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5 mars 2017

Hiérarchie ?

De la fortune et de l’infortune de la Bourgogne, où comment la hiérarchie établie peut être parfois bousculée.
En ce dimanche midi, le repas dominical est l’occasion de sortir de « belles » bouteilles, ou attendues comme telles !

En apéritif / entrée (houmous), un St Romain 2015, domaine Alain Gras : derrière une légère réduction très avenante, salivante et justement équilibrée, le vin se dévoile sur une trame allongée, belle acidité, un trait d’opulence, un joli gras qui enrobe l’acidité. Fraîcheur et tension sont les maîtres mots ici. Très longue finale … qui se prolonge sur deux jours (d’ouverture de la bouteille). Un rapport qualité / prix imbattable. Excellent
Avec un rôti de bœuf et son gratin dauphinois, un Clos de la Roche Grand Cru, 2006, domaine Louis Rémy : premier nez assez discret, sur un fruité léger et surtout une sensation de corpulence assez peu équilibrée. Confirmation en bouche avec un vin qui me semble sur-extrait, une amertume végétale « verte », presque en sous-maturité et un manque chronique de longueur. Tannins plutôt rudes. Finale courte. Encore une (très !) grosse déception. Pour le prix, c’est carrément Mauvais


Bruno

24 octobre 2015

Feu d'artifices au restaurant de l'Hostellerie de Levernois (21)

Dernier acte, mais pas le moins intéressant puisque nous voilà fins prêts pour un repas gastronomique à la table du restaurant de l'hostellerie de Levernois. Cette année, nous optons pour le menu "surprise" du chef, tout en lui indiquant quelques pistes ... En route pour la dégustation.

Amuses-bouches à l'apéritif

Pour patienter à table, un crémeux au potimarron et au foie gras

Le Risotto Acquerello au vert, Cuisses de Grenouilles et Escargots de Bourgogne, Crème d'Ail doux

Le palet de Tourteau au Citron confit et Coriandre, Caviar d’Aquitaine, sauce Crustacés

Les Noix de Saint Jacques rôties, Châtaignes, Cèpes et Jabugo

Le Sandre au beurre Noisette, Quenelles Alix, Salsifis et Girolles, sauce Régence

La Noix de Jarret de Veau longuement braisé aux Agrumes, Blettes, Pommes Palet et Condiments

Plateaux de fromages

Pré-dessert sur le thème citron, yuzu et amandes

Le Baba au Marc de Bourgogne, Marmelade d’Orange et chantilly

Le Tout Chocolat, Noix de Pécan et crème glacée Ivoire

Que dire de la cuisine. Elle est proprement magique, avec cette année un supplément de complexité, d'association de saveurs et de volupté. Aucun plat n'est en-dessous. Cela mérite assurément plus que la simple étoile que le guide du pneu lui décerne. Personnellement, je lui accorde bien volontiers deux étoiles.

Le service, toujours aussi précis et décontracté à la fois. Un maître d'hôtel présent juste comme il faut, des serveurs au top et les conseils toujours très avisés d'un sommelier au sommet de son art.

Les vins dégustés
A l'apéritif, un Chassagne-Montrachet, premier cru Caillerets 2011 du domaine Blain-Gagnard : puissant, étoffé, grillé avec une pointe d'acidité et de salinité qui rendent le vin digeste. Belle persistance salivante. C'est Excellent

Avec les entrées, un Meursault, premier cru Perrières 2010 du domaine des Comtes Lafon (après un 2008 oxydé) : l'équilibre entre le gras et l'opulence "classique" des Meursault et la tension minérale des premiers crus. C'est à la fois d'une grande empreinte, d'une belle puissance et d'une floralité élégante. Notes grillées qui se développent à l'aération et avec la température. Un vin caméléon qui s'est adapté aux plats. Excellent +

 
Avec le veau, un Clos de le Roche grand cru 2011, domaine Arlaud Père et fils : un grand cru fait de taffetas, presque floral, une assise tannique tellurique présente mais fine, un fruité élégant (fruits rouges), légèrement épicé et une acidité qui allonge le plaisir. Un vin assez corpulent, jouant également sur un registre de finesse et d'élégance, qui possède un fort beau caractère ("il n'est pas lisse"). Malgré sa jeunesse, c'est magnifique (tiens, sans doute une adresse à garder en mémoire ...).

