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2 décembre 2023

Conseil National du Gunthard Club

Cela faisait un certain temps que nous ne nous étions pas vu, la faute à des confinements à répétition, une fin de carrière un peu bousculée et un déménagement en province.

Cette anomalie ne pouvait pas durer. C’est donc toujours avec le prétexte de partager de belles (parfois moins belles) bouteilles que le Conseil National du Gunthard Club s’est délocalisé en Normandie ce samedi soir.

Comme à l’habitude, nous avons vite repris nos réflexes et la franche gondolade était au rendez-vous, autour de bons petits plats maison et de quelques bouteilles triées sur le volet.

Pour une fois, je vais m’appuyer sur les écrits de l’ami Oliv (n’ayant pas pris de notes) pour donner mes quelques impressions de la soirée. En avant :


Les bouteilles


Foie gras, magret de canard


Champagne Inflorescence, Brut, Blanc de Noirs, La Parcelle (Base 2004, dégorgement avril 2011) : Robe jaune paille. Nez très précis qui s'ouvre sur de fines notes fumées et de pain grillé. L’aération ramène de superbes senteurs de fleurs blanches, sur l'aubépine, le jasmin. Bouche structurée, vineuse et pourtant élégante et déliée, sur un équilibre remarquable à la densité portée par une acidité parfaitement mûre. Ajoutez une bulle fine de toute grande classe et vous obtenez un vin délicieux, à la fois plein et fin. Finale longue et d'une grande évidence. Très beau vin.

Pour moi, le Champagne Inflorescence brut, Blanc de Noirs, la Parcelle 2004 (dégorgé en 2011) est très vineux, assez ample mais floral et présentant une vivacité classieuse. Très fine bulle avec une pointe d'évolution salivante. Excellent


Saint Jacques, saumon gravlax, tsatsiki


Domaine Paul Pillot, Chassagne-Montrachet 1er cru Les Caillerets, 2010 : Robe jaune paille. Nez monolithique, sur le beurré, le beurré et rien d'autre que le beurré. Bouche linéaire, sur un marquage de bois lactique pénible car sans aucune autre expression aromatique. L'acidité est agréable, pointue mais l'équilibre du vin est marqué par des amers de bois peu nobles totalement dissociés. Finale serrée et amère, encore et toujours sur ces goûts beurrés écœurants. Un vin... chiant !

Pour moi, le Chassagne-Montrachet, premier cru les Caillerets 2010, Paul Pillot est caricatural : du beurre, du beurre et du beurre. Pointe vanillée légère. En bouche, électro-encéphalogramme plat. Aucun intérêt


Domaine de la Taille aux Loups, Vouvray, Clos de la Bretonnière, 2012 : Robe jaune paille. Nez étonnant, sur une expression minérale, un léger caoutchouteux grillé. Puis vient la pomme reinette, un floral verveine jasmin très agréable. L'ensemble a sûrement dû paraître assez boisé en jeunesse mais à 10 ans d'âge et après la motte liquide du Chassagne, force est de constater que l'évolution est très réussie. Confirmation en bouche avec une belle structure dense, ample et tendue à la fois pour un vin plein de fond mais aussi de rythme. Belle finale avec de l'allonge et une concentration certaine qui doit pouvoir encore gagner en harmonie et en fondu. Très bien.

Pour moi, le Vouvray, Clos de la Bretonniere 2012, domaine de la Taille aux Loups est ultra-élégant, complexe, minéralité salivante. C'est dense en bouche, aromatique, complexe avec une structure habillée par un joli gras. Superbe avec les St Jacques.


Filet mignon en croûte, gratin dauphinois aux cèpes


Domaine Michel Lafarge, Volnay 1er cru Clos des Chênes, 2002 : Bouchon parfait. Robe tuilée claire. Nez affreux, sur la croûte de reblochon fermier, le vieux cuir humide, des notes de colle scotch. Bouche raide et un peu décharnée, aux tanins secs et à l'acidité vive mais surtout à l'aromatique d'étable impossible à dépasser. Finale stridente et grimaçante. ED

Pour moi, le Volnay, premier cru Clos des Chênes 2002, domaine Michel Lafarge est complètement passé, entre vieux fromage, champignon pourri et colle UHU. Rien en bouche, si ce n'est une raideur, une impression décharnée et des tannins secs. Sans intérêt


