12 mars 2023

Week-end de transition

Après une disette très passagère, nous nous sommes rattrapés ce week-end, avec quelques bouteilles, et des fortunes diverses :

Mosel-Saar-Ruwer, Riesling Kabinett, Rotschiefer 2012, van Volxem : un superbe nez sur la poire williams, avec une pointe saline légèrement perlante, fraîche, énergique et qui apporte du peps. Fine sensation « douce », veloutée. A l’aération, des notes pétrolées apparaissent, complétées par des composantes plus capiteuses. Attaque en bouche vive, douce et saline, sur une grande complexité et un équilibre magistral. Un joli gras fruité se mêle avec des notes florales plus consistantes. L’ensemble est tenu par une grosse acidité intégrée. De l’énergie qui vient tapisser les papilles. Finale à l’avenant, sur des touches salines, des amers fins et une impression de mâche. Sensuel et charmeur sur un registre frais. Excellent ++

Saumur, Chenin du Puy 2015, domaine Frédéric Mabileau : on retrouve la construction classique de ce cru, avec un nez minéral fin, tendu, ciselé et allongé. Des notes florales fines et douces apparaissent, complétées par une sensation grasse très légère. Bouche équilibrée, sur une structure acide et une assise très chenin, avec une fine salinité, un soupçon fumé et des notes grasses qui apportent une corpulence supplémentaire. Sans doute un peu fermé en l’état toutefois. Finale fumée fraîche, avec un joli potentiel de vieillissement.

Le soir, après une aération, on retrouve cet équilibre général, en plus épanoui et plus exacerbé. Ouverture du vin, gras et rondeur, sans conséquence sur l’aspect traçant et frais. Aromatique nettement développée. Finale avec plus de caractère, sur des amers bien présents, de bel effet, et qui claquent. Excellent

IGP Collines Rhodaniennes, Syrah de Seyssuel, L’Ame Sœur 2013, domaine Stéphane Ogier : un vin acheté après un salon « pro » au cours duquel on nous fait gouter le millésime 2014 et on vous livre un 2013 en vous expliquant que c’est pareil (ce n’est pas un coup d’essai puisque les Côte du Py de Jean-Marc Burgaud avaient subi le même sort, mais j’étais resté ferme sur le millésime) … Marketing commercial parisien par des commerçantes, à l’attention … certainement pas des vrais amateurs ! Bref, un joli nez profond, sur la violette, les fruits noirs et dégageant une impression de maturité. En bouche, c’est bien construit, avec des tannins de caractère, un fruité assez profond (fruits noirs), mais avec un manque évident de complexité. Rien à voir avec le 2014 dégusté (de mémoire). Bref, une expérience à vite oublier (de toute façon, elles se sont ré-orientées vers des salons avec « plus d’espaces et plus d’intimité « dans lesquels seuls les vrais professionnels sont désormais invités. Bien +

 

Bruno

 

26 février 2023

Un dimanche amical

 

Un dimanche entre amis, c’est toujours l’occasion de sortir quelques bouteilles. Au programme cette fois-ci :

DOCG Moscato d’Asti 2021, Azienda Agricola Vitivinicola Pelissero : une friandise gourmande, sur les fruits exotiques et gorgés de soleil. Une sucrosité douce, légère, une pointe acide fine et une charge alcoolique de 8°. Vin de soif par excellence et toujours aussi agréable. Très Bien +

Auxey-Duresses, les Crais 2015, domaine Alain Gras : un chardonnay bien élevé. Réduction grillée fine, pointe fumée, amers fins. Une corpulence grasse liée au millésime chaud, mais parfaitement équilibré. Belle bouche structurée et allongée. Du potentiel de vieillissement encore. Excellent

Pernand-Vergelesses, premier cru les Vergelesses 2016, domaine Rapet père et fils : un pinot noir de noble origine. Fruité sur la cerise noire, profond et racé. Bouche avec du volume, un caractère salin, des tannins rustiques comme il faut. Millésime puissant (même si trop rare), sur les classiques du Pernand (cerise, fumé, amertume légère). Excellent +

(demi-bouteille) Porto, LBV 2008, Graham’s : un « petit » vintage de noble constitution. Puissant, corpulent. Tannins salins, fruité intense et douceur veloutée enveloppante. Une très belle association avec une mousse au chocolat maison. Excellent


Bruno


19 février 2023

Anniversaire

Un anniversaire, alibi largement éculé pour sortir quelques bouteilles. Au menu :

Champagne Grand Cru, Georges Vesselle : un champagne très vineux, sur une belle évolution sur la rondeur, sans oxydation (il s’agit de la dernière bouteille d’un carton acheté en 2010). Equilibrée en bouche, une bulle encore bien vive et présente, un fruit charmeur. Très Bien +

Saumur, Clos de la Rue 2012, château de Brézé : un grand chenin qui fût le parfait compagnon de noix de St Jacques snackées. Nez sur la minéralité profonde, très marquante, cristalline, ciselée. Notes aromatiques sur le mentholé, avec une pointe d’amers presque glycérinés. Bouche puissante et serrée, avec du charme. Vibration salivaire fraîche. Une sensation presque tannique, un grain sur les amers nobles. De la soie en finale, sur une allonge finement saline. Excellent ++

(Magnum) Nuits Saint Georges, premier cru les Rues de Chaux 2009, domaine Georges Chicocot : un vin dans la force de l’âge. Nez discret sur les fruits noirs, légèrement confits, des notes de moka et une impression fumée fine et fraîche. Pointe graphitée / terrienne du plus bel effet. Bouche caractérisée par une épice douce, veloutée et élégante. Tannins veloutés, acidité encore bien présente. Un fruité nuiton avec un relief et de l’allonge. Un « faux modeste », certes moins corpulent que ses grands frères St Georges et Vaucrains, mais avec une empreinte et une impression majeure. Excellent +

Tokaji Édes Szamorodni « 1413 » 2016, domaine de Disznókő : ce confesse une sorte d’inculture sur ces vins blancs botrytisés hongrois, de cépage Furmint parfois complété de Hárslevelű (je laisse le soin à Jérome Pérez de nous éduquer un peu plus sur les subtilités de l’appellation). Une robe dorée très brillante. Un nez très aromatique et original, sur le bonbon anglais et l’acétate. Notes florales intenses, grillées et légèrement rôties. Bouche sur un grand et bel équilibre entre puissance, richesse et acidité. Bouche sur la fraîcheur et l’allonge, équilibrant une charge en sucre importante. C’est très beau, sans doute un peu moins abouti, moins complexe et moins corpulent que le Tokaji Aszu 5 Puttonyos du château Desreszla dégusté il y a peu. Excellent


Bruno