Avec les fromages, un Meursault, les Grands Charrons 2011, domaine Alain Michelot : le petit frère du Lafon, certes plus simple et moins complexe, mais plus enrobé et plus gras. Un village ma foi fort bien réussi et qui a su résister à la puissance et à l'amertume développée de certains fromages. Très Bien +

Enfin, avec le dessert au chocolat, un DOC Terradea Moscato di Pantelleria Passito : un muscat avec près de 150 g/l de sucres résiduels mais qui semble sec, tant l'acidité est présente. Très bel équilibre aromatique, sur les fruits secs, le miel et les épices douces et sucrées, et finale légèrement oxydative. Excellent

D'après Dionis-vins.fr : Ce vin naturellement doux est issu de raisins de Muscat d’Alexandrie séchés au soleil. (non millésimé – système Solera). Les raisins, issus de terroirs volcaniques, sont récoltés vers la fin du mois d’août, avec un processus de séchage au soleil d’environ 25 jours sur de petites terrasses appelées « stenditoi » (afin de concentrer le sucre et les extraits par déshydratation des raisins). Une fois le séchage réalisé, les grappes à l’état de raisins secs, sont apportées dans le cuvage et délicatement écrasées, plus que pressurées. Elles sont alors assemblées à du moût de raisin frais de Zibibbo . Commence ensuite une longue phase de macération de plus d’un mois , destinée à extraire les arômes du raisin. Cette phase est suivie d’une lente fermentation d’une vingtaine de jours à 18°C, du moût très riche en sucres naturels. L'élevage est ensuite réalisé en cuves d’acier inox, qui lui donnent une palette aromatique plus fruitée et moins « oxydative »).

Voilà, le week-end s'achève sur une nuit courte mais bien méritée. Le plus dur reste à venir : charger la voiture avec quelques cartons avant de remonter dans la capitale, filmer les étiquettes et les stocker en cave. RDV maintenant dans quelques années pour gouter ces promesses.

