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4 février 2019

Restaurant Autour d'un Cep - Double plaisir !

Dernière soirée de ce week-end ligérien, deux dernières soirées devrais-je dire puisque nous avions réservé une table au Restaurant « Autour d’un Cep » pour le lundi soir, journée « normale » d’ouverture, mais également pour la soirée privée « Salon des vins » du dimanche. Et (très) grand bien nous a pris ! Ce fût deux soirées magiques, à tout point de vue.
Menu en trois services (entrée / plat / dessert) pour la modique somme de 33eu égard à la qualité et à l’originalité des assiettes ; une carte des vins recélant de vraies pépites pour amateurs éclairés ; service décontracté à lécoute et juste ; cerise sur le gâteau, un bel et charmant accueil de la part d’Anne-Laure à qui nous adressons nos plus vifs remerciements pour l’ensemble de ces deux soirées.
En route pour une ode à la gastronomie, à l’œnologie et au bonheur de la vie.

Amuse-bouche
Velouté végétal, velouté de betteraves acidulées et maki Mulet / Andouille

Mousse de Topinambour et Truffe, Ventrèche
Petits légumes croquant

Saint-Jacques marinées, Sésame - Soja, Coriandre
Carpaccio de légumes croquant, mousse de brocolis

Filet de Canard Challandais de chez Mme Burgaud
Garniture variée

Filet de Bœuf Black Angus maturé de Castille
Garniture variée

Croquant noisette du Piémont, Caramel Beurre salé
Chocolat, café et whisky

Pour accompagner les repas, nous avons choisi :

Côtes du Jura (Savagnin), Les Chalasses Marnes Bleues 2011, Jean-François Ganevat : dès le premier coup de nez, on décèle un grand vin. Nez qui  présente une fine « semi-oxydation », j’aurai tendance à dire qu’il « brèze », associé à un vanillé aromatique et une amertume sur le réglisse. L’ensemble brosse déjà l’esquisse d’une intense empreinte. La bouche est « savagnin », acidité vive et tendue, mais complètement intégrée et domptée par une musculature à peine enrobée, magique. Fine acidité qui se termine par des amers tapissant. Finale qui présente un côté acidulé fondu dans le muscle du vin. Complexité folle qui voit l’apparition de notes fumées laissant une trace presque tannique avec le velouté de topinambours. Une sorte de concerto pour moelleux et sec !
Le lendemain, avec les Saint-Jacques, le vin s’est (encore plus) ouvert. Prise de tension, salinité grasse et suave, légère évolution (peaux de noix à peine esquissées) sur la complexité. Finale plus claquante, d’une intensité superlative et d’une profondeur extrême. EXCEPTIONNEL (Au panthéon 2019)

Sancerre, les Garennes 2017, Vincent Gaudry :grand nez explosif, gorgé de fruits rouges et noirs, d’une maturité superlative. Première impression plutôt vineuse, dont l’ampleur est décuplée par un fumé de bel effet. Véritablement de la soie au nez. En bouche, on ressent une fine granulosité, avec des tannins construits sur l’élégance, mais sans sacrifier à leur constitution. C’est frais, élégant, avec quelques notes fumées qui apportent un complément d’ampleur. L’enrobage des tannins est déjà bien crémeux, avec juste ce qu’il faut de relief. Grande finale soyeuse, suave et qui appelle un autre verre. Excellent ++

Nuits Saint Georges, premier cru Clos de l’Arlot 2011, domaine de l’Arlot :grand pinot mûr au nez, avec un joli fruité fin, presque évanescent. Quelques notes animales complémentaires apportent un supplément de caractère. Bouche suave dans la construction, très sérieuse et sur un équilibre soyeux. Une sorte de « faux maigre » en quelque sorte.Les tannins, encore parfois un peu jeunes, sont d’une finesse extrême. Ils dessinent une lecture des terroirs de Nuits sur l’élégance, mais avec toujours ce petit grain salivant. Un contre-point presque parfait avec le Black Angus, d’une tendresse et d’une cuisson précise. Avec l’aération (nous avons tranquillement fini la bouteille après le plat, et avant la suite), le petit grain tannique se renforce dans le bon sens du terme, puis quelques notes animales gentilles apparaissent. Les tannins deviennent crémeux, sans occulter une finale sur la finesse, la fraîcheur et l’élégance. EXCEPTIONNEL (Au panthéon 2019)
Cette année, esprits raisonnables obligent (que nous sommes), le blanc a servi pour les deux soirs. Par un malencontreux hasard, avec ce dessert qui est une véritable tuerie, Anne-Laure nous a proposé (et offert - nous l’en remercions très amicalement) une petite douceur.

