Premier départ en retraite de la famille. L’occasion
était tentante de revenir au restaurant Ochre testé avec succès précédemment et dont la cuisine,
orchestrée par Baptiste Renouard, jeune chef et ancien « top chef »,
nous avait particulièrement séduits. Comme au printemps, l’accueil et le
service ont été très professionnels, en toute décontraction. Mention spéciale
au sommelier à qui nous avait fait confiance du début à la fin, et qui s’est
plié avec grâce au jeu de l’aveugle pour le vin rouge (notons au passage que la
carte des vins - d’amateurs – s’est encore épaissie.
Ce soir, nous avons
opté pour le menu « Fable » en 5 services (n’ayant pas l’intitulé
véritable des plats, nous n’en signalerons que l’ingrédient principal) :
Amuse-bouche
« Œuf de
Poule »
« Les
tomates à l’ancienne »
« Le lieu
jaune »
« Les ris
de veau »
« Le porc
ibérique »
« Fromage
de chèvre » retravaillé
« Souvenir
d’un Chocolat Chaud »
Confirmation de l’excellence de l’ensemble des plats,
certainement au-dessus de la simple première étoile. Des cuissons maîtrisées
parfaites, des accompagnements variés et apportant une belle complexité, des sauces
savoureuses. Confirmation (bis repetita) pour le chocolat chaud dont la
douceur, la légèreté et la composition sont uniques.
Pour accompagner le repas, carte blanche au sommelier qui
nous a fait découvrir de (très) belles choses.
Champagne,
Blanc de blancs, les Reines 2017, Julien Prélat : une bulle issue d’un processus « sous bois »
complet, de la fermentation à un élevage long parfaitement maîtrisé. Un nez
très élégant, minéral, de construction presque chablisienne. Léger poudré en
complément. Bouche superbe dégageant une énergie folle. C’est salin sans excès,
une grande aromatique fraîche sur le menthol, des amers fins et une sensation tellurique
qui nous emporte. Belle empreinte qui se prolonge sur la finale, longue,
marquant et associant fraîcheur / acidité et pointe de rondeur. Grand blanc de
blanc non dosé. Excellent ++
IGP
Comté Tolosan, Peiruda 2015, domaine Bouissel : un assemblage improbable de viognier, petit manseng et
colombard … qui fonctionne parfaitement. Un nez sur une sorte de fraicheur
acidulée très aérienne, complétée rapidement par une belle acidité et une pointe
d’opulence mesurée. En bouche, le vin dessine une belle structure complexe,
opulente, fraîche, aromatique et sudiste, tout en sachant rester élégante. Un
joli parfum avec une note glycérinée. Finale serrée, vibrante, entre fraîcheur,
acidité « semi-perlante » et amers nobles. Excellent
A l’aveugle, Sancerre, Vincengétorix 2019,
Vincent Gaudry : une robe rubis dense, brillante, sensuelle. Au premier nez, on
détecte immédiatement le fruité du pinot noir. Mais, par rapport aux « standards »
bourguignons, ce vin possède un supplément (ou une différence), une sorte de
fraîcheur « acidulée » et une pointe fumée très nette. C’est sérieux
et très vineux malgré une sorte de jeunesse que je crois déceler. En bouche, on
retrouve cette immédiateté du vin. C’est bien construit, tendu, rond /
enveloppant sans lourdeur, un fruit (noir) intense et un cocktail réglissé /
glycériné / fumé salivant. Confirmation de la jeunesse et d’un pinot que je
situe sur Sancerre. Excellent +
Enfin, pour
accompagner le dessert, toujours le « Cidre »
de blé noir torréfié, Sarrasin Kistin qui, au-delà de la description
que j’en avais faite en mai dernier (caractère grillé et torréfié, de belles
notes de pommes et de calva, un boisé fin, une impression de légèreté (4°) et
de demi-sucre (un tendre sec en fait)), s’est montré de très belle façon face à
la puissance du chocolat. Alignement des planètes ou légère évolution du cru,
il s’est nettement bonifié. Très Bien +
Un grand merci à
l’ensemble des équipes, en salle comme en cuisine, pour ce moment de charme et
d’exception. Special thanks au sommelier pour le « jeu » et rendez-vous
pris très rapidement (seul regret, le chef n’est pas venu nous saluer ce soir).
Bruno
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