Les circonstances de la vie font que
parfois, par négligence, paresse ou facilité, on s’éloigne involontairement d’amis.
Au hasard des lumières - nouvelles - d’un
week-end amical dans l’Yonne, ce constat nous est revenu directement à l’esprit.
Ni une ni deux comme on dit en Normandie, un RDV fût pris de façon informelle
pour une soirée amicale autour de bons plats et de bonnes bouteilles.
Transformation de l’essai en ce samedi soir
glacial et pluvieux à la maison. Au menu, discussions, rires, amitié et partage
(et en prime la réception de ma toute dernière commande, mais chut, je n’achète
plus de vins !).
Petits plats dans les grands avec :
Duo de St Jacques, en carpaccio
à l’huile de truffe et snackées au sel de Guérande
Osso bucco de compétition
Plateaux de fromages
(on se croirait - presque - à Levernois)
Assortiment de dessert de
noble origine (sans la photo)
Pour accompagner ce repas (et sans prise de
notes sur l’instant) :
Champagne Blanc de blancs, Ruinart :
un champagne d’apéritif très vineux, un nez sur le registre du chardonnay (pour
un Blanc de blancs …), finesse, léger brioché, fragrances amères nobles. Bouche
structurée, enveloppante, ronde … mais allongée par une acidité parfaitement
dosée. Finale salivante, sur de beaux amers vibrants. Très Bien +
Montlouis, Rémus 2013, domaine de la Taille aux Loups (Jacky
Blot) : un très grand nez
de chenin, impression minérale intense, floralité subtile, léger gras. Une
grande entrée en matière. Bouche à l’avenant, laissant une grande empreinte.
Gras et tendu, floral et glycériné, complexe, acidité superlative. Un petit
millésime et un grand vin. Décidemment, Jacky n’arrête pas de nous surprendre (agréablement)
avec cette « entrée de gamme ». Excellent
+
DOCG Chianti classico, 2006, Isole e Olena :
nez infusé, sur les fruits et dégageant un sentiment de douceur, presque de
volupté. Bouche très aromatique, sudiste sans excès, d’une finesse de tannins
exceptionnelle. Une sorte de Cabernet sans les défauts des Bordeaux actuels !
Fine impression veloutée sur une finale d’une belle allonge. Excellent
Gigondas, la Font de Tonin 2006, domaine de la Bouïssière (carafé
4 heures) : très grosse puissance au nez tant qu’en bouche, derrière
laquelle on perçoit (difficilement pour moi) le côté fruité. Si certains de mes
convives ont grandement apprécié le vin, j’avoue que pour moi, c’est too much. RDV dans 20 ans ??? Non noté
Saumur, Chenin du Puy 2013, domaine Frédéric Mabileau :
retour sur terre avec ce chenin construit sur une trame effilée, portée par une
acidité marquée. Après le Gigondas, l’aromatique et le gras ont du mal à s’exprimer,
… mais je crois que le millésime y est un peu pour quelque chose. Beau mariage
avec un Chaource de compétition. Très
Bien
Maury, VDN 30 ans d’âge, Mas Amiel : où comment finir en
fanfare un repas. Une robe à mi-chemin entre un Vintage et un Tawny, légèrement
évoluée et orangée, mais conservant une densité certaine. Nez d’une folle complexité,
sur une base oxydative ménagée. Notes torréfiées, de tabac, de pruneaux et de
peau de noix. Bouche doucement liquoreuse, épices douces, café, amandes douces …
qui se prolongent d’une manière superlative avec un retour (et une persistance)
d’amers de type noix verte. Quel vibrato. Accord presque parfait avec les pâtes
persillées (Bleu d’Auvergne et Gorgonzola) et sublime avec une ganache au
chocolat. Excellent ++
Une superbe soirée qui s’est prolongée tard
dans la nuit, à une heure avancée, signe que l’imperceptible accélération de la flèche du
temps signifie une augmentation du plaisir et de l’amitié.
A renouveler d’urgence pour combattre la morosité. Un RDV est d’ores et déjà
prévu en terres bourguignonnes sur juin, dans notre « cantine »
préférée … J’ai hâte de vieillir un peu !
Bruno
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