Traditionnel salon du Grand Tasting en ce week-end
à cheval entre novembre et décembre. Nouveauté 2018, j’ai (nous avons) pu
obtenir une accréditation presse afin de savourer pleinement cet événement
vinique. Je profite de l’occasion pour remercier très chaleureusement Marine Le
Guillard de l’Agence VLC pour cette
accréditation.
Passons maintenant aux choses sérieuses.
Domaine de
la Taille aux Loups / domaine de la Butte
Jacky Blot, son épouse, ses enfants … et l’ensemble des équipes
présentes sur le stand traduisent à la perfection la convivialité du vin à la
française, vins que j’apprécie particulièrement en outre.
Montlouis-sur-Loire,
Triple Zéro : une bulle florale, légèrement briochée au
nez, une bouche « chenin » saline, semi-perlante et salivante. Belle
et agréable entrée en matière. Bien +
Montlouis-sur-Loire,
Remus 2017 : finesse vanillée fraîche au nez, bouche serrée mais avec une fine
acidité qui explose en fin de bouche, retour sur des amers vibrants et
énergiques. Très Bien
Montlouis-sur-Loire,
Clos Michet 2017 : nez plus vineux mais plus fermé, du vin en bouche, sur un côté qui
a du mal (aujourd’hui) à se livrer. Potentiel certain. Bien +
Montlouis-sur-Loire,
Clos de Mosny 2017 : quelle structure au nez, c’est salin, vibrant, gras, équilibré entre l’acidité
et la corpulence. Déjà très beau avec un potentiel laissant une longue et forte
empreinte. Très Bien +
Montlouis-sur-Loire,
les Hauts de Husseau 2017 (ex Remus +) : pris sur fûts, le vin est très élégant, une sorte de tendresse et d’allonge
alliant salivation et fraîcheur. Une fois mis en bouteille, le potentiel sera
énorme pour un rapport qualité / prix / plaisir immense. Excellent
Vouvray (si
si, je persiste et signe !), Clos de la Bretonnière 2017 : changement de registre mais intensité du
plaisir identique. Minéralité au nez et enrobage aromatique élégant qui se
retrouvent sur une bouche en total raccord. Grosse tension fine et claquante
sur la finale. Excellent (+)
Montlouis-sur-Loire,
Clos Michet 2016 : base minérale tendue et acide, aromatique sans doute un peu en retrait
par rapport au cadet dégusté auparavant, bouche perlante mentholée. Bien ++
Vouvray, Clos
de la Bretonnière 2012 : complexe et équilibre sur un fil, acidité granuleuse sapide sur une
bouche de noble origine, aromatique et empreinte tellurique en plein accord et
en pleine symbiose. Excellent +
Montlouis-sur-Loire,
Remus 2009 : au nez, pointe aldéhydique juste ce qu’il faut, complétée par une légère
réduction grillée. Quel vin ! Quel équilibre. Très grand. Excellent ++
Bourgueil, Pied
de la Butte 2017 : du fruit, de la maturité et de la
profondeur pour ce vin immédiat mais pas que ! Douceur et longueur, se
boit sans raison et sans soif. Très Bien
+
Bourgueil, Haut
de la Butte 2017 : une grosse sensation de fruits
rouges, une structure en bouche sérieuse, des fruits noirs épicés et une finale
tapissante avec des notes réglissées. Excellent
Bourgueil, Perrières
2017 :
très élégant, avec une impression tannique crémeuse, un joli grain dessiné en
bouche. C’est mur, très mur, mais sans mollesse. Superbe amertume finale. Excellent +
Bourgueil,
mi-Pente 2017 : idem au précédent avec un supplément de tout. Sans doute moins prêt
aujourd’hui mais on décèle déjà dans ce vin de fins tannins élégants et crémeux,
une acidité noble et un retour sur des amers affolants. Excellent
Bourgueil,
mi-Pente 2016 : une pointe marquée de réduction au nez. Je l’ai trouvé pas en place,
dissocié et trop acide. A revoir
Cave de la
Chablisienne
Confirmation de la qualité
de cette « coopérative » haut de gamme, dont les chablis
correspondent parfaitement à mes goûts (et sans ce miel un peu racoleur que l’on
rencontre - souvent - chez les stars de l’appellation).
