Il est des habitudes qui ont la vie dure. Malgré l’éloignement et la plus grande rareté de nos rencontres, une soirée entre Gunthards reste toujours un moment fort, qui va bien au-delà des vins. C’est une histoire de partage et d’amitié tout simplement.
Mais comme il faut combattre l’hypoglycémie, voilà ce que nous avons (raisonnablement) bu :
A l’apéritif, Champagne Cédric Bouchard, Roses de Jeanne rosé (dégorgement 2021) : un nez élégant et frais, sur les fruits noirs évoquant tendresse et caractère sec du vin. Bouche ultra-sèche, presque muscatée, riche et tonique. A l’aération, le côté corpulent et « acidulé » se développe, avec une superbe aromatique. Finale fruitée, douce et tendre. Très Bien +
Avec un foie gras au poivre, un Chablis Grand Cru, château Grenouilles 2005, cave de la Chablisienne : robe jaune claire éclatante, sans aucune trace d’évolution. très joli nez de chardonnay aromatique, sur le menthol, une pointe vanillée en complément. Bouche construite sur une structure sérieuse, avec une belle acidité saline, développant un côté gras et rond en complément d’une base minérale. A peine évolué. Notes de vanille et de miel vers la finale, veloutée et allongée. Excellent ++ (Un hommage ému à Frédéric Hérédia que nous avions croisé à Tain l’Hermitage dans les années 2000 et qui nous avait offert cette bouteille).
Avec un sauté de cerf façon bourguignonne, gratin aux cèpes, un DOCG Barbaresco, Pajoré 2014, Rizzi : un nez de « pinot italien », avec un fruit noir construit, une acidité de bel effet et une aromatique sur les herbes. Belle bouche encore jeune, avec de fins tannins de caractère, veloutés. Belle fraîcheur sur la finale et accord parfait avec la viande. Excellent +
Avec les fromages normands, un Saint Aubin, premier cru en Remilly 2013, domaine Marc Colin : robe d’une jeunesse folle. Nez salivant, complexe, avec une première impression poudrée, quelques notes vanillées et une pointe saline très typique du terroir. Bouche avec une structure digne de la « grande » côte des blancs, encore jeune, bien définie et sans défaut. C’est frais et tonique, à point, et pour quelques années encore. La finale allongée accroît notre plaisir. Excellent +(+)
Avec quelques fromages du Jura, dont un fabuleux bonbon de Comté 48 mois, un Château-Chalon 2008, domaine Macle : un « jaune » d’une élégance superlative, d’une fraîcheur absolue malgré ses 14°, d’une complexité entre acidité de structure et « sucrosité » élégante. Aromatique jurassienne, avec la peau de noix verte, le curry, la note d’alcool à brûler dans le bon sens du terme. THE GRAND VIN
Avec la galette, un Sélection de Grains Nobles, Coteaux du Layon-1996, domaine Philippe Delesvaux : une liqueur douce en bouche, à la fois allongée (par l’acidité) et sphérique (compte tenu de la charge en sucres), une grande richesse extrêmement buvable, des notes safranées et mentholée et une allonge superlative. Excellent ++
Le lendemain, pour débriefer un peu cette soirée, nous avons fini les (rares) restes, avec en prime un Languedoc Pic Saint Loup, cuvée Guilhem Gaulcem 2010, Ermitage du Pic Saint Loup : nez un peu en retrait pour ma part, assez rond mais qui ne se livre pas. La bouche est par contre d’une belle structure, acidité poivrée, notes florales très aromatiques, pointe chocolatée. Belle allonge sur la finale assez typée Syrah, avec un complément de rondeur. Très Bien +
Par pudeur, je passerai sur quelques discussions qui vont devenir des gimmicks, au moins pour l’année 2025 … où il faudra absolument acheter des Chablis avant la mise en place des taxes Trump (© Le Gal’) …
Bruno
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