Troisième expérience au restaurant Ochre ce vendredi soir, entre amis, histoire
de conjurer le sort à la pandémie qui pointe le bout de son nez. Comme les deux
précédentes visites, la cuisine est toujours de haut niveau, même si l’option
« tout truffe » que nous avons choisi n’apporte pas à tous les coups
une vraie valeur ajoutée. Mention spéciale pour l’amuse-bouche « pot au
feu truffé » digne des plus grands … et toujours ce chocolat en dessert.
Accueil et service professionnels, décontracté, discret
et efficace. Donc, nous avons choisi le menu « Fable » en 5 services avec l’option
« tout truffe » :
Amuse-bouche :
pot au feu truffé
« Le
navet confit »
« les St
Jacques »
« Le
filet de bœuf »
« Le camembert » revisité.
« Souvenir
d’un Chocolat Chaud ».
Pour accompagner le repas, carte blanche au sommelier qui
nous a fait découvrir de (très) belles choses.
Champagne,
Blanc de blancs, Rochelles et Potences 2016, Vignon Père et fils : un domaine situé sur la montagne de Reims qui nous
propose un champagne très minéral, avec une empreinte crayeuse bien marquée au
nez, complétée par des notes de fruits blancs. Bouche ciselée, un petit grain
presque tannique, une minéralité puissante. Belle amertume fine en finale, avec
une allonge sur l’acidité, tendre, laissant presque une impression légèrement
enrobée. Avec le pot-au-feu, le vin prend de l’ampleur, le grain tannique se
développe, la puissance s’affirme, complétée et équilibrée par une sorte de
rondeur salivante. Excellent (j’avais préféré le champagne Julien Prélat
lors de notre précédente visite.
Anjou,
L’ame de Fond 2018, domaine le Fief Noir : un chenin de l’Anjou noir, très atypique, mais
diablement séducteur. Nez très élégant, sur la finesse, la tension et quelques
notes florales. Bouche assez grasse, longue, sur une tension acide maîtrisée.
C’est frais et élégant, avec une touche fumée presque maltée. Si l’élevage
grillé est encore perceptible, la finale s’adoucit, devient suave et laisse une
longue empreinte. C’est gras, avec la structure acide en arrière plan qui vient
tenir et allonger l’ensemble. Excellent +
Nuits
Saint Georges, Les Bonnes Nuits 2018, domaine Jeantet Laurent : un Bourgogne de
garage « haute couture » qui propose un nez fruité sur l’élégance
extrême, très envoutant et séducteur. Pointe d’élevage avec des touches fumées,
notes de cerises noires bien mûres et petite pointe tannique. Bouche sur une
rondeur suave mais sans mollesse. Un vin de belle longueur, avec une acidité
discrète mais efficace et un côté vosnien voir camboléen. Très jolie finale,
toujours sur un registre de finesse et de fruit murs. Excellent ++
Enfin, pour
accompagner le dessert, deux alternatives nous ont été proposées : un « Coteaux de l’Aubance 2017, château Princé »
qui, seul, présente un très bel équilibre sur les agrumes et le coing, une
bouche de demi-corps assez douce, légère et élégante, l’ensemble étant souligné
par une minéralité « perlante » légère (Très Bien ++). Avec le
chocolat, je n’ai pas trouvé l’accord magique. Par contre, un Porto Tawny 10 ans de la maison Taylor’s s’est rélévé le parfait compagnon. Nez magnifique,
profond, puissant et élégant, sur des notes de pruneaux, de peau d’amandes avec
une fine amertume salivante. Bouche avec une acidité granuleuse de très bel
effet, gourmande, un demi-sucre léger et frais, une impression saline. Superbe
allonge, laissant une finale (et sa rétro-olfaction) sur un oxydatif noble, de
longue, profonde et belle empreinte. Je crois que je commence à préférer les
porto oxydatifs aux porto élevés sur la réduction. Excellent +
J'y ajouterais enfin un « petit »Rhum excellent, mais dont je n'ai malheureusement pas retenu le nom. On sera obligés de revenir ...
Encore une belle
soirée entre amis. A très vite pour la prochaine.
Bruno
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