Les retrouvailles sont toujours l'occasion
d'un repas copieusement arrosé, d'autant plus quand vous avez des amateurs /
professionnels du vin à vos côtés : le « grand » qui navigue allègrement dans
les salons et palaces (un lundi au Bristol, un mardi au Bristol, un mercredi au
Bristol, …), et dont l'absence de cravate a bien été noté, et le gars qui ne
sert à rien sur LPV.
Bref, petits plats et grands crus étaient au
rendez-vous en ce samedi soir.
En apéritif
Champagne,
premier cru Fleur de Champagne, Duval-Leroy : une relative
déception avec ce champagne. Un nez plutôt fermentaire et levuré, pas en place.
Attaque en bouche sur un équilibre très minéral, type poudre de calcaire mais
qui est (trop) vite dissociée par une impression de sucres (dosage ?) très
marquée. Je l'avais mieux gouté ICI
et LA. Bien
Avec un saumon fumé accompagné de fenouil
rapé
Saumur, Coulée
de St Cyr 2010, domaine de St Just : une robe dorée très
brillante appelle un premier nez de noble origine, tendre, fruité et floral. La
bouche est construite, complexe, tendue et présentant un gras très élégant,
presque miellé. Belle allonge minérale, typée Brézé, presque saline et « semi-perlante
». J'aime beaucoup. Très Bien +(+)
Chassagne-Montrachet,
premier cru les Caillerêts 2008, domaine Marc Colin : ATTENTION,
GRAND VIN ! Le chardonnay dans ce qu'il a de plus beau, bichonné sur un terroir
(presque) d'exception. Nez fin (mentholé), floral (chèvrefeuille), sur les
amandes grillées, une pointe de réduction juste comme il faut. En bouche,
puissance maîtrisée, allonge superlative, finesse des arômes et des saveurs
avec un retour au caillou (silex). Puissance acide et tellurique en finale. Excellent +
Avec un carré de côtes d'agneau, pommes de
terre grenailles et gratin aux courgettes
Gevrey-Chambertin,
premier cru Clos Prieur 2006, domaine Rossignol-Trapet : légère
déception sur ce vin. Le nez n'est pas très typique. Certes, c'est bien un
pinot avec son cortège de fruits mais il ne semble pas en place / fermé /
masqué par une épice un peu trop exubérante (barrer les mentions inutiles).
Bouche à l'avenant, un peu étriquée et relativement courte. Juste bien en l'état. A revoir ?
Gigondas, la Font
de Tonin 2006, domaine de la Bouïssière : un nez intense, typé
grenache, sur les fruits gorgés de soleil, une pointe d'olivade et des notes
d'amertume. En bouche, cela manque un peu d'équilibre, en particulier avec une
impression dissociée entre charge tannique, acidité et sensation alcooleuse (trop
prégnante aujourd'hui). Beaux amers en finale, liés à la présence du Mourvèdre.
Bien +
Avec
les plateaux de fromages
Puligny-Montrachet,
les Enseignères 2005, domaine Coche Dury
:
Servi à l'aveugle, le nez est typiquement chardonnay, sur des notes de
réduction (à la CD …) que j'aime beaucoup. Bouche construite sur une puissance
tellurique tendue, mais fine et équilibrée. Amers nobles. Seule une finale un
peu courte pourrait trahir un terroir non classé et surtout la jeunesse du vin,
eu égard à un millésime chaud un peu atypique pour les blancs. Excellent (+)
Avec
le dessert, un minestrone de fruits frais
Mosel-Saar-Ruwer,
Riesling Auslese, Eitelsbacher Karthäuserhofberg 1999, Weingut Karthäuserhof : toute la douceur
des auslese allemands, mêlant et associant avec bonheur la tension acide, la
granulosité fine des terroirs et la charge de sucres justement dosée. Bouche
très tendre, mais pas lourde, d'abord sur la réglisse, puis finissant sur le
zan et les amers salivant. Une sensation plus chargée en sucres que les vins de
Karl Erbes ou Joh. Cristofel, mais c'est excellent
+
Et
comme l'hypoglycémie pouvait nous surprendre en pleine nuit, le dernier apport
fût, avec quelques chocolats de noble origine (Pierre Hermé !), un Porto Vintage,
1994, Taylor's : magnifique porto, puissant, explosif et fruité (une
sorte de mélange entre une corbeille de cerises, des figues et des épices
douces). Grande tension malgré les 20° d'alcool, d'autant que le vin sait rester
frais (j'allais dire léger), et se présente sur un équilibre presque
bourguignon. Excellent + (+) aujourd'hui.
Exceptionnel dans 20 / 30 ans.
Vivement
la revanche !
Bruno
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