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10 avril 2022

La retraite, ça se fête !

Un départ en retraite, cela se fête, mais en bonne compagnie et avec des condisciples qui apprécient la bonne chère. Voilà ce qui fût fait dans les règles de l’art en ce dimanche des rameaux.

Repas en petit comité, mais en comité de qualité. Je n’ai pas été particulièrement assidu puisque je n’ai pris qu’une photo des bouteilles, et que je n’ai pas consigné mes notes de dégustation. Ce sera donc un compte-rendu à minima, qui a été avantageusement relaté par l’ami Oliv, sur LPV.

Encore une fois, nous avons passé une belle journée. Nous avons bien mangé, bien bu et bien ri. Ces moments sont toujours aussi précieux !


Champagne Grand Cru, Georges Vesselle : un quasi blanc de noir (90 % de Pinot noir et 10 % de Chardonnay) construit sur un équilibre minéral, une belle trame allongée, une bouche vive et un habillage fruité très charmeur. Une pointe d’évolution apporte une complexité sur de beaux amers fins. Certes, c’est un champagne de gastronomie qui accompagnerait avec bonheur des volailles (pintade), mais il fait bien le job pour nous ouvrir les papilles. Très Bien +

Chablis, Grand Cru les Clos 2008, Vincent Dauvissat : un nez « homme mort » à l’ouverture, sur une minéralité intense, profonde, sur les coquilles d’huitres. Après aération, le vin s’est stabilisé. Trame acide minérale de très belle facture, tension en bouche sans être décharné. Pointe grasse légère, notes à peine miellées. C’est grand et tendu. Ça imprègne les papilles. Beau dialogue avec le gras du plat. Excellent

Nuits Saint Georges, premier cru les St Georges 1990, domaine Georges Chicocot : petite frayeur à l’ouverture, le vin est mutique, la bouche est plutôt raide. Laissons faire le temps au temps. Lors du service, le vin a repris de la vigueur. Sa robe diaphane a repris des couleurs. Le nez devient tertiaire, notes de sous-bois et de champignons, sur un substrat fruité encore présent. L’acidité est bien équilibrée. Les tannins sont toujours présents, avec une forme de rondeur. Sans doute une bouteille pas au niveau des précédentes qui s’étaient révélées exceptionnelles. Beau concerto avec la viande, sur un registre de douceur. Très Bien +

Chambertin Grand Cru 2003, domaine Louis Rémy : On est là sur un vin plus immédiat, plus consensuel. Robe profonde et intense. Nez sur les fruits noirs, de belle maturité, mais sans le compoté fatiguant du millésime. En bouche, un vin charpenté, sur une belle rondeur. Notes sudistes développées, pointe épicée. Cela me réconcilie un peu avec le domaine. Très Bien ++

Corton-Charlemagne Grand Cru 2010, domaine Rapet père et fils : structure minérale intense, vin charpenté presque tannique, une acidité d’une folle jeunesse qui me (nous) laisse penser que ce 2010 est encore un bébé. Superbe empreinte finement saline. Elevage totalement intégré. Superbe finale mentholée. Excellent +

Vin Jaune d’Arbois 1990, domaine Jacques Tissot : une robe évoluée, jaune tirant largement sur un vieil or brillant. Un jaune puissant, des fragrances sur la fraîcheur et l’acidité, aromatique classique sur le curry, mais sur un registre frais et délicat (pour un jaune). Bouche riche et tendue, avec de l’énergie. Encore une fois, la longueur s’exprime sur un registre toujours frais et dont le côté jaune est élégant. Excellent +

DOCG Moscato d’Asti 2019, Agr. Pelissero : un bonbon de douceur, sur une aromatique fruitée superbe, entre pamplemousse, abricot et pêche. Douceur / sucrosité tout en mesure, avec une acidité ronde. Salivant sur la finale. Une vraie gâterie qui se marie parfaitement avec les fraises. Très Bien +


Voilà, le premier acte d’une nouvelle vie débute. En guise de conclusion, je reprendrai les dernières phrases de mon mail de départ professionnel :

N’oubliez jamais, comme le disait l’un de nos anciens Présidents, que « la vieillesse, c’est d’abord perdre la curiosité ». Restez vigilants, sur tout, à tous propos, en toutes occasions. Il y aura toujours des Larzac personnels et collectifs à défendre.

