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15 décembre 2018

Un soir à la maison

Les circonstances de la vie font que parfois, par négligence, paresse ou facilité, on s’éloigne involontairement d’amis.

Au hasard des lumières - nouvelles - d’un week-end amical dans l’Yonne, ce constat nous est revenu directement à l’esprit. Ni une ni deux comme on dit en Normandie, un RDV fût pris de façon informelle pour une soirée amicale autour de bons plats et de bonnes bouteilles.
Transformation de l’essai en ce samedi soir glacial et pluvieux à la maison. Au menu, discussions, rires, amitié et partage (et en prime la réception de ma toute dernière commande, mais chut, je n’achète plus de vins !).

Petits plats dans les grands avec :

Duo de St Jacques, en carpaccio à l’huile de truffe et snackées au sel de Guérande

Osso bucco de compétition

Plateaux de fromages
(on se croirait - presque - à Levernois)

Assortiment de dessert de noble origine (sans la photo)

Pour accompagner ce repas (et sans prise de notes sur l’instant) :

Champagne Blanc de blancs, Ruinart : un champagne d’apéritif très vineux, un nez sur le registre du chardonnay (pour un Blanc de blancs …), finesse, léger brioché, fragrances amères nobles. Bouche structurée, enveloppante, ronde … mais allongée par une acidité parfaitement dosée. Finale salivante, sur de beaux amers vibrants. Très Bien +
Montlouis, Rémus 2013, domaine de la Taille aux Loups (Jacky Blot) : un très grand nez de chenin, impression minérale intense, floralité subtile, léger gras. Une grande entrée en matière. Bouche à l’avenant, laissant une grande empreinte. Gras et tendu, floral et glycériné, complexe, acidité superlative. Un petit millésime et un grand vin. Décidemment, Jacky n’arrête pas de nous surprendre (agréablement) avec cette « entrée de gamme ». Excellent +
DOCG Chianti classico, 2006, Isole e Olena : nez infusé, sur les fruits et dégageant un sentiment de douceur, presque de volupté. Bouche très aromatique, sudiste sans excès, d’une finesse de tannins exceptionnelle. Une sorte de Cabernet sans les défauts des Bordeaux actuels ! Fine impression veloutée sur une finale d’une belle allonge. Excellent
Gigondas, la Font de Tonin 2006, domaine de la Bouïssière (carafé 4 heures) : très grosse puissance au nez tant qu’en bouche, derrière laquelle on perçoit (difficilement pour moi) le côté fruité. Si certains de mes convives ont grandement apprécié le vin, j’avoue que pour moi, c’est too much. RDV dans 20 ans ??? Non noté
Saumur, Chenin du Puy 2013, domaine Frédéric Mabileau : retour sur terre avec ce chenin construit sur une trame effilée, portée par une acidité marquée. Après le Gigondas, l’aromatique et le gras ont du mal à s’exprimer, … mais je crois que le millésime y est un peu pour quelque chose. Beau mariage avec un Chaource de compétition. Très Bien
Maury, VDN 30 ans d’âge, Mas Amiel : où comment finir en fanfare un repas. Une robe à mi-chemin entre un Vintage et un Tawny, légèrement évoluée et orangée, mais conservant une densité certaine. Nez d’une folle complexité, sur une base oxydative ménagée. Notes torréfiées, de tabac, de pruneaux et de peau de noix. Bouche doucement liquoreuse, épices douces, café, amandes douces … qui se prolongent d’une manière superlative avec un retour (et une persistance) d’amers de type noix verte. Quel vibrato. Accord presque parfait avec les pâtes persillées (Bleu d’Auvergne et Gorgonzola) et sublime avec une ganache au chocolat. Excellent ++

Une superbe soirée qui s’est prolongée tard dans la nuit, à une heure avancée, signe que l’imperceptible accélération de la flèche du temps signifie une augmentation du plaisir et de l’amitié. A renouveler d’urgence pour combattre la morosité. Un RDV est d’ores et déjà prévu en terres bourguignonnes sur juin, dans notre « cantine » préférée … J’ai hâte de vieillir un peu !

