Sous le prétexte fallacieux de venir récupérer quelques bouteilles allemandes achetées lors de notre périple d'avril, nous voilà donc en plein Paris en ce vendredi soir. Une thématique bien théorique : soirée italienne !
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Place au menu par l'image (pour éviter toute raillerie, je n'indiquerai que très sommairement les intitulés des plats ...).
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charcuterie italienne ...
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et ses légumes
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quelques fromages (le plat ayant été zappé)
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un superbe dessert ...
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Et pour accompagner ce repas :
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Riesling Auslese, Wehlener Sonnenuhr 2006, Dr. F. Weins-Prüm : un vin réservé aux allergiques aux bulles. J'y ai malgré tout très rapidement trempé les lèvres. Très belle corbeille de fruits, aromatique, fraîche, corpulente et tendue. Très bien
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Champagne, Brut millésimé 2000, Louis Roederer : un champagne sur un registre tendu, sans doute un peu trop tendu, à la limite de l'astringence mécanique. L'ensemble manque clairement d'aromatique, de vinosité et de complexité. Bien
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Condrieu, les chaillées de l'enfer 2006, domaine Georges Vernay : changement complet de registre avec ce magnifique vin. Un nez complètement atypique, presque typée "chenin" à l'ouverture. C'est déjà très frais et élégant. Avec l'aération, complexification et développement d'une belle rondeur et d'un gras élégant sur des notes évoquant les blancs du Rhône (marsanne / roussanne : encore perdu dans la dégustation à l'aveugle), mais avec plus de vivacité (acidité). Fond de nez sur les abricots confits. La bouche renforce cette impression. C'est vraiment sur un équilibre de maestro, entre corpulence grasse, floralité intense et tension linéaire, le tout enveloppé dans une aromatique fringante. Magnifique finale sur des amers nobles salivants. Dire qu'il s'agit là d'une entrée de gamme ! Magnifique (et avec un potentiel de vieillissement encore important).
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Rioja Alta Gran Reserva 904, Cosecha 1997 : un nez d'abord sur la réduction, évoquant les feuilles mortes et les fruits murs. Un peu de mal personnellement à me défaire de cette première impression, et cela a certainement un peu gâché ma perception. En bouche, c'est charpenté, sur une belle acidité, un joli fruité et une longueur presque douce avec l'aération. Je pense que le vin aurait sans doute gagné à un carafage léger. Le fond de bouteille confirme cette impression, le vin s'est développé et compléxifié, avec un nez résiné et cédrat (presque d'équilibre bordelais), les tannins sont devenus plus doux et soyeux, le fruité s'est intensifié et approfondi, sur une trame d'acidité ménagée. Très Bien
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Riesling Auslese***, Kaseler Nies'chen 1999, von Beulwitz : Très grande présence au nez, mêlant liqueur, rôti et amertume noble, un degré de profondeur et de complexité en plus du même millésime dégusté ICI. En bouche, complexe et élégant, mariant avec bonheur les sucres, l'acidité et la corpulence. Très bel accord avec le plateau de fromages. Excellent
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Coteaux du Layon Chaume, Clos Pourceau 1997, domaine Banchereau : une claque que ce vin. Après une robe dorée intense, assez évoluée, un nez vraiment "chenin" (si si !!!), dégageant des fragrances de botrytis très intenses. Fruits blancs et jaunes, fleurs blanches, abricots secs. La bouche est sphériquement étirée sur une sensation de profondeur qui m'a fait dire : quel grand terroir. Très riche, plus riche que les SGN de Philippe Delesvaux par exemple. Mais sans sacrifier à la fraîcheur et à la buvabilité. Finale qui laisse ressortir l'acidité de structure, étirant interminablement le vin. Magnifique
PS : il semblerait qu'aujourd'hui, le domaine ait été repris par les frères Socheleau du domaine des deux vallées.
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Pour la route, un Armagnac 1961 dont je n'ai pas noté le nom (vu l'heure !) et qui m'a fait forte impression, entre puissance alcoolique et douce liqueur confite. Excellent
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Aujourd'hui, classement de la cave (avec encore quelques dizaines d'entrées) et repos bien mérité.
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Bruno