Je vous souhaite une belle continuation et toutes les réussites personnelles et professionnelles … Je pars l’esprit propre, les consignes passées, un système qualité robuste et une connaissance organisationnelle consolidée.


Le prochain acte se déroulera en Normandie, sous un ciel azuréen et un soleil de plomb.


Bruno


14 janvier 2019

Salon Papilles et Pupilles - 15° anniversaire

En ce lundi se tenait au studio Cyclone la 15° rencontre autour du vin et des spiritueux d’auteurs, salon professionnel organisé par « Papilles et Pupilles » auquel nous participons maintenant avec plaisir depuis quelques années (merci à Florence Coiffard et Delphine Laurent pour leur invitation récurrente).
Un 15° anniversaire fêté comme il se doit avec l’ensemble des vignerons. Très beau salon avec une organisation au top, des locaux spacieux et aérés et des verres à dégustation optimisés pour notre plus grand confort.
Petit bémol avec une fréquentation en nette hausse par rapport à l’an dernier, mais c’est sans doute la rançon du succès.
Et côté dégustation, nous avons été « obligés » d’effectuer une certaine sélection, devant retourner au travail l’après-midi. Notre sélection toute personnelle.

Domaine Jean-Marc Burgaud
Un accueil toujours au top, Jean-Marc est un homme affable, modeste, travailleur et très doué. Une belle gamme de beaujolais et de Morgon à prix doux.
Beaujolais-Village rouge 2018 : tiré du fût, ce vin présente un fruité gouleyant, une légère pointe glycérinée de bel effet. Du corps et de la mâche en bouche pour une entrée de gamme très réussie. Très Bien
Régnié 2018 : tiré du fût, il présente un véritable sérieux, une belle acidité sur une structure laissant entrevoir un vieillissement serein. Grand potentiel. Très Bien (+)
Morgon, Charmes 2018 : tiré du fût, on reconnaît au premier nez le petit grain qui morgonne. Confirmation en bouche, avec du relief et une charge tannique soyeuse. Très Bien ++
Morgon, Grands Cras 2017 : tiré du fût, le fruité est intense, avec (déjà !) un grain soyeux, sur une structure de demi-corps sans dilution. Très Bien
Morgon, Côte du Py 2017 : tiré du fût, quelle tendresse, sur une assise à la fois fruitée et légèrement viandée. Du corps en bouche, des tannins nobles. Un Py quoi ! Excellent
Morgon, Javernières 2016 : étonnamment, le nez évoque un cabernet franc de noble origine, une pointe fruitée en sus. En bouche, tout n’est que velours, douceur et tendreté. Un must dès à présent … et pour de nombreuses années. Excellent +
Morgon, Côte du Py James 2016 : issu de la croix du Py, ces vignes donnent un vin à la lecture radicalement différente du Javernières, mais pour un plaisir similaire. Maturité et fruité profond au nez. En bouche, malgré une légère phase de fermeture, on décèle un gros potentiel pour ce vin maquant, laissant une empreinte superlative. Un « petit Pinot » ? Non, un Grand Gamay ! Excellent +

