29 avril 2009

Une semaine dans le Libournais

Vacances bien méritées en Avril, une semaine dans le Libournais, plus précisément dans un bien joli gîte situé sur la commune de Saint Aubin de Branne, stratégiquement à 10 km de St Emilion et à un saut des Graves.
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Au programme, du farniente bien sur, quelques randonnées pédestres dans les vignes, une visite à St Emilion et quelques caves et châteaux plus ou moins prestigieux.
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Première étape : château Cablanc, situé à St Pey de Castets, sur l'aire d'appellation de Bordeaux et Bordeaux supérieur.
Après la visite de la salle de réception pouvant accueillir près de 100 personnes, des chais où dorment les vins en élevage, passons à la dégustation.
AOC Bordeaux blanc, Plaisir de Cablanc : un vin sur le fruit. Beau nez vif, mélant citron et pamplemousse. Bouche légère mais vive, rafraichissante et bien tendue par une acidité présente mais pas désagréable. L'archétype du vin de copains ou de barbecue ... pour un prix vraiment modique (4 €).
AOC Bordeaux rouge, château Cablanc 2007 : le pendant du précédent mais en rouge. Nez sur les fruits rouges acidulés. Bouche de demi-corps, fraîche et bien acidulée. Finale à peine tannique pour un vin plaisir qui se conservera sans doute encore 2 à 3 ans.
AOC Bordeaux rouge, château Cablanc intermède 2006 : plus vineux que le précédent, avec quelques traces d'un élevage modéré. Sera sans doute meilleure dans quelques années.
AOC Bordeaux supérieur, château Cablanc Prestige 2006 : beau nez sur les fruits rouges et noirs, et une retenue liée à son élevage. En bouche, bel équilibre entre une structure fruitée, l'acidité et les tannins, déjà bien civilisés. Assez rond mais molesse. Finale longue et qui laisse apparaitre une astringence noble qui ne demande qu'à se fondre dans le temps.
Pour finir, AOC Bordeaux, château Cablanc Révélation 2003 : vin produit uniquement les grandes années, et issu d'une sélection de vieilles vignes et d'un élevage plus ambitieux (24 mois en fûts neufs). Un nez très sérieux, un peu sur le pruneau mais sans les défauts (parfois) rencontrés sur ce millésime de canicule. En bouche, un vin enveloppant, riche mais qui ne sacrifie rien à la fraîcheur et au fruit. Seule une finale un peu sèche (réduction et/ou élevage) nous incite à attendre se vin encore 4 à 5 ans.
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Deuxième étape : château Carteau, côte Daugay, situé au Sud-Ouest de St Emilion, à mi-pente de la côte Daugay. Un seul vin produit.
St Emilion Grand Cru, château Carteau Côte Daugay 2006 : robe assez sombre, à reflets encore légèrement violacés. Un nez un peu sur la retenue, sur les fruits murs avec une impression de justesse et de précision. Belle trame acide en bouche. Un vin plus sur la longueur que sur la largeur. L'élevage est à peine perceptible et ne cache ni ne gache le fruit et la tension du vin. Finale fraîche, complexe, droite et persistante. A boire à partir de 2012 / 2013.
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Troisième et dernière étape : château Latour Martillac, situé à l'extrémité sud de l'appellation Pessac Léognan. Un château classé aussi bien en rouge qu'en blanc.
Après un accueil sympathique, décontracté et sans manière par l'un des frères Kressmann qui nous explique l'historique de la famille et du château, visite et explication des plantations : sauvignon, sémillon et muscadelle sur des terrains plutôt sédimentaires près de la Garonne, cabernet sauvignon, merlot et petit verdot sur des terrains très nettement graveleux sur le plateau.
Visite des chais terminée par une dégustation de deux vins.
Pessac Léognan blanc, château Lagrave (2° vin) 2007 : robe jaune très claire, à reflets verdâtres. Un premier nez sur les agrumes jaunes (citron et pamplemousse) qui évolue à l'aération vers des fragrances plus exotiques (ananas et litchi). En bouche, un vin vif qui pête le fruit mais sans sacrifier à une belle tenue (charpente). Demi-corps qui se termine par une légère impression de gras enveloppant. Très beau.
Pessac Léognan rouge, château Latour Martillac 2006 : robe rouge assez soutenue mais sans plus. Nez "primaire" sur les fruits noirs et le pruneau. A l'aération, il s'ouvre et devient nettement plus marqué par des notes de fruits rouges. Belle bouche charpentée, sans amertume. Les fruits dominent les tannins qui, quoique présents, sont doux et civilisés. Finale laissant entrevoir une garde certaine.
Cerise sur le gâteau, il reste quelques anciens millésimes ...
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Une belle semaine pour se ressourcer et reprendre des forces avant une prochaine visite en terres vigneronnes.
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Bruno