Domaine Robert Arnoux, Echezeaux, 2006 : Robe soutenue, sur un grenat violacé avec très peu d’évolution. Nez complexe au bouquet épicé, d'une puissance et expression encore jeune, sur un boisé assez marqué, compromis de fruits noirs, de poivre gris et de léger goudron. Bouche à l’avenant, sur un boisé marqué mais d'une belle concentration et impact, à l'aromatique très épicée et au volume plein de fond. L'ensemble est riche mais très agréable par sa densité et sa présence sur le palais. Finale sur de beaux tannins gras et une forme de vinosité encore toute jeune. Un style un peu musclé peut-être mais qui m'a encore semblé doté d'un potentiel certain. Très bien.

Pour moi, l’Echezeaux, Grand Cru 2006, domaine Robert Arnoux est construit sur la puissance et la corpulence, avec une belle corbeille de fruits, un réglissé / glycériné qui demande encore de la garde et une vinosité à domestiquer. Très beau vin avec un potentiel de garde certain*. Très Bien + pour un vin qui n'est pas forcément mon classique en Pinot Noir.


Pâtes pressées et persillées


Château Lafaurie-Peyragey, Sauternes, 2009 : Robe scintillante, bouton d’or. Nez sur l'ananas rôti, les fruits jaunes, avec une petite pointe « vernis ». Bouche agréable, sur le miel, toujours l'ananas, avec une sucrosité assez présente mais pas collante. Finale un peu jeune et brute, assez rapidement saturante quand même. A attendre.

Pour moi, le Sauternes, premier Grand Cru Classé, château Lafaurie-Peyraguey 2009 se présente sur un équilibre fin, joli rôti fumé, pointe aromatique sur le miel et les fruits cuits. Belle sucrosité. Très Bien ++


Poire au sirop de cassis


Taylor's, Porto Vintage, 2007 : Robe profonde sans noirceur, sur un grenat pourpre chatoyant. Nez élégant, gourmand, très précis, sur les fruits noirs épicés et sans perception chaleureuse. Bouche puissante encore, sur une très belle structure à la sucrosité souple et agréable, sur des sensations corsées et un volume accéléré par des tanins énergiques encore. Finale classieuse et d'une grande tenue, avec un chouette goût de reviens-y. Très bien+ et superbe potentiel.

Pour moi, le Porto, Vintage 2007, Taylor's est grandissime et m'a réconcilié avec les vintages. Il a su concilier la puissance et la virilité avec une sorte d'élégance, de fraîcheur et de fruité dense, profond et intense. Fine sucrosité élégante. Belle tanicité. Excellent +


La veille, en guise d’échauffement, un Ladoix 2021, domaine Georges Chicotot : un nez croquant, fruité, avec une belle impression de structure. Bouche immédiate, vineuse, classique avec de fins tannins arrondis. Un vin de copains sur un registre sérieux. Excellent


Le lendemain midi, pour les « non déserteurs », nous avons bu :

Un Chassagne-Montrachet, premier cru les Caillerets 2013, domaine Marc Colin : structure, puissance, élégance, salinité et notes fumées / amers nobles pour une belle allonge et une grande finale. Décidemment, Marc Colin fait bon ! Excellent +

Un Chambolle-Musigny, premier cru les Sentiers 2013, domaine Anne et Hervé Sigaut : un pinot noir musclé, sur les fruits noirs, réglisse fine, tannins assez doux. Bel accord avec un rôti de bœuf cuit à la perfection (du coup, on a dû attendre pour manger ...). Très Bien +


Une bien belle soirée amicale … à renouveler d’urgence. Il va sans dire que le bureau politique national a été renouvelé à l’unanimité des participants.


Bruno


28 mai 2021

Restaurant Ochre à Rueil-Malmaison (92)

Pour fêter un retour attendu à une vie normale, et tester une adresse recommandée par des amis, rien de mieux qu’un dîner en terrasse en ce vendredi soir printanier, ensoleillé et d’une douce chaleur. Pour cause de couvre-feu (avec l’accent évidemment), repas à 18h30 pour un retour prévu à 21h00, avec un petit débordement horaire.

