6 octobre 2010

Trois bouteilles "mystère" pour un (studieux ?) apéritif dinatoire

Tel fût le texte sobre mais précis reçu la semaine dernières sous la forme d'un mail laconique. La coïncidence des dates, et certainement mon caractère  trop égocentrique, me laissent immédiatement penser à une soirée spécialement concoctée par un couple d'amis à l'occasion de la Saint Bruno. Nous nous mettons donc en route en ce mercredi soir, pour une ascension semi-nocturne du Mont Valérien.
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A peine essouflés par cet effort bref mais intense, et après avoir franchi le Rubicon du paillasson volé, nous voilà sur les hauteurs de Rueil Malmaison, accueillis par le Maître, la Maîtresse de maison et une espèce de grosse brute épaisse qui tente de se déguiser en paire de chaussons.
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Le jeu était de découvrir une appellation, à partir de trois bouteilles sans étiquette, ne provenant pas forcément du même producteur ni du même millésime. En route pour la devinette.
Première bouteille n° 714 : un premier nez très cabernet franc nettement boisé. Après aération, le nez se transforme, devient épicé et surtout nettement poudré. La bouche est boisée mais maigre, malgré une certaine maturité. Les tannins sont assez durs et la finale est un peu sucreuse. A partir de cet indice, je n'ai aucune idée.
Deuxième bouteille n° 390 : changement complet de registre avec une robe d'encre, violine et très sombre. Le nez est maintenant sur le goudron et l'encre puis, étonnement, on retrouve le côté poudré / lacté. La bouche est très tannique, relativement acide et un peu piquante. Finale un peu chaude, toujours sur le goudron. Mes sens me dirigent maintenant sur un assemblage à base de grenache et de syrah (majoritairement), plutôt sudiste.
Troisième et dernière bouteille n° 079 : un vin dont le style est assez proche du précédent, mais avec un supplément de confiturage et de goudron. La bouche, quoiqu'ultra tannique, me semble mieux définie. Un peu too much quand même. Même impression que le précédent vin, c'est très sudiste.
Synthèse : sans doute un Rhône du sud pour moi, mais sans précision complémentaire. La réponse sera connue par nos amis bloggeurs à partir du 10 octobre.
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Hormis cette devinette où nous n'avons pas brillé par nos connaissances, cette soirée a été l'occasion de goûter ou de regoûter 3 merveilles (dont les deux premières étiquette cachée).
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Fleurie 2009, Y. Métrat : Un nez légèrement pétillant / fermentaire, puis un fruit rouge croquant et légèrement épicé après dissipation de cette légère réduction. La bouche semble de demi-corps, fraîche, sur les fruits rouges acidulés et la cerise mûre. Une très belle finale réglissée et vivace. Très longue persistante qui laisse apparaître un boisé mesuré et déjà bien intégré. Seul petit bémol, les tannins à laisser tranquille encore quelques années. Très beau vin de copains, gouleyant et buvable. j'ai trouvé la région, Madame l'appellation).
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(Servi en demi-bouteille) Morey Saint Denis 2008, Dujac : un nez d'abord sur le chamallow petillant et fruité. Après aération, magnifique fruit mur, un vin qui pinote. La bouche est structurée dans l'élégance, avec une belle touche cassissée. Finale sur un réglissé élégant. Très beau vin en devenir. Je m'améliore, j'ai trouvé l'appellation (ou je deviens monomaniaque Bourgogne).
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Enfin, un Cognac Rémy Martin 1965, une sorte d'hommage : Malgré une forte teneur en alcool, la sensation qui domine est l'élégance et le fruité. Belle touche de cacao en bouche. Interminable finale. Juste un petit gout de trop peu (comme le Marc du Clos de Tart) ...
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Comme le veut la tradition toujours tenace, nous avons ensuite échangé un présent, Chassagne Premier Cru Clos de la Maltroye blanc 2005 du château de la Maltroye contre  Chablis Grand Cru 1999 de Dauvissat (je crois que j'ai été plus que gâté dans l'affaire).
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L'amitié, cela ne se donne pas, cela ne se prend pas, cela ne s'impose pas, mais cela s'échange. Et j'observe avec bonheur qu'en cette soirée, ce fût encore le cas. Un grand merci à tous.
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Bruno



PS : J'espère que notre 'jeune padawan' a pu retrouvé sa route dans les dédales des sous-sols de la Défense, où nous l'avons lâchement abandonné ...

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