Premier soir, Macvin du Jura, les Exaltés, domaine Labet : une sucrette enrobée avec un côté oxydatif de folie, tout en nuances. Pointe de noix en finale, complétée par des notes de zestes d’agrumes. Grand accord avec le dessert, pour ce vin de contemplation et de jouisseur. Excellent ++

Second soir, Porto Tawny, Burmester : robe rouge rubis assez étonnante pour un Tawny, et qui s’apparente plus à un Ruby. Nez sur les fruits noirs, très explosif, cerises burlat et alcool infusé. Grand grain tannique en bouche, plutôt corpulent et bien construit. Equilibre général sur la réduction (c’est donc plus un Ruby à mon sens). Grande puissance maîtrisée. Bel accord avec le dessert, sans doute moins optimal que la veille. Excellent +
Pas de café, mais histoire de bien digérer, nous avons ensuite testé :

Islay Single Malt, Kilchoman, Machir Bay qui présente un nez tourbé de folie, complété par une sensation d’élégance et de douceur. Bouche puissante, enrobée, faisant la part belle à la tourbe, sans sacrifier à l’élégance. Rétro-olfaction sublime. Malgré la charge d’alcool, l’impression générale est la douceur et l’apaisement. Avec l’aération et la raréfaction du liquide, des notes de tabac blond - un marqueur patent pour moi - se développent, pour finir sur une complexité entre (fausse) sucrosité et suavité. Deuxième breuvage de contemplation. Nous sommes gâtés. SUBLIME

Plantation, Rum 2004, Panama tout en élégance et en rondeur. Notes de vanille et douceur sur une belle base d’alcool. N’étant pas amateur de rhum, je l’ai trouvé vraiment très joli, une sorte d’initiation dans la douceur. EXCELLENT +

Eau de vie de céréales, Couvreur’s Clearach. Ce « faux » whisky de Bouze les Beaune se présente sur un équilibre diamétralement opposé à l’Islay, du moins en apparence. Pas de tourbe, pas d’épices, pas de notes fumées mais une impression de douceur et de zénitude encore. Bouche sur une grande aromatique miellée, une touche d’amers / d’oxydatif sur la noix, qui se traduit par une finale sur des amers vibrant terribles. Avec le temps et l’aération, rondeur et suavité s’associent pour laisser place à des notes tertiaires type tabac blond. EXCEPTIONNEL

Un immense merci à Anne-Laure pour lensemble de son oeuvre en salle, depuis laccueil superlatif jusquà sa présence sobre mais précise tout au long des repas. Un immense merci également à toute l’équipe et au chef qui nous a concocté deux repas de gala. Très grande et très belle adresse à Angers qui mériterait une récompense sous la forme d’un macaron. C’est aujourd’hui vraiment plus qu’un bistronomique, une véritable pépite !
Vivement l’année la prochaine (visite).

Bruno

8 mai 2018

Le Clos de la Prairie, à Gouy Saint André (62)

Premier pied à terre de notre semaine dans les Hauts-de-France, l’hôtel-restaurant du Clos de la Prairie est situé à Gouy Saint André, au cœur de la région des 7 vallées.

En guise de présentation, nous reprendrons les termes indiqués dans le site internet de l’établissement, tant la réalité « colle » avec le virtuel : écrin de verdure, lieu de sérénité et d’authenticité, hôtel de charme et convivialité gourmande.

