Menu en trois services (entrée / plat / dessert)
pour la modique somme de 33 € eu égard à la qualité et à l’originalité des assiettes ; une carte des vins recélant de vraies pépites pour amateurs éclairés ; service décontracté à l’écoute et juste ; cerise sur le gâteau, un bel et charmant accueil de la part d’Anne-Laure
à qui nous adressons nos plus vifs remerciements pour l’ensemble de ces deux soirées.
En route pour une ode à la gastronomie, à
l’œnologie et au bonheur de la vie.
Amuse-bouche
Velouté
végétal, velouté de betteraves acidulées et maki Mulet / Andouille
Mousse
de Topinambour et Truffe, Ventrèche
Petits
légumes croquant
Saint-Jacques
marinées, Sésame - Soja, Coriandre
Carpaccio
de légumes croquant, mousse de brocolis
Filet
de Canard Challandais de chez Mme Burgaud
Garniture
variée
Filet
de Bœuf Black Angus maturé de Castille
Garniture
variée
Croquant
noisette du Piémont, Caramel Beurre salé
Chocolat,
café et whisky
Pour
accompagner les repas, nous avons choisi :
Côtes du Jura
(Savagnin), Les Chalasses Marnes Bleues 2011, Jean-François Ganevat :
dès le premier coup de nez, on décèle un grand vin. Nez qui présente une fine
« semi-oxydation », j’aurai tendance à dire qu’il
« brèze », associé à un vanillé aromatique et une amertume sur le
réglisse. L’ensemble brosse déjà l’esquisse d’une intense empreinte. La bouche
est « savagnin », acidité vive et tendue, mais complètement intégrée
et domptée par une musculature à peine enrobée, magique. Fine acidité qui se
termine par des amers tapissant. Finale qui présente un côté acidulé fondu dans
le muscle du vin. Complexité folle qui voit l’apparition de notes fumées
laissant une trace presque tannique avec le velouté de topinambours. Une sorte
de concerto pour moelleux et sec !
Le lendemain,
avec les Saint-Jacques, le vin s’est (encore plus) ouvert. Prise de tension,
salinité grasse et suave, légère évolution (peaux de noix à peine esquissées)
sur la complexité. Finale plus claquante, d’une intensité superlative et d’une
profondeur extrême. EXCEPTIONNEL (Au panthéon 2019)
Sancerre, les
Garennes 2017, Vincent Gaudry :grand nez explosif,
gorgé de fruits rouges et noirs, d’une maturité superlative. Première
impression plutôt vineuse, dont l’ampleur est décuplée par un fumé de bel
effet. Véritablement de la soie au nez. En bouche, on ressent une fine
granulosité, avec des tannins construits sur l’élégance, mais sans sacrifier à
leur constitution. C’est frais, élégant, avec quelques notes fumées qui
apportent un complément d’ampleur. L’enrobage des tannins est déjà bien
crémeux, avec juste ce qu’il faut de relief. Grande finale soyeuse, suave et
qui appelle un autre verre. Excellent ++
Nuits Saint
Georges, premier cru Clos de l’Arlot 2011, domaine de l’Arlot :grand
pinot mûr au nez, avec un joli fruité fin, presque évanescent. Quelques notes
animales complémentaires apportent un supplément de caractère. Bouche suave
dans la construction, très sérieuse et sur un équilibre soyeux. Une sorte de
« faux maigre » en quelque sorte.Les tannins, encore parfois un peu
jeunes, sont d’une finesse extrême. Ils dessinent une lecture des terroirs de
Nuits sur l’élégance, mais avec toujours ce petit grain salivant. Un
contre-point presque parfait avec le Black Angus, d’une tendresse et d’une
cuisson précise. Avec l’aération (nous avons tranquillement fini la bouteille
après le plat, et avant la suite), le petit grain tannique se renforce dans le
bon sens du terme, puis quelques notes animales gentilles apparaissent. Les
tannins deviennent crémeux, sans occulter une finale sur la finesse, la
fraîcheur et l’élégance. EXCEPTIONNEL (Au panthéon 2019)
Cette
année, esprits raisonnables obligent (que nous sommes), le blanc a servi pour
les deux soirs. Par un malencontreux hasard, avec ce dessert qui est une
véritable tuerie, Anne-Laure nous a proposé (et offert - nous l’en remercions
très amicalement) une petite douceur.
Premier soir, Macvin du Jura, les Exaltés, domaine Labet :
une sucrette enrobée avec un côté oxydatif de folie, tout en nuances. Pointe de
noix en finale, complétée par des notes de zestes d’agrumes. Grand accord avec
le dessert, pour ce vin de contemplation et de jouisseur. Excellent ++
Second soir, Porto Tawny, Burmester : robe rouge rubis
assez étonnante pour un Tawny, et qui s’apparente plus à un Ruby. Nez sur les
fruits noirs, très explosif, cerises burlat et alcool infusé. Grand grain
tannique en bouche, plutôt corpulent et bien construit. Equilibre général sur
la réduction (c’est donc plus un Ruby à mon sens). Grande puissance maîtrisée.
Bel accord avec le dessert, sans doute moins optimal que la veille. Excellent +
Pas
de café, mais histoire de bien digérer, nous avons ensuite testé :
Islay Single Malt, Kilchoman,
Machir Bay qui présente un nez tourbé de folie,
complété par une sensation d’élégance et de douceur. Bouche puissante, enrobée,
faisant la part belle à la tourbe, sans sacrifier à l’élégance. Rétro-olfaction
sublime. Malgré la charge d’alcool, l’impression générale est la douceur et
l’apaisement. Avec l’aération et la raréfaction du liquide, des notes de tabac
blond - un marqueur patent pour moi - se développent, pour finir sur une
complexité entre (fausse) sucrosité et suavité. Deuxième breuvage de
contemplation. Nous sommes gâtés. SUBLIME
Plantation, Rum 2004,
Panama tout en élégance et en rondeur. Notes de vanille et
douceur sur une belle base d’alcool. N’étant pas amateur de rhum, je l’ai
trouvé vraiment très joli, une sorte d’initiation dans la douceur. EXCELLENT +
Eau de vie de céréales,
Couvreur’s Clearach. Ce « faux » whisky de Bouze les
Beaune se présente sur un équilibre diamétralement opposé à l’Islay, du moins
en apparence. Pas de tourbe, pas d’épices, pas de notes fumées mais une
impression de douceur et de zénitude encore. Bouche sur une grande aromatique
miellée, une touche d’amers / d’oxydatif sur la noix, qui se traduit par une
finale sur des amers vibrant terribles. Avec le temps et l’aération, rondeur et
suavité s’associent pour laisser place à des notes tertiaires type tabac blond.
EXCEPTIONNEL
Un immense merci à Anne-Laure pour l’ensemble de son oeuvre en salle, depuis l’accueil superlatif jusqu’à sa présence sobre mais précise tout au long des repas. Un immense merci également à toute l’équipe et au chef qui nous a concocté deux repas de gala. Très grande et très belle
adresse à Angers qui mériterait une récompense sous la forme
d’un macaron. C’est aujourd’hui vraiment plus qu’un bistronomique, une véritable pépite !
Vivement
l’année la prochaine (visite).
Bruno
2 commentaires:
Monsieur Bosselin,
Nous sommes profondément touchés par cet article très complet !
A notre tour de vous remercier... c'est précieux d'accueillir des clients aussi réceptifs que vous et votre ami !
Au plaisir de vous revoir tout bientôt.
Bonsoir,
C'est normal, nous avons passé deux excellentes soirées et nous aimons faire connaître de telles adresses. A très bientôt sur Angers.
Bruno
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