Le temps n’a pas d’importance, seul le
résultat compte. Il nous aura fallu attendre près de 10 ans pour délocaliser le
Gunthard Club dans le département des Yvelines. Et le résultat fût largement à
la hauteur de notre attente (et de nos espérances). Repas maison concocté de
main de maître par Oliv surnommé parfois la « Grande P » dans les milieux autorisés et qui
avait, pour l'occasion, mis les petits plats dans les grands. Le thème : l’amitié, le
partage et surtout ne pas se prendre au sérieux ni se prendre la tête. Objectif
atteint !
Pour une fête plus folle, les étiquettes n’ont
été découvertes qu’après le service.
En apéritif
En apéritif
Champagne, Cuvée 733 Dégorgement
Tardif, Jacquesson : ce vin
(base 2005) présente au nez une belle évolution, sorte d’oxydation ménagée
vivifiante, associée à une aromatique très agréable. En bouche, l’élégance
domine, avec une acidité fine, une belle vivacité et une pointe minérale qui
vient complexifier l’ensemble. Fraîcheur, légère rondeur en finale, sur des
amers presque poivrés. Très Bien + (+)
En entrée :
langoustine grillée et sa bisque, chaud-froid de petits pois pour les uns, sole
grillée et sa sauce crémée, chaud-froid de petits pois pour les autres (les
allergiques)
Alsace, Riesling, Clos Windsbuhl 2008, domaine Zind-Humbrecht : un nez qui pétrole, mais sans ostentation. Complexe, frais et déjà salivant. Bouche construite sur une belle structure acide, une minéralité saline marquée et une fraîcheur superlative, sorte de « turbo-fraîcheur ». allonge sublime et salivante. Excellent +
Avec une épaule d’agneau
et pommes de terres sautées
Charmes-Chambertin Grand Cru 2002, domaine Taupenot-Merme : nez assez fruité, sur une aromatique
prometteuse. Bouche largement en deçà, avec une (trop) grande acidité pas ou
peu intégrée. Manque de définition en bouche, et finale plutôt asséchante. Juste honnête
Romanée-Saint-Vivant Grand Cru 2008, domaine de la Romanée-Conti : dès le premier nez, on bascule dans un univers
étrange, fait à la fois de subtile élégance et de puissance mesurée, dans une
ambiance « fondue ». Corbeille de fruits bien murs, mais pas en sur maturité,
avec des touches de fraises. En bouche, c’est un concerto de Mozart, synthèse
parfaite de toutes les virtuosités. Puissance élégante, douceur associée à une acidité
superlative et totalement fondue, avec une amertume salivante. Rien ne dépasse,
mais le vin n’est pas lisse, dessinant une sorte de dentelle. Les ondes gravitationnelles
existent : je l’ai ai majestueusement rencontrées dans mon verre !
Deuxième expérience avec les vins du DRC, deuxième ravissement tant la
précision est au RDV (Merci au Président). Sublime
Saint-Emilion Grand Cru Classé A, château Cheval Blanc 1993 : petite année ou année délicate qu’ils
disaient ! Dès le premier nez, je pars sur un vieux cabernet avec ces
notes de poivrons murs, ce fruité intense et profond, plus bordelais que
ligérien. En bouche, puissance bien sur, mais sans sacrifier à une certaine douceur.
Beaux amers salivants, évoquant un réglissé poivré. Finale d’une belle longueur
et d’une grande complexité. Excellent +
Meursault premier cru Charmes 2005, domaine Henri Germain : un Meursault construit sur la tension et la
puissance, qui viennent compléter et allonger une opulence sur des amers nobles.
Traçant, jusque dans sa finale. Excellent
Côtes du Jura, Chardonnay 2006, Jean Macle : nez sur une belle aromatique jurassienne,
doucereux sans lourdeur ni mollesse, d’élégantes notes de noix vertes, dégageant
une sorte de fraîcheur mentholée surperlative. Bouche à l’avenant bien sur,
avec ce côté sec / tendre élégant, des touches de curry et un bel enrobage des
papilles, jusque dans une finale étirée, vibrante et soyeuse. Accord magique
avec le Comté. Excellent +
Gewurztraminer Sélection de Grains Nobles 2005, domaine Paul
Ginglinger : Léger pétrole au
nez, complété par des notes fraîches, typées menthe poivrée. Impression
immédiate d’opulence et de gras. En bouche, le vin se caractérise par une
sucrosité bien marquée, une richesse et une aromatique développée et un
équilibre entre opulence et acidité pas encore complètement établi. Un vin
encore très jeune, qui finit sur des notes épicées salines, très salivante. Excellent aujourd’hui (potentiellement plus
encore)
Mosel-Saar-Ruwer, Riesling Auslese, Erdener Prälat 1990, Sanctus
Jacobus : nez typique des « auslese »
mosellans, sur un registre plutôt frais, élégant et d’une aromatique fine.
Grande tension en bouche, charge de sucres complètement équilibrée, un vin de
demi-corps presque évanescent, dans le bon sens du terme. Excellent
En conclusion, un
repas exceptionnel accompagné de vins exceptionnels. Merci au « Polit-Buro »
du Gunthard Club réuni en comité restreint pour cette parenthèse dont l’objectif
était (aussi) d’étrenner les Thiers Chambriard achetés lors d’une escapade
commune. 10 bouteilles à 6, c’est une
bonne et belle moyenne.
A très vite et
bonnes vacances.
Bruno
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