Une semaine de vins sur les rives du Lac Majeur (Italie)

Après une semaine dans les vignes, un court transfert vers le nord, nous établissons notre QG sur les bords du Lac Majeur, dans une maison dont la décoration n’a rien à envier à la vue que nous avons …

Qui dit lac dit eau, mais aussi quelques bouteilles achetées sur Alba pour éviter toute déshydratation liée au réchauffement climatique. Et en avant pour un nouveau festival.

DOC Chardonnay Langhe, Prasué 2018, P. Saracco : robe jaune pâle laissant paraître un léger perlant. Un vin très déconcertant, une sorte de (mauvaise) synthèse entre un riesling et un sauvignon. C’est très (trop) simple, linéaire et manquant de volume. Assez Bien

DOCG Barolo, Cannubi 2004, Marquiesi di Barolo : robe assez sombre, à peine évoluée. Nez sur un fruit typiquement sudiste, complété par des notes d’olives vertes, une pointe tannique fumée et quelques effluves boisées. Attaque en bouche sur une belle acidité, des tannins fins quoiqu’abondants, et toujours ces notes d’olives. Un milieu de bouche sphérique présentant des aspérités veloutées, et laissant une empreinte restant très jeune. Sans doute un peu fermé à ce stade. Rondeur aromatique qui se développe avec la température et l’aération. A conserver. Très Bien +(+)

DOC Moscato d’Asti, 2018, Pelissero : robe très pâle et fines bulles aériennes. Nez muscaté très fruité, presque évanescent. Un côté pêche de vignes légèrement sucrée. Bouche douce et ronde, avec une belle vivacité, de demi-sucre, se terminant par une finale possédant une fine acidité douce. Un vin de plaisir, de grand plaisir … sérieux. Excellent

DOCG Barbaresco, Pajé 2005, Produttori del Barbaresco : robe rubis sombre trahissant une légère évolution. Nez avec un fin grain tannique salivant, équilibré sur un triplet fraîcheur / acidité / fruité. Quelle bouche … puissante, élégante, possédant un fruité fondu et une longue acidité. Pointe réglissée aromatique, très sudiste, avec une mâche exceptionnelle des tannins déjà fondus. Superbe longueur, soyeuse, fraîche et vive. Excellent +(+)

DOCG Barolo, Marcenasco 2001, Renato Ratti : robe brun-rouge assez évoluée, pas intense et diaphane. Nez de fruits confits, d’alcool noble (cognac), une pointe animale en supplément. Attaque en bouche franche, fraîche et assez corpulente. Un fruité soyeux se dégage, et vient compléter des tannins arrondis. Une belle mâche. Léger enrobage laissant une vibration saline et une rondeur aromatique sur des notes tertiaires, mêlant herbes fraîches et café torréfié. Grande rétro-olfaction. Excellent +

DOC Chardonnay Langhe, Brigata 2018, Ratti : robe jaune pâle. Nez peu caractéristique, floral, frais mais laissant une sensation « acide » presque sur des classiques du Riesling et du Sauvignon, mais en moins bien. Bouche à l’avenant, pas très complexe, pas très longue. Peu d’intérêt. Moyen

DOC Moscato d’Asti, 2018, Massolino : très joli nez expressif et fin, sur la pêche de vigne, la pêche blanche et la soupe de fruits frais, déjà très salivant. Bouche tout en douceur, sensuelle, sur une charge de sucres assez abondante. Peut-être une finale un peu plus courte et moins amène que le Moscato de Pelissero. Un bel équilibre « demi-sec ». Très Bien ++

DOCG Barbaresco, Bricco Asili 1995, Ceretto : robe rouge sombre très intense et profonde, avec une légère évolution. Très grand nez sur un équilibre tertiaire, avec un « fruité bourguignon » toujours présent, des notes fraîches typées aneth / herbe fraîche coupée. Une pointe rustique en complément, plus Gevrey que Chambolle. Immense bouche construite sur une acidité superlative, habillée par une aromatique fraîche (aneth toujours), des tannins possédant un grain exceptionnel. Finale étirée sur la fraîcheur, avec une longue rétro-olfaction réglissée. Après un peu plus d’aération, une pointe d’épices apparaît, et un supplément de mâche se fait sentir. Reste également une fine amertume finale. Exceptionnel (Panthéon-2019)

DOC Chardonnay Langhe, L’Altro 2017, Pio Cesare : robe très claire. Nez frais, laissant (enfin) apparaître les classiques du cépage, sur un équilibre toutefois très effilé. Bouche assez bien construite, grasse, élégante, avec une pointe miellée et une finale sur quelques amers vifs. Belle persistance. Tous les constituants sont là, mais sans doute pas encore complètement intégrés et fondus. Bien +

DOCG Barolo, Cannubi 1997, Michele Chiarlo : une robe profonde, encore très vaillante, une pointe « fluorescente » sur un rubis sombre et intense. Nez très cistercien, mais marquant, sur un fruit concentré, dégageant une impression de puissance terrienne installée. Attaque en bouche presque sphérique, mais sans mollesse. Un grain avec du caractère, laissant une sensation de fraîcheur (acidité ?) et surtout de jeunesse. Allonge superlative. Excellent +(+)

Voilà, les vacances s’achèvent sur un bilan extrêmement positifs, tant pour la gastronomie que pour le tourisme (à venir). Très peu de déceptions, si ce n’est les chardonnays achetés un peu « au hasard » chez un caviste à Alba. Se reconcentrer sur les classiques bus au restaurant il faudra !

A l’eau maintenant pour se remettre.

Bruno