vin de grande garde. Notes de fruits rouges, sur une base tannique civilisée. Finale toute en longueur. Très Bien +

Le millésime 2013 montre une robe moins dense, plus violacée et moins profonde. Un très joli nez charmeur à ce stade, une aromatique sur les fruits noirs, une impression de tendresse réglissée. Bouche de corpulence moyenne, avec une acidité, certes présente, mais totalement fondue. Impression sphérique, tannins arrondis. L’ensemble dessine un vin plutôt féminin, charmeur, une sensation arrondie et une douceur réglissée. Longue finale sur l’expression aromatique. A point pour un plaisir maximum. Excellent


Bruno


19 novembre 2020

Vive le Beaujolais ancien !

Comme ça, juste pour le fun, un Fleurie, VV 2010, Michel Chignard : une robe rouge rubis assez profonde, à peine évoluée. Nez assez complexe, sur une base de fruits rouges « acidulés », mais vite complété par des notes de cassis, un soupçon de graphite de bel effet, patiné et légèrement fumé, et une sensation « florale » élégante. Pointe réglissée. Bouche sur une attaque de gamay, vive, fruits acidulés de belle maturité. Tannins à petits grains fins laissant une empreinte salivante. Fruits rouges et noirs. Acidité pour allonger le vin et le rendre énergique. C’est long et profond, bien mur, avec une finale qui présente une granulosité tonique. Belle aromatique générale. Construit et délicat, qui a tendance à presque « pinoter » ! Un gamay à point et pour quelques années encore. Vive le « beaujolais ancien » (et en n’attendant surtout pas le nouveau !). Excellent


Bruno


14 novembre 2020

Apéro quizz via Skype !

Apéro-quizz, c’était le thème proposé par nos amis de Rueil pour un apéritif dématérialisé (c’est beau d’être jeune et au fait de toutes les technologies du « monde d’après » - qui disent !) sur Skipe.

Le jeu, à partir d’une phrase tirée d’une chanson, découvrir la phrase située immédiatement AVANT ! Plus simple qu’il n’en paraît … mais cela nous a permis de rompre un peu virtuellement le confinement …



Comme la nourriture terrestre compte autant (voir plus) que la nourriture spirituelle, ce jeu a été accompagné avec bonheur par un Chitry, Cuvée Olympe 2015, Olivier Morin : une robe jaune pâle sans trop d’évolution, brillante et déjà salivante. Nez d’une grande complexité, sur les classiques du chardonnay icaunais, à savoir des notes légères de noisettes, une pointe iodée et une fraîcheur vive. Rapidement complétée par des touches d’agrumes, une pointe capiteuse sans le côté « lourd » du terme, une floralité grasse et opulente et une assise minérale. Bouche en plein accord, d’une belle énergie élégante. C’est gras et rond, ces deux composantes dessinant une aromatique très aboutie. Longue énergie minérale en soutien, presque tannique, avec des notes sur la cire d’abeille, allongée par une belle acidité. Amers de type zan bien marqués mais parfaitement intégrés. C’est riche jusque dans la finale qui claque sur les papilles. Un compagnon parfait d’un pâté (pas en croute mais très bon J). Le temps (et le vigneron) a bien fait son œuvre. Excellent (+)


Bruno


7 novembre 2020

Quand le CoVid chamboule nos plans

Ce devait être un week-end souriant, ensoleillé, dans les vignes côtedoriennes, et le soir dans une « petite » auberge (ICI) pour reprendre des forces … mais le CoVid (et le confinement subit et subi) en a décidé autrement.

Annulations en tous genres …


Pour se remonter le moral (enfin essayer), trois bouteilles :

Un Chiroubles, la Secrète 2014, Emile Cheysson : c’est très rond, presque « flou », sans caractère (ce fameux grain beaujolaisien). Moyen !

Un Chambolle-Musigny, premier cru Chatelots 2013, Anne et Hervé Sigaut : deuxième set. Si le nez laisse entrevoir de beaux fruits noirs et une belle maturité, quelques notes d’amers pointent … Bouche totalement dissociée entre acidité, amertume et tannins. Moyen !

Deux rouges, une même conclusion de médiocrité. On va donc terminer le week-end sur un blanc.

St Romain 2015, domaine Alain Gras :  nez de beau chardonnay légèrement réduit, une pointe grillée sur un substrat floral. Notes de noisettes et une pointe végétale de bel effet en complément. Bouche assez grasse en attaque, rapidement étirée par l’acidité du vin. Amertume très sapide. Impression de fraîcheur. C’est à la fois riche et élégant. Belle finale presque aérienne. Très Bien +

L’honneur est sauf.


Bruno