Bruno

2 juillet 2016

Retrouvailles


Les retrouvailles sont toujours l'occasion d'un repas copieusement arrosé, d'autant plus quand vous avez des amateurs / professionnels du vin à vos côtés : le « grand » qui navigue allègrement dans les salons et palaces (un lundi au Bristol, un mardi au Bristol, un mercredi au Bristol, …), et dont l'absence de cravate a bien été noté, et le gars qui ne sert à rien sur LPV.
Bref, petits plats et grands crus étaient au rendez-vous en ce samedi soir.

En apéritif
Champagne, premier cru Fleur de Champagne, Duval-Leroy : une relative déception avec ce champagne. Un nez plutôt fermentaire et levuré, pas en place. Attaque en bouche sur un équilibre très minéral, type poudre de calcaire mais qui est (trop) vite dissociée par une impression de sucres (dosage ?) très marquée. Je l'avais mieux gouté ICI et LA. Bien

Avec un saumon fumé accompagné de fenouil rapé
Saumur, Coulée de St Cyr 2010, domaine de St Just : une robe dorée très brillante appelle un premier nez de noble origine, tendre, fruité et floral. La bouche est construite, complexe, tendue et présentant un gras très élégant, presque miellé. Belle allonge minérale, typée Brézé, presque saline et « semi-perlante ». J'aime beaucoup. Très Bien +(+)
Chassagne-Montrachet, premier cru les Caillerêts 2008, domaine Marc Colin : ATTENTION, GRAND VIN ! Le chardonnay dans ce qu'il a de plus beau, bichonné sur un terroir (presque) d'exception. Nez fin (mentholé), floral (chèvrefeuille), sur les amandes grillées, une pointe de réduction juste comme il faut. En bouche, puissance maîtrisée, allonge superlative, finesse des arômes et des saveurs avec un retour au caillou (silex). Puissance acide et tellurique en finale. Excellent +

 
Avec un carré de côtes d'agneau, pommes de terre grenailles et gratin aux courgettes
Gevrey-Chambertin, premier cru Clos Prieur 2006, domaine Rossignol-Trapet : légère déception sur ce vin. Le nez n'est pas très typique. Certes, c'est bien un pinot avec son cortège de fruits mais il ne semble pas en place / fermé / masqué par une épice un peu trop exubérante (barrer les mentions inutiles). Bouche à l'avenant, un peu étriquée et relativement courte. Juste bien en l'état. A revoir ?
Gigondas, la Font de Tonin 2006, domaine de la Bouïssière : un nez intense, typé grenache, sur les fruits gorgés de soleil, une pointe d'olivade et des notes d'amertume. En bouche, cela manque un peu d'équilibre, en particulier avec une impression dissociée entre charge tannique, acidité et sensation alcooleuse (trop prégnante aujourd'hui). Beaux amers en finale, liés à la présence du Mourvèdre. Bien +

Avec les plateaux de fromages
Puligny-Montrachet, les Enseignères 2005, domaine Coche Dury : Servi à l'aveugle, le nez est typiquement chardonnay, sur des notes de réduction (à la CD …) que j'aime beaucoup. Bouche construite sur une puissance tellurique tendue, mais fine et équilibrée. Amers nobles. Seule une finale un peu courte pourrait trahir un terroir non classé et surtout la jeunesse du vin, eu égard à un millésime chaud un peu atypique pour les blancs. Excellent (+)