Domaine Lucien Le Moine (Rotem et Mounir Saouma)
On avait croisé un Meursault Charmes de la maison à Levernois. Confirmation sur 4 autres appellations de l’excellence des vins. Un must !
Côtes du Rhône, Nopia 2018 : sous une réduction plus aromatique que d’élevage, un vin gras, opulent, salin, sachant garder une grande fraîcheur. Très Bien (+)
Chassagne-Montrachet, premier cru la Grande Montagne 2016 : quel nez à la fois fin, élégant, minéral et floral. Bouche sur une acidité ciselée, du travail d’orfèvre. Aromatique ultra-fine, laissant une empreinte superlative et superbe. Excellent ++
Chambolle-Musigny, premier cru les Hauts Doix 2016 : sur une base torréfiée au premier nez, se cache un pinot fin, bien construit sur une trame acide soyeuse, une pointe réglissée et surtout une empreinte en finale. Excellent +(+)
Chambertin Clos de Bèze Grand cru 2016 : finesse terrienne, grand pinot en bouche, conjugant charge tannique évanescente (ce n’est qu’une impression) et fins amers salivants. Grande élégance sur une allonge superlative (encore oui !). Exceptionnel
Chateauneuf du Pape, Ariosa 2015 : élevage sur la réduction, qui ne gâche pas (et ne cache pas) le fruité sudiste, les aromes de garrigue, une pointe de fraîcheur qui rend le vin aérien. Un C9P pour PDF ! Excellent +

Tenuta La Massa (Toscane, Italie)
Découverte de quelques vins de Sangiovese construits sur l’élégance. Belle et grande gamme de sangiovese.
IGT Toscana, La Massa 2016 : ce vin composé de 60 % de sangiovese, 30 % de merlot et 10 % de cabernet sauvignon montre un fruité opulent immédiat. Grande énergie en bouche, tannins crémés et combinaison réussie entre acidité et amers fins. Une entrée de gamme qui détonne. Excellent
IGT Toscana, Carla 6, 2015 : ce 100 % sangiovese (terroir de schistes) représente la quintessence de la finesse. Elégance au nez, fruité aromatique fin, qualité des tannins, grain tellurique et aromatique grasse sur une finale allongée par un équilibre entre amertume et acidité. Excellent ++
IGT Toscana, Giorgio Primo 2015 : ce vin aux cépages bordelais (65 % de cabernet sauvignon, 30 % de merlot et 5 % de petit verdot) montre une aromatique très cabernet mur. Charge tannique imposante, mais manquant pour moi d’élégance et d’équilibre. Une impression d’extraction qui gâche un peu mon plaisir. Bien +

Voilà, un court passage pour une sélection pointue, laissant les papilles en bon état (je ne parle pas des pupilles !) : belle confirmation et belles découvertes pour ce salon toujours aussi agréable.
RDV l’année prochaine.

Bruno

31 décembre 2013

Dernières bouteilles de l'année 2013

Pour un réveillon tranquille à la maison, en famille, nous avons sorti peu de bouteilles, mais quelles bouteilles !
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Mise en bouche avec un Champagne, Grande Année, Krug : un Champagne très vineux, une pointe oxydative, un fond minéral crayeux, presque sur la coquille d’huître et une suavité extrême. C'est opulent, acide-traçant et frais en finale. Très Bien
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Avec une entrée constituée par un plat de charcuterie de gibiers, un Pouilly-Fuissé, la Maréchaude 2007, domaine Delorme : un premier nez sur la réduction, qui laisse ensuite apparaître une sensation minérale forte, sur la craie et le silex (pierre à feu). La bouche est extrêmement complexe et associe des notes complémentaires, entre une vive acidité de structure, une rondeur méridionale délicate et une minéralité siliceuse. Finale magnifique sur des amers qui m'évoquent le zan, à la fois opulente, grasse, ronde et tendue (allongée par l'acidité de structure bien présente). Excellent ++
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Avec une cuisse de sanglier marinée, un Chambertin Grand Cru, 2004, domaine Rossignol-Trapet : le roi Chambertin est bien là. Au-delà d'une robe plutôt claire et peu intense, le nez est complexe, entre fruits noirs, cassis, réglissé et fumé. La bouche n'est pas (apparemment) imposante, mais impose sa présence gibracoise. Force tellurique mesurée, fruité évanescent, complété par des notes secondaires, l'ensemble étant porté par une acidité de bon aloi. Très long et salivant. Excellent
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Clap de fin, place maintenant à 2014.
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Bruno