Chablis, les
Vénérables (VV) 2015 : c’est
frais, vif et citronné au nez. Assez gras en bouche, avec une pointe vanillée.
Simple et bien fait. Bien +
Chablis, premier
cru Les Lys 2015 (rive
gauche du Serein, exposition N/NE) : structuré
et nettement plus vineux au nez. Bouche tendue par l’acidité, avec une belle
marque. Gras mais vif, et une finale sur des amers élégants. Très Bien +
Chablis,
premier cru Mont de Milieu 2015 (rive droite du Serein) : un
nez plus caillouteux et tellurique, qui laisse rapidement place à une superbe
bouche encore légèrement vanillée. Salinité calcaire (oui, je sais CaCO3
n’a pas de goût !) et profondeur énergique et énergétique. Excellent
Chablis,
Grand Cru Grenouilles 2014 : finesse
minérale et élégance pour un substrat corpulent, presque tannique. La structure
en bouche enveloppe les papilles, avec un grillé léger qui fait saliver. Ira
très (très) loin. Excellent ++
Chablis,
Grand Cru Preuses 2003 : nez
sur une aromatique très originale, marquée par des notes cétoniques plutôt
élégantes et une fraîcheur superlative. Volatils élégants j’ai noté sur le coup !
Bouche charnue, grillée, tannique, … qui laisse une impression minérale / acide
exacerbée. Quelle énergie (aucune molécule de mollesse pour ce 2003). Persistance
ultime. Exceptionnel
Château de
Meursault
Une visite en 2005 avec de
beaux vins mais qui ne traduisaient sans doute pas toute l’immensité du
terroir. Nouveau visage aujourd’hui avec des crus qui tutoient les sommets.
Meursault,
premier cru Les Charmes dessus 2015 : élégance au nez,
sur un équilibre entre le gras, les notes de noisettes et une fine acidité.
Bouche grasse et opulente, mais jamais lourde, tenue par une acidité
redoutablement bien dosée. Equilibre magistral. Finale qui laisse une grande impression,
sur le caillou et les amers nobles. Excellent
Meursault,
premier cru Perrières 2015 : un nez qui m’évoque le
Chassagne Cailleret de Marc Colin dégusté récemment,
sur la finesse, l’élégance et la puissance « grandcrusienne » (sic).
Floralité et minéralité en sus. Bouche construite sur l’énergie, le tellurique,
qui développe peu à peu sa trame minérale presque « montrachienne » !
Finale superbe, léger grillé, amers fins, salivation extrême. Excellent ++
Marsannay, les
Longeroies 2016 : nez
sérieux, trame terrienne sur base fruitée, du grain et du relief. Un très beau
village. Très Bien +
Gevrey-Chambertin,
premier cru Bel Air 2016 : nez
séveux, réglissé, puissant et fruité. Bouche à l’avenant, alliant puissance,
élégance et soyeux des tannins … qui se poursuivent dans une belle finale
tendue. Très Bien ++
Volnay, premier
cru Clos des Chênes 2015 : mais
oui, c’est un Volnay … comme je les aime. Finalement plus masculin que féminin.
Du caillou et une fine acidité au nez, une pointe animale à peine perceptible.
En bouche, quel grain tannique, des tannins de qualité, d’une noblesse
superlative. Longue longue acidité qui ravit nos papilles. Excellent ++
Domaine
Jacques Prieur
Une relative déception
avec ces vins, à moins qu’ils ne soient construits pour une très longue garde.
Je suis passé un peu à côté de l’ensemble de la gamme.
Moulin à Vent,
le Clos 2014 : ça
pinote au nez, clairement, mais déjà avec une sensation de « too much ».
Très grosse maturité, presque confite. Concentration en bouche, un peu
sur-extrait, avec une amertume sur-dosée et un peu dissociée de l’ensemble. Bien +
Clos Vougeot
Grand cru 2011 : très
élégant au nez, plutôt sur un registre fin, une pointe végétale et de
fermeture. Aromatique générale sur la retenue … malgré un potentiel certain,
tels qu’une réserve d’acidité, des tannins crémeux, une finale avec de beaux
amers. Cela va-t-il se fondre un jour ? Bien ++
Pomerol, château
Rouget 2011 : une
aromatique très originale au nez, presque aldéhydique sans le côté « oxydatif ».
