Eguisheim, ou l’art de conjuguer plaisirs des
yeux et plaisirs des sens. Plaisirs des yeux avec le village et son plan
concentrique médiéval, ses maisons de toutes les couleurs, ses colombages et
encorbellements, sa rue principale bordée de grandes demeures, son église de
style néoroman, et ses peintures murales.
Plaisirs des sens puisque nous avions
programmé une visite au domaine Paul Ginglinger. C’est Michel, maintenant en
charge du domaine, qui nous reçoit et nous réserve une dégustation agrémentée
d’informations sur les terroirs d’Eguisheim,
et ses grands crus.
Nous remercions très chaleureusement Michel
pour son accueil, sa disponibilité et la possibilité qu’il nous a offerte de
déguster pratiquement l’ensemble de la gamme. Là encore, devant le niveau
général très élevé, nous n’indiquerons pas d’appréciations (mais juste quelques
coups de cœur).
Place à la dégustation.
Crémant
Prestige 2014 : joli nez sur un fruité / floral frais.
Tonique, rondeur et tension en bouche, avec une belle rémanence finale.
Crémant, Brut
nature 2010 : très grande finesse et très grande
élégance, tant au nez qu’en bouche. Belle définition sur la maturité juste des
raisins. Légers amers sapides en finale. Coup de cœur.
Pinot Noir, les
Rocailles 2015 : sous un
premier nez un peu réduit, on perçoit une jolie corbeille de fruits rouges
(cerises) et une pointe fumée élégante. Bouche veloutée, avec de beaux tannins
présentant un grain de caractère. Astringence noble, certes un peu jeune. Coup
de cœur.
Sylvaner 2015 : fruité immédiat.
Gras en bouche, sur une aromatique anisée. Fraîcheur marquante, opulence
mesurée et trame traçante. Une vraie révélation.
Pinot blanc
2015 : délicatesse et aérienneté (!) au nez, fruité sur la
poire blanche. Bouche énergique, avec de la rondeur, du velouté. Un vin
immédiat.
Muscat 2016 : nez muscaté avec
de belles touches de roses. Bouche veloutée, un petit grain satiné, une belle
fraîcheur en finale.
Riesling, Drei
Exa 2015 (terroirs
de calcaires sous le Pfersigberg) : riesling fin au nez, léger citronné. Bouche
charnue en attaque, belle tension en deuxième bouche, rémanence et
rétro-olfaction sur des amers nobles.
Riesling,
Grand Cru Pfersigberg, Ortel 2015
(terroirs profonds et
calcaires) : nez charnu, exotique à souhait, sur les fruits. Belle bouche large,
construite sur une grande minéralité, de magnifiques amers salins en finale. Un
vin qui possède de la tension et de l’énergie. Coup de cœur.
Riesling, Grand
Cru Eichberg 2015 (terroirs
marno-gréseux) : nez moins immédiat, plus sur la retenue, la finesse et une
impression aérienne. Vin construit sur la longueur, une belle chair ciselée par
l’acidité, une pointe poudrée en finale. Rétro-olfaction sur la fraîcheur.
Enorme potentiel de vieillissement. Coup de cœur.
Pinot Gris, les
Prélats 2015 (issu
de parcelles situées en bas de l’Eichberg) : nez bien construit, sur une
aromatique fine et fraîche. Bouche sur un équilibre « velouté » (sec tendre),
une pointe saline, pour une gourmandise fruitée. Association gras / amers du
plus bel effet en finale.
Pinot Gris,
Grand Cru Eichberg 2015 : le
même vin, en mieux et plus développé. De la race au nez, magnifique bouche,
charpentée et élégante, charnue et tendue, avec une acidité superlative. La
quadrature du cercle en quelque sorte. Rétro-olfaction sur les amers. Le sommet
de la dégustation.
Gewurztraminer,
Wahlenbourg 2015 : explosion
de roses et de fleurs capiteuses (cis-jasmone
/ lilium candidum) au nez.
Bouche sur une sucrosité saline. Peut-être un léger manque d’énergie à ce stade.
Gewurztraminer,
Grand Cru Pfersigberg 2015 : nez
sérieux, sur une construction cistercienne, avec une grande empreinte.
Aromatique sur la rose, bien dosée. Bouche superlative, moins explosive que le
précédent mais sur une allonge plus développée. Du gras, de l’élégance, des
arômes et des senteurs, une acidité « granuleuse » et des épices douces.
M’évoque quelque part les syrah de noble origine. Superbe marque en finale.
Coup de cœur.
Un
grand merci à Michel pour cette très belle dégustation et son accueil très
chaleureux.
Bruno
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