6 février 2009

Retrouvailles

Ce soir, sous l'impulsion de notre "papy" Jean Paul, grandes retrouvailles de quelques amis parisiens. Notre lieu du jour, le restaurant de Stéphane Martin situé rue des Entrepreneurs, à Paris-XV°.
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Toujours le même principe, chacun apporte une bouteille que nous dégustons étiquette cachée. L'ordre de service a été déterminé par notre maître de cérémonie d'un soir.
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Les vins dégustés (à l'aveugle) et leur appréciation :
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Les Blancs :
Riesling, cuvée Frederic Emile 1999, domaine Trimbach : nez (trop ?) sur le pétrole avec un soupçon liégeux qui disparaît à l'aération. Belle matière en bouche, avec une acidité qui tient le vin. Finale acidulée sur le citron. Difficile à noter en l'état car je pense que la bouteille n'est pas totalement nette.
Riesling kabinett all trocken 1997, domaine Reichsgraff von Kesselstatt : robe très claire. Nez typiquement sur le sauvignon (!!!). Bouche à l'avenant, relativement légère, avec une impression de quelques sucres résiduels. Belle finale légèrement glycérinée. BIEN
Savennières Roche-aux-Moines 2002, domaine Chamboureau : nez relativement plat, qui a du mal à s'ouvrir. En bouche, on distingue toutefois une charpente noble, sur une belle salinité et un côté lacté très agréable. Je l'ai pris pour un Condrieu. TRES BIEN
Condrieu 1985, domaine Georges Vernay : nez très élégant, montrant l'alliance d'une certaine fraicheur, d'une belle charpente et d'une classe. En bouche, complexité : élégance, salinité et structure noble. Finale longue et très agréable. TRES BIEN PLUS
Saint-Aubin Premier Cru En Remilly 2003, domaine Marc Colin : au nez, on trouve déjà une belle complexité, entre un côté floral et aérien et un côté typiquement chardonnay (amandes et noisettes grillées). En bouche, très forte personnalité. Il a tout pour lui. Les travers du millésime (une certaine lourdeur et une faible acidité) ne sont pas du tout visibles. Belle finale saline, un peu boisée mais en dentelle. EXCELLENT
Chassagne-Montrachet Premier Cru Les Champs Gain 2002, domaine Niellon : nez fermé à double tour. Bouche un peu linéaire. Boisée et courte. A revoir
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Les rouges :
Chassagne-Montrachet Premier Cru Clos du château de la Maltroye 2001, domaine du château de la Maltroye : nez fin, sur les fruits rouges, avec une sorte de "rusticité" noble. En bouche, les fruits dominent toujours, avec une touche légèrement cassissée. Un vin qui a de la mâche, une belle minéralité. Finale toute en longueur, fine mais très persistance. TRES BIEN PLUS
Pommard Premier Cru Les Argillières 2001, domaine Lejeune : nez sur la finesse, tout en fruit. Malheureusement, la bouche apparaît fluette et relativement courte. Moyen
Nuits Saint Georges Premier Cru Les Vaucrains 1993, domaine Henri Gouges : putain de TCA !!!!! Quel dommage et quelle déception pour l'heureux donateur. J'ai un souvenir d'un Porets Saint Georges 2002 du même domaine d'anthologie.
Vin de Pays, Trevallon 1995 : nez typè grenache. En bouche, un vin puissant, que je trouve jeune !! Belle aromaticité qui termine sur des notes épicées en finale. Seule une légère pointe de sécheresse vient tempérer mon ardeur. Pas forcément le type de vin que j'apprécie le plus mais je dois reconnaître que c'est un très beau vin bien fait. TRES BIEN MOINS
Pauillac Grand Cru, château Pichon Longueville Contesse de Lalande 1986 : nez typé cabernets polissés par le temps. En bouche, une structure aromatique étonnante, des tannins fins et polis, quelques notes réglissées sans lourdeur. Finale fine et très élégante. EXCELLENT (merci Gilles)
Hermitage la Chapelle 1988, Jaboulet Ainé : nez relativement animal, sans grande distinction. Manque évident de volume en bouche. Une déception.
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Les blancs servis avec le fromage :
Meursault Premier Cru Poruzots 1997, domaine Mikulski : nez type "alcool à bruler", sur la noix et un grillé par trop ostentatoire. En bouche, vin sec, sensiblement oxydé et court.
Meursault Premier Cru Perrières 1995, domaine Pierre Morey : nez grillé relativement évolué, presque oxydé. Bouche évoluée un peu sur l'oxydatif.
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Mon coup de gueule de la soirée.
Il est quand même symptômatique que, l'appellation qui a "collectivement" le plus refusé une dégustation à l'aveugle pour le dernier guide Bettane et Desseauve, fournisse systématiquement des vins qui ne sont pas à la hauteur de leur soi-disant réputation et surtout de leurs prix de vente (par exemple, Meursault Perrières de chez P. Morey était annoncé au domaine à 45 € en janvier 2007).
Je suis désolé, mais un Bourgogne blanc classé en premier cru (d'aucun diront qu'il pourrait même être classé en Grand Cru) de 13 ans n'est pas un vieux vin, et rien ne peux justifier une oxydation prématurée, hormis un certain nombre de négligences et d'inattentions !
Et ce n'est pas un cas isolé lié à un problème de bouteille (trois expériences différentes, les trois se sont soldées par un vin imbuvable).
Je pense qu'une prise de conscience collective est nécessaire pour restaurer la réputation d'une appellation largement écornée à mes yeux.
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Les douceurs :
Sauternes Premier Cru Classé 1997, château Sigalas Rabaud : nez légèrement alcooleux, alliant notes sucrées et aigrelettes. En bouche, un léger manque d'élégance, quoique relativement frais. Belle finale légèrement réglissée. BIEN PLUS
Coteaux du Layon, Sélection de Grains Nobles 1997, domaine Philippe Delesvaux : nez d'une belle complexité et d'une forte élégance, mariant morilles, notes charbonnées, fruits (abricots) secs et un beau rôti. Bouche sur le botrytis, d'une belle allonge, légèrement miellée, contenant de nombreux sucres mais gardant une très belle fraîcheur. EXCELLENT
Gaillac doux 2006, cuvée Muscadelle, Robert Plageoles : nez dominé par un côté pétillant, presque sur une reprise de fermentation. En bouche, fraîcheur et parfums délicats. Sans doute à revoir.
Maury 1994, Coume du Roy : nez typiquement muté, mais bien différent de celui de Mas Amiel par exemple. Forte acidité en bouche qui empêche une perception plus fine du vin. Un peu aigrelet toutefois. A revoir
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Belle soirée de retrouvailles où la bonne humeur a dominé les débats.
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Je repars heureux, mon magazine "Défonceuse Magazine" sous le bras.
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Bruno

2 commentaires:

Unknown a dit…

et bien on ne s'ennuit pas dans la capitale à ce que je vois
joli coup de gueule même s'il ne va pas plaire à tout le monde, mais le but est de toucher du doigt ce qui ne va pas
à ce que je vois tout le monde pète la forme, les vins étaient apparemment excellents, bref on croit deviner un bien beau moment
à très bientot
amicalement
FRED

Unknown a dit…

oula, vont pas être content les bourguignons avec ce commentaire sur les Meursaults qui ne passe pas 10 ans.
stéphane w.
www.stephanew.com