2 septembre 2013

Un week-end bourguignon

Premier week-end de rentrée et déjà les fondamentaux reviennent. A l'occasion de plusieurs repas, j'ai tenté un début de déstockage de ma cave, exclusivement sur un chemin qui suit fidèlement le sillon de la Saône.
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Saint Romain 2008, Alain Gras : robe encore jeune, à peine patinée, à reflets verdâtres. Un nez qui dégage un équilibre et une grande complexité, entre fleurs blanches, fruits et agrumes. Léger grillé / noiseté en complément. La bouche est assez vive,, mais un beurré élégant apporte une touche de gras qui vient équilibrer l'ensemble. C'est frais, citronné, avec une minéralité plus prononcée que sur des millésimes antérieurs par exemple. Finale tendue et salivante. Excellent (vaut certains premiers crus).
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Fleurie, Vieilles Vignes 2008, Cédric Chignard : Une robe rouge rubis soutenue, sans traces d'évolution. Le nez est d'une pureté superlative, à la fois fin (floral), profond (fruits rouges et noirs) et sérieux. Une touche d'élevage à peine perceptible ne perturbe pas l'impression de rondeur dégagée par des notes de caramel et de réglisse. La bouche présente une structure plus sur un équilibre de fraîcheur, avec des notes de fruits rouges, une charge tannique bien intégrée et une acidité de bon aloi. Peut-être un léger manque de profondeur, mais le millésime est là. Finale enrobée, fraîche et soyeuse. Très Bien +++
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Chambertin Grand Cru 1999, domaine Louis Rémy : une robe dense et intense. Le nez est curieusement assez discret, même si on y décèle une belle corbeille de fruits assez murs. Impression de charpente et de rusticité. En bouche, le vin déçoit franchement quoique très réglissé / minéral sur un équilibre gibriaçois. C'est ample mais manque clairement de distinction et de profondeur. L'aération n'y a rien fait. Au niveau d'une appellation village, mais sans plus. Assez Bien (Forcément, à 100 € la quille, on attend un peu plus que juste bien fait sans défaut !).
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Nuits Saint Georges, Premier Cru les Pruliers 2007, domaine Chicotot : une robe toujours relativement claire et diaphane (c'est un peu la marque du domaine). Le nez est magnifique, à la fois élégant (fruits rouges / fraises et pétales de roses) et dense (cassis / réglissé presque "sucré", mais sans lourdeur). La bouche est (malgré un service perfectible de ma part - ouverture et carafage juste au moment du service) d'une pureté cristalline, sans esbroufe, à la fois croquant et rond. Les tannins sont polis, avec une touche terrienne (minéralité) qui apporte du caractère au vin. Magnifique longueur, sur un grain superlatif. Excellent ++
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Bruno

25 janvier 2013

Remise en forme ...

