Vacances bien méritées en Avril, une semaine dans le Libournais, plus précisément dans un bien joli gîte situé sur la commune de Saint Aubin de Branne, stratégiquement à 10 km de St Emilion et à un saut des Graves.
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Au programme, du farniente bien sur, quelques randonnées pédestres dans les vignes, une visite à St Emilion et quelques caves et châteaux plus ou moins prestigieux.
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Première étape : château Cablanc, situé à St Pey de Castets, sur l'aire d'appellation de Bordeaux et Bordeaux supérieur.
Après la visite de la salle de réception pouvant accueillir près de 100 personnes, des chais où dorment les vins en élevage, passons à la dégustation.
AOC Bordeaux blanc, Plaisir de Cablanc : un vin sur le fruit. Beau nez vif, mélant citron et pamplemousse. Bouche légère mais vive, rafraichissante et bien tendue par une acidité présente mais pas désagréable. L'archétype du vin de copains ou de barbecue ... pour un prix vraiment modique (4 €).
AOC Bordeaux rouge, château Cablanc 2007 : le pendant du précédent mais en rouge. Nez sur les fruits rouges acidulés. Bouche de demi-corps, fraîche et bien acidulée. Finale à peine tannique pour un vin plaisir qui se conservera sans doute encore 2 à 3 ans.
AOC Bordeaux rouge, château Cablanc intermède 2006 : plus vineux que le précédent, avec quelques traces d'un élevage modéré. Sera sans doute meilleure dans quelques années.
AOC Bordeaux supérieur, château Cablanc Prestige 2006 : beau nez sur les fruits rouges et noirs, et une retenue liée à son élevage. En bouche, bel équilibre entre une structure fruitée, l'acidité et les tannins, déjà bien civilisés. Assez rond mais molesse. Finale longue et qui laisse apparaitre une astringence noble qui ne demande qu'à se fondre dans le temps.
Pour finir, AOC Bordeaux, château Cablanc Révélation 2003 : vin produit uniquement les grandes années, et issu d'une sélection de vieilles vignes et d'un élevage plus ambitieux (24 mois en fûts neufs). Un nez très sérieux, un peu sur le pruneau mais sans les défauts (parfois) rencontrés sur ce millésime de canicule. En bouche, un vin enveloppant, riche mais qui ne sacrifie rien à la fraîcheur et au fruit. Seule une finale un peu sèche (réduction et/ou élevage) nous incite à attendre se vin encore 4 à 5 ans.
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Deuxième étape : château Carteau, côte Daugay, situé au Sud-Ouest de St Emilion, à mi-pente de la côte Daugay. Un seul vin produit.
St Emilion Grand Cru, château Carteau Côte Daugay 2006 : robe assez sombre, à reflets encore légèrement violacés. Un nez un peu sur la retenue, sur les fruits murs avec une impression de justesse et de précision. Belle trame acide en bouche. Un vin plus sur la longueur que sur la largeur. L'élevage est à peine perceptible et ne cache ni ne gache le fruit et la tension du vin. Finale fraîche, complexe, droite et persistante. A boire à partir de 2012 / 2013.
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Troisième et dernière étape : château Latour Martillac, situé à l'extrémité sud de l'appellation Pessac Léognan. Un château classé aussi bien en rouge qu'en blanc.
Après un accueil sympathique, décontracté et sans manière par l'un des frères Kressmann qui nous explique l'historique de la famille et du château, visite et explication des plantations : sauvignon, sémillon et muscadelle sur des terrains plutôt sédimentaires près de la Garonne, cabernet sauvignon, merlot et petit verdot sur des terrains très nettement graveleux sur le plateau.
Visite des chais terminée par une dégustation de deux vins.
Pessac Léognan blanc, château Lagrave (2° vin) 2007 : robe jaune très claire, à reflets verdâtres. Un premier nez sur les agrumes jaunes (citron et pamplemousse) qui évolue à l'aération vers des fragrances plus exotiques (ananas et litchi). En bouche, un vin vif qui pête le fruit mais sans sacrifier à une belle tenue (charpente). Demi-corps qui se termine par une légère impression de gras enveloppant. Très beau.
Pessac Léognan rouge, château Latour Martillac 2006 : robe rouge assez soutenue mais sans plus. Nez "primaire" sur les fruits noirs et le pruneau. A l'aération, il s'ouvre et devient nettement plus marqué par des notes de fruits rouges. Belle bouche charpentée, sans amertume. Les fruits dominent les tannins qui, quoique présents, sont doux et civilisés. Finale laissant entrevoir une garde certaine.
Cerise sur le gâteau, il reste quelques anciens millésimes ...
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Une belle semaine pour se ressourcer et reprendre des forces avant une prochaine visite en terres vigneronnes.
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Bruno