Nous voilà donc au restaurant Ochre, situé en centre-ville de Rueil Malmaison, et tenu de main de maître par Baptiste Renouard, jeune chef étoilé et ancien « top chef ». Accueil et service très professionnel mais décontracté, précis et totalement à l’écoute. Sommelier d’excellent(s) conseil(s) autour d’une véritable carte des vins d’amateurs, avec des producteurs certes parfois peu connus mais véritablement de très belle qualité, quelques pépites en supplément, …


En route pour le menu « Création » en 5 services :


Amuse-bouche


« Les Tortellinis » au chèvre frais et olives noires de Kalamata, petit-pois et bouillon des cosses à l’huile de menthe.


« Le Bar de ligne » confit à l’huile de feuilles de Citrus, asperges vertes au beurre de caviar et condiment d’herbes relevées.


« Le Filet de bœuf de Bavière » condiment févettes, câpres et lard de colonata, pommes soufflées et jus corsé. Risotto aux champignons et artichaud.


« Fromage travaillé » Comté, Noix, Vanille.


« Souvenir d’un Chocolat Chaud ».


Tous les plats sont d’un niveau exceptionnel. De belles associations de saveurs, à l’accent marino-exotique (ou exotico-marin), une cuisine saucière légère et parfaitement dosée. Même les desserts, pour lesquels je n’ai pas une appétence particulière, m’a clairement scotché, par sa douceur, la légèreté et sa composition. Bravo, l’étoile est largement méritée.


Débutons le repas par un verre de Champagne Grand Cru, les Marquises, Vignon père et fils : un nez très vineux, une pointe évoluée / d’élevage sur l’oxydatif ménagé de bel effet. Notes d’amers nobles et salivants. Impression en bouche de minéralité tannique, très serrée, laissant une grande empreinte énergique. Composante tellurique calcaire … qui se termine par une finale en « fausse rondeur », sur les fruits rouges, croquante et sur de beaux amers. Très Bien +


Ensuite, un Sancerre, A mi-chemin 2019, Vincent Gaudry : nez cristallin très exotique, bien loin de la caricature des sauvignons mal nés. Quelques notes variétales à l’aération, mais une impression de sérénité se dégage, sur un équilibre tendu. Bouche plutôt grasse, avec une belle acidité, une aromatique complexe, entre exotisme et notes de sauvignon. Une pointe d’élevage est perceptible. Belle mâche en bouche pour ce vin élégant et masculin. Avec le bar, il s’assagit, prend de la stature et de la sérénité. Excellent


Puis, un Echezeaux Grand Cru 2012, Gérard Julien : une découverte, et quelle découverte ! Le parangon du pinot noir fin, le parangon du Grand Cru. Un nez de pinot sur une légère évolution, entre corbeille de fruits rouges et noirs et notes de sous-bois. Une véritable essence de parfums, avec un supplément de fraîcheur apporté par quelques notes « nebbiolisantes », sur le menthol et l’aneth. Douceur suave en bouche, belle acidité, petit grain tannique qui donne une sorte de velouté, sachant rester presque croquant. Rétro-olfaction sur la fraîcheur, très longue, développant sans esbrouffe sa puissance de velours. L’évidence d’un grand vin, l’évidence d’un Grand Cru. Avec la viande, il renforce sa puissance, sa corpulence et son côté masculin, les fruits noirs et la réglisse apparaissant plus marqués. Exceptionnel

Il fallait oser, comme nous l’a proposé avec justesse le sommelier de servir ce vin sur les tortellinis (avec des petits pois), mais force est de constater que l’accord a parfaitement fonctionné !


Enfin, pour accompagner le dessert, un « Cidre » de blé noir torréfié, Sarrasin Kistin : au-delà du caractère grillé et torréfié, de belles notes de pommes et de calva, un boisé fin, une impression de légèreté (4°) et de demi-sucre (un tendre sec en fait). Belle manière de terminer le repas. Bien +


Une très belle adresse à découvrir, un jeune chef sympathique, un service de qualité, un sommelier de très bon conseil et une assiette de très haute qualité. Belle carte des vins, pour tous les goûts et toutes les bourses.


Il est des soirs où les planètes s’alignent.


Bruno