A l'occasion d'une soirée amicale au cours de laquelle nous avions quelques événements à célébrer, le vin a coulé à flots. Quelques impressions (sans prise de notes puisque l'objectif n'était pas une dégustation au sens premier mais plutôt un joli moment d'amitié et de partage) d'une série de très belles bouteilles dont le niveau général fût très élevé.
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A l'apéritif, un Champagne cuvée Louise 1995, Pommery (servi en magnum) : très beau champagne encore sur la jeunesse, belle vivacité, grosse minéralité crayeuse fine, bouche tendue. Excellent
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Avec un pressé de foie gras aux poires, une Roussette de Savoie, Marestel 2008, domaine Dupasquier : un vin fin, belle complexité entre gras élégant, tension et charge modérée en sucres. Demi-corps mais persistant. Très Bien 
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Avec une entrée à base de crevettes (donc, j'ai fait l'impasse), un Puligny Montrachet 2006, domaine Leflaive : nez quasi-muet. Par contre, la bouche montre une belle tension minérale, peut être une légère rondeur. Assez simple dans sa construction. Bien
Un Meursault Chevalières 2006, domaine Buisson Vadot : joli nez grillé, sur les amandes amères. La bouche est complexe, tendue, ronde, un gras élégant et une finale sur une amertume noble. Très Bien
Un Puligny Montrachet premier cru les Folatières 2002, domaine Olivier Leflaive (non photographié) : construction plus minérale et plus linéaire. C'est frais mais des notes lactées et caramélisées (caramel amer) viennent un peu brouiller la finale. Bien +
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Avec un magnifique agneau confit et sa garniture de pois chiches et de brocolis, un Pauillac, château Pichon Longueville Baron 1975 (servi en magnum) : pas de défaut dans ce vin, plutôt construit sur un équilibre de légèreté (bizarement) et de fraîcheur. Une grosse variabilité entre le début de la bouteille (limite bouchon) et le corps, qui montre plus de structure et un côté un peu résiné. Bien ++
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Une Romanée Saint Vivant Grand Cru 1988, domaine Louis Latour : la quintessence du grand bourgogne pour moi, même s'il apparaît qu'il fût sans doute meilleur il y a quelques années. Suavité, velouté, fruité à peine évolué. De la soie en bouche, presque sensuelle, sur une belle légèreté. Fondu élégant. Excellent +
Un Chambertin, Clos de Bèze Grand Cru 1988, domaine Jacques Prieur : équilibre plus terrien, plus gibriacois et plus consistant pour ce vin. Beaucoup plus jeune dans sa construction. Peut-être des tannins un peu sèchant en finale. Beau vin mais pour mon gout, que je partage, un peu au-dessous du RSV. Très Bien +
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Avec le Comté spécial course, un Château Chalon 2000, domaine Jean Macle : révolution de palais, je me suis risqué à gouter un "jaune". Alors, c'est pas ma tasse de thé effectivement, ... mais je dois reconnaître une grande qualité de buvabilité à ce vin. Loin, très loin des caricatures d'alcool à brûler et de noix verte. C'est beau, ça se marie parfaitement avec le crémeux du Comté et le soyeux du vin se trouve renforcé. Très Bien
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Avec le dessert, un Sauternes, château La Tour Blanche 1960 (servi en magnum) : LA claque de la soirée après le RSV. Magnifique complexité sur un vin qui possède une trame tendue, sans molesse, délicate au toucher de bouche. Mandarine confite (sauvignon mandariné dirait l'un de mes congénères), rôti élégant, faible sucrosité associée à une acidité présente, puissant mais bien dosé. Bref, un beau moment de dégustation. Excellent +++
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Sages comme des images, nous avons su résister aux alcools (y'en a des qui ont sans doute un peu abusé du Saké en fin de soirée ) . Aujourd'hui, c'est régime jambon blanc / eau minérale avant de nouvelles aventures très très prochainement.
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Bruno
PS : désolé pour la qualité des photos, mais elles ont été réalisées avec mon téléphone portable de dernière génération (enfin, dernière génération d'il y a cinq ans).

