29 février 2020

60 ans : repas amical à la maison

Le marathon de la soixantaine continue, avec cette fois-ci un repas à la maison, l’occasion de réunir deux couples d’amis chers et qui, comme nous, apprécient le bien manger et le bien boire. Menu maison composé d’un starter (figues et cou d’oie farcis au foie gras), d’un main course (rôti de sanglier à la cocotte, purée de panais, champignons de Paris et sauce réduite au vin rouge), un plateau de fromages jurassiens (Comté 18 et 30 mois ; Morbier ; Mont d’Or ; Tome de montagne ; Bleu de Gex) et d’un dessert (mousse au chocolat).

Pour accompagner ce repas, nous avons bu.

En apéritif, Champagne, Grand cru Mailly-Champagne, Extra Brut, Francis Boulard : cette bulle sur une base majoritaire de Pinot Noir et du millésime 2008 est un champagne minéral, avec une grande tension, une attaque sèche, presque brute. Corpulence en bouche, avec une finale salivante. Sans doute manquant un peu d’aromatique et d’habillage pour espérer tutoyer les sommets. Très Bien

Avec le starter, Chablis, Grand Cru Château Grenouilles 2005, cave de la Chablisienne : si le nez révèle les classiques du chardonnay icaunais, à savoir une grande minéralité, une tension et une amertume du plus bel effet, la bouche trahit définitivement une oxydation du vin. Grr
C’est d’autant plus dommage que cette bouteille me tenait particulièrement à cœur. Je l’avais acheté chez feu Frédéric Hérédia, caviste à Tain l’Hermitage. Souvenir ému et pensée à la mémoire de Frédéric.
Pour ne pas rester sur un échec, Corton Charlemagne Grand Cru, 2005, domaine Rapet père et fils : un vin sur sa toute première jeunesse malgré 15 ans de cave. Puissance du vin, enrobé sur le gras bien dosé, trame minérale laissant une impression de grand équilibre. Elevage encore perceptible mais finement dosé. Le vin n’aura cesse de prendre du volume, de l’ampleur, de l’aromatique et de la longueur à l’aération. Finale sur une saline salivante. Grand vin. Excellent +

Avec le sanglier, Echezeaux Grand cru, les Loachausses 2007, domaine Anne Gros : l’archétype du pinot fin, d’une élégance superlative. De la soie. Nez élégant, sur un fruit montrant des signes d’évolution discrète mais bien marquante (fleurs fanées, fruits murs). Une pointe de réglissé en complément de la floralité superlative. Quelques fragrances épicées douces. Bouche droite, tendue, sur une belle acidité. Soyeux au possible, sans mollesse. Tendresse des tannins d’une finesse rarement croisée. On est loin des vins bodybuildés. Empreinte aromatique majeure, sur une finale laissant un seul regret, que la bouteille ne soit pas plus grande. Anne Gros est réputée pour produire des vins fins et élégants. Cette soirée ne viendra pas contredire cette (belle) réputation. Exceptionnel

Avec les fromages du Jura, Vin Jaune d’Arbois, 1990, Jacques Tissot : le parangon du jaune ! Un vin avec du jaune apaisé. C’est gras, c’est rond, c’est suave, presque « sucré » … mais sur une trame allongée et tapissante. Quelle acidité, en second plan mais jouant parfaitement son rôle. Persistance ultime. Longue puissance en bouche, avec une finale sur les classiques jurassiens, à savoir les épices (curry) et la noix … et étonnamment une touche de tabac blond. Un vin tout en élégance. Panthéon-2020

Avec le dessert, VDN Maury, 20 ans d’âge, Mas Amiel : cet oxydatif base Grenache noir se caractérise par une structure allongée par son acidité, une fine sucrosité, une digestibilité malgré ses 16,5° d’alcool, et des notes oxydatives ménagée. Beau fruité sur la figue sèche, quelques épices et une pointe réglissée. Aromatique de bel effet. Très Bien +

Voilà, un grand merci à Eric et Oliv de leur présence, et celle de leur moitié (et un grand merci pour le couteau J). Prochaine étape vers Thiers pour aller chercher une commande …

Bruno

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