Avec le dessert, un minestrone de fruits frais
Mosel-Saar-Ruwer, Riesling Auslese, Eitelsbacher Karthäuserhofberg 1999, Weingut Karthäuserhof : toute la douceur des auslese allemands, mêlant et associant avec bonheur la tension acide, la granulosité fine des terroirs et la charge de sucres justement dosée. Bouche très tendre, mais pas lourde, d'abord sur la réglisse, puis finissant sur le zan et les amers salivant. Une sensation plus chargée en sucres que les vins de Karl Erbes ou Joh. Cristofel, mais c'est excellent +
Et comme l'hypoglycémie pouvait nous surprendre en pleine nuit, le dernier apport fût, avec quelques chocolats de noble origine (Pierre Hermé !), un Porto Vintage, 1994, Taylor's : magnifique porto, puissant, explosif et fruité (une sorte de mélange entre une corbeille de cerises, des figues et des épices douces). Grande tension malgré les 20° d'alcool, d'autant que le vin sait rester frais (j'allais dire léger), et se présente sur un équilibre presque bourguignon. Excellent + (+) aujourd'hui. Exceptionnel dans 20 / 30 ans.
Vivement la revanche !

Bruno

8 décembre 2013

Un peu de retard dans les compte-rendu

Fin d'année difficile et surtout occupée, ce qui explique un certain retard à l'allumage dans mes compte-rendu de dégustation. Essayons de rattraper un peu le temps.
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Le week-end dernier, une belle trilogie, avec :
  • Un Savennières Roche aux Moines 2001 bâti sur une tension minérale forte et une corpulence élégante. Touches fraîches et mentholées. Minéralité sapide en finale, qui se marie avec bonheur avec des noix de Saint Jacques à l'huile de truffe. Excellent
  • Un Gigondas, Font de Tonin 2006, domaine de la Bouïssière extrêmement corpulent, sans doute un peu trop à mon goût. Beaux tannins onctueux. Une légère chaleur en finale. Bel accord avec des côtes de sanglier, purée de céleri et topinambours. Bien +++
  • Un Riesling Auslese (Mosel-Saar-Ruwer), Kaseler Nies'chen (Alte Reben) 2004, Erben von Beulwitz proprement magnifique, un véritable SGN, équilibré, complexe, mêlant des notes rôties, aromatiques et une pointe miellée à une liqueur douce, parfaitement en place qui contrebalance redoutablement une acidité élevée et une grande minéralité. Excellent ++
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Ce week-end, servi sur une belle pièce de boeuf, un Pernand-Vergelesses, premier cru Ile des Vergelesses 2006 : magnifique comme d'habitude. Un nez toujours rustique mais élégant, sur les fruits rouges, une pointe de fumé, un fond cassissé, avec une sorte de grain et de caractère très avenant. La bouche est en symbiose complète, portée à la fois par le naturel délicat du pinot noir et par ce côté terrien et tellurique du cru. C'est fruité et soyeux. Magnifique finale sur une fine minéralité vibrante. Un vin presque discret en attaque, mais qui sait s'imposer sur la longueur et marque nos esprits. Finesse et longueur. Peut-être ne suis-je pas totalement objectif, mais je le trouve une nouvelle fois magnifique.
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Ajout de dernière minute en ce dimanche soir. Pour accompagner un vacherin au savagnin et son plateau de charcuterie, un Anjou blanc, Authentique 2009 de Philippe Delesvaux : toujours cette puissance minérale presque charbonnée, alliée à des notes de fleurs blanches. La bouche est à la fois riche en sucres, corpulente, confite et cristalline. Cet adjectif me revient pratiquement systématiquement quand je goute ce franc de pied. Un peu à la manière des auslese mosellans les plus nobles, l'acidité équilibre parfaitement les sucres. Une sorte de TBA hors de gamme. Magnifique accord avec le plat (un concerto de douceurs), puis ensuite avec des gaufres légèrement citronnées et sucrées. Excellentissime
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Une pause salvatrice d'une journée et nous recommençons demain soir ...
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Bruno