12 octobre 2012

Visite au domaine Rossignol-Trapet (Gevrey Chambertin)

Première étape de notre week-end bourguignon en ce vendredi matin, pluvieux sur la route puis laissant apparaître quelques éclaircies en arrivant sur la côte. Bon présage en quelque sorte.
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Crédit photographique : domaine Rossignol-Trapet
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Nous sommes accueillis par Florence Rossignol qui nous propose une dégustation des 2011 sur fûts.
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Gevrey Chambertin Vieilles Vignes : malgré un léger perlant, notes de fruits noirs et de cassis au nez. La bouche est très agréable, ronde, réglissée, cassissée, une pointe de minéralité terrienne en sus. Les tannins sont encore sensiblement anguleux. Belle finale, mêlant acidité mesurée et joli glycériné. Bien +
Gevrey Chambertin Etelois : une sélection parcellaire enchâssée dans les grands crus. Nez légèrement réduit, sur les grains de café torréfiés. Fruité intense qui ressort, apportant une belle complexité et une impression de profondeur. La bouche est suave, séveuse, profonde et ronde, mais tirée par une belle acidité. Finale magnifique, traçante et vibrante, laissant une sensation de fraîcheur. Bien +++
Gevrey Chambertin, Premier Cru Clos Prieur : nez plus fermé au premier abord, moins immédiat. A l'aération, réglisse, fruits rouges et noirs, impression tannique mesurée et notes terriennes. La bouche est construite sur une acidité de belle facture, des tannins civilisés, accompagnés de notes de cassis et de réglisse. Légère astringence qui ne demande qu'à se polir dans le temps. Très longue persistance. Un très beau potentiel malgré son côté un peu "ramassé". Très Bien
Gevrey Chambertin, Premier Cru Petite Chapelle : un peu presque poudré, sur le moka et les épices douces. La bouche est tannique, agréablement structurée, très extravertie dans sa construction. Epices et puissance se développent en bouche. Si la finale est plus courte, la sensation globale de ce vin est plus prégnante. Très Bien +
Chapelle Chambertin Grand Cru : J'ai décidément un "problème" avec ce cru (déjà l'an dernier, j'étais passé un peu à côté). Nez complètement fermé, sans grande sensation. La bouche est tannique sur une astringence bien présente. Une pointe végétale semble venir durcir l'ensemble. A l'aération, s'ouvre sur une belle acidité réglissée, ce qui me fait dire que toute appréciation serait mal venue. A revoir
Latricières-Chambertin Grand Cru : Dès le premier nez, c'est fruité, aérien, léger et très expressif. Presque enchanteur ! La bouche est complètement au diapason, expressive sur un fruit profond et très séveux. C'est puissant et à la fois élégant. Belle acidité qui apporte une persistance magnifiquement salivante. Excellent
Chambertin Grand Cru : un nez équilibré sur une complexité alliant puissance et élégance. En bouche, c'est énorme, très tannique, très précis, avec un fond vineux immense. Belle traduction de cet immense terroir. Une sorte d'astringence noble apporte une fraîcheur de bon aloi en finale. C'est très frais, même si je pense que le vin n'était pas ce jour-là sous les meilleurs auspices. Très Bien / Excellent
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Nous passons ensuite quelques instants dans la cuverie, avec Nicolas puis David, qui nous ont initié aux subtilités de la vinification, du pressurage et de l'aération des vins.
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Une nouvelle fois une très belle visite et une gamme de vins à un très haut niveau de qualité.
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Un grand merci à la "famille" Rossignol pour ces instants.
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Bruno

