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20 juin 2024

Repas étoilé au restaurant gastronomique de la Butte à Plouider (29)

Pendant les vacances, il est de tradition de s’offrir un « bon » restaurant. Les deux dernières fois en Bretagne, nous étions descendus au « Le Saison » à St Grégoire où nous avions passés deux très belles soirées.

Cette année, nous souhaitions changer d’endroit, pour diverses raisons. Notre problématique était de trouver un étoilé de rapport qualité/prix intéressant et dont la carte n’était pas exclusivement tournée vers les crustacés et les fruits de mer, pour cause d’allergie. Après quelques recherches, notre choix s’est porté vers le Restaurant de la Butte, sis à Plouider et tenu par le chef Nicolas Conraux.

Salle résolument moderne et épurée, mais agrémentée de décorations inspirantes : moquette au sol, tables en bois, décorations en pierre, tenue « bretonne » des serveurs, … Tout est prêt pour profiter avec quiétude de l’instant.

Pour cette première expérience, nous avons choisi le menu « Expérience » décliné en 9 services …


On commence par une quadrilogie de beurres, superlative, gourmande et qui demande à y revenir, l’ensemble étant servi par un pain de compétition.


Kraz’ Coques

Remplacé par un amuse-bouche sur une base artichaut (mise en bouche gourmande)

Estran, algues et chanvre (salade marine végétarienne revisitée)

Lieu jaune de ligne (peau à base de citrons et sauce au beurre blanc)

Le Jusant (excellent)

Agneau des prés salés, petits pois (cuisson millimétrée et sauce tip top)

L’ormeau d’élevage de Sylvain

Remplacé par un plat végétal sur une base chou-fleur et condiments (belle trilogie de chou-fleur)

Petite pêche, condiment umami (cuisson al dente du poisson, sauce gourmande)

Fraises préservées, Hydrolat de mélisse (fraîcheur pour se refaire la bouche)

Soufflé de far Breton (un far revisité avec sa glace vanille, tip top)


Pour accompagner le repas, nous nous sommes orientés vers un accord mets et vins en quatre services, sachant que pour l’agneau, nous avions décidé d’un verre de rouge bien spécifique (ce qui fera un total de 5 verres) :



AOP Vin de Savoie, Jacquère, Giant Step 2022, Ludovic Archer : un nez salin, très frais, finement acidulé, une pointe curry sans notes oxydatives. Bouche tonique, vive, avec un joli gras. De la structure. Finale charmeuse, fine, presque semi-perlante. Avec l’estran, le vin prend de l’allonge et une aromatique sur le zan. Une jacquère sérieuse, vineuse, très surprenante. Très Bien

Chablis, Montserre 2020, château de Béru : un nez très cristallin, frais, une pointe aromatique sur la menthe. Impression d’élevage semi-oxydatif bien dosé. Bouche à l’avenant, tendue, minérale, légèrement évoluée. Belle construction avec de la structure. Finale sur une rétro-olfaction fraîche, saline, salivante. Découvert d’un Chablis non classique. Très Bien ++

Irouléguy, cuvée Haitza 2016, domaine Arretxea : un nez explosif, qui explose de fruit. C’est sérieux, structuré et profond. Notes de fruits noirs, d’épices douces et de réglisse. Bouche corpulente et charmeuse, de jolis tannins déjà bien polissés, une amertume dosée comme il se doit. Finale suave, avec toujours cette profondeur, cette structure et cette fine amertume Excellent +

Mâcon Cruzille, les Chassagnes 2021, domaine du Clos des Vignes du Mayne (Julien Guillot) : un nez frais et dense, un peu type « Dureuil Janthial ». Notes aromatiques opulentes, sans lourdeur. Bouche qui présente une forme de rondeur, dessinant un chardonnay salin et provoquant une grande salivation. Belle finale vibrante, avec du volume et de la persistance. Excellent

Jura, Vin de liqueur, Kilt, domaine des Bottes Rouges (Jean-Baptiste Ménigoz) : un nez clairement sur l’oxydatif, mais plutôt « macvin » que « jaune ». Impression corpulente sur une base d’amertume fine et de notes exotiques complexes (muscade, fruits confits, pointe rôtie). Bouche en plein accord, une sorte de macvin avec un supplément d’élégance, avec en toile de fond toujours ces amers fins, cette acidité intégrée et cette longue fraîcheur saline. Finale jurassienne, légère, sur la peau de noix et une sucrosité mesurée. Superbe avec le far revisité (far + glace vanille). Excellent ++


Une très belle découverte que ce restaurant dont l’inspiration locale est forte, les associations toujours juste, le côté « écologisme » maîtrisé jusque dans les plats « végétariens » et la présentation sans accrocs.

Service décontracté, professionnel et à l’écoute. Sommelier précis dans ses choix, qui auraient pu paraître a priori déroutants, mais les accords étaient subtils et originaux. Le chef est venu nous saluer à la fin du repas. Nous l’avons bien évidemment félicité.