19 novembre 2011

Le retour de Mélanie

En ce samedi soir, l'auberge (espagnole) des deux B a repris du service, à l'occasion du retour temporaire de Mélanie dans notre bonne vieille capitale, là où le Beaujolais nouveau coule à flot :).
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Pour diverses raisons, nous - collectivement - ne souhaitions pas un diner au restaurant. Nous avons donc avec plaisir proposé notre toit et notre table afin de nous retrouver tous ensemble autour d'un bon repas. Chacun apporte donc son plat et le(s) vin(s) pour accompagner.
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Ambiance des lieux, c'est toujours un plaisir de recevoir et de faire plaisir à des amis.
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A l'apéritif, un Champagne rosé José Michel très vineux, d'une belle fraîcheur, avec une jolie acidité en finale. Très belle mise en bouche.
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La Saint Jacques dans tous ses états (de bas en haut, de droite à gauche) : Carpaccio de St Jacques à l'huile de truffe noire, Tartare de Saint Jacques et d'ananas, Carpaccio de Saint Jacques à l'huile de truffe blanche.
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Servi à l'aveugle, ce vin m'évoque sur le premier nez un blanc de gros / petit Manseng comme le Jurançon ou Pacherenc sec (forte minéralité, arômes de miel et de confit, sans le rôti du Botrytis) puis, sur le second nez après aération, un vin allemand (menthol, pamplemousse, impression de demi-corps). Laissons le quelques instant dans le verre, puis mes premières impressions se précisent. L'impression de Sauternes se renforce dans le temps. En bouche, le vin est à la fois sec et rond, velouté, tendre mais corpulent. Belle minéralité et finale onctueuse, persistante et très fraîche. Très Beau. Il s'agit d'un Bordeaux supérieur, Y de Yquem 1979 !
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Avec un osso bucco, j'ai proposé deux vins diamétralement opposés (donc, pas à l'aveugle pour moi).
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Le Chinon, réserve Stanislas 2006 du domaine Pierre Sourdais se caractérise par une belle droiture, un joli fruit mur mais élégant, une touche de café et une structure bien équilibrée. Certes, une petite dissonance d'accord avec le plat, trop 'méridional', mais ce vin est assez représentatif de l'appellation. Bien ++.
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Changement complet de registre avec ce Gigondas, Font de Tonin 2006 du domaine de la Bouïssière (un grand merci à mon ami Lolo de Nîmes - tiens, ça sonne comme Lili des Belons : un coeur d'or derrière une carapace de dur. Ne change pas mon ami). Bref, un nez profond, séveux, vineux et suave, sur les fruits très murs (cerises noires), quelques notes de garrigue, des épices douces et une pointe d'élevage. La bouche présente une attaque franche et ronde, mais sans mollesse. Elle m'apparaît charpentée mais soyeuse, élégante à souhait, terriblement séduisante. Belle aromaticité sur une trame assez tannique déjà presque policée. La minéralité du cru apporte de la fraîcheur et de la tonicité à un vin très énergique. Finale suave, longue, vibrante. Excellent quoique très jeune.
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Suit un double plateau de fromages (un seul photographié).
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Un premier vin : Vin de pays des Bouches du Rhône, Grand Blanc du chateau Revelette 2007 : Si le nez mentholé et frais peut faire impression, la bouche ronde, veloutée mais un peu courte et manquant d'énergie ne me plaît pas outre mesure. Un peu raide. Pas mon style.
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Deuxième vin avec ce Corton-Charlemagne 1981 du domaine Rapet : Une fois encore, j'ai confondu réduction et oxydation. Pour un chimiste, c'est pas top ! Je m'explique. Un premier nez très amandes grillées, droit et minéral. Avec l'aération, cette sensation disparaît peu à peu (mais lentement dans le temps). On retrouve alors la marque des grands chardonnay, cette fraîcheur et ce côté miellé mais élégant et sans lourdeur. La bouche est puissante, droite, riche et racée. Très minéral et très droit. Magnifique persistance en finale, sur un registre suave et tendu à la fois. Excellent.
Un immense merci à l'ami François pour ce cadeau aussi somptueux qu'impromptu et spontané. C'est pour cela qu'on t'aime. Ne change surtout pas.
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En dessert, tarte aux poires et glace aux spéculoos.
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Pour accompagner cette gourmandise bâtie sur la fraîcheur, rien de tel qu'un Poiré Granit de Eric Bordelet : mariage très heureux avec la poire et la glace. Je ne suis pas suffisamment spécialiste pour analyser ce poiré mais ce fût une nouvelle fois un très bel accord, sur un registre de fraîcheur et de légèreté qui seyait bien à la fin de ce repas un peu "chargé". Très Bien.
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Pour finir, avec les surprises de Mélanie (de superbes financiers), un Madère  Barbeito 10 ans d'âge : que je n'ai pas particulièrement apprécié, hormis la finale très complexe. Un nez un peu raide et m'évoquant quelque vin jaune e bas étage (alcool à brûler, noix verte, rancio sans élégance - oui, je sais ...). La bouche m'a semblé également déséquilibrée ... sauf une très belle finale sur les pruneaux, le café, une belle torréfaction, des notes de noix mûres ... Bref, j'avoue ici mon incompétence et mon manque de repères sur ce type de vin.
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Nous avons été sages, même pas un petit digestif pour terminer cette belle soirée qui s'est prolongée tard dans la nuit.
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A quand la revanche ?
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Bruno

