2 février 2020

Deux soirées au restaurant Autour d'un Cep à Angers (49)

Retour au bistrot gastronomique « Autour d’un Cep » pour deux soirées hautes en couleur. Malgré l’absence d’Anne Laure pour un heureux événement (et à qui nous présentons toutes nos félicitations, et longue et belle vie au bébé), le plaisir et la qualité sont toujours au rendez-vous : l’accueil, l’assiette, la carte des vins et le service. Bref, une valeur sûre dans Angers avec, cette fois-ci, quelques découvertes viniques.
Menu en trois services (entrée / plat / dessert) pour la somme de 33 €, justifiant très largement un Bib gourmand.
En route pour une ode à la gastronomie, à l’œnologie et au bonheur de la vie.

Tartelette de légumes et truffes, émulsion de topinambours
Velouté du topinambour, croquant des légumes et aromatique "légère" de la truffe, qui n'emporte pas tout sur son passage. Belle entrée

Croustillant de pied de cochon, châtaignes et foie gras
Jeune de texture en bouche. Association bien dosée. Grande entrée

Bar de ligne
Tendresse de la chair du bar associée à un fin croquant des légumes. Hummmm

Pièce de Bœuf Braisée (Charolais)
Quelle viande, goûtue, quelle sauce enrobée et légère !

Croquant noisette du Piémont, Caramel Beurre salé
Le classique, rien à dire

Barre tout chocolat
Jeu de texture dans des variétés de chocolat. Léger et frais comme dessert

Pour accompagner les repas, nous avons choisi :

Fiefs Vendéens, le Haut des Clous 2012, domaine Saint Nicolas (Thierry Michon) : une légère pointe réductive au nez, mais de bel effet, avec un grillé / fumé tout en élégance. Bouche plutôt tendue, avec un bel enrobage sur la tendresse, conférant à l’ensemble une belle buvabilité. Une pointe perlante salivante apporte de l’énergie et du peps. Grain en bouche, presque tannique. Finale laissant une jolie empreinte, sur de fins amers nobles. Excellent

Vin de France, Sels d’Argent 2017, L’Anglore : aromatique florale très développée au nez, plutôt grasse, opulente et sudiste. Bouche à l’avenant, finement perlante. Opulence mesurée, avec une belle amertume tout au long de la dégustation. Finale riche, sur des notes miellées et de caramel. Bien fait même si ce type de vin n’est pas tout à fait mon style. Très Bien

Côtes du Jura, Oregane 2015, Jean-François Ganevat : un nez floral très tendu, avec une belle définition et une complexité associant la tension du savagnin et le côté enjôleur du chardonnay. En bouche, le vin est charmeur et sensuel, avec de magnifiques amers fins, élégants et salivants. Un toucher soyeux se dégage de la dégustation, soyeux qui prend de l’ampleur et s’élargit en finale, tout en conservant sa vivacité. Vraiment très joli. A l’aération, apparaît un léger « coup de jaune », comme si le terroir jurassien se rappelait à nous. Grande et longue amertume typée peau de noix en fin de repas. Superbe

Sauternes, Cru Barrejats 2002 : un Sauternes qui m’a un peu bluffé. Grand nez de Sauternes, sur le botrytis de noble origine, rôti, abricoté, fumé, profond. Fraîcheur et acidité se conjuguent en bouche, avec des notes complémentaires de pommes cuites. La grande acidité (pour un Sauternes) étire le vin, l’allonge et le rend frais et digeste. Salivation ultime avec un côté grillé presque jurassien en finale. Excellent +

Poiré Authentique (2018), Eric Bordelet : pour ce remettre de ces vins, rien de tel qu’un poiré au fruité explosif, un peu comme certains Riesling secs de Donnhöf (Riesling Saar). En bouche, tension, corpulence évanescente mais bien marquée, acidité enrobée, fruité élégant et fines bulles très digestes. Un « petit » digestif normand ! Très Bien

Le lendemain, seconde manche, avec :

Anjou, Les Bonnes Blanches 2015, domaine Pithon-Paillé : très belle découverte pour moi. Un chenin dont le nez évoque les équilibres des Muscadet de noble origine. Demi-corps, fraîcheur, tension sur le minéral de type pierre froide, avec un côté « rocailleux » m’évoquant les morgon. Un vin discret mais présent et très efficace sur les papilles. En bouche, on retrouve ces équilibres, avec une fraîcheur équilibrée, une impression de faux maigre et, après aération, une ouverture sur la tendresse grasse, la rondeur, avec toujours cette pointe salivante granuleuse. Très joli en conclusion. Très Bien ++

Sancerre, les Garennes 2013, Vincent Gaudry : nez très pinoteur et prometteur. Fruits au sirop, notes de vieux cognac, équilibre secondaire encore sur la vivacité du fruit. Bouche énergique, plus « 2014 » que « 2017 » (deux millésimes de ce vin que nous avions déjà dégustés ici). Grande acidité intégrée, fruité profond, empreinte secondaire suave. Un pinot sur un équilibre différent de ses cousins bourguignons. Finale qui s’élargit en queue de paon, avec un ultime retour acidulé. En fin de repas, il s’est détendu, a pris du gras et de l’ampleur. Un véritable vin de méditation. Excellent ++

Encore deux soirées d’exception dans ce bistrot gastronomique. Nous reviendrons avec plaisir pour de nouvelles découvertes.
Vivement l’année la prochaine (visite).

Bruno

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