Retour au bistrot gastronomique « Autour d’un Cep » pour deux soirées hautes en couleur.
Malgré l’absence d’Anne Laure pour un heureux événement (et à qui nous
présentons toutes nos félicitations, et longue et belle vie au bébé), le
plaisir et la qualité sont toujours au rendez-vous : l’accueil, l’assiette,
la carte des vins et le service. Bref, une valeur sûre dans Angers avec, cette
fois-ci, quelques découvertes viniques.
Menu en trois services (entrée / plat / dessert)
pour la somme de 33 €, justifiant très largement un Bib
gourmand.
En route pour une ode à la gastronomie, à
l’œnologie et au bonheur de la vie.
Tartelette
de légumes et truffes, émulsion de topinambours
Velouté du topinambour, croquant des légumes et aromatique "légère" de la truffe, qui n'emporte pas tout sur son passage. Belle entrée
Croustillant
de pied de cochon, châtaignes et foie gras
Jeune de texture en bouche. Association bien dosée. Grande entrée
Bar
de ligne
Tendresse de la chair du bar associée à un fin croquant des légumes. Hummmm
Pièce
de Bœuf Braisée (Charolais)
Quelle viande, goûtue, quelle sauce enrobée et légère !
Croquant
noisette du Piémont, Caramel Beurre salé
Le classique, rien à dire
Barre
tout chocolat
Jeu de texture dans des variétés de chocolat. Léger et frais comme dessert
Pour
accompagner les repas, nous avons choisi :
Fiefs
Vendéens, le Haut des Clous 2012, domaine Saint Nicolas (Thierry Michon) :
une légère pointe réductive au nez, mais de bel effet, avec un grillé / fumé
tout en élégance. Bouche plutôt tendue, avec un bel enrobage sur la tendresse,
conférant à l’ensemble une belle buvabilité. Une pointe perlante salivante
apporte de l’énergie et du peps. Grain en bouche, presque tannique. Finale
laissant une jolie empreinte, sur de fins amers nobles. Excellent
Vin de
France, Sels d’Argent 2017, L’Anglore : aromatique florale
très développée au nez, plutôt grasse, opulente et sudiste. Bouche à l’avenant,
finement perlante. Opulence mesurée, avec une belle amertume tout au long de la
dégustation. Finale riche, sur des notes miellées et de caramel. Bien fait même
si ce type de vin n’est pas tout à fait mon style. Très Bien
Côtes du Jura,
Oregane 2015, Jean-François Ganevat : un nez floral très
tendu, avec une belle définition et une complexité associant la tension du
savagnin et le côté enjôleur du chardonnay. En bouche, le vin est charmeur et
sensuel, avec de magnifiques amers fins, élégants et salivants. Un toucher
soyeux se dégage de la dégustation, soyeux qui prend de l’ampleur et s’élargit
en finale, tout en conservant sa vivacité. Vraiment très joli. A l’aération,
apparaît un léger « coup de jaune », comme si le terroir jurassien se
rappelait à nous. Grande et longue amertume typée peau de noix en fin de repas.
Superbe
Sauternes,
Cru Barrejats 2002 : un Sauternes qui m’a un peu bluffé.
Grand nez de Sauternes, sur le botrytis de noble origine, rôti, abricoté, fumé,
profond. Fraîcheur et acidité se conjuguent en bouche, avec des notes
complémentaires de pommes cuites. La grande acidité (pour un Sauternes) étire
le vin, l’allonge et le rend frais et digeste. Salivation ultime avec un côté
grillé presque jurassien en finale. Excellent
+
Poiré Authentique (2018), Eric Bordelet :
pour ce remettre de ces vins, rien de tel qu’un poiré au fruité explosif, un
peu comme certains Riesling secs de Donnhöf (Riesling Saar). En bouche, tension,
corpulence évanescente mais bien marquée, acidité enrobée, fruité élégant et
fines bulles très digestes. Un « petit » digestif normand ! Très Bien
Le lendemain, seconde manche, avec :
Anjou, Les
Bonnes Blanches 2015, domaine Pithon-Paillé : très belle découverte
pour moi. Un chenin dont le nez évoque les équilibres des Muscadet de noble
origine. Demi-corps, fraîcheur, tension sur le minéral de type pierre froide,
avec un côté « rocailleux » m’évoquant les morgon. Un vin discret
mais présent et très efficace sur les papilles. En bouche, on retrouve ces équilibres,
avec une fraîcheur équilibrée, une impression de faux maigre et, après
aération, une ouverture sur la tendresse grasse, la rondeur, avec toujours
cette pointe salivante granuleuse. Très joli en conclusion. Très Bien ++
Sancerre, les
Garennes 2013, Vincent Gaudry : nez très pinoteur
et prometteur. Fruits au sirop, notes de vieux cognac, équilibre secondaire
encore sur la vivacité du fruit. Bouche énergique, plus « 2014 » que « 2017 »
(deux millésimes de ce vin que nous avions déjà dégustés ici). Grande acidité
intégrée, fruité profond, empreinte secondaire suave. Un pinot sur un équilibre
différent de ses cousins bourguignons. Finale qui s’élargit en queue de paon,
avec un ultime retour acidulé. En fin de repas, il s’est détendu, a pris du
gras et de l’ampleur. Un véritable vin de méditation. Excellent ++
Encore
deux soirées d’exception dans ce bistrot gastronomique. Nous reviendrons avec
plaisir pour de nouvelles découvertes.
Vivement
l’année la prochaine (visite).
Bruno
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