Bruno

15 juin 2014

Un sacré retard de compte-rendu

La faute aux tourbillons de la vie, mon assiduité au blog est quelque peu chahutée ces derniers temps. Et pourtant, nous avons dégusté de belles choses !
Heureusement, mon nouveau joujou technologique me permet de noter en temps réel mes impressions sur les vins dégustés. Je vous propose donc un simple copié-collé de mes compte-rendu sur Wine Secretary sous Androïd.
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Morey St Denis, Premier cru les Faconnières 2009, Stéphane Magnien : Nez fruité très élégant, presque évanescent. Notes fumées et épicées un peu terrienne. Bouche de demi-corps, léger fruit rouge. Beau grain de tannins, complexifié par une épice bien marquée. Finale assez courte. Un vin assez simple dans sa construction, plus chalonnais que nuiton. Bien +
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Crozes-Hermitage, Cuvée Albéric Bouvet 2005, Gilles Robin : Un nez clairement sur les fruits noirs, très mûrs, presque confits dans l'alcool, qui ne masquent toutefois pas une certaine fraîcheur mentholée. Notes de garrigue, de tabac et d'épices douces, avec une composante "rôtie". Bouche très structurée, sur une charge tannique abondante et légèrement lactée. Grain en bouche. Fruits noirs et épices, sur un fond frais et élégant, presque en dentelle. Notes résinées et réglissées. Seul petit défaut, une finale un peu courte quoique salivante sur des tannins montrant une amertume noble. Très bien + / Excellent
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Beaujolais-villages, domaine des Vignes des Jumeaux 2012, Paul Janin et fils : Nez variétal, sur les petits fruits rouges acidulés (framboises) manquant de profondeur et de complexité. Même impression en bouche, plutôt frêle et monolithique, avec une forte acidité et une amertume dissociée. Assez court en finale. Une relative déception. Bien
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Crémant de Loire, 1948, Domaine de St Just (Arnaud Lambert) : Un joli nez fruité gouleyant, sur les fruits rouges (framboises et myrtilles). Bouche construite sur une droiture et une acidité équilibrée et un faux gras qui vient arrondir l'ensemble. Belle impression vineuse. Gagne en finesse et en complexité à l'aération tout en gommant l'excès d'acidité. Très bien
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Nuits St Georges, Premier Cru les Vaucrains 2002, Georges Chicotot : Très beau nez de pinot déjà un peu évolué, sur les fruits rouges (cerises à l'alcool) et noirs (léger réglissé). Bouche sur une belle corpulence élégante, droite et fraîche. Tannins bien présents, avec un beau grain terrien. Plus élégant sue son voisin St Georges, une moindre puissance toutefois. Vinosité soyeuse, très persistante. Excellent
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Côtes du Roussillon villages, cuvée Segna de Cor 2011, Domaine le Roc des Anges : Très beau nez gorgé de soleil, sur une base de fruits noirs bien murs. Notes telluriques. Bouche tannique, crémeuse, très fruits noirs / pruneaux, avec quelques notes sudistes (olivade / garrigue). Épice plutôt fine. Grain terrien très dynamique. Impression fraîche en finale, presque mentholée, et enrobée (réglisse / résine). Fond de verre sur le tabac blond. Excellent (dont un rapport Qualité / Prix exceptionnel)
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Saint Joseph 2010, domaine Faury : Nez complexe, à la fois floral, assez capiteux et montrant une amertume noble un peu grillée. Notes de fruits jaunes, une touche miellée. Bouche à l'avenant, sur la fraîcheur, avec une belle vivacité tendue. Finale sur un faux gras très suave, avec une amertume élégante noble. Excellent
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Clos de la Roche Grand Cru 2002, Domaine Louis Rémy : Grand nez fruité de pinot noble, sérieux, profond et tellurique. Notes boisées bien présentes, apportant un côté grillé et réglissé. Touches de cerises à l'aération, avec un supplément de densité. Bouche serrée, à l'avenant. Fruit dense, reglisse, une pointe grillée / boisée. Notes de rafles. Peut être une pointe chaude en finale et une légère raideur à gommer. Très bien +
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Porto vintage 2000, Quita do Castelinho : Superbe nez de cerises très mûres, presque kirch, une pointe de figues, une touche de pruneau. Très belle bouche, corpulente, tellurique, gros grain tannique élégant. Du caractère. Excellent
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Morgon, Corcelette 2010, Daniel Bouland : Un nez plutôt vineux et profond pour un gamay, plus sur le réglissé et le fumé que les fruits rouges. La bouche est assez corpulente, bâtie sur des tannins qui ont un caractère tellurique marqué. Joli grain en bouche, fraîcheur mentholée bien marquée et suavité réglissée. Finale complexe, à la fois corpulente et élégante, la touche fraîche allongeant le vin. Excellent (quoique encore très jeune).
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Savennières Roche aux Moines, 2007, Domaine Laroche : Nez minéral intense, tellurique, sur des notes de miel, de coing et de fleurs blanches plutôt capiteuses. Bouche opulente, sur un gras qui vient équilibrer la minéralité presque tannique du vin. Finale légèrement perlante et grasse. Très bien (à conserver d'urgence encore quelques années). 
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Bruno

20 mai 2012

Quelques vins du week-end

Quelques impressions à la volée de vins dégustés (et bus) ce week-end.
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Saint Joseph blanc, 2009, domaine Faury : un vin opulent, sur une floralité capiteuse, très intense, gras et glycériné en bouche, belle persistance sur une finale complexe alliant maturité et amertume salivante. Très bel accord avec des asperges. Très Bien.
Meursault, Vieilles Vignes 2005, domaine Buisson-Charles : un nez peu causant ... confirmé par une bouche pas très nette, raide et visiblement en début d'oxydation. Sans doute un problème de bouteille et/ou de bouchon car une journée d'aération n'a rien apporté, au contraire. A revoir.
Moulin à Vent, Clos des Tremblay 2000, Paul et Eric Janin (magnum) : j'avoue une relative déception sur ce vin, sans doute j'en attendais un profil plus bourguignon. En fait, le vin est encore très jeune, construit sur des fruits rouges acidulés, une touche mentholée et une impression de fraîcheur. C'est en bouche qu'il 'manque' un peu de structure et d'allonge. C'est quand même très bon.
Alsace, Pinot noir 2009, domaine Paul Ginglinger : un pinot fin, très immédiat, presque gouleyant, qui prend du volume avec une aération dans le verre. Franc, simple et bien fait, sur un registre plus "acide" et tendu que ses frères bourguignons. Bien +++.
Pernand-Vergelesses, Premier Cru Ile des Vergelesses 2006, domaine Rapet père et fils : profondeur, race et suavité. Toujours très fruité, complexe, fumé délicatement, le vin possède une granulosité et un toucher de bouche digne des plus grands. Tannins qui possèdent une belle aspérité. Un vin qui a du caractère et du fruit. Excellent.
Clos de la Roche Grand Cru, 1997, domaine Louis Rémy : c'est très profond, concentré, sur des épices nobles. Mais il manque un je-ne-sais-quoi pour son statut de grand cru. Pas de défaut mais un manque de suavité et de profondeur. Bien ++.
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Bruno