9 mai 2010

Yes Master ...

Sous ce terme anglophone librement inspiré de la naissance de Dark Vador, je regroupe un certain nombre de bouteilles dégustées ce week-end ... essentiellement ouvertes pour fêter le diplôme et la reconvertion réussie de la Saine Femme.
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Petit retour en arrière mardi dernier, jour solennel de remise du diplôme de Master dont l'intitulé est « Management, Travail et Développement social ». Pendant que Madame part arroser cette magnifique réussite au restaurant avec l'ensemble de sa promotion, je reste seul à la maison, tel un (pauvre) époux soumis ! Ce ne sera que partie remise puisque ce week-end est entièrement consacré à la famille, une trop bonne excuse pour sortir quelques bouteilles. 
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Champagne Grand Cru, Georges Vesselle : Très vineux et étonnamment complexe, sur l'ananas confit, les amandes grillées et une finale salivante sur des amers agréables, presque fenouillés. Une valeur sure.
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Jurançon sec, 2008, domaine de Souch : un nez toujours très floral, aérien, geas / glycérinée. En bouche, légère déception avec une forte acidité sans défaut. A revoir impérativement après quelques années de garde.
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Savennières-Roche-aux-Moines, 1992, domaine Laroche : J'adore le côté encaustique, cire et miel de ce vin. Avec l'age, il se pare d'une forte minéralité élégante, très schisteuse avec ... des notes tourbées et carbonifères qui me rappellent les meilleurs SGN de Philippe Delesvaux. Belle finale qui oscille, tel le concerto pour Piano et Orchestre n°5 de Beethoven, entre acidité et floralité grasse (en fait, un faux gras onctueux). Un vin de très haut niveau.
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Pessac-Léognan, château Bahans de Haut-Brion 2002 : Une très belle expression des cabernet et du merlot. Structure tannique fine et ronde, fruitée, réglissée et légèrement fumée, belle finale longue et fraîche. Il y a bien longtemps qu'un Bordeaux ne m'avait pas provoqué une telle émotion. Très beau.
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Gigondas, cuvée Signature 2001, La Cave de Gigondas : Beau compromis entre la structure méridionale, le fondu de l'age et la finesse du cru. J'aime beaucoup cette garrigue fumée, presque sur le romarin, ces petits fruits noirs et ces tannins déjà bien polis. Une pointe de sucrosité agréable. A l'instar de la cuvée « Chablis Vieilles Vignes » de la Chablisienne, cette cuvée « Signature » constitue toujours une excellente approche des vins de Gigondas.
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Pécharmant, cuvée Prestige 2004, domaine du Haut-Pécharmant : un vin un peu en retrait par rapport aux précédents, marqué par son millésime. Malgré une belle constitution et des tannins fins, le côté gentiane / géranium me dérange un peu. J'ai mieux gouté d'autres millésimes de la propriété.
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Muscat de Beaumes de Venise, cuvée Hommage (non millésimée), domaine des Bernardins (il s'agit là d'une cuvée spécifique mélangeant plusieurs millésimes et élévé sous un mode semi-oxydatif - A boire assez rapidement) : Une synthèse presque parfaite entre le côté explosif « typique » de l'appellation, sur la rose et la ronce, légèrement muscaté, et la force tranquille des Porto tawny, sur les pruneaux cuits, le tout étant associé un léger rancio très sapide. Sucrosité mesurée, bien équilibrée par une acidité indécelable mais certainement présente. Aucune molesse dans ce vin. Un accord d'anthologie (presque !) avec un tiramisu aux fruits rouges (maison).
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Bruno

