23 juillet 2019

Un nouveau déjeuner chez Pasta e Basta (Paris 13°)

Retour au restaurant Pasta e Basta en ce mardi midi d’avant canicule, pour un repas toujours aussi superbe et gouteux.

Après des antipasti composés d’une pizzetta à l’huile citronnée et d’une chiffonnade de jambon italien, nous sommes parti sur un repas assez light composé d’une entrée et d’un plat :

Burrata et San Danièle

Avocat et gambas

Veau et artichauts au four

Comme d’habitude, Romain nous a concocté une sélection très précise de deux vins, un blanc en apéritif et avec les entrées, un rouge pour le plat. En avant pour la découverte.

IGP Sicilia, Bianca di Valguarnera 2007, Duca di Salaparuta (Cantina di Casteldaccia) : un vin de cépage insolia qui a tout d’un « Chardonnay globe-trotter ». Je m’explique. Une robe jaune orangée, qui semble évoluée, très profonde et brillante. Un nez sur l’aromatique sudiste, presque typé Marsanne mais avec un complément de fraîcheur (acidité type Riesling), de fruité (type Chardonnay), dont des note de fruits secs, et un élevage semi-oxydatif de belle composition (type Savagnin). Bref, grande claque au nez, avec une complexité rarement vue. Bouche énergique restant fraîche et même vive. Tout en rondeur avec une pointe perlante / de peps qui titille la langue. Finale en plein accord avec l’ensemble. Rondeur allongée, tension enrobée, aromatique complexe, … On ne s’en lasse pas. Excellent (+)

DOCG Barbera d’Asti Nizza, La Court 2009, Michele Chiarlo : une robe violacée très sombre. Un premier nez sur la puissance, la concentration et la corpulence, sous un voile de fruits (cerise) noirs bien mûrs et des notes presque torréfiées. Je pars bien entendu sur Barolo compte-tenu de ces premières impressions J. Ensuite, et avec l’aération, des notes fraîches apparaissent, faisant le parfait contre-point avec la sauge du plat. C’est fruité à souhait. En bouche, c’est bien sur dense et charpenté, mais d’une élégance superlative. Des tannins de velours, dégageant une grande et salivante mâche. Une acidité qui ne fait pas d’esbroufe, mais qui apporte une solide colonne vertébrale au vin. Pointe d’amers nobles sur une finale interminable et d’un soyeux superlatif. Pointe réglissée et fumée. Une sorte de « Gevrey-Chambertin sudiste ». Et ce n’est qu’une « simple » Barbera (et d’Asti qui plus est) ! Excellent ++

Encore une fois, Romain nous a régalés avec sa cuisine typiquement italienne, la noblesse des produits utilisés, la justesse des assiettes, le choix pointu des vins et l’accueil toujours très amical, presque familial. A refaire … avec quelques degrés de moins.

Bruno

21 juillet 2019

Un couteau Thiers, modèle Mi-Jo de la maison Chambriard

Aller en week-end à Thiers sans visiter un coutelier, c’est assez difficile. Aller à Thiers, chez des amis couteliers qui ont un magasin particulièrement attrayant et ne pas acheter de couteau, c’est pratiquement mission impossible. Ne tournons pas autour du pot inutilement, cette nouvelle escapade auvergnate s’est soldée par un coup de cœur, comme toujours j’allais dire.
Voilà donc un sixième Thiers, et le cinquième de la famille « Chambriard » devant lequel je n’ai pas pu résister. Bref, j’ai encore craqué !

Présentation (caractéristiques techniques) du couteau, nouveau modèle 2019 « Mi-Jo » :
  • Manche en bois de fer (bois fossile) de l’Arizona.
  • Lame en acier rasoir inoxydable (Sandvik 14C28).
  • Mitres avant en acier inoxydable.
  • Ressort guilloché à la main avec l’emblème de Thiers (mouche forgée).
  • Système à cran darrêt à « pompe centrale » hérité du modèle « Le Trappeur », sur un registre toutefois plus fin et plus élégant.
  • Longueur totale : 192 mm - Longueur du manche : 110 mm - Poids : 69 grammes.

Quelques photos.

Le couteau ouvert

Le couteau fermé

Détail du manche (qui respecte mieux la teinte du bois)

Le ressort et son guillochage

Ma collection vient - encore - de s’enrichir.