Bouche plutôt bien faite, fraîche et élégante. Peut-être des tannins un peu « secs »
mais du charme en général. Très Bien (+)
Puligny-Montrachet,
premier cru les Combettes 2014 : minéralité
sur le caillou mais manquant un peu de relief et de volume. Un supplément
floral ne permet pas de définir un caractère pulignien. Bouche grillée, avec
une grande amertume salivante élégante, se mariant bien avec une corpulence
mesurée. Potentiel de vieillissement certain. Je n’ai pas retrouvé l’énergie,
le volume et l’aspect tellurique des 1985 dégustés à maintes reprises. Très Bien +
Penfolds
J’avais croisé une fois un
vin de chez Penfolds. Corpulence mais élégance pour un plaisir non dissimulé.
Essai transformé ici avec une dégustation plus complète et plus aboutie. Valeur
sûre pour cette escapade en Australie.
Koonunga
Hill 2017 :
ce chardonnay « de base » est construit sur la fraîcheur et l’immédiateté,
sans sacrifier à l’élégance. Un côté charnu juste dosé est complété par une
finale voyant le retour d’un grillé salivant. Très Bien
Bin 311 2017 : une
autre lecture du chardonnay, avec une trame nettement minérale, évoquant le
caillou. Très belle bouche structurée, une réserve d’acidité bien présente, un
ensemble salivant pour une finale voyant le retour d’amers nobles. Très Bien ++
Koonunga Hill
2016 : un
assemblage Shiraz / Cabernet plutôt floral et tendu. Grande bouche sur l’immédiateté,
malgré la corpulence toujours présente. Tannins nobles crémeux, portés sur la
longueur par une belle acidité. La shiraz sans le côté parfois « capiteux »
indigeste. Très Bien +(+)
Bin 8 20171 : le
même en plus. Granulosité des tannins exacerbée, salinité de la bouche
vibrante, épice douce qui complète la palette du précédent, allonge sur la
fraîcheur. C’est vraiment un grand cru. Excellent
Bin 389 2016 : inversion
de l’équilibre des cépages avec une domaine de cabernet pour ce vin. Et c’est
réussi. Elégance sans le côté poivronné, des fruits noirs certes murs et
corpulents, mais toujours civilisés, un soupçon d’épices pour complexifier l’ensemble,
un grain tannique fin quoique concentré, une tendresse générale qui laisse une
grande empreinte et un souvenir d’élégance sublimée. Une sorte de « poigne
de fer dans un gant de velours ». Excellent
++
Mas Amiel
Une légende et une valeur
sure des VDN … mais que je n’avais jamais dégusté en salon. C’est chose faite
et bien m’en a pris. Même les rouges « secs » m’ont bluffé. L’humour
en plus, que demander de mieux ? Rien.
Côtes du
Roussillon villages, Origine 2016 : un fruité
immédiat, une aromaticité très sudiste, des épices, de la réglisse et une
corpulence fraîche. Bouche tannique certes, mais fraîche et dégageant une
impression « péchue » en finale. Très
Bien +
Maury sec, Légende
2016 :
cet assemblage grenache noir / carignan présente un fruité élégant, frais,
presque bourguignon. Epices douces en supplément. Une bouche construite sur l’allonge,
avec de la mâche, des tannins soyeux bien présents et une richesse sur l’aromatique.
Excellent
Maury sec, Alt. 433M
2016 :
ce vin est issu d’une parcelle située à 433 mètres d’altitude, et assemble le grenache
noir et le Lladiner Pelut (un cépage
que je découvre). Et quelle découverte. Un nez complètement OVNI (objet vinique
non identifié), une grande fraîcheur minérale, un profil aromatique sur l’infusion
de fraises (il faut avoir pas mal d’imagination pour infuser des fraises), mais
sur un substrat sec évanescent, subtil et éveillant notre curiosité (et nos
papilles). Bouche à l’avenant, originale, des tannins évanescent, dégageant une
sorte de zénitude presque cistercienne (mais avec beaucoup beaucoup de plaisir
sans la forme d’une rondeur mesurée). Exceptionnel
Maury doux,
cuvée Charles Dupuy 2012 : un jus de fruits confits au
nez, sorte de LBV construit. Douceur vineuse, grain tannique, sucrosité
mesurée, et une rétrio-olfaction sur des amers de fraîcheur. Grande vibration
en finale (et c’était difficile de passer derrière le 433 m). Excellent
Maury doux, 1969 : je
médite, je médite. Ceux qui me connaissent savent que la méditation est mon
fort. Mais là, on ne peut pas faire autrement. Un nez avec des fragrances à la
fois de rancio et de « Jaune », un fruité qui ressort de l’ensemble.