27 décembre 2011

Quelques vins de Noël

A l'heure où certains intellectuels en mal d'inspiration dissertent sur les mérites de tel ou tel moyen d'expression du web, révélant en fait leur peur viscérale de perdre une soi-disant influence de chapelle dans un "monde du vin" de plus en plus microcosmique, ces fêtes de Noël furent pour nous simplement une façon de tenter d'oublier les vissicitudes de la vie.
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Livrées pêle mêle ci-après quelques impressions de dégustation.
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Bourgogne côte d'Auxerre blanc, Corps de Garde 2002, domaine Goisot : joli nez complexe, entre sauvignon frais (citronné, minéralité acidulée) et chardonnay icaunais (tension crayeuse, fraîcheur de coquilles d'huitres). Malheureusement, la bouche est un peu décevante, très (trop ?) glycérinée et vanillée en finale, sur un squelette plutôt fluet. Une relative déception.
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Clos de la Roche Grand Cru 2004, domaine Louis Rémy : joli nez qui pinote sérieusement, sur le cassis, une touche fumée, les fruits murs. La bouche est de demi-corps, bien construite, sans défaut, sur un beau fruité épicé, légèrement fumé, ... mais manquant du petit je-ne-sais-quoi qui aurait pu faire basculer le vin vers l'exceptionnel. Bien mais sans plus.
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Corton Grand Cru 1985, domaine Rapet père et fils : un nez de pinot évolué, fruits confits, fleurs séchées, humus et feuilles mortes. La bouche est assez tannique, rustique mais élégante. Les fruits à l'alcool s'équilibrent avec les notes tertiaires (viande, pruneau, tannins polis), le tout enrobé d'une granulosité fumée très agréable. Finale sur les griottes à l'alcool. Très Beau vin.
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Puligny-Montrachet Premier Cru Folatières 2004, domaine René Monnier : nez très minéral, sur la retenue, strict et droit. Bouche un peu maigre, typée chardonnay (amandes fraîches), mais manquant de corps, de complexité et de finesse. Bien. Dommage car la bouteille dégustée il y a quelques semaines s'était révélée excellente.
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Saumur Champigny, Terres Rouges 2009, domaine de Saint Just : Etonnament, le vin le plus agréable de la série. Certes, ce n'est pas le vin le plus complexe, le plus structuré, le plus profond, mais il a brillé par sa spontanéïté et sa buvabilité. Un nez de corbeille de fruits rouges, murs mais pas cuits. Belle fraîcheur acidulée. Aucune trace poivronnée. La bouche est franche, droite, fruitée à souhait, presque gouleyante (des tannins maîtrisés et civilisés). Un 2009 qui ne possède pas les défauts de son millésime (à savoir le côté "too much" et trop tannique que l'on y rencontre souvent). Au final, ça se boit très bien ... et pour moins de 15 euros : l'archétype du vin de copains, très bien fait. Très bien. Hommage à Yves Lambert.
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Ce soir, repos avant d'entreprendre une longue approche avant la Saint Sylvestre.
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Bruno

4 juin 2011

Le Pot d'Etain à L'Isle sur Serein (Yonne)

