Pinot Gris,
Terroirs d′alluvions, 2012, Jean Geiler : Belle surprise pour ce vin offert par les propriétaires du gîte. Un
nez très aromatique qui s′ouvre sur un beau fruité. Belle définition de bouche,
quelques sucres résiduels bien dosés, une amertume fine et une corpulence
mesurée qui ne cessera de se développer avec l′aération. Retour sur un miellé
de bon aloi avec les fromages autochtones. Très
Bien
Patrimonio 2009,
domaine E. Croce (Yves Leccia) : premier nez animal, plus
fourrure que viandé, complété par une corbeille de fruits de belle maturité. Finesse
et élégance sont les maîtres mots. A l′aération, notes de garrigue, de thym, plus
une touche d′amertume élégante. En bouche, c′est à la fois charpenté, puissant,
tannique et élégant. Cette dernière qualité apporte une fraîcheur presque
surprenante. Finale en plein accord, la belle acidité étirante le vin. Très
très belle surprise. Excellent
L′Etoile,
Chardonnay 2008, domaine Baud : Un nez complexe, alliant les classiques du chardonnay et un côté à la
fois frais (sur le menthol) et un herbacé élégant. En bouche, belle structure
droite, sans évolution, sur une amertume fine. Finale à l′avenant, qui marque
bien la bouche, avec une fine connotation « jurassienne ». Retour ensuite sur
les fromages. Sur une tome des montagnes des Vosges, le vin reste sur un même
équilibre. Sur un Comté de noble origine, le vin se révèle complètement, et
surtout différemment. Il acquiert une dimension « jaune » que je découvre (et
apprécie) depuis peu. Corpulence développée, bouche qui éclate, acidité et
jaune en complète synergie. Excellent
Montlouis, Remus
Plus 2012, domaine de la Taille aux Loups (Jacky Blot) : nez superlativement aérien et floral, avec
un complément de fine minéralité. En bouche, le vin est plein, complexe, à la
fois tendu et acide d′un côté, rond et avenant de l′autre. A l′aération et au
réchauffement, toutes ces qualités se développent pour dessiner un grand vin :
corpulent, élégant, fin, aérien sur une belle aromatique minérale. Finale qui
enserre la langue, avec une expression ligérienne décuplée. Du travail
d′artiste sans conteste. Excellent + (+)
Anjou blanc,
Authentique 2013, Catherine et Philippe Delesvaux : profondeur et cristallinité caractérisent
ce vin. Un nez sur une belle minéralité, fin, profond et floral. Ca « brèze » un peu (cette senteur
semi-oxydative que l′on rencontre très souvent sur les Saumur Brézé, et par
extension sur les grands chenins). En bouche, une complexité associe la tension
du cépage, le substrat minéral du terroir, la réserve d′acidité de ce vin jeune
et un gras parfaitement intégré. Tout est déjà en place, et pour de longues
années encore. Finale en plein accord, vibrante sur la langue, avec une
oscillation incessante entre l′amertume noble et l′acidité. Excellent
+ (+)
Gevrey-Chambertin,
premier cru Lavaux St Jacques 2001, Denis Mortet :
un grand nez de pinot à l′ouverture de la bouteille, mais qui va peu à peu se
gommer pour des notes telluriques assez intenses. On est clairement en Côte de
Nuits, et clairement sur Gevrey (fruits noirs très murs, réglissé, grain
tannique au nez). En bouche, le vin est bien construit, mais sans doute pour
moi un peu « too much », une sorte de sur-extraction poussée. Je reconnais
malgré tout le potentiel de vieillissement encore important, avec une acidité
et une amertume bien présentes, jusqu′à une finale bien marquée. Très Bien
Banyuls Grand
Cru, cuvée Henri Vidal 1974, Cellier des Templiers :
Un vin de rancio noble sur lequel je manque de repères analytiques. Sucres
intégrés dessinant un velouté qui a du relief, notes oxydatives sur la noix et
les pruneaux, grande et belle acidité, touche d′amertume et grande persistance
sur la finale. Excellent
Chablis
Grand Cru les Preuses 2008, cave de la Chablisienne : Nez chablisien typique, tendu et minéral,
des touches d′agrumes (oranges et citron caviar). Bouche déjà bien dessinée,
une pointe de vanillé encore présente, vite remplacée par une force tellurique
sur les amers, grande corpulence tout en restant fin (par rapport au Grand Cru
Grenouilles de la maison, on ne rencontre pas la sensation de tannicité).
Finale étirée. Un potentiel de vieillissement certain (au moins 5 ans). Excellent (+)
Mosel-Saar-Ruwer,
Riesling Auslese, Bernkasteler Lay 1998, Weingut Jos. Jos. Prüm : un auslese bâti sur la finesse et
l′élégance ultime. Nez plutôt réservé, sur les fruits exotiques, une pointe
rôtie de botrytis. Bouche fine et ronde, avec un équilibre assez remarquable.