Une expérience à renouveler, sans doute sur un menu totalement végétarien et en laissant une nouvelle fois la main au sommelier pour les vins.


Une très grande adresse à conserver.


Bruno


23 novembre 2019

Un vin de Savoie pour changer !

Un vin qui m’avait été offert à l’occasion d’un déplacement professionnel - audit à la clé - par la compagne de Brice Omont, vigneron à Fréterives. Après un peu de repos en cave, il sera servi en apéritif ce week-end.

IGP Vin des Allobroges (Cevin), Schiste 2017, domaine des Ardoisières : une robe jaune dorée de belle facture. Premier nez sur une fine et douce floralité, plutôt vive (ça « aligote » un peu), une touche miellée du plus bel effet, toujours fine et sans lourdeur. A l’aération (et avec la température), le vin se structure sur des notes fruitées, rondes et grasses, une pointe fumée en complément. En bouche, on retrouve cette dualité complémentaire entre une vivacité florale (jacquère – j’avais déjà gouté la Jacquère du domaine Dupasquier) et des notes plus profondes et plus sérieuses, grasses et opulentes, presque méridionales (roussane – qui n’est pas mon cépage blanc préféré). Le terroir minéral laisse une empreinte tellurique serrée en bouche, une sorte de granulosité presque tannique. L’ensemble est porté par une acidité totalement intégrée, dessinant une trame allongée se terminant sur une finale ample, claquante, toujours sur une aromatique très avenante. Une sorte de quadrature entre ampleur et tension. Excellent

Merci à Sophie et à Brice pour cette bouteille. Essai transformé !

Bruno

22 juin 2013

Anniversaire (suite sans fin ...)

Hasard de la vie ou heureux présage, l'invitation que nous avions lancée pour cette soirée coïncidait avec l'anniversaire de notre invitée ! Sans prise de notes, voici mes quelques impressions après une nuit assez courte ... 
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En apéritif, un excellent Champagne RD 1985, Bollinger : une robe ocre jaune intense et profonde, sur un pétillant encore bien intact à l'ouverture. Le vin se caractérise par un équilibre au nez sur le semi-oxydatif très élégant. La bouche est totalement en accord, complexe, profonde et vineuse. Très beau volume équilibré entre l'oxydatif ménagé et une sorte de gras qui vient enrober l'ensemble. Trame minérale traçante. Au fur et à mesure de l'aération, le pétillant s'estompe, sans dommage pour un vin qui prend (encore plus) de présence. Excellent
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Avec un magnifique risotto aux asperges crues, filet d'huile de truffes (digne du TGJP), un Weisburgunder trocken 2012, Qualitätswein mit Prädikat, Nahe, Hermann Dönnhoff : accord d'anthologie avec le risotto. Une robe jaune pâle, presque incolore. Un vin qui pourrait sembler "simple" dans sa première expression, mais qui finalement s'avère très sérieux. Floralité au nez, avec une pointe de peps (perlant ?), très vivifiant sur le citron / la citronnelle, avec un supplément de profondeur. Une sensation (déjà) de corpulence. En bouche, c'est tendu sur une belle acidité. Amers agréables, avec une touche de gras de bon aloi. Minéralité complexe et vibrante, presque saline. Un vin de type sec-tendre qui sait se découvrir. Excellent
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Avec des cailles farcies au foie gras, morilles et pommes de terre sautées, un Volnay, Premier Cru Clos des Ducs 2004, domaine du Marquis d'Angerville : un vin finalement assez marqué par son millésime. Plutôt sur un registre assez rustique, très fumé (étonnamment). Le fruit est présent mais il y a malgré tout un léger manque de maturité et de profondeur. Un demi-corps qui se marie bien avec le côté doux du farci au foie gras. Bien ++
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Avec un plateau de fromages des Alpes, un Vin de Savoie, Jacquère 2011, domaine Dupasquier : une légère déception avec ce vin qui est apparu plutôt plat et manquant d'allant, mais je l'ai particulièrement mal placé. Manque clairement d'aromatique à ce stade et à ce niveau de service. A revoir
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Avec une mousse au chocolat, fraises au chocolat et cerises, un Maury, Mas Amiel 1990 : une robe rouge tuilée et cuivrée du plus bel effet, avec des reflets presque nacrés. Nez très sudiste, sur la figue, des notes de chocolat et de pruneau. Le fruit rouge est également présent. En bouche, mêmes impressions, complétées par les pruneaux, un rancio léger et une sensation d'alcool mesurée. La charge en sucres apparaît réduite. Aucune impression de lourdeur ou d'alcool, tant le vin est équilibré par son acidité. Belles notes Très bel accord avec le dessert. Très Bien ++
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Pour finir (et oui !), un maintenant classique Marc de Bourgogne du Clos de Tart : que dire ? La soirée s'est bien finie (mais tard) !!!
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Une soirée placée sous le signe de l'amitié, avec des vins qui se sont particulièrement bien goutés. Un très bel anniversaire à l'amie Marie.
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La suite au prochain numéro.
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Bruno