Il est des habitudes qui sont tenaces, et
c’est tant mieux. Malgré le temps, malgré une sorte d’éloignement plus
professionnel que géographique, malgré des emplois du temps parfois trop
chargés, nous réunissons traditionnellement notre petit groupe autour du 14
juillet (ce qui en a fait rire quelque uns !) pour célébrer les vacances
prochaines.
Ce samedi soir ne dérogera pas à la règle puisque
le Polit Buro des Gunthards (les
historiques en petit comité : petit, mais efficace) s’est retrouvé autour
d’une table sur les flancs du Mont Valérien.
Rapidement, les automatismes reviennent, les
jeux de mots fusent, les tacles assassins à la carotide se multiplient … Petits
plats et grands crus viennent compléter les ingrédients nécessaires à une
soirée réussie, placée sous le signe de l’amitié.
Quelques impressions sur le repas et les vins,
sans prise de note pour ma part.
En apéritif
Champagne, Blanc
de blancs extra brut, les Roises, Ulysse Colin :
un champagne (base millésime 2008, dégorgé en 2012) élevé sur un équilibre semi-oxydatif,
une belle présence en bouche, plutôt vineux, une rondeur avenante, une trame
acide qui arrive en second plan, et une finale légèrement enveloppante. C’est
beau, énergique et charmeur. Très Bien
++
Avec une entrée composée d’un carpaccio de
bœuf et sa salade de tomates
Riesling, Scharzhoferger Pergensknopp 2012, Van Volxem : superbe aromatique, sur
une base pétrolée complétée de notes exotiques. Bouche tendre, construite sur
la tension, pointe saline / perlante vivifiante, très subtile. Finale claquante.
Les papilles sont à la fête. De la belle ouvrage. Excellent (+)
Avec une côte de bœuf Simmental maturée, son
tian de courgettes
IGP Syrah de
Seyssuel, l’Ame Sœur 2013, Stéphane Ogier :
de la confiture de lait au nez, … et c’est tout. Platitude, lourdeur, manque de
volume et d’aromatique. Bof. Remarque :
j’avais bien gouté le 2014, les cavistes (est-ce le terme exact ?) m’ont
vendu un 2013. Quelle déception.
Charmes-Chambertin
grand cru 1999, domaine Arlaud : un pinot construit
sur la puissance, une forte charge tannique (le Président y voit aussi une
forte extraction), un côté terrien / fumé qui complète agréablement le fruité
du pinot. Beau vin. Très Bien +
Avec
les plateaux de fromages
Meursault
(les Vireuils) 2009, domaine Coche-Dury : Servi
à l'aveugle, j’ai reconnu immédiatement la patte du producteur.
C’est grillé mais élégant, de beaux amers salivants, déjà ! Grande bouche plutôt
puissante, mais pas lourde. Acidité qui allonge et équilibre / affine le vin.
Grands amers sur une finale qui tutoie les sommets. Excellent +
Avec
le dessert, un clafouti aux cerises (le vrai quoi)
Burgenland, Muskat Ottonel Trockenberenauslese,
Zwischen den Seen 2008 (nummer 5), Weinlaubenhof Kracher : quelle puissance. Un premier nez très
muscaté, vite complété par des notes aromatiques évoquant le gewürztraminer
(vieille rose, litchi, fruits exotiques). J’y perçois également une pointe rôtie
et déjà une grande et noble amertume. Grande liqueur en bouche, mais toujours
sur la fraîcheur, l’élégance et la digestibilité. Amers qui claquent sur la
langue, forte charge de sucres parfaitement équilibrés par une acidité qui,
analytiquement, doit être redoutable. Intégration parfaite jusqu’à une finale
enveloppée, typée sucre candy. Un Delesvaux autrichien en quelque sorte. Excellent ++
Et
pour ne pas risquer l’hypoglycémie dans la (fin de) nuit, une lichette de Marc
du Clos de Tart fût bien appréciée.
Une
très belle soirée sous le signe de l’amitié, de l’humour et de la gastronomie. Vivement
la prochaine !
Bruno
4 commentaires:
ah cela m'attriste de voir que cette ame soeur 2013 vous a à ce point déçu. Je l'ai pour ma part très bien goûté ces derniers temps. Elégante, fraiche, déliée, j'ai trouvé cette syrah délicieuse et à point; Peut être une mauvaise bouteille?
Bonjour
Il n'y avait vraiment rien de bon dans cette bouteille. 3 couples autour de la tacle et une sorte de consensus :
1/ Robe bordeaux violacée sans trace d'évolution. Nez horriblement marquée par un lacté sucré type confiture de lait et qui écrase littéralement toute autre expression aromatique. Malheureusement, la bouche est à l'avenant, terriblement écœurante au point de ne pouvoir porter une réelle attention à l'équilibre du vin qui m'a toutefois semblé assez marqué par l'acidité et sans réelle tenue le peu de temps que je l'ai eu sur le palais tellement l'envie de cracher était pressante. Même le coup de flotte passée dans mon verre vide sentait le beurré ! Aucune idée si c'est ED ou un élevage raté. Mais sur cette bouteille, aucun plaisir possible...
2/ La robe est rouge foncé – Le nez clairement peu engageant développant des arômes « Dulce di Lecce » - En bouche c’est le même schéma, clairement pas de plaisir possible sur cette bouteille. Problème de bouteille, de millésime, de plantage de la cuvée ? – Je ne saurais pas le dire, mais en tout cas, aucun plaisir possible personnellement, comme aurait dit quelqu’un…. C’est pas bon !
Le lendemain, aucune évolution perceptible. Direct évier ! J'hésite vraiment à tester une autre bouteille (un carafage ?)
Je comprends que ca vous ne vous ait pas plu, ça avait l'air horrible! Pourtant ce n'est pas du tout le vin que j'ai goûté. J'avais découvert une syrah (avec une touche de viognier il est vrai) veloutée et minérale, avec de snotes de poivre et de tabac blond et une finale fraîche, légèrement citronnée, à des années lumières du gloubi-boulga que vous décrivez. Je vous souhaite d'avoir l'occasion de recroiser le chemin de cette bouteille qui est capable de présenter un bien meilleur visage. A moins que ce soit moi qui ait eu de la chance?
A suivre donc, en lui laissant le bénéfice du doute.
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