17 avril 2009

Soirée Réchaud et Frigo

C'est par ce sobriquet bien amical que nous avons appelé hier soirnos amis François et Gweno qui nous ont préparé une bien belle soirée afin de fêter leur nouveau job.
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Le thème : freestyle, tant pour les bouteilles que pour les bons (et mauvais ?) jeux de mots qui n'ont pas arrêté de fuser lors de la soirée.
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Pour se mettre en bouche
Champagne José Michel et fils, 2000 : nez vif. Attaque en bouche sur un équilibre plutôt demi-sec. Structure acide assez présente. Notes de pêche. Finale fine et très rémanente, enveloppante mais pas molle, élégante. BIEN
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Ensuite, les blancs
Muscadet de Sèvre et Maine sur Lie, Fiefs du Breil 1995, domaine de la Louvetterie : robe évoluée. Un beau nez sur le citron miellé, un peu vanillé, et qui évolue ensuite vers le caramel et des fragrances lactées. Belle bouche assez charpentée, alliant du gras, de la vivacité et une acidité sous-jacente présente, mais jamais prenante. Belle finale glycérinée et assez tendue. TRES BIEN
Kies Grüner Veltliner 2007, Kurt Angerer Kamptal : robe pâle à reflets verdâtres. Nez franchement sur le citron et la groseille à maquereau. Bouche assez ronde, un peu sucreuse et qui semble finir courte. BIEN
Vin de Savoie Seyssel, La Peclette 2007, Maison Mollex : nez plutôt désagréable, sur la sueur. Bouche un peu raide, saline et qui finit sur une note de sécheresse assez marquée. MOYEN
Macon Bussière, le Ronsard 2005, domaine des héritiers du Comté Lafon : nez fermé un peu grillé, ne ressemblant pas trop au Chardonnay. Bouche sur l’amande légère, montrant une légère salinité, mais acide. Un vin qui manque de corps et finit court. MOYEN
St Joseph, 2003, Pierre Gaillard : robe jaune ocrée, montrant quelques signes d’évolution. Un nez aromatique ultra puissant, alliant floralité lourde / épaisse (jasmin) et un côté miellé. Bouche très puissante, ronde, expressive et qui a une forte personnalité. Finale sur une amertume noble (encore une belle garde à prévoir), franchement poivrée, très longue. EXCELLENT
Condrieu, Deponcins 2001, François Villard : notes prises après aération car le vin semblait dans un premier temps présenter un défaut au nez (pétillant, « fausse odeur ») et à l’attaque en bouche (raideur et acidité). Une robe plutôt claire. Nez très salin, sur des touches abricotées, qui dégage une belle puissance. Attaque en bouche charpentée et puissante, développant un côté salin et lacté très agréable. Reste frais en bouche. Finale très persistante. EXCELLENT
Pouilly-Fuissé VV 2005, Jean Pierre Sève : un nez vanillé sucreux et relativement mou. Bouche à l’avenant, molle, sucreuse, sans personnalité. Finale presque levurée. BOF
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Passons aux rouges maintenant
Chinon, Clos de l’Olive 2002, Couly-Dutheil : nez sur le poivron assez mûr. Bouche malgré tout un peu raide, mêlant poivron, cassis et cerise. Forte extraction. Finale plutôt astringente. MOYEN
Charmes Chambertin Grand Cru 1996, domaine Taupenot-Merme : beau nez de pinot, sur les fruits presque confits. Bouche dominée par un côté « minéral / terreux ». Forte acidité qui gâche une complexité sous-jacente. ASSEZ BIEN / BIEN
St Julien Grand Cru Classé, château Branaire 1983 : nez sur les fruits évolués et le pruneau. Notes poivrées évanescentes et élégantes. En bouche, l’élégance domine, sur les fruits et les fleurs fanées (séchées ?). Finale qui reste fraîche. EXCELLENT
Premier Côte de Blaye, château Bel Air la Royère 1998 : nez relativement concentré et dense. En bouche, vin de demi-corps relativement extrait, mais sans raideur. Belle construction. Finale sur la rondeur et l’aromaticité. Seule une petite pointe de sécheresse en finale. BIEN PLUS
St Emilion Grand Cru Classé, Clos Badon 1998 : nez plus fin et plus élégant, quoique concentré également. Bouche ronde mais sur le poivron. Finale un peu boisée et sèche. Légère sucrosité. ASSEZ BIEN
Cornas, la Geynale 2004, domaine Robert Michel : Magnifique nez sur la violette acidulée et les épices. Bouche qui semble dans un premier temps rustique mais qui est tenue par une acidité structurante. Puissant sans astringence. Finale tannique qui sait rester sur la fraîcheur et qui ne colle pas aux dents. TRES BIEN PLUS
Côte Rotie 2000, Tardieu-Laurent : sans doute un problème de bouteille car le nez est peu expressif, flou et sucreux. Bouche molle et sucreuse qui finit sur des notes mentholées plutôt acides. A REVOIR
Vin de Table, Léon Barral, Valinière « 2001 » : ça commence par un nez puissant, aromatique et très élégant malgré sa structure que l’on commence à deviner. Ca continue par une bouche puissante et élégante, qui forme un ensemble que j’ai eu du mal à caractériser mais que j’ai beaucoup aimé. Ca termine par des notes fraîches, mentholées et poivrées en finale. EXCELLENT (il va falloir que je m’éduque à ces vins « sudistes » auxquels je ne suis pas habitué mais qui sont diablement bien construits).
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Retour sur les blancs avec les fromages
Alsace Auxerrois, 2001, Marc Tempé : Autant le dire tout de suite, je n’ai pas apprécié ce vin, pour son côté citronné très vif, limite acide et sa bouche molle, presque demi-sèche. BOF
Hermitage, 1978, Marc Sorrel : nez sur le moka et le miel. Bouche légère, florale, presque évanescente. Des touches de pommes caramélisées. Vin de demi-corps manquant un peu de volume. Finale fraîche et vive, mais un peu courte. J’en attendais plus. BIEN
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Finissons sur quelques notes sucrées pour les desserts
Vouvray 1986, Marc Bredif : nez très floral, un peu rancio. Bouche aigre-douce légère et peu sucrée. Manque évident de structure et de volume. Finale sur la menthe poivrée, superbe et très rémanente. BIEN
Riesling Eiswein 1992, Weingut Peter J. Schmitt : nez abricoté avec de légères touches de pétrole. (Trop ?) forte acidité en bouche, qui voit ensuite le retour du sucre. Un vin que j’ai trouvé (contrairement à mes voisins de table) très dissocié. MOYEN
Riesling Mühlforst, SGN 1999, Mittnacht Klacht : nez magnifiquement pétrolé (en fait, plutôt une coupe pétrolière type White Spirit non désaromatisé). Bouche sur un équilibre demi-sec, sur les hydrocarbures, avec un côté un peu « rôti », sans mollesse. Belle finale longue, élégante, douce-amère mais tenue par l’acidité du vin. BIEN / BIEN PLUS
Vin Jaune, 1989, château d’Arlay : décidemment, le nez typiquement alcool à brûler et noix me déplait. La bouche aigre-douce est à l’avenant. Par contre (est-ce un signe d’espoir ?), j’ai trouvé à ce vin une superbe rémanence, quelques minutes après, avec un retour de notes de curry et de muscade qui laissent une belle impression en bouche. Je suis dans l’impossibilité de noter ce vin.
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Belle soirée, bonne humeur ... et bonne chance pour la suite.
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Bruno