14 octobre 2011

Visite au domaine Rossignol-Trapet

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Premier rendez-vous en ce vendredi matin au domaine Rossignol-Trapet situé à Gevrey-Chambertin. Accueil toujours très chaleureux et très convivial. Toute la famille est réunie au caveau et, après avoir expédié quelques affaires courantes, c'est David Rossignol qui me guide dans la cave et la multitude de fûts et de crus.
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Je dois une nouvelle fois remercier très chaleureusement David pour sa disponibilité, ses explications qui m'ont permis de connaître un peu mieux (ou un peu moins mal) les subtilités de l'élaboration des vins, son humilité qui a débouché sur un véritable dialogue (nous avions très fréquemment des sensations similaires mais des vocabulaires parfois décalés) et sa passion communicative.
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Début de la dégustation avec un bel échantillonnage des 2010 sur fût
Un Gevrey-Chambertin Vieilles Vignes plutôt riche, grillé, qui possède de la mâche et un joli fruit cassissé.
Un Gevrey-Chambertin Etelois qui possède une trame similaire, sans doute un peu plus retenue. Un vin plus terrien, réglissé, tannique mais fin. Belle vinosité sur le chocolat amer, qui termine salivant. Bien++
Un Gevrey-Chambertin Premier Cru Cherbaudes plus réduit (grillé). La bouche est jolie, équilibrée, veloutée ... et se termine sur un finale plus serrée, avec une amertume aimable. Bien+
Gevrey-Chambertin Premier Cru Corbeaux sur un registre plus fin, légèrement perlant. La finale est par contre plus carrée et posée.
Gevrey-Chambertin Premier Cru Combottes un peu fermé au nez. Malgré tout, ce vin marque une première marche dans la vinosité et la structure. La trame est soyeuse, fine et droite, très longue et très sérieuse. Bel équilibre tannique. Bien+++
Gevrey-Chambertin Premier Cru Clos Prieur est un vin très typé Gevrey, rustique dans le bon sens du terme, possédant une belle granulosité en bouche. Finale sur une astringence tonique. Très Bien
Gevrey-Chambertin Premier Cru Petite Chapelle est la seconde marche dans les premiers crus, avec un nez sur le végétal noble (cynorrhodon) liée à la fermentation en vendanges entières non éraflées (dixit David). Charge tannique en bouche légèrement chocolatée et finale sur une amertume noble. Le style est plus charpenté, quoique plus retenu. Très Bien
Clos Prieur et Petite Chapelle constituent deux expressions du pinot gibriaçois, pour tous les gouts.
Latricières-Chambertin Grand Cru : un vin frais, élancé, élégant, structuré, tendrement fruité sur la réglisse. Se développe en bouche. Très Bien++
Chapelle-Chambertin Grand Cru : je suis passé un peu à côté de ce vin, qui m'a semblé très mûr, lacté et tannique. Saveurs de rafles. Sans doute à revoir dans d'autres conditions. Bien++
Chambertin Grand Cru : énorme nez de fruits noirs, malgré une certaine retenue. Sensation d'élégance et de profondeur. Bouche tannique, encore un peu brute de décoffrage, mais très prometteuse, noyaux de cerises, notes de violette, profondeur, longueur et énorme finale sphérique et élégante. Excellent
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Nous avons ensuite gouté quelques vins en bouteilles
Gevrey-Chambertin 2008 : frais, fruité, réglissé. Un vin friand, de copain.
Gevrey-Chambertin 2009 : plus fermé, plus floral. La bouche possède un équilibre similaire au 2008, malgré une sensation compotée en finale.
Beaune Teurons 2009 : une granulosité minérale associée à une pointe d'amertume. A attendre.
Gevrey-Chambertin Premier Cru Clos Prieur 2009 : des épices douces, un réglissé doux-amer salivant, un fruité intense et un bel équilibre général. Bien que trop jeune et sans doute pas encore en place, les éléments sont déjà bien présents et finalement déjà partiellement associés. Tonique et frais en finale. Très Bien
Latricières-Chambertin Grand Cru 2009 : un nez qui pinote finement, une bouche d'abord évanescente, mais qui s'élargit doucement mais sûrement pour déboucher sur une belle finale réglissée. Accord subtil entre équilibre et tension. Très Bien
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Voilà, après près de deux heures en cave, je tiens à remercier David Rossignol pour cette parenthèse enchantée, celle qui me fait aimer la Bourgogne et ses vins. Une belle gamme très cohérente, bien faite, sans "esbroufe" mais solide et sérieuse.
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RDV l'an prochain pour des 2010 qui promettent déjà d'être plus beaux encore que les 2009, sur des équilibres qui respectent mieux la finesse, l'élégance et la complexité du Pinot Noir.
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Bruno