Comment rester éloignés plus de 3 mois alors
qu’à peine 5 km nous séparent ? En effet, depuis l’anniversaire de la
toujours jeune, fraîche et aérienne Comtesse,
nous ne nous étions pas revus. Faute réparée en ce samedi soir sur les hauteurs
du Mont Valérien, pour un dîner type « Auberge espagnole » où chacun
apporte un plat.
Entrée en matière agréable avec des mezzés
libanais froids, accompagnés de trois vins :
Chassagne
Montrachet village 2004, Etienne Sauzet : un nez fin, à la fois
floral et fruité, laissant transparaître une tension presque chablisienne. En
bouche, c’est puissant, tendu, frais, vivifiant, m’évoquant finalement plus un
Puligny qu’un Chassagne. Très belle et très longue finale sur la peau de pistache,
alliant de beaux amers nobles et une semi-rondeur très avenante. Excellent
Alsace Grand
Cru, Gewüztraminer grand cru Pfersigberg 2008, domaine Paul Ginglinger :
changement de registre avec ce vin assez gras mais sec, et construit sur un
profil très aromatique. Outre les classiques roses et litchis, belle amertume
générale et une finale salivante, sur la réglisse amère (l’ami Borat y voyant
plutôt le caoutchouc). Excellent
Cornas, les
coteaux 2005, Robert Michel : Le primate
apprenant toujours de ses erreurs passées, ce vin a été carafé le midi pour
le soir, et servi légèrement rafraîchi (vers 14 / 15°C maxi). Heureusement, car
ce jeune bébé est une bombe de puissance et de potentiel de vieillissement. Une
épice douce, un fruité profond et intense (fruits noirs essentiellement), une
charge tannique imposante mais civilisée, presque crémée et une mâche énorme.
Magnifique toucher de bouche. Persistance superlative. Excellent + aujourd’hui
Passons ensuite au plat avec un magnifique
tartare de saumon à la mangue (entre autres ingrédients) et sa salade de
lentilles, d’une fraîcheur cadrant parfaitement avec la chaleur estivale qui
enveloppe Paris. Un seul vin spécifique pour ce plat :
Painted Wolf
(Afrique du Sud), Roussanne 2012 : un nez qui m’évoque le
muscadet, conjuguant une tension acidulée, un fruité léger (agrumes et pêches
blanches) et évanescent et une floralité fraîche. En bouche, la partition n’est
plus la même. C’est assez rond et gras, une puissance maîtrisée sur un registre
aromatique, mêlant caramel et fumé. J’avoue avoir été un peu déconcerté par ce
vin, par manque d’expérience sans doute car je n’ai pas retrouvé les notes
classiques des Rhône blancs. Très Bien +
Nous
avons fini les bouteilles avec un plateau de fromages top-salivant avant de
passer à quelques friandises.
Avec
une soupe de fruits et quelques macarons de noble origine :
Saar-Mosel-Ruwer,
Riesling Spätlese, Piersporter Goldtröpfchen 2003, Reinhold Haart :
l’accord parfait pour l’élégance entre le plat et le vin. Une charge de sucres
optimisée, une puissance juste équilibrée (le Spätlese apparaît beaucoup mieux
adapté qu’un Auslese sans doute trop prégnant), une aromatique bien développée
apportant un écho parfait aux fruits macérés et une longueur phénoménale. Wie
schön ist dieser Wein. Magniiifiiiqueee.
Bon, bah, pour faire passer l’ensemble, deux alcools quand même.
Un
Marc de Bourgogne
de Sophie Guillemot-Michel, millésime 2012 : à la fois vif et
puissant, fin et élégant, finalement peu marqué par l’élevage et qui sait
rester frais, presque désaltérant. Excellent
Une
Grande Champagne
Cognac, Edition Rare, vintage 1965 de la maison Rémy Martin : un
grand alcool élevé sous bois, puissant mais fruité, et laissant une très forte
empreinte en bouche (et encore après). Exceptionnel
Un
grand merci les amis pour cette très belle soirée qui s’est prolongée tard dans
la nuit (en attendant les prochaines et surtout la grande fiesta pour les
futures noces d’étain. Courage François, le plus dur reste à faire pour arriver
aux noces d’or !!!
Bruno
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