Pour commencer, une visite de deux chambres parfaitement aménagées, une décoration sobre mais reposante, un équipement parfait, une literie confortable, et la présence discrète mais efficace de Sandrine, la maîtresse de maison.
Après un repos bien mérité, place à la table qui présente de belles prestations, pour un menu entrée-plat-dessert à 45 €. Amour du produit frais, travail dans les détails depuis les amuse-bouche jusqu’aux garnitures, cuissons justes (basse température) pour les viandes et les poissons et assaisonnements apportant une réelle valeur ajoutée en termes de goûts ! Quelques exemples.

Amuse-bouche
Velouté de courgettes et menthe, mirepoix de fenouil, Gambas

Mousseline …
Poireaux, langoustines (ou saumon fumé pour les allergiques)

Tartare de veau au couteau …
Tabasco et sorbet à la betterave

Ris de veau
Son jus de viande

Pressé de tourteau
En brochette de concombres

Veau cuit en basse température
Garnitures variées

Agneau de lait cuit en basse température
Garnitures variées

Poisson du jour : Vive à lortie
sauces et espuma de pommes de terre

Poisson du jour : filet de lieu et sa sauce crémée ...
Les desserts ont échappé aux photos, le premier soir pour cause de nuit tombante (nous dînions en extérieur), le second soir pour cause doubli !

Pour accompagner le repas, nous avons bu :
Puligny-Montrachet, le Trézin 2012, domaine Marc Colin : un village de très belle facture. Minéralité finement ciselée, aiguisée sans être tranchante, sur une allonge salivante. Quelques notes aromatiques et grillées apportent un supplément d’âme. Très sérieux. Très Bien +

St Joseph, Poivre et Sol 2015, domaine François Villard : un vin très jeune aujourd’hui, mais qui sait jouer sur sa fougue. Gros fruité au nez, avec une impression de maturité et de solaire. Fine épice accompagnée de notes florales « semi-capiteuses ». On est plus sur la pivoine que le lys ou la violette ! En bouche, les tannins sont présents, encore un peu anguleux, mais déjà agréables. Demi-corps sur un équilibre fruité en accord avec le nez. Fruits noirs, épices douces, floralité légère. Belle finale tirée par une acidité fine quoique bien présente. RDV dans 10 ans minimum. Très Bien

En complément, la table est dotée d’une collection impressionnante de mails, parmi lesquels j’ai pu goûter un Bunnahabhain 12 ans et un Dalwhinny 15 ans : le premier plutôt sur les fruits secs, une pointe d’épices, des notes iodées et un côté fumé, le second sur la puissance (oui !), une trame tannique marquée et un côté rond et miellé /ciré du plus bel effet.
En conclusion, très belle adresse située dans le bocage que je conseille très vivement. Le service est précis, les chambres d’un confort supérieur, une terrasse privative située au sud ne gâche pas le plaisir d’une séance de repos avant le repas, repas dont la cuisine mérite un accessit, pour ses associations et le travail précis de produits frais et bien cuisinés.
Nous y reviendrons avec grand plaisir.

Bruno

5 février 2018

Restaurant "Autour d'un Cep"à Angers

Crédit photographique © : Autour d'un Cep

Dernière soirée de ce week-end ligérien, avec un dîner au Restaurant « Autour d’un Cep » situé à quelques encablures de la Maine à Angers. Autant le dire tout de suite, ce fût une soirée magique à tous les points de vue.
Présenté sur les réseaux sociaux comme un « néo-bistrot pinardier », ce Bib Gourmand est bien plus que cela. Accueil charmant et très convivial d’Anne-Laure à qui nous adressons nos plus vifs remerciements pour l’ensemble de la soirée. Prix doux, eu égard à la qualité et à l’originalité des assiettes (qui à notre avis méritent largement l’étoile pneumatique). Une carte des vins contenant de vraies pépites et, cerise sur le gâteau, un service décontracté, à l’écoute et juste.
Pour ce soir, menu à 36 € composé d’une entrée, d’un plat, d’un plateau de fromages et d’un dessert. En route pour une symphonie d’odeurs et de saveurs.