13 avril 2009

Un Bourgogne et un Bordeaux : deux Grands Crus

A l'occasion du week-end pascal, quelques bouteilles ont été ouvertes. Deux d'entre elles sortent très nettement du lot, un Bourgogne et un Bordeaux.
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Nuits Saint Georges, Premier Cru les Saint Georges 2000, domaine Chicotot : une robe rubis assez soutenue, pratiquement sans traces d'évolution. Au nez, une sensation de fruité compoté domine nettement (cerise, cassis et pruneau), avec de très légère note empyreumatiques. En bouche, un vin très solide qui débute par une attaque assez massive, franche et sans molesse. Milieu de bouche dominé par une structure tannique importante mais qui ne cache pas le fruit (fruits noirs et rouges). Finale sur une mâche (minéralité ?) un peu rustique, mais très agréable. Le vin laisse une légère impression astringente, jamais agressive, qui souligne son potentiel de garde encore important. Bel équilibre velouté en bouche, entre fruit, tannins et complexité. EXCELLENT.
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Saint Julien Grand Cru Classé, château Saint Pierre 1999 : une robe sombre, rubis à reflets violacés-noirs. Nez un peu fermé, mais qui s'ouvre timidement sur des notes de fruits noirs et un toasté discrêt. En bouche, un vin de demi-corps, mais qui ne montre aucune faiblesse ou manque de maturité. Un beau boisé très bien intégré vient compléter avantageusement les fruits noirs et quelques notes grillées. Tannins fins et veloutés, déjà polissés. Belle persistance en bouche. EXCELLENT.
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Bruno