Ce week-end d'Ascension a été l'occasion de vérifier la renommé de ce restaurant, connu pour sa carte des vins fabuleuse, et à des prix toujours doux.
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Le menu et les desserts
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Ambiance ...
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Amuse-bouche, terrine de poisson et crème persillée
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 Foie gras de canard en terrine, macaron figues
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 Poêlée d'encornets et escargots, brunoise de légumes printaniers, et beurre de Noilly
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Ravioles de gambas au gingembre, bouillon d'artichaut
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Meursault-Charmes Premier Cru 2002, domaine des Comtes Lafon : un premier nez un peu fermé, qui apparaît fin, frais, très typé sur le chèvrefeuille. A l'aération, développement de notes mentholées et grillées (légèrement). La bouche élégamment grillée présente une belle tension. Amers agréables et sapides. Après aération, le vin présente une puissance presque 'tannique'. Très belle longueur, sur la noisette et le grillé, mais toujours ultra-frais. Elégance maximale, presque rafraîchissante. EXCELLENT
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Pièce d'agneau confite, cocos de Paimpol et petit flan d'ail
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Poisson du jour
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Caille farcie au foie gras, tartelette échalotes
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Clos de la Roche Grand Cru 2000, domaine Hubert Lignier : un nez profond, sur le cassis mur et une pointe de rusticité. A l'aération, les fruits rouges apparaissent, sur un équilibre très terrien qui me fait penser à un gevrey. Beau pinotage. La bouche est équilibrée, entre structure, tannins et acidité. Un vin sur un registre élégant, fruité et suave. La finale est également très complexe, entre minéralité terrienne, touche glycérinée et tannins veloutés. EXCELLENT (quoiqu'encore jeune).
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Pour le plaisir des yeux, le plateau de fromages, tous aussi bons les uns que les autres. Le Meursault regouté sur le fromage montre une reprise de notes lactées et veloutés, presque sur un équilibre presque demi-sec, sans toutefois sacrifier à l'élégance, à la finesse et à la droiture.
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 Le fraisier revisité et glace réglisse
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Le clafoutis aux cerises de Bourgogne, crème glacée fromage blanc
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Je tiens à signaler un  petit "bug" au niveau du service, à optimiser avec l'accueil un peu froid et distant. Je me serais bien laissé tenter par un verre de douceur avec le dessert ... mais point de serveur pendant près de 15 minutes autour de notre table ! Las, nous avons mangé notre dessert avec de l'eau. Dommage que ce petit défaut vienne obscurcir quelque peu un tableau qui s'annonçait globalement très positif.
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Une belle adresse malgré tout, surtout pour un amateur de vins comme moi.
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Bruno

6 novembre 2010

Je tiens ma revanche (Episode 2)

