2 juillet 2016

Retrouvailles


Les retrouvailles sont toujours l'occasion d'un repas copieusement arrosé, d'autant plus quand vous avez des amateurs / professionnels du vin à vos côtés : le « grand » qui navigue allègrement dans les salons et palaces (un lundi au Bristol, un mardi au Bristol, un mercredi au Bristol, …), et dont l'absence de cravate a bien été noté, et le gars qui ne sert à rien sur LPV.
Bref, petits plats et grands crus étaient au rendez-vous en ce samedi soir.

En apéritif
Champagne, premier cru Fleur de Champagne, Duval-Leroy : une relative déception avec ce champagne. Un nez plutôt fermentaire et levuré, pas en place. Attaque en bouche sur un équilibre très minéral, type poudre de calcaire mais qui est (trop) vite dissociée par une impression de sucres (dosage ?) très marquée. Je l'avais mieux gouté ICI et LA. Bien

Avec un saumon fumé accompagné de fenouil rapé
Saumur, Coulée de St Cyr 2010, domaine de St Just : une robe dorée très brillante appelle un premier nez de noble origine, tendre, fruité et floral. La bouche est construite, complexe, tendue et présentant un gras très élégant, presque miellé. Belle allonge minérale, typée Brézé, presque saline et « semi-perlante ». J'aime beaucoup. Très Bien +(+)
Chassagne-Montrachet, premier cru les Caillerêts 2008, domaine Marc Colin : ATTENTION, GRAND VIN ! Le chardonnay dans ce qu'il a de plus beau, bichonné sur un terroir (presque) d'exception. Nez fin (mentholé), floral (chèvrefeuille), sur les amandes grillées, une pointe de réduction juste comme il faut. En bouche, puissance maîtrisée, allonge superlative, finesse des arômes et des saveurs avec un retour au caillou (silex). Puissance acide et tellurique en finale. Excellent +

 
Avec un carré de côtes d'agneau, pommes de terre grenailles et gratin aux courgettes
Gevrey-Chambertin, premier cru Clos Prieur 2006, domaine Rossignol-Trapet : légère déception sur ce vin. Le nez n'est pas très typique. Certes, c'est bien un pinot avec son cortège de fruits mais il ne semble pas en place / fermé / masqué par une épice un peu trop exubérante (barrer les mentions inutiles). Bouche à l'avenant, un peu étriquée et relativement courte. Juste bien en l'état. A revoir ?
Gigondas, la Font de Tonin 2006, domaine de la Bouïssière : un nez intense, typé grenache, sur les fruits gorgés de soleil, une pointe d'olivade et des notes d'amertume. En bouche, cela manque un peu d'équilibre, en particulier avec une impression dissociée entre charge tannique, acidité et sensation alcooleuse (trop prégnante aujourd'hui). Beaux amers en finale, liés à la présence du Mourvèdre. Bien +

Avec les plateaux de fromages
Puligny-Montrachet, les Enseignères 2005, domaine Coche Dury : Servi à l'aveugle, le nez est typiquement chardonnay, sur des notes de réduction (à la CD …) que j'aime beaucoup. Bouche construite sur une puissance tellurique tendue, mais fine et équilibrée. Amers nobles. Seule une finale un peu courte pourrait trahir un terroir non classé et surtout la jeunesse du vin, eu égard à un millésime chaud un peu atypique pour les blancs. Excellent (+)

Avec le dessert, un minestrone de fruits frais
Mosel-Saar-Ruwer, Riesling Auslese, Eitelsbacher Karthäuserhofberg 1999, Weingut Karthäuserhof : toute la douceur des auslese allemands, mêlant et associant avec bonheur la tension acide, la granulosité fine des terroirs et la charge de sucres justement dosée. Bouche très tendre, mais pas lourde, d'abord sur la réglisse, puis finissant sur le zan et les amers salivant. Une sensation plus chargée en sucres que les vins de Karl Erbes ou Joh. Cristofel, mais c'est excellent +
Et comme l'hypoglycémie pouvait nous surprendre en pleine nuit, le dernier apport fût, avec quelques chocolats de noble origine (Pierre Hermé !), un Porto Vintage, 1994, Taylor's : magnifique porto, puissant, explosif et fruité (une sorte de mélange entre une corbeille de cerises, des figues et des épices douces). Grande tension malgré les 20° d'alcool, d'autant que le vin sait rester frais (j'allais dire léger), et se présente sur un équilibre presque bourguignon. Excellent + (+) aujourd'hui. Exceptionnel dans 20 / 30 ans.
Vivement la revanche !

Bruno

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