Bruno

20 juillet 2019

Retour à Thiers

Un premier voyage dans la région de Thiers nous avait laissé un souvenir impérissable, tant la conjonction des planètes avait été au rendez-vous ce soir-là, avec semble-t-il quelques exagérations en fin de soirée / de nuit. Mais n’écoutons pas les mauvaises langues et concentrons nous sur l’essentiel.
A l’instar du triangle du feu (combustible, comburant et énergie d’activation), nous voulions nous assurer que le triangle du bonheur était toujours d’actualité. Après un vendredi plutôt « vieilles pierres » avec la visite de l’abbaye de Noirlac puis quelques découvertes comme l’église clunisienne de Menat ou le château Rocher, nous arrivons donc en un samedi matin nuageux dans cette ville de Thiers qui fait rêver de nombreux amateurs de couteaux !
Rapidement, presque naturellement tant la connexion est évidente, nous échangeons sur les matériaux et les techniques de la coutellerie, l’un des buts de ce week-end étant de passer commande pour la réalisation d’un couteau d’exception pour mes 60 ans à venir. Philippe et Dominique Chambriard, les deux frères, prennent le relai pour préciser la nature du manche, le type de lame (et surtout quel damas choisir …) et le guillochage du ressort. Entre gens de bonne volonté, la négociation est toujours simple. Vite fait bien fait pour une surprise à venir …

Ballade dans Thiers et les environs, réhydratation à la Chateldon et repos salvateur avant le repas. 1 kilomètre de marche à pied, armés de lampes de poche et frontales pour un retour plus sécurisé dans la nuit, nous voilà donc de nouveau dans la maison de Philippe et Nicole pour un nouveau repas, en compagnie de David, le cousin, et sa compagne Bénédicte. Un peu plus tard, c’est le papa qui nous fera le plaisir de sa présence, de son regard bienveillant et de son hédonisme (et c’est un grand amateur de Bourgogne).

Une nouvelle fois, un immense merci à toute la famille qui nous a reçu en toute amitié, comme si nous nous connaissions depuis toujours. Le triangle couteau / vin / amitié était bien là pour toujours du doigt d’indicible étoile du bonheur.

A table maintenant (tous les vins ont été servis à l’aveugle complète).

En apéritif

Champagne, De Sousa Grand Cru Réserve (Brut Blanc de blancs) : un champagne frais, sur une fine aromatique au nez, une tendresse en bouche, avec une finale vive et légèrement saline. Bien

Champagne, De Sousa Grand Cru Mycorhize (Extra brut) : bel équilibre général entre l’acidité et la vinosité. Notes fraîches mentholées sur une belle maîtrise de la corpulence. Bien ++

Meursault, Meix Chavaux 2009, domaine Roulot : un nez très fin, sur une belle minéralité élégante malgré une fermeture un peu prononcée. Une bouche opulente, riche, grasse et grillée, mais qui reste sur un équilibre plutôt frais et élégant. Finale sur une fine amertume saline, semi-perlante, et laissant une empreinte salivante. Excellent

Avec un magnifique flanc de courgettes, tomates et poivrons confits

Pouilly Fumé, Silex 2009, domaine Didier Dagueneau : nez plutôt fermé, un peu typé sauvignon. Bouche totalement dissociée et déséquilibrée, avec une attaque presque « sucrée » et une acidité qui traîne en fin de bouche, presque stridente. Bof

Chevallier Montrachet Grand Cru 2004, domaine Leflaive : un nez sur la puissance et l’élégance superlative. Le grillé du Meursault se retrouve, mais avec une dimension supplémentaire. Bouche complètement à l’avenant. Acidité redoutablement maîtrisée, tout en élégance. Complexité, avec une intégration et un équilibre entre la richesse / la puissance du Chevallier et la noblesse du Montrachet. Une grande claque : le vin de la soirée (Merci Oliv). Exceptionnel

Avec un « agneau de la belle sœur » et ses petits légumes croquants

Pessac-Léognan, Grand Cru Classé de Graves, château Pape Clément 1990 : un nez de (grand) bordeaux mûr, un fruité intense (fruits noirs) associé à des notes de poivron mur et des fragrance fumées complémentaires. Grande maturité également en bouche, avec des amers typés « vendange entière » et un retour presque smocké. Finale fraîche, jusque dans sa persistance rétro-olfactive. Très Bien ++

Saint Julien, Grand Cru Classé, château Léoville Las Cases 1990 : nez plus évolué, légèrement confituré, une sorte de rondeur transparaît. Ma première impression, un vin plus typé merlot que cabernet (quelle vision prophétique). Bouche structurée sur une grande acidité, mais surtout révélant une extrême jeunesse. Si l’aromatique est intéressante et prometteuse, les amers stridents empêchent un plaisir superlatif. C’est clairement très / trop jeune. Très Bien +

Côte Rôtie 2006, Pierre Gaillard : nez assez variétal, sur les épices douces et les fleurs capiteuses. Un beau fruit en complément. Bouche malheureusement un peu trop linéaire à mon goût, avec un équilibre acidité / épices manquant d’ampleur. Une sorte de Rayas du nord. Bien +

Crozes-Hermitage, le Clos des Grives 2010, domaine Combier : un nez fruité profond, un peu atypique (après découverte de l’étiquette), sur le résiné et le bois noble, presque terpénique. Bouche corpulente avec une constitution bien née, des amers nobles, un côté variétal complété par une aromatique générale sur la cerise noire. Finale tendrement réglissée, légèrement poudrée. Acidité qui claque. Excellent

Gevrey-Chambertin, premier cru Clos Saint Jacques 2010, Sylvie Esmonin : s’il fallait résumer mon impression, ce serait « un pinot perdu dans les bois ». Peu expressif au nez. Elevage encore (trop) présent, bouche presque sucrée / écœurante. Un jus maquillé. A attendre ?