Traditionnellement, les anniversaires constituent d'excellents prétextes pour multiplier - parfois plus que de raison - les fêtes, entourés d'amis, d'une bonne table et de belles bouteilles.
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Il y a quelque temps, un couple d'amis très chers m'a questionné au sujet de l'anniversaire de Madame. S'agissant d'un compte rond, l'occasion était une nouvelle fois bien tentante pour ne pas résister à la tentation d'un "petit" repas.
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Le programme des sorties-restaurant étant déjà bien chargé pour ces mois de Novembre / Décembre, et étant personnellement un très piètre cuisinier - tout juste capable de griller un steack - ils m'ont aimablement et très amicalement proposé de nous héberger l'espace d'une soirée. Seule contrainte, limiter le nombre de convives à 8 personnes maximum (je m'en excuse auprès des oubliés d'un soir, mais ce n'est que partie remise).
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Il me fallut ensuite convaincre Madame du bien-fondé de la proposition, dans un échange de fond de cours digne d'une rude négociation salariale. Finalement, et malgré les (sou)rires sarcastiques qui se tapissent dans l'ombre et dans mon dos (le train de vos insultes roule sur les rails de mon indifférence), la raison l'a emporté et nous voilà réunis en ce samedi soir.
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Un immense merci à François et Gwenola pour le prêt aussi gracieux que désintéressé de leur appartement et le partage en toute simplicité de leur amitié.
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En amuse-bouche :
  * Trio de St Jacques : juste snackée, carpaccio à la couturière et à l'huile de truffe.
  * Carpaccio de boeuf Salate.
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Au menu :
  * Duo de foies gras (poché façon "vin chaud anisé" - mi-cuit au sel),
  * Côtes de bœuf du bohémien Yves-Marie, rattes et champignons de saison,
  * Le plateau de fromages de l'Oliv,
  * Le tiramisu aux figues façon François et ses macarons divers.
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Pour accompagner dignement ces mets fins, quelques bouteilles ont été dégoupillées (qui dit plaisir, dit non-prise de notes : mes commentaires n'en sont donc que plus succincts) :
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Champagne Krug 1990 : un nez très fin et en même temps dégageant une impression de puissance tranquille, une légère pointe miellée. En bouche, et après une courte aération, le vin est puissant, minéral et très profond.. Trame acide immense qui donne une longue phénoménale au vin. Remarquable accord avec le carpaccio de Saint Jacques "à la couturière" (gingembre, citron vert, huile d'olive et échalote). EXCELLENT.
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Chablis Grand Cru Grenouilles, 2001, Cave La Chablisienne : La robe est jaune pâle, sans indice d'évolution, presqu'encore avec des reflets verdâtres. Un nez sur la coquille d'huitre et la craie pillée et des touches citronnées. Là encore, on retrouve une sensation de corpulence. En bouche, le vin est d'une équilibre tendu, entre puissance minérale, presque 'tannique', acidité et légère rondeur. Se développe dans une finale qui enveloppe la bouche. TRES BIEN ++.
Condrieu, les Chaillets de l'Enfer 2007, domaine Georges Vernay : Changement complet de registre avec ce vin puisque le nez est une explosion de senteurs florales et fruitées : abricot sans lourdeur, pêche blanche et violette. La bouche structurée associe volume, gras ... et acidité, ce qui renforce le sentiment de fraîcheur du vin. Finale très élégante, saline et montrant une amertume mesurée. TRES BIEN ++.
Cette confrontation de deux vins de style complètement différent, presque opposé, est intéressante à plus d'un titre puisque j'ai noté que chaque vin présentait un accord optimal avec le plat proposé : le Chablis avec le foie gras au sel et le Condrieu avec le foie gras poché.
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Cornas, 2004, domaine Alain Verset : En préambule, je dois dire que j'ai moins bien tasté ce vin qu'ICI. Mais, je confesse que j'aurais du prévoir un carafage avant le service. Personne n'est parfait. Un nez typiquement fumé, sur les fruits noirs et (légèrement) la violette. Assez profond. Une bouche modérément et élégamment tannique, sans astringence, sur un équilibre acidité/fruité/charpente presque bourguignon. Belle finale longue et fraîche. TRES BIEN +.
Clos de la Roche Grand Cru, 1990, domaine Louis Rémy : C'était le 'joker' de la soirée au cas où un bouchon eût été défectueux. Et bien, là encore, une très grosse déception. La robe ne montre pas de signe de fatigue, encore pimpante de rouge et sans traces d'évolution. Le nez est un peu poussiéreux, pas net, liégeux, de "vieux grenier" ... En bouche, on sent la race des grands Côtes de Nuits ... mais le vin est plat. Pas de défaut mais sans doute (déjà ?) passé. Une très grosse désillusion.
Corton Grand Cru, 1985, domaine Rapet père et fils : Heureusement, il faut savoir rebondir et se rabattre derrière des valeurs refuges. Ce Corton commence timidement, presque comprimé par ses années de bouteilles. Puis, doucement, tranquillement, sans faire de bruit, il se développe dans le verre. Un nez associant un fruité élégant et profond (cassis, réglisse), des notes animales fumées et une belle évolution sur le sous-bois et le fumé (cependant moins développé que le Cornas. En bouche, la structure est parfaitement équilibrée entre tannins, fruits (cerise presque confite) et acidité. Malgré une impression de force, cela reste élégant et presque souple. La finale est  magnifiquement longue, enveloppante et droite (minérale / terreuse dans le bon sens du terme). EXCELLENT.
L'Etoile, cuvée les Lys d'Or 2005, château de l'Etoile : Je laisse le soins à mes camarades d'un soir de commenter ce vin que je n'ai pas dégusté.
Muscat de Beaumes de Venise, cuvée Hommage, domaine des Bernardins : une robe rosée, presque cuivrée. Le nez m'évoque clairement les Porto LBV, sur le pruneau, de fruits secs et de café, avec toutefois une "construction" qui rappelle le Muscat 'classique' de la maison : noix, floralité, fruité et épices. En bouche, on retrouve ces mêmes impressions complexes et équilibrées. La sucrosité est mesurée, et permet un très bel accord avec le Tiramisu aux figues. TRES BIEN ++.
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Pour terminer tranquillement la soirée, nous eûmes enfin droit à une sorte de farandole des digestifs ... que personne n'a bu bien évidemment !
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Une soirée encore mémorable, entourée d'amis chers, et qui s'est prolongée tard dans la nuit parisienne.
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Un grand merci à l'ensemble des participants pour leur bonne humeur et leur amitié.
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Bruno