Fraîcheur, grande aromaticité noble, des fruits confits, des notes de pruneaux,
de peau de noix, … et une persistance … jamais vue. Devant tant d’émotion, même
le site internet du Mas Amiel reste sobre :
« La robe est ambrée et reste
profonde malgré les années … Le nez est intense et précis, cacao, tabac blond
et le noble arôme de noix si caractéristique ces très vieux vins doux naturels.
La bouche est ample, fine douce et sensuelle. » (Crédit© :
Mas Amiel qui me pardonnera cet emprunt). Un vin à boire pour lui, avec une
douce musique de fond comme le concerto pour violon de Tchaikovsky. Exceptionnel
Graham’s
Gustavo étant appelé
maintenant à d’autres missions, nous avons été admirablement reçus par l’une de
ses collègues, pour un moment toujours privilégié, la dégustation des Tawny’s. Confirmation
des années précédentes sur la qualité et le niveau de la maison.
Tawny 10 ans :
nez superbe de tabac blond et d’épices, dégageant une sorte de douceur
bienveillante. En bouche, grande acidité qui donne une belle nervosité au vin,
un grain tannique avec du relief, velouté, une pointe de noix qui perdure jusqu’à
une finale sur la fraîcheur et la profondeur. Excellent +
Tawny 20 ans :
nez plus épicé que le précédent, avec des notes sur un oxydatif ménagé.
Senteurs d’agrumes confits. En bouche, rondeur vive et tendue ! Laisse une
empreinte encore plus magnifiée. Excellent
++
Tawny 30 ans :
autre lecture, autre plaisir. Cette année, il y aura ex-aequo entre le 20 et le
30 ans, même si les qualités organoleptiques sont différentes. Plus confit ici,
des notes d’amandes grillées. En bouche, la rondeur est bien présente, confite,
toujours équilibrée par une grande acidité mais ce sont les tannins et leur
empreinte magique qui font la différence. Retour sur le finale avec un trait
oxydatif, sur la peau de noix verte. Excellent
++
Tawny 40 ans :
une liqueur fumée encore plus expressive au nez … comme en bouche. On s’approche
des grands cognacs, avec une puissance magnifiée, l’ensemble ayant mangé
partiellement ses sucres. Superbe. Deuxième méditation de la journée. Exceptionnel
Fonseca et
Taylor’s
Nette déception cette
année avec des vins plus « mous » qu’à l’accoutumé, et servis dans
doute un peu chaud.
Fonseca, Ruby 4 ans,
Terra Prima : fruité immédiat relativement
profond. Grain tannique de belle qualité. Un peu court sans doute. Bien +
Taylor’s, LBV
2013 :
petits fruits noirs et notes de noix ! Un style Taylor’s classique, avec
une droiture, une tension et une trame alcoolique marquée. Bien ++
Taylor’s Tawny Réserve
7 ans : un « petit » Graham’s, avec un joli
grain en bouche, une sorte de jeunesse fougueuse et une rondeur avenante. Très Bien (+)
Fonseca Tawny 10
ans :
je suis passé totalement à côté de ce vin, plutôt « mou ».
Taylor’s Tawny 20
ans :
infusion de fruits confits et d’épices douces au nez. Rondeur, soyeux et un
joli grain en bouche. Du caractère et de l’élégance, de la fraîcheur. Très Bien (+)
Une
belle sélection avec beaucoup de confirmations, quelques (re)découvertes et une
seule déception. Merci à l’Agence VLC pour l’accréditation. RDV est d’ores et
déjà pris pour l’année prochaine.
Bruno
2 commentaires:
Damned, on s'est loupé toute la journée ?!
Who is unknown ?
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