25 avril 2010

Quelques adresses en Vaucluse

A l'issue d'une belle semaine de villégiatures dans le département du Vaucluse, j'ai visité quelques vignerons afin d'assurer un réapprovisionnement de quelques crus connus ou méconnus des côtes du Rhône du sud.
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Le domaine des Bernardins à Beaumes de Venise (site Internet ICI).
Un Beaumes de Venise 2008 très fruité au nez. Belle gourmandise. Une bouche sur le bombon anglais, qui semble légèrement perlant. Vin de demi-corps, un peu sur le retrait, ce qui confirme la relative faiblesse du millésime. Assez court en final. Assez Bien
Un Côtes du Rhône, Les Balmes 2007 plus séveux, plus corsé. Très typique, avec ses accents de guarrigue et de violette. Une belle bouche équilibrée, tannique, fruitée et légèrement épicée. Finale soyeuse masquant (à peinte) une pointe d'astringence. Bien
Un Muscat de Beaumes de Venise 2008 très typée : rose, litchi, léger, demi-sucre. Un vin frais, rafraîchissant avec une belle structure et une acidité qui lui permettront sans doute un beau vieillissement. Bien ++
Un Muscat de Beaumes de Venise « Hommage » plus sur un style "Porto". Noix, pruneau, tabac blond, fruits secs sont associés à une grosse structure sucrée élevée sur un équilibre semi-oxydatif. Très Bien (pour l'amateur de Porto que je suis).
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Le domaine de la Ferme Saint Martin à Suzette (site Internet ICI).
Beaumes de Venise, cuvée Terres Jaunes 2008 : un vin fruité, croquant, de demi-corps, là aussi avec une sensation de perlant et de bombon anglais mais sur une structure tannique bien présente. Bien
Beaumes de Venise, cuvée Saint Martin 2008 : nez d'abord réduit puis typiquement sur les fruits noirs. En bouche, fruits noirs, épices douces et notes réglissées. Belle finale tannique et astringente agréable. Bien ++
Beaumes de Venise, cuvée Costanci 2007 : un côté minéral un peu sur le fumé et la pierre à fusil. Un beau fruité légèrement confit (pruneaux). Une charpente imposante, mais sur un équilibre plus doux et plus accompli. Très Bien
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La Cave de Gigondas à Gigondas (site Internet ICI).
Groupement de producteurs, à l'instar de la Chablisienne à Chablis, la Cave de Gigondas propose une gamme très complète de crus. Parmi ceux-ci, la cuvée "Signature", composée à 80% de Grenache et 20% de Syrah, est élevée entre 12 et 18 mois en foudres de chêne.
Un 2004 de demi-corps, déjà fondu et pratiquement prêt à boire. Pour les amateurs de vins frais.
Un 2005 fermé, marqué par une charpente impressionnante, une charge tannique importante et des notes fruitées et épicées.
Un 2006 un peu plus chaleureux, plus ample mais manquant un peu de droiture.
Enfin, un 2007 qui assure un beau potentiel de vieillissement, encore sur les fruits noirs, une belle épice et une structure plus "2005" que "2004". Un beau compromis.
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Pour finir, au caveau de Gigondas (situé sur la Place Raspail - site Internet ICI où l'on propose une présentation quasi-exhaustive de l'appellation, depuis la géologie jusqu'à l'encépagement), dégustation de deux millésimes du Gigondas du domaine de la Bouïssière (désolé, le domaine n'a pas de site Web).
Un Gigondas 2007 assez sauvage, marqué par une forte proportion de Mourvèdre (dixit le caveau). Belle structure tannique, élégante quoique légèrement astringente. Fruité et frais. Bien ++
Un Gigondas Font de Tonin 2006 plus séveux et plus vineux. Belle épice en bouche. Un vin qui possède une belle mâche et une granulosité très très gourmande. Belle astringence noble en finale, sur des amers agréables (un côté Syrah plus prononcé). Très Bien
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Bruno