Amuse-bouche
Sur le thème d’un velouté de courge et ses accompagnements croquants

St Jacques …
En marinade, servies fraîches et ses légumes croquant

 
Médaillon de lapin
Garniture variée

Plateau de fromages
(Brie, Comté, Mont d’Or et Bleu des Causses)

Les desserts

Chocolat, café et whisky
 
Sur le mode d’un Paris-Brest avec un caramel au beurre salé

Pour accompagner le repas, nous avons choisi :

Saumur, Clos de la Cerisaie 2012, Melaric : robe dorée clairement évoluée, trouble. Premier nez très nettement réduit, mais derrière lequel se cache certainement le défaut récurrent des « natures », à savoir une oxydation prématurée. Carafage et changement de verre (plus grands pour une meilleure aération) ne font rien. On retrouve toujours ces notes grillées et de sésame. Au cours du repas, légère ouverture qui laisse apparaître une belle vinosité et un équilibre assez tendu. En bouche, cette caractéristique est moins marquée. Trame tendue, de l’énergie, de la fraîcheur (mentholée) et une fine minéralité de type pierre à fusil équilibrée par un gras juste dosé. Très belle finale, sur une vibration à haute fréquence. Très Bien
Deux réflexions concernant ce vin :
  * pas certain que la même bouteille bue dans un an soit encore debout. C’est bien joli le « naturel sans intrant » mais il faut sans doute respecter un minimum d’hygiène et de précautions pour éviter ces dérives.
  * pas certain non plus que si j’ai l’occasion de recroiser cette bouteille, je me laisserais tenter. En tout cas, pas pour encaver. J’ai assez que quelques bourgognes blancs foireux en cave !

Sancerre, les Garennes 2014, Vincent Gaudry : un vin ANTHOLOGIQUE qui s’inscrit d’ores et déjà dans mon panthéon de 2018. Il y a bien longtemps qu’un pinot ne m’avait pas scotché de la sorte, et pourtant, j’ai quelques beaux bourgognes en magasin ! Robe rubis assez claire, brillante, sans trace d’évolution. Grand nez qui pinote clairement, le fruit est mûr, bien mûr, juste ce qu’il faut. Légèrement acidulé, une pointe fumée en complément, une profondeur et une grande marque. Mes réceptacles olfactifs sont déjà en émoi. En bouche, le vin se présente comme une pièce de soie, ultra-élégant. Equilibre droit, fruité éclatant, jamais ostentatoire ni caricatural, trame allongée sur une acidité avenante et gracieuse. Grande et belle empreinte, minéralité en arrière plan qui apporte un complément de volume aux tannins, notes de pierre à fusil, pointe réglissée qui définissent un arrière-plan sur une amertume salivante. Comparaison n’est pas raison a-t-on coutume de dire, mais là, on se croirait sur Chambolle, plutôt versant premier ou grand cru. En conclusion, si je devais résumer mes impressions en un seul mot, ce serait : « vin sensuel ». Mon coéquipier d’un soir me souffle : Un vin comme ça, une Ukrainienne, et c’est le Nirvana ! Je le laisse seul responsable de ses propos. Exceptionnel. Panthéonique-2018

Deux bouteilles à deux, nous avions décidé d’être raisonnable. Par un (mal)heureux hasard, l’équipe du restaurant nous propose directement avec le dessert une douceur.

Don PX 1987, Gran Reserva, Bodega Toro Albalá : un premier ultra-riche mais frais, sur des notes de fruits secs, de pruneaux, de café torréfié et de réglisse. Un certain grain presque « volnaysien ». Fraîcheur mentholée malgré la charge d’alcool, la bouche présente un équilibre sur le fil : sucrosité, liqueur (alcool), acidité et belle et noble amertume. Un accord magique avec le dessert au chocolat pour ma part. Excellent ++
Comme il ne fallait pas se perdre en retour pour le retour (à pied), une lichette de Malt, Isle of Jura, Diurachs' Own 16 ans tout en élégance, notes douces (vanillé / miellé), bouche fruitée, peu tourbée, avec des notes d’épices douces. En forme pour affronter le froid de la nuit angevine.
En conclusion, très grande et belle adresse dans Angers, dont la cuisine mériterait une récompense sous la forme d’un macaron, cette cuisine bistronomique utilise et associe des produits nobles et bien cuisinés. Superbe accueil, service décontracté et carte des vins riche de belles trouvailles.
Vivement l’année prochaine.

Bruno