Gevrey-Chambertin, premier cru les Champeaux 2010, Denis Mortet : un nez fruité et fumé que j’ai du mal à placer géographiquement. A l’aération, des notes mentholées sublimes apparaissent, qui accentuent mon désarroi. Bouche sérieuse, mais il manque une sorte de colonne vertébrale. C’est acidulé. Finale intéressante. Très Bien

Pessac-Léognan, Grand Cru Classé de Graves, château Haut-Bailly2001 : un nez très bordelais, sur les fruits noirs en complément. Bouche assez généreuse, avec une acidité intégrée, certes très jeune mais prometteuse. J’ai beaucoup aimé. Très Bien ++

Avec le dessert : tarte à la rhubarbe et aux fruits rouges du jardin

Sauternes Grand Cru Classé, château de Fargues 1988 : un très joli nez sur une sorte d’infusion de fruits exotiques, un rôti noble et un côté armagnac élégant et salivant. Bouche malheureusement un peu en décalage, marquée par une acidité un peu mordante, un côté décharné et un manque général de caractère et de vivacité. Je pense que le vin présentait une pointe d’oxydation. Bien +

Applaudissements nourris pour Nicole qui nous a concocté un repas régional de très haut niveau. Un immense plaisir gustatif pour une empreinte carbone minimale.
Nous avons eu la chance d’être entourés de compagnon(e)s d’un soir exceptionnel(le)s, dans le partage, l’écoute et l’amitié. Modestie, bonhomie et affabilité, sous l’œil bienveillant de Georges le papa, qui veille toujours sur sa famille. Un sage au milieu de cet océan de passionnés, parfois / souvent déraisonnables.

Rendez-vous l’année prochaine pour la commande …
Une nouvelle soirée exceptionnelle avec des gens exceptionnels (même s’il a fallu que je résiste plusieurs fois aux viles tentatives de me corrompre après le repas (Génépi ou Poire maison, Bas-Armagnac, …). J’ai tenu bon. Le Porto n’a pas subi d’outrages et j’étais frais comme un gardon le lendemain matin (même si 5 heures de sommeil, c’est peu !).
A très vite.

Bruno

PS : j’ai conscience d’être peut-être un peu sévère sur les vins et surtout d’accuser un décalage très important avec mes condisciples d’un soir, mais je goutais sans doute assez mal samedi soir (largement compensé par le plaisir de la table et des discussions).

19 juillet 2019

Quelques lieux culturels dans le centre de la France

Noirlac est une abbaye romane de type cistercien, caractérisée par une église en croix latine. Les bâtiments conventuels sont distribués autour du cloître.
A l’ouest, le quartier des convers (laïcs convertis), à l’extérieur de la clôture, est composé d’un cellier, d’un réfectoire aujourd’hui détruit et d’un dortoir au premier étage.
A l’Est, l’aile dédiée aux moines, à l’intérieur de l’enceinte, est composée d’une salle capitulaire et d’un dortoir au premier étage.
Au Nord se tient l’église abbatiale, centre de la vie spirituelle.
Au Sud, ce sont les lieux réservés aux activités corporelles avec la salle des moines, le réfectoire, les cuisines et les latrines aujourd’hui disparues.

L’histoire de Noirlac débute au XII° siècle avec l’installation d’une communauté cistercienne venue de Clairvaux au lieu-dit « Maison Dieu ». Au milieu du XII° siècle, l’abbaye est construite et prospère dès le XIII° siècle, en prenant le nom de Noirlac. Dès la fin du XV° siècle, Noirlac subit une crise morale profonde qui atteint son paroxysme avec la tombée en commende en 1530. Au XVII° siècle, les bâtiments sont endommagés dans des combats opposant les troupes royales aux partisans du Prince de Condé. L’abbaye est vendue comme bien national en 1791. Elle deviendra ensuite une manufacture de porcelaine jusqu’à ce que Prosper Mérimée la visite et décide un classement au titre des Monuments Historiques en 1860. Elle est acquise par le département du Cher en 1909. Une campagne de restauration débute en 1950 pour une réouverture en 1980.

Quelques photos prises dans le monument.

Le cellier

Le cloître

Léglise abbatiale

Le dortoir


Le réfectoire

Panorama du cloître

Quelques découvertes faites au fil de l’eau ensuite …

L’église de style clunisien de Menat du XII° siècle, sur les restes d’une abbaye du V° siècle.

Le château médiéval Blot-le-Rocher depuis le belvédère de Bougedal

Le château de Vollore, près de Thiers, appartenant aux descendants du Général de Lafayette.

Bruno