28 novembre 2018

Soirée avant-première au Salon des Vignerons Indépendants de Paris

C’est devenu presque une habitude cette visite du mercredi soir à la soirée avant-première (« VIP ) du Salon des Vignerons Indépendants. Grace à l’amitié de Marine Roussel, je peux maintenant bénéficier de conditions un peu meilleures pour la dégustation : affluence modérée, température compatible avec un réel ressenti des vins, …
Objectif de la soirée, un nombre de domaines visités réduit, pour prendre le temps de discuter, de gouter … et d’acheter en quantité modérée !

Domaine Cheysson à 69-Chiroubles
Beaujolais blanc, Exception 2017 : belle aromatique au nez, avec un grain terrien ; bouche grasse, semi-perlante, avec une finale sur des amers salins. Très Bien
Chiroubles 2017 : un nez très fruits rouges, immédiat, explosif mais décelant une maturité aboutie des raisins. Bouche à l’avenant, immédiate, franche, avec un potentiel de vieillissement et d’amélioration certain. Vin de copain, bien construit. Très Bien
Chiroubles, le Prieuré 2017 : cette cuvée qui célèbre les 150 ans du domaine et son ancien rattachement à l’abbaye de Cluny présente un nez sérieux, sur les fruits noirs, une grande maturité qui pinote et une sensation presque glycérinée. Bouche avec de la mâche, qui reste croquante et allie la vivacité du gamay avec une grande vinosité. Excellent
Chiroubles, la Précieuse 2015 : grand, très grand nez de vin vineux, élégant, profond, suave, structurée. Bouche plus bourguignonne que beaujolaise (sic !), structurée sur une base soyeuse (un « petit » Chambolle), avec des tannins crémeux et une allonge superlative, fine, fraîche, laissant une empreinte de caractère. Excellent +
Chiroubles, la Secrête 2015 : un nez un peu sur la retenu, base de fruits murs très concentrés. Bouche qui dégage une impression de fraîcheur malgré une phase de fermeture bien marquée. Notes mentholées évoquant les nobles nebbioli, accompagnées de touches épicées. Du potentiel pour apprécier pleinement le vin. Excellent aujourd’hui.

Domaine de Torraccia à 20-Lecci de Porto-Vecchio
Corse, Porto-Vecchio, domaine de Torraccia 2015 : un nez de fruits confits qui reste frais, une douceur enjôleuse et cajoleuse. Bouche presque immédiate, dégageant une impression de velours, avec une sorte de fine granulosité veloutée. Réglisse et notes glycérinées. Très Bien +
Corse, Porto-Vecchio, cuvée Oriu 2013 : légèrement réduit dans un premier temps et clairement en phase de fermeture. Impression de jeunesse, de fermeté et de vivacité, déclenchant une appétence pour les années futures. A revoir dans quelques années
Corse, Porto-Vecchio, cuvée Oriu 2003 : une robe orangée un peu trouble. Evolution modérée au nez, une espèce d’infusion de fruits noirs, de pruneaux et de figues. Belle acidité en bouche, signe d’un équilibre du vin, avec un grain tannique sapide. Douceur et corpulence sur une finale fringante, qui laisse entrevoir encore de belles années devant lui. Excellent +
Corse, Porto-Vecchio, cuvée Oriu 2004 : première impression mitigée, avec un déficit d’aromaticité et de complexité. Cependant, le vin s’est ouvert en quelques minutes, et l’on retrouve un air de famille avec le précédent. Bouche nerveuse, avec de la mâche, des tannins « qui croquent sous les dents », une grande, fine et noble amertume. Finale qui se développe en bouche. Sans doute moins de garde que son ainé d’un an, mais un plaisir différent mais identique ! Excellent +

Domaine du Joncier (Marine Roussel) à 30-Lirac
Vin de France blanc 2016 : très grande aromatique exotique, originale et salivante au nez. Fraîcheur aldéhydique avec une sensation de gras. Bouche explosive, une sorte de « gras sec », un condensé d’acidité et d’amers salivants, une pointe saline en sus. Excellent
Côtes du Rhône, L’O du Joncier 2017 (majorité de Grenache) : fruits murs, faîcheur et croquant immédiat au nez. Bouche avec des tannins crémeux et ronds, gouleyante et sérieuse. Vin de copain extrêmement bien fait. Excellent
Lirac, le Gourmand 2015 (Grenache en majorité, + Syrah / Cinsault et Carignan) : plus de profondeur et de vinosité au nez bien sur, sans sacrifier à l’élégance. Bouche sérieuse, sapide, avec des tannins épicés et une finale laissant une grande empreinte. Excellent +
Lirac, le Classique 2014 (Syrah en majorité) : le côté septentrional de la syrah ressort clairement au nez, ce qui esquisse un côté plus monolithique. Bouche également plus stricte, mais il faudra du temps pour que les constituants se fondent. C’est très jeune, plutôt corpulent, avec une finale sur les épices bien marquées. Gros potentiel pour une garde longue. Très Bien + en l’état
Lirac, les Muses 2013 (Mourvèdre en majorité) : un nez de grenache … alors qu’il n’y en a pas ! C’est rond, tendre et enjôleur. Bouche très complexe, ronde avec une pointe d’amertume, de la mâche, crémeuse en finale … avec un retour bien présent d’amers nobles. Jeune jeune jeune mais prometteur. Déjà Excellent. Potentiel plus encore

Jacques Tissot à 39-Arbois
Arbois, Naturé Savagnin 2015 : vin très floral, évanescent, jupiterrien. Tension et enrobage au nez, du gras en bouche … sur un substrat frais. Pointe grillée salivante, jusque ce qu’il faut. Très Bien +
Arbois, Chardonnay, les Corvées sous Curon 2016 : un chardonnay floral construit sur la longueur et la finesse. Bouche charmeuse, très élégante, avec une aromatique grasse qui muscle l’ensemble. Excellent
Arbois, Typé 2014 : l’alliance (très) réussi du Chardonnay et du Savagnin, un élevage plus court que le « Jaune », voilà les ingrédients pour la réussite de ce cru. Oxydatif ménagé plein de charme, rondeur du chardonnay, vivacité du savagnin, rondeur sur un semi-oxydatif salivant. Un must. Excellent +
Arbois, Savagnin 2014 : un oxydatif plus marqué et plus marquant encore. Si la bouche n’est pas trop jaune, la bouche est clairement jurassienne, douce, soyeuse, laissant une très belle empreinte … et une rétro-olfaction sur le curry et les épices orientales. Excellent +(+)
Arbois, vin Jaune 2010 : dernière étape, dernière marche, dernière claque ! un nez d’épices nobles, une pointe de peau de noix, une élégance superlative, une bouche à la fois tendue, nerveuse et ronde, enrobé qui dure, qui dure … Tous les ingrédients d’un grand jaune sont là. Clap de fin car nos papilles ne s’en remettront pas (on avait bien programmé une série de Maury du Mas Amiel, mais nous avons préféré renoncer tant l’empreinte était magique. On frise l’Exceptionnel

Voilà, encore une belle soirée en compagnie de l’ami JP. La cave se remplit doucement …

Bruno

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