L′acidité élevée (analytiquement) et les sucres abondants sont en complète
synergie, pour une finale d′une allonge exceptionnelle, sur la finesse. Excellent
Barbera d'Alba, Conca
Tre Pile 2005, Podera Aldo Conterno : un vin de bourgogne au
pays de Verdi. Nez intense, profond et charpenté, sur les fruits noirs, riches
et matures. Impression de finesse et léger fumé en complément. Bouche
structurée, sur les fruits, le fumé, la maturité et une acidité d′abord
mordante (surtout en finale), puis s′intégrant avec l′aération. Une amertume
noble complète l′ensemble, pour dessiner une finale traçante, énergique et
élégante. Excellent (+)
Meursault,
premier cru les Genevrières 2005, Pierre Morey :
Pour ceux qui me connaissent et qui connaissent un peu mon histoire : vous
allez rire. Bouchon !
Vin de Pays
de Corrèze, Vin paillé 2006, EARL de Farges : A l’ouverture,
une sorte d’oxydation / de piqûre. Constat similaire en bouche. Pas de plaisir
Château-Chalon
2000, Jean Macle : Passé
un premier nez sur la réduction !, alcool à brûler, le vin se révèle sur une
structure puissante et très jeune. Notes de noix verte, de fruits secs, un
léger soupçon de curry. En bouche, c’est très puissant - mais élégant - et
énergique, avec un retour de l’acidité en milieu de bouche. Finale avec une
magnifique empreinte sur la peau de noix, l’amertume saline vibrante et une
réserve d’acidité qui étire le vin. La langue est tapissée de notes glycérinées
et épicées. Superlatif.
Le lendemain, disparition complète des notes
acides, au profit d’une complexité superlative. Noix, curry, pointe fumée, une
touche d’épices, évoquant presque la syrah. Longueur et puissance superlatives
(encore !). Anthologique
Condrieu,
Coteau de Vernon 2006, domaine Georges Vernay : Curnonsky avait oublié le Coteau de Vernon dans sa
liste des 5 grands blancs de France. Association entre une opulence fruitée et
exotique, sur l’abricot et les fruits exotiques, une réserve d’acidité énorme,
une minéralité intense, sur une belle granulosité, une amertume noble et une
allonge superlative. Pointe fumée, du caractère et de l’allonge, une vivacité
en finale. Anthologique (aussi)
Priorat, les
Terrasses VV 2005, Alvaro Palacios : un mix réussi entre un
fruité intense, léger fumé, pointe acide bien présente et vivifiante, et une
charpente méridionale marquée, différente des vins italiens. Je manque un peu
de repères, mais c’est très beau et d’une grande buvabilité. Excellent
Languedoc Pic St
Loup, Guilhem Gaulcem 2008, Ermitage du Pic St Loup :
un vin résolument sudiste, sur des notes de fruits murs, une douce sucrosité,
une acidité bien présente, des notes de garrigue et d’épices douces, et une
amertume mesurée. Tannins abondants et déjà crémeux. Finale étirée et fraîche. Jeune
et plein d’avenir. Très Bien + (+)
Saumur-Champigny,
les Poyeux 2005, Clos Rougeard : Très joli nez, sur les
fruits murs, une pointe fumée et cette impression de droiture du Cabernet Franc
(poivrons murs). Bouche veloutée, de belle construction, élégante, du fruit, et
se terminant par une acidité et une amertume de bon aloi. Excellent
Alsace Grand
Cru Sonnenglanz, Gewürztraminer Vendanges Tardives 2005, domaine Bott-Geyl :
un nez sur la rose, les litchis et les fruits exotiques, une pointe de curry et
de fumé. Bouche corpulente mais élégante, saline, épicée à souhait, un taux de
sucres élevé mais digeste. Finale claquante, amertume noble, épicée et vibrante.
Excellent + (+)
Corton-Charlemagne
Grand Cru 2008, domaine Vincent Rapet : un grand nez de
chardonnay exceptionnel, sur la fraîcheur et la tension (menthe fraîche).
Bouche à l’avenant, charpentée, construite sur une grande et noble minéralité,
qui se retrouve jusque dans la finale. Acidité presque intégrée, amers nobles,
un joli gras qui enrobe l’ensemble, une pointe réglissée apparaît à l’aération
(plutôt sur le zan). La marque d’un grand vin, quoiqu’encore jeune. Exceptionnel
Place
maintenant au régime !
Bruno
2 commentaires:
Ton commentaire sur le Gevrey de Mortet :
C'est un millésime du Denis lequel, à l'époque, était un peu critique sur la puissance du vin, tant il recherchait avant tout la finesse d'un Rousseau ou d'un Claude Dugat.
En fait, on a deux styles de Gevrey : ceux qui sont quasi noirs et puissants, avec un velouté d'anthologie, et ceux qui recherchent plutôt la finesse dont l'exemple parfait est celle des grands Vosne.
Cette diversité est majeure et elle permet surtout aux amateurs de choisir le style qui leur plaît.
J'ai gouté en 2 / 3 occasions les vins de Denis Mortet et cette impression de "sur-extraction" ne m'avait pas parue aussi marquée. Un problème de bouteille ? Un millésime qui ne s'y prête guère ?
Toujours est-il que, effectivement, le domaine est assez réputé pour produire des vins puissants, alors que mes références personnelles sont plus sur des vins élégants.
Heureusement tous les gouts sont dans la nature, et tous les vins existent pour contenter tout un chacun !
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