19 septembre 2009

Noces d'étain à LPV-Amiens

Pour notre session de rentrée de LPV-Amiens, le thème était "pas de thème" mais simplement un maximum de vins du millésime 1999, afin de fêter dignement les 10 ans de mariage de Bruno le Chtib et de Valérie.
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Organisé de main de maître par notre Laurent national (comme d'habitude), voici mes coups de coeur de la journée.
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Champagne Raymond Boulard 1999 : nez frais brioché, une pointe fenouillée agréable. Belle bouche fraîche, briochée, tout en équilibre, en finesse et en élégance. Un beau champagne vineux. BIEN +++ (un grand merci à Francis pour cette bouteille).
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Chassagne-Montrachet Premier Cru Clos Saint Jean 1999, domaine Michel Niellon : nez fantastique sur l'amande grillée très intense et très élégant (d'aucun diront "à la Coche Dury"). Bouche à l'avenant, toastée et présentant une belle minéralité saline. Astringence noble avec une très légère pointe d'oxydation. Finale enveloppante, peut-être un peu courte. BIEN ++
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Hermitage, Marquise de la Tourette 1999, Delas : nez sur le fruit avec un côté un rien retenu et structuré. En bouche, bel équilibre entre structure, acidité, tannins et élégance. Légère évolution positive. Finale tannique mais très soyeuse, sur les pruneaux confits. BIEN +++
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Bourgueil La Tempérance 2006, Bertrand Galbrun : nez sur la cerise burlat très mûre. Complexité et équilibre entre fraîcheur, alcool et fruit. Bouche nettement sur la cerise à l'alcool, sans lourdeur ni molesse. Très mur et soutenu par une belle acidité de structure, ce qui empêche toute molesse au vin. Finale gourmande qui s'étire finement. TRES BIEN
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Gigondas 2006, domaine Cayron : un vin qui arrive en fin de dégustation, ce qui a nettement pâti à ma prise de notes. Malgré un nez peu causant, une belle nervosité en bouche, avec de nombreux tannins ronds et soyeux. BIEN +++
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Coteaux du Layon Saint Aubin, Grains Nobles, cuvée Voluptée 1999, domaine Cady : nez carbonifère et tourbeux très net (me rappelant nettement les Clos du Pavillon de Philippe Delesvaux). Belle fraîcheur minérale qui se dégage également du nez. Bouche sur une belle liqueur maltée, sans lourdeur. Finale longue et fraîche, nerveuse. TRES BIEN +
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Quart de Chaume 1999, château de Suronde : Nez plus sur l'alcool et le malt que le précédent. Il semble un peu plus léger. En bouche, belle élégance qui masque une matière de demi-corps. Finale sur une acidité un peu plus mordante. BIEN ++
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Une photo de nos deux héros du jour
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avant un retour tranquille sur Paris.
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Bruno
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Un accessit aux vins suivants :
     Gigondas, Cuvée Signature 1999, La Cave de Gigongas
     Côte Rotie 1999, domaine Burgaud
     Bandol 1999, domaine de Gros Noré
     Château Chalon 1999, Jean Macle
     Maury, Vin Doux